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Algérie : Une politique de « dékabylisation » vise les universités d'Alger (source sécuritaire)

23/10/2011 - 01:30

ALGER (SIWEL) — Des milliers de bacheliers kabyles sont victimes d’une note secrète d’interdiction de poursuivre leurs études dans la capitale Alger sur ordre politique. Ils sont soit invités à s'inscrire dans les universités en Kabylie soit mutés vers d’autres wilayas notamment à Jijel, Sétif et Oran.


Entrée principale de la faculté centrale à Alger (PH T.T)
Entrée principale de la faculté centrale à Alger (PH T.T)
Enquêtant sur le sujet, Siwel a eu ce témoignage d'un officier algérien qui a affirmé sans réserve que les autorités ont lancé depuis quelques années une politique de « dékabylisation » des universités de la capitale.

« Depuis notamment la prise à partie du chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika en visite à la faculté de Bouzaréah sur les hauteurs d’Alger au printemps 2002, il n’est plus question pour le pouvoir de tolérer le transfert d’un nombre important de bacheliers kabyles dans la capitale », a-t-il dit.

Il a précisé qu'« une enquête avait été recommandée par les services de la présidence de la République après les incidents de Bouzaréah pour connaitre l'origine et la cause de cette forte présence des Kabyles dans les universités algéroises ». Une présence qui constituait un casse-tête pour les autorités, souligne-t-il, en précisant que « l'attaque du convoi présidentiel à coup de pierres n'a été que la goutte qui a fait déborder le vase ».

C'est dans cette optique que plusieurs filières ont été introduites dans les universités kabyles de Tizi-Ouzou, Vgayet (Bejaia) et Tuviret (Bouira). La plupart de ces filières actuellement disponibles dans ces universités sont celles justement prisées par les étudiants kabyles à Alger, fait-il remarquer, en donnant l'exemple des Sciences politiques, Interprétariat et Commerce. Ceci, a-t-il ajouté, pour « les cantonner en Kabylie ou dans le pire des cas les envoyer ailleurs, à Jijel, Sétif, et même à l'ouest du pays ».

Car, s'interroge notre source, « comment peut-on envoyer des bacheliers résidant à Tizi-Ouzou poursuivre des études en journalisme à Sétif alors qu'ils sont plutôt proches de la capitale? » Il a rappelé dans ce sens que la faculté des Sciences politiques et de l'information avait vécu depuis le printemps noir 2001 et surtout en 2004 des tensions particulières ayant poussé les autorités à l'époque à emprisonner trois étudiants kabyles pour en finir avec les mouvements de protestation lancés par les différents comités estudiantins kabyles.

La même source a insisté sur le fait que « cette dékabylisation touche aussi le Département de renseignement et de sécurité (DRS) ».

Ces informations sont corroborées par un cadre d’un parti politique d’opposition qui a révélé à Siwel que « le régime ne veut plus de pressions dans les universités d'Alger ». Il a qualifié cette politique de « machiavélique » puisque selon lui, le régime fait en contrepartie dans l'encouragement des organisations islamistes à l'instar de l'Union générale des étudiants libres (UGEL) très active à Alger.

uz
SIWEL 230130 OCT 11




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