Tizi-Ouzou : Rassemblement des étudiants de l'université Mouloud Mammeri contre les élections présidentielles et le système algériens

19/03/2014 16:32

TIZI WEZZU (SIWEL) — Comme cela avait été annoncé par le groupe d'étudiants regroupant diverses sensibilités politiques qui avaient organisé le rassemblement du 12 mars dernier, un second rassemblement a eu lieu ce mercredi matin en face du portail de l’université Mouloud Mammeri. La majorité des étudiants étaient issus des camps du MAK et des autres partis kabyles, principalement du RCD. Les premiers sont venus avec des drapeaux amazighs et des slogans en kabyle, les seconds sont venus avec des drapeaux algériens et des slogans en arabe.


« contre la mascarade de l’élection présidentielle algérienne », pour la « chute du système colonial d’Alger ». (PH/DR)
Le rassemblement des étudiant, prévu pour aujourd’hui mercredi, n’a pas été interdit et a réunis environ 300 personnes. Mais si l’ambiance devait être bon enfant entre les tendances kabyle et algérianiste, l’apparition des drapeaux amazighs a irrité certains étudiants algérianistes affilié à des partis d’origine kabyles qui ne s’acceptent « symboliquement » comme kabyles que les jours des manifestations du 20 avril; parce que, décemment, il n’est pas possible de faire autrement, et ce, d’autant plus que le Mouvement kabyle du MAK s’assume en tant qu’organisation politique résolument kabyle, ayant choisi de tirer les leçons de 50 années de fourvoiement politique dans l’impasse algérianiste et dont les dérives mènent ses adeptes à être offusqués de voir le drapeau amazigh dans un rassemblement organisé par des kabyles et en Kabylie !

En effet, si au départ le rassemblement devait réunir les étudiants kabyles autour du rejet de l’élection présidentielle algérienne et du système tout entier, les drapeaux amazighs, les chansons engagées de Ferhat Mehenni, de Matoub Lounès et d’Oulahlou n’ont pas du tout été du gout de certains étudiants algérianistes qui ont tenté de faire retirer les drapeaux amazighs et d’imposer l’usage exclusif des slogans en arabe en hurlant à tue-tête « Djazair Hourra dimocratia !».

De leurs côté, les étudiants kabyles sont venus en force pour, d’une part, exprimer leur rejet du système algérien, leur rejet des élections présidentielles algériennes, et ce, «quel que soit le candidat du système, que ce soit Bouteflika ou l’un de ses lièvres» ont-ils précisé ; et d’autre part, pour éviter que la Kabylie ne se fasse embarquer dans des luttes de pouvoir entre les clans du système algérien « au détriment du peuple kabyle ». Les étudiants kabyles ont tenu à préciser qu’ils rejetaient « en bloc tout le système algérien».

Et face aux tentatives de faire retirer les drapeaux amazighs, les étudiants kabylistes brandissaient encore plus haut les drapeaux amazighs et la meilleure réponse à la schizophrénie algérianiste, qui dénie le droit au drapeau amazigh d’être brandi sur son propre territoire, fut apportée par l’étudiant Mhenna Halit qui a lu la déclaration du comité organisateur entièrement en kabyle et dans laquelle il appelait au rejet des mascarades électorales algériennes et au rejet du système colonial d’Alger.

Il est malheureux de constater encore une fois que le drapeau amazigh gêne les chimériques « ambitions algérianistes » des partis kabyles qui n’ont pas encore compris que ce n’est pas en criant à tue-tête des slogans en arabe que les régions « arabophones » voteront pour eux ! Si le MAK n’avait pas fait du drapeau amazigh un usage systématique dans toutes les manifestations publiques, il y a longtemps qu’il aurait disparu du paysage kabyle.

cdb,
SIWEL 191632 MARS 14




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