Ali Chibani. Ecrivain
On ne transforme pas des monstres en êtres humains à coups de lois

le 16.09.16 | EL WATAN
 
On ne transforme pas des monstres en êtres humains à coups de lois
Dans le nouvel ouvrage de Ali Chibani Mes poches vides, mon miroir brisé, publié aux éditions Koukou, l’auteur nous propose une expérience douloureuse, mais vitale. On revient aux années 90 pour confronter nos bourreaux devenus « respectables » dans l’Algérie d’aujourd’hui.
 
 
- Au fur et à mesure que l’on avance dans la lecture de votre livre "Mes poches vides, mon miroir brisé", paru cette année aux éditions Koukou, vous rappelez ces années où notre pays était figé dans une histoire sanguinaire. Qu’a vécu votre personnage ?
 
Le livre rappelle effectivement ce que l’Algérie et les Algériens(nes) (il est important de préciser que c’est le peuple qui a subi cette période) ont vécu comme meurtres, décapitations, rapts, viols, destructions, humiliations, terreurs, explosions, barrages, faux-barrages… qui nous ont marqués à jamais. Mais il ne se contente pas de rappeler cela. Il cherche aussi à comprendre dans quel lieu, dans quel autre drame cette folie trouve son origine.
 
Ce livre, comme Il était une fois, l’Algérie de Nabile Farès, remonte jusqu’à la colonisation et même au-delà. Cela permet de trouver des similitudes entre les violences (réelles et symboliques) coloniales et les violences exercées cette fois par des Algériens de quelque bord politique qu’ils soient contre d’autres Algériens. Outre la façon de tuer qui se répète, ce livre évoque une loi coloniale qui interdisait aux écoliers d’introduire dans l’espace de l’école des livres n'étant pas au programme.
 
Cette loi a été perpétuée par l’Etat algérien. Pourquoi ? En plus de chercher dans l’histoire algérienne, de la colonisation aux années 90’, ce qui a présidé à ce qu’on appelle aujourd’hui la « Décennie noire », ce livre relève les symptômes actuels d’une prochaine répétition de ces violences et s’interroge sur leurs acteurs et leurs victimes. De fait, après l’indépendance, Ben Bella et Boumediène disaient qu’il n’était pas encore temps d’écrire l’histoire de la guerre d’Algérie. Cela nous a condamnés à refouler les violences de la colonisation.
 
Et le retour du refoulé, trente ans après, a fait 200 000 morts au moins et des milliers de disparus. Aujourd’hui, on veut nous interdire de parler des violences des années 90, et pire que cela, les bourreaux sont devenus des héros humiliant les victimes forcées au silence et qualifiées de « malades ». Et ce refoulé commence à manifester les signes de son retour : il n’y a qu’à voir la multiplicité des crimes et des violences armées actuellement en Algérie et à les comparer avec ce que nous avons vécu dans les années 90’ pour le comprendre.
 
On peut aussi s’intéresser, comme je le fais dans ce livre, aux langues et découvrir, qu’aujourd’hui en Algérie, les langues sont atteintes par la violence dont elles deviennent les moyens d’expression. Je rappelle que l’Algérie a connu les mêmes atteintes aux langues pendant la colonisation et à l’émergence du FIS. Le hasard vient aujourd’hui, malheureusement, donner raison au contenu de cet ouvrage et aux appréhensions qu’il exprime. Je veux parler de ces enfants qui ont été tués et découpés en morceaux ces derniers mois.
 
C’est le souvenir d’un événement similaire qui est à l’origine de ce récit. Dans les années 90, je me souviens avoir lu dans un journal, dans un encadré tant ce type d’information était devenu banal, la nouvelle d’un village attaqué par les terroristes. On se préparait à célébrer un mariage alors que les islamistes avaient décrété les fêtes «haram». Parmi les nombreuses victimes, se trouvait une enfant de huit ans. Elle avait été décapitée, puis découpée en morceaux avant d’être ainsi jetée dans l’eau bouillante qui devait servir à cuir la viande.
 
Cette nouvelle m’a traumatisé à jamais. J’étais un adolescent à l’époque et, depuis que j’ai pris connaissance – par le récit journalistique – de cette horreur, il ne s’est pas passé un jour sans que je ne pense à cette fillette et sans que je ne me demande comment on peut en arriver à un tel degré d’horreur, d’autant qu’elle est gratuite. Du moins, à mes yeux. C’est pour cette raison qu’il est aujourd’hui possible de dire que ce livre, qui porte pour sous-titre « Les tripes de la petite Zohra dans une bassine d’eau javellisée», a tenté de penser l’impensable et de donner un nom à cette fille.
 
