Rassemblement sur le parvis des Droits de l'Homme à Paris en mémoire des victimes du Printemps noir

17/04/2011 23:21

PARIS (SIWEL) — Des centaines de manifestants se sont rassemblés ce dimanche 17 avril sur le parvis des Droits de l’Homme à Paris, à l’appel de l'association du MAK France.


De g. à d. Abdenour Aouchiche, Président du MAK-France, Makhlouf Idri, ministre de l'Anavad, Madani Bouraï et Ahviv Mekdam membres du CA du MAK-France (Photo RB pour SIWEL)
La place du Trocadéro aux pieds de la tour Eiffel a baigné une bonne partie de l’après-midi, jusqu’en début de soirée dans une marée de drapeaux berbères et de chants kabyles diffusés par la sonorisations. Le MAK-France a souhaité ainsi commémorer le 10ème anniversaire du Printemps noir de Kabylie et le 31ème anniversaire du Printemps berbère.

Des centaines de personnes sont passées sur le parvis, de manière continue durant le temps du rassemblement, pour allumer des bougies. Kabyles et non kabyles, originaires de Paris, sa région mais aussi de toute la France et même de Belgique et d’Allemagne. Sur cette place symbole de la lutte en faveur des droits de l’Homme, les Kabyles ont scandé « Pouvoir assassin » et ont brandi les pancartes où figuraient les portraits, identités et parcours des 127 jeunes kabyles assassinés par les gendarmes algériens de 2001 à 2003.

Abdenour Aouchiche, le nouveau président du MAK-France, a expliqué le contexte particulier de cette manifestation organisée en quelques jours seulement et s’est félicité de sa réussite. Il a témoigné de « l’engagement profond des Kabyles en France en faveur de l’autonomie ». lors de leurs prises de parole, Ahviv Mekdam et Madani Bouraï, membres du Conseil d’administration du MAK-France, ont rappelé le soutien « ferme et sans failles » de l’organisation à l’Anavad (Gouvernement Provisoire Kabyle) et à son Président Ferhat Mehenni.

Makhlouf Idri, ministre de la Jeunesse et des Sports et porte-parole du gouvernement provisoire kabyle a rappelé « la grande victoire emportée sur la dictature d’Alger » par les équipes ministérielles de l’Anavad qui a permis un dépôt de plainte auprès du Tribunal Pénal International. « La blessure profonde de ces assassinats en Kabylie ne tombera jamais dans l’oubli » a-t-il expliqué. « Devant les hommes et devant l’Histoire, le gouvernement kabyle honorera la mémoire de victimes innocentes d’un régime sanguinaire, totalitaire et manipulateur » a poursuivi le représentant de l’Anavad. « Le récent discours de Bouteflika qui explique comment ce pouvoir compte se survivre à lui-même coûte que coûte est une preuve supplémentaire qu’en dehors de l’autonomie, il n’y aura point de salut pour la Kabylie ».


Les organisateurs ont appelé à une manifestation « paisible et familiale » le mercredi 20 avril prochain à 17 heures devant l’ambassade d’Algérie à Paris. Le jour même à 10h30, trois marches populaires sont prévues dans les trois grandes villes de Kabylie, Tizi-Ouzou, Béjaïa et Bouira.

Le Printemps noir de 2001 avait vu les contestations et les émeutes soulever toute la région. La Kabylie rend hommage aux victimes de ces émeutes, à l'occasion de l'anniversaire de la mort de la première victime, le lycéen Massinissa Guermah, tué le 18 avril 2001 d'une rafale de Kalachnikov dans la gendarmerie de At Dwala (Béni Douala), près de Tizi-Ouzou. Cette mort avait mis le feu aux poudres. Les émeutes du "printemps noir" 2001 se sont étendues pendant plusieurs mois à toute la Kabylie.

mau
SIWEL 172321 AVR 11



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