Spoliation des ressources naturelles kabyles : Comme l’eau et le sable, le liège ne profite pas à la Kabylie

04/06/2014 17:40

TIZI-OUZOU (SIWEL) — Des milliers de tonnes de lièges sont récoltés en Kabylie, dans la région de Tizi –Ouzou, mais comme pour les autres ressources naturelles kabyles, l’eau et le sable en l’occurrence, le liège ne profite pas à la Kabylie mais à Jijel qui en bénéficie à plus de 98%. Les communes kabyles, Yakourène et Mizrana où cette précieuse ressource naturelle est exploitée ne bénéficient que des miettes, c'est-à-dire moins de 2% par le biais des caisses municipale qui engraissent d’abord leurs commis avant qu’il n’y ait d’éventuelle retombées sur les localités qui subissent cette « spoliation institutionnelle » depuis 1970.


La spoliation des ressources naturelles de la Kabylie au profit des autres régions d’Algérie ne se limite pas à l’eau et au sable. Le liège, une matière précieuse et rare était déjà exploitée par les Français du temps de la colonisation au profit exclusif de la France. Depuis l’indépendance de l’Algérie, pour laquelle la Kabylie s’était massivement engagée, le liège ne profite toujours pas au peuple kabyle. En effet, les retombées économiques de cette précieuse ressource profite à 98% à Jijel.

Le liège des forêts de Yakouren, d’Akfadou et de Mizrana, d’une qualité exceptionnelle, est considéré comme étant le meilleur liège de toute l’Afrique du Nord. Il est exploité par une société de l’Etat algérien basé à l’Est de Jijel, la « Société nationale de transformation de liège ». Ainsi des milliers de tonnes de lièges sont récoltés dans la région kabyle de Tizi-Ouzou sans que les communes, spoliées de leur précieuse ressource naturelle, ne bénéficient des retombées économiques de l’exploitation de « leur » liège.

Cette spoliation a été mise en place dans les années 1970 et perdure à ce jour. Et pendant que l’Etat algérien tente de persuader les kabyles que la Kabylie ne dispose d’aucune ressource, il pille allègrement toutes ses ressources : le liège, comme l’eau ou le sable et peut-être bientôt le gaz de schiste, au risque de détruire durablement l’écosystème kabyle. Les exemples de cette stratégie de mise à mort économique de la Kabylie ne manquent pas. L’application d’un barème fiscal « préférentiel » pour les commerçants Kabyles le confirme également, tout comme les difficultés titanesques à obtenir des autorisations pour les entrepreneurs désireux d’investir en Kabylie, à moins, bien sûr, qu’ils ne s’engagent à investir une part de leur bénéfice pour la propagation du salafisme, comme c’est le cas de l’entreprise « Soumame ». Dans ce cas, et uniquement dans ce cas, toutes les portes lui seront ouvertes et ces entrepreneurs ne courent aucun risque de voir l’un de ses enfants kidnappé pour une éventuelle rançon et encore moins se faire exécuter par ses ravisseurs. Ce régime-là est appliqué aux kabyles qui refusent de rentrer dans le système de la mafia islamo-politoco-militaire de l’Etat algérien.

La volonté de l’Etat algérien à faire sombrer la Kabylie dans un chaos multidimensionnel n’est plus à démontrer. Non seulement l’Etat algérien spolie la Kabylie de l’ensemble de ses ressources naturelles et ne crée aucune activité économique, industrielle ou autre, mais il organise en plus l’étouffement fiscal des petits commerces et livre sciemment les entrepreneurs kabyles à l’insécurité et au banditisme, d’où le phénomène spectaculaire des kidnappings qui touche exclusivement la Kabylie.

Quant à la « quote-part » qui revient à la Kabylie, pour le pillage de ses ressources naturelles et le « plumage fiscal » de ses commerçants, elle consiste à investir dans le « sécuritaire » et la « fanatisation religieuse ». C’est ainsi que la Kabylie, au lieu de voir fleurir sur son sol divers secteurs économiques qui juguleraient le chômage alarmant des jeunes kabyles, eh bien la Kabylie voit « fleurir » sur son sol des casernes et des gigantesques mosquées : Les casernes pour abriter les gendarmes et les militaires qui pourront rapidement mater le peuple kabyle au cas où lui viendrait l’idée de « contester » la politique algérienne vis-à-vis de la Kabylie et les mosquées, version salafiste, pour pallier aux petites mosquées de village, jugées trop humbles et inaptes à inoculer le virus islamiste au peuple kabyle et opérer ainsi la substitution identitaire à laquelle travaille l’Etat algérien depuis l’indépendance algérienne.

La volonté de l’Etat algérien à briser la Kabylie n’est plus à démontrer. En plus des répressions meurtrières destinées à museler les aspirations politiques, identitaires, linguistiques et culturelles du peuple kabyle, l’Etat algérien organise sa dépersonnalisation et la mise à mort de son économie kabyle, reprenant ainsi à son compte la glorieuse politique coloniale de la France.

Source Tamurt.info
maa,
SIWEL 041740 JUIN 14



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