SIWEL | AGENCE KABYLE D'INFORMATION

Saïd Sadi à propos du 4e mandat : « la question ne se pose pas puisque la Constitution le permet ».

25/02/2014 - 18:50

ALGER (SIWEL) — En retrait de la vie politique algérienne, Saïd Sadi, l’ancien président du RCD, a fait une apparition, ce matin, au forum du quotidien Liberté, où il a traité de la situation politique de l'Algérie, à propos de laquelle, il a estimé qu’elle est dangereuse.


Saïd Sadi appelle à un boycott massif des élections.

Saïd Sadi, ce matin, à Alger. PH/Liberté
Saïd Sadi, ce matin, à Alger. PH/Liberté
Dans une longue déclaration préliminaire, l’ancien patron du parti kabyle, le RCD, a souligné que la crise actuelle en Algérie « donne toute la mesure de cet immense malentendu qui veut que c’est dans la catégorie où prolifèrent les responsables de l’échec que doivent se recruter les artisans de son dépassement ». Ceci pour se positionner vis-à-vis des différents appels à un consensus où le régime doit être au cœur de l’équation. « L’Algérie est en péril !», a-t-il martelé tout au long de son intervention pour expliquer que le débat en Algérie est « délibérément biaisé ».

Plus loin il a ajouté que « ce qui fait qu’au lieu de participer à sérier les enjeux, dévoiler les positions de chacun et distinguer les causes des effets, la logique reptilienne du système impose des paliers de discussion qui interdisent de sortir du champ clos des slogans fossilisés, de la manipulation et de la soumission ». C'est ce qu'aura finalement retenu le RCD à l'issu de ses nombreuses participations électorales dans le système algérien. En effet, ce système reptilien, explique encore Saïd Sadi « est connu, est incapable d’évolution. Programmé pour des fonctions primaires, il est animé par la satisfaction immédiate de besoins élémentaires et réagit par la violence contre tout ce qui peut contrarier la prédation ou inciter à une adaptation des conduites et comportements ».

A propos du semblant de différend qui a opposé Bouteflika au patron des services secrets et de la police politique, Sadi estime que cette « guerre » est dictée par « le simple souci de partage de la rente ». Ciblant le président algérien, Bouteflika et le général Toufik, Saïd Sadi, a déclaré qu’avant, « ils allument le feu en Kabylie pour régler leur différends. Et comme le procédé est usité, ils ont choisi un autre terrain pour la polémique ».

Mais, il faut tout de même rappeler que pendant qu'un autre terrain était choisi pour la" polémique", les Mozabites de Ghardaia étaient victimes d'agressions racistes caractérisées par les services publics algériens et pas n'importe lequel: les service de sécurités et la justice algérienne. Le terrain n'était donc pas limité à la polémique FLN-DRS, qui au demeurant se confondent dans leurs objectifs, mais il y a effectivement lieu d’admettre que ces polémiques ont occupé les esprits des "algériens" pendant que les amazighs du Mzab se faisaient massacrer, dans ce sens, Said Sadi a effectivement raison...

Interrogé sur l’alliance tissée par son ancien parti avec des partis islamistes à qui il déniait jadis jusqu’à l’existence, Saïd Sadi a tenté de justifier ce choix par la nécessité de faire participer "toutes les tendances" à un « débat national » où « même le pouvoir sera convié », mais « en qualité de simple partenaire » et « non pas de tuteur ou d’arbitre ». 20 ans après, le RCD reproduit les mêmes partenariat que le FFS du temps de Saint-Egidio et le justifie exactement de la même façon : "la nécessité de faire participer toutes les tendances à un débat national"

Il a plaidé pour la dissolution de la police politique du DRS. Pour lui, elle est responsable du marasme et partage même l’échec de Bouteflika, puisque « c’est le DRS qui l’a placé à la tête de l’Etat algérien » et « c’est elle qui lui avait ouvert la voie pour un 3e et puis pour un 4e mandat ». A propos d’un autre mandat pour Bouteflika, Saïd Sadi estime que la question ne se pose pas pour cet aspect puisque « la Constitution est violée pour justement assurer cette présidence à vie ».

Said sadi a appelé à un boycott massif des élections présidentielles algériennes. Interrogé sur les attaques du SG du FLN contre le DRS, Dr. Sadi a estimé que Saâdani, chef du FLN, a le droit de parler et qu'il faut s'intéresser à la véracité de ses propos. Qui aurait cru que Said Sadi prendrait un jour la défense du chef de file du FLN ou encore...justifier l’acceptation par son parti d'une cohabitation avec les islamistes.

Said Sadi s'en est également pris aux candidats à la présidence algérienne Ali Benflis, son ancien allié en 2004 et à Mouloud Hamrouche, allié du FFS. Quant aux attaques de Hicham Aboud contre Saïd Bouteflika, en révélant son homosexualité, Sadi se dit contre ces attaques...

A signaler que durant le forum, Saïd Sadi a refusé de répondre aux questions des journalistes d'Ennahar et il a informé que le procès qui l'oppose à Smail Mira et Ennahar se déroulera le 04 mars. Pour rappel, Smail Mira avait traité, sur la chaîne d'Ennahar, le père de Saïd Sadi de Harki..une scène pathétique où l'on voit un kabyle insulter un autre kabyle sur le thème de la guerre d'indépendance au terme de laquelle c'est la Kabylie toute entière qui a été trahie après avoir donné les meilleurs de ses enfants...

dm
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