- Ce livre s’adresse-t-il aux survivants ? Aux morts ? Aux terroristes repentis ou aux décideurs invisibles ?
 
Ce livre ne peut pas s’adresser aux islamistes en général, ni aux terroristes en particulier. D’ailleurs, je refuse le terme de « repenti ». Aucun terroriste ne considère qu’il  s’est trompé ou qu’il doit se repentir, à supposer que cela puisse intéresser les victimes. Les islamistes assument leurs crimes et s’en vantent quand l’occasion leur est donnée. Il ne peut pas s’adresser aux décideurs non plus, qu’ils soient visibles ou invisibles, d’autant que cela ne les intéresse pas, sauf s’ils peuvent y trouver des idées pour rester là où ils sont.
 
Ce qu’ils ont fait, qui a mené à la catastrophe des années 90’, ce qu’ils font, et qui mènera à une autre catastrophe, l’a été pour garder le pouvoir qui est, à leurs yeux, plus important que la vie et l’avenir des enfants algériens. Mon livre s’adresse à ceux qui refusent la censure, qui veulent qu’on débatte sainement sur ce qu’on a vécu pour que cela ne se reproduise plus. Il s’adresse aux enfants pour qu’ils sachent que lorsqu’on oublie une guerre, celle-ci ne nous oublie pas pour autant. Il rappelle enfin que nous avons une dette envers nos morts. Cette dette, nous ne pouvons l’honorer qu’en retenant la leçon qu’ils ont donnée à l’humanité malgré eux.
 
- Et certainement à une génération sacrifiée qui parle aujourd’hui à son tour dans des livres, des films...
 
Nous sommes une génération détruite. Il faut être aveugle pour l’ignorer ou le nier. Certaines personnes qui sont de cette génération répètent les violences qui nous ont marquées dans la rue, dans les stades, sur les plages, avec des sabres, des armes à feu, des grossièretés gratuites…
 
D’autres s’expriment à travers la création artistique et/ou scientifique. Je veux faire partie de cette deuxième catégorie, même si cela n’est pas toujours facile. Comme cela est arrivé lors de l’écriture de ce livre, lorsque la pensée se heurte à l’impensable, on met en péril sa propre santé physique et psychique. Ici, je tiens à remercier votre hebdomadaire pour le travail qu’il fait dans le but de faire connaître les travaux qui reviennent sur cette période que beaucoup veulent faire oublier.
 
C’est courageux et c’est salutaire. J’espère que d’autres acteurs veillent à leur diffusion pour toucher un grand public. Il ne s’agit nullement de les imposer, mais de les proposer, de simplement faire savoir qu’ils existent. Chacun-e y recourra quand il/elle sentira que le moment est venu pour lui/elle de le faire. Il faut veiller à ce que cette réflexion sur un traumatisme qui marque plusieurs générations d’Algériens(nes) ne doit pas se transformer à son tour en violence.
 
- Pensez-vous qu’en Algérie nous avons réussi à écarter les assassins d’hier pour cohabiter avec eux aujourd’hui ? Ou sommes-nous juste en train de simuler ?
 
Il n’y a pas de cohabitation possible si la rencontre ne se fait pas par la parole et si elle exclut de fait les victimes et fait des bourreaux des privilégiés. Qui peut discuter, de son plein gré, avec un égorgeur d’enfants ? Qui peut voir un être humain dans un terroriste qui se délecte de raconter la manière dont il a égorgé un soldat de vingt ans ou qui se dit fier d’avoir assassiné un syndicaliste ?
 
On ne transforme pas des monstres en êtres humains à coups de lois. Il y a tout un travail social et psychologique à faire. Ce travail est possible. Il se fait au Rwanda, il s’est fait en Afrique du Sud, en Algérie où l’incommunication et la rupture des liens sociaux sont érigés en pratiques politiques, on préfère institutionnaliser le tabou. Je crois que le silence de beaucoup d’Algériens(nes) aujourd’hui s’explique uniquement par la peur qui arrange tous les puissants.
 
- Vous le dites dans votre livre : ils ont la capacité de s’adapter, qui fait d’eux des ennemis redoutables, principalement à cause de leurs idées...
 
Oui, je dis que les intégristes ont un objectif politique qu’ils veulent atteindre. Ils adaptent leurs actes aux pires doctrines qui existent et quand celles-ci n’existent pas ou sont contraires à ce qu’ils accomplissent comme gestes, meurtres…, ils en inventent qui les arrangent. Les intégristes refusent le doute, le questionnement, la remise en question.
 
C’est d’ailleurs ce que dit Tahar Djaout dans le premier chapitre du Dernier été de la raison. Bref, ils veulent le pouvoir, surtout le pouvoir social pour transformer les mœurs du pays et imposer un libéralisme sauvage. Ils ont combattu l’Etat pour prendre ce pouvoir. Ils ne l’ont pas eu, aujourd’hui ils intègrent l’Etat qui leur a concédé ce qu’ils veulent.
 
- Fuir le pays pour une nouvelle terre a été le choix de beaucoup de personnes dans les années 90. Vous cassez cette idée de fuite et vous décrivez la réalité et l’accueil glacial...
 
Je montre surtout que la terre d’accueil qu’est la France est aussi traversée, dans le présent, par l’héritage colonial qu’elle aussi a préféré refouler ou ignorer. C’est ce que démontre en particulier la ségrégation dont souffrent les Français d’origine africaine de manière générale, comme je le montre dans les premières pages du récit. La France n’accepte toujours pas l’indépendance de l’Algérie et ce refus, qui se transforme souvent en haine, est ce qui détermine le rapport de beaucoup de Français, en tout cas de la France officielle (Etat, politiques et médias) à la figure de l’étranger ou de l’immigré devenu, aux yeux de la droite et de la gauche, un argument économique pour ou contre son intégration, voire son assimilation.
 
Tous les discours islamophobes que l’on entend aujourd’hui découlent de là et visent surtout les Algériens. L’Histoire contemporaine étant ce qu’elle est, les politiques français de droite et les médias ont pensé que l’islamophobie pouvait cacher le racisme colonial qui les anime. La gauche ne fait pas mieux puisqu’elle nous refuse toute citoyenneté et veut nous enfermer dans une identité qu’elle paramètre et limite à l’appartenance religieuse réelle ou supposée.
 
- Dans un autre passage, vous dites que « La politique commence là où l’on brûle la poésie». Le poète est-il ennemi en son pays ? Ce qui a forcé nos intellectuels à partir, même après le retour au calme, ils ne veulent pas revenir. Pourquoi selon vous ?
 
Le poète a toujours été érigé en ennemi : Platon l’exclut de sa République, la Bible et le Coran le condamnent à leur tour parce qu’il serait un concurrent de Dieu, avec cette particularité que Dieu dit et fait, alors que le poète dit et ne fait rien. Moïse n’a qu’à jeter une corde pour qu’elle se transforme en serpent ; le poète peut jeter autant de cordes qu’il veut, elles resteront toujours des cordes. A moins que le public reçoive la métaphore et voit ce que le poète lui demande silencieusement de voir. Cette condamnation a été reprise par les Etats et les mouvances politiques extrémistes.
 
Pendant la colonisation, des poètes, comme Slimane Azem, ont été recherchés et exilés par l’armée française, alors que Feraoun a été assassiné par l’OAS. Dans les années 90’, les acteurs de la guerre ont assassiné Djaout, Matoub, Alloula, Medjoubi et bien d’autres. Avant eux, Jean Sénac a été assassiné on ne sait toujours pas par qui. Il y a une confrontation des récits : religieux, politique et poétique. La poésie a cette force de proposer au monde des symboliques qui lui permettent d’affronter et de gérer la folie à laquelle les fous, de toute part, veulent « le programmer» comme le dit Nabile Farès.
 
Ce n’est donc pas un hasard si le système capitaliste, pour pérenniser ses violences, a marginalisé la poésie qui recrée, par le discours, par la métaphore, les liens brisés par la guerre et par les différentes formes d’exploitation de l’être humain par d’autres êtres humains. Sans prétendre à aucun « faire », la poésie guérit les blessés, ouvre des perspectives et élève l’humanité pour ce qu’elle a de plus fragile, de plus sensible et non pour sa force de domination. Le poète est la sensibilité humaine offerte en partage de manière désintéressée. Par la métaphore, il met à nu les fourbes et les puissants et montre la grandeur et la richesse de ceux qui ne possèdent rien d’autre que leurs rêves qui sont aussi, crie-t-il, une force.
 
Alors oui, la politique commence là où l’on brûle la poésie parce que la politique, telle qu’elle est pratiquée de nos jours, a besoin d’enfermer l’humanité dans la cruauté du Réel et de ne lui laisser aucune chance de penser, de s’évader, d’aimer, d’être à lui et à l’Autre. Dans cet enfermement, ceux qui affolent les peuples peuvent prétendre à tous les pouvoirs.  Pour répondre à la deuxième partie de votre question, le retour en Algérie n’est pas évident pour celles et ceux qui sont partis. L’Algérie d’aujourd’hui va mal. Comme je l’indique dans le livre, un certain nombre de signes, de violences, indiquent que l’avenir peut vite nous échapper.
 
Parmi ces signes, la vulgarité des gens dans l’espace public, le paysage défiguré, les commerçants sans scrupules, la pollution qui atteint des pics qui devraient inquiéter plus d’un, mais qui n’inquiètent qu’une minorité de personnes, la corruption généralisée, le terrorisme routier, les faux barrages, le business de la santé qui tue et qui handicape... En Algérie, la paix n’est pas revenue, même si on est sorti – pour le moment du moins – des tueries des années 90’, on s’est habitué à la violence. L’Etat algérien s’est aussi construit sur la haine de l’intellect et de l’art, haine qui est reprise aujourd’hui par ses défenseurs et ses dits opposants.
 
- Notre peuple s’accroche aux symboles, à la dérision et notre « pays est devenu une fabrique de blagues » que nous évacuons dans les rues, les stades et les cafés», dites-vous. Personne pour conscientiser. Où allons-nous ?
 
Les personnes pour conscientiser existent. Vous vous faites vous-mêmes l’écho de ces artistes et des ces associations culturelles qui agissent un peu partout dans le pays. Elles font à leur niveau un travail louable et socialement essentiel. Le problème est que l’intérêt donné à leur travail n’est pas suffisant pour les raisons que j’ai évoquées précédemment. Il y a aussi un manque de communication qui fait que les œuvres naissent et meurent sans être connues, que les activités n’attirent pas les foules… Alors, parce que chacun a besoin de s’exprimer, on invente des blagues généralement d’auto-flagellation, cruelles à l’égard de nous-mêmes.
 
Ces blagues permettent de socialiser nos peurs, nos échecs et c’est toujours mieux que de laisser un individu comme Ali Benhadj prendre le micro pour faire ce travail en défiant l’Etat et ses chars. Néanmoins, le rire ne suffit pas et ne guérit pas les traumatismes. Où allons-nous ? J’ai l’impression aujourd’hui qu’en Algérie tout est possible. Le meilleur et le pire. Il existe une jeunesse qui ne tombe plus dans le piège des discours nationalistes ou du religieux idéologisé ; il existe aussi une jeunesse qui ne vit que dans l’espoir de mourir pour une cause quelconque.
 
On voit un Algérien menacer avec un revolver une ministre alors qu’elle n’a fait qu’exprimer des évidences mondialement connues (on n’a pas le droit de rendre publique l’image d’un mineur sans l’accord de ses parents, l’enseignant n’a pas à exprimer ses opinions politiques et religieuses devant ses élèves…), à Tizi Ouzou, on entend des manifestants de la cause amazighe scander : «Pour elle nous vivrons ; pour elle nous mourrons», comme le faisaient les militants du FIS ; les femmes et les enfants subissent des violences multiples et quotidiennes de la part d’une société qui considère que la violence est un langage comme un autre…
 
Cela dit, tout sur l’intériorisation des discours et des violences des années 90’ et sur leur répétition actuelle. Enfin, le pouvoir algérien est en train de se transformer. De nouveaux acteurs, des civils riches l’intègrent tant bien que mal. Les puissants se multiplient et le gâteau à partager est de moins en moins important.
 
Cela peut donner lieu à des luttes qui, si elles devaient se régler dans la rue, mèneraient au pire. Une nouvelle fois. Cela dit, mon livre ne se veut pas de mauvais augure. Il veut juste réfléchir sur ce qui ne va pas, participer au débat à ce propos, pour espérer une Algérie à la hauteur des rêves et des sacrifices de ses meilleurs enfants. Ce n’est pas un livre qui prône la haine de l’Algérie ou sa dévalorisation. C’est un livre écrit par amour d’un pays qui s’arrange pour faire souffrir ceux qui l’aiment. Il lui tend le miroir, il tend le miroir à chacun de nous.
 
Même si ce miroir, comme nous, est brisé. Même si nous n’avons rien à vanter, sinon notre histoire littéraire. Cette histoire m’amène à laisser les textes de Mohammed Dib, Kateb Yacine, Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun, Tahar Djaout, Rachid Mimouni, Lounis Aït Menguellet, Lounès Matoub, Brahim Tayeb, Fadéla M’Rabet, Amine Zaoui, Assia Djebar, Nabile Farès et Jean Amrouche… traverser mon texte.
 
- Dans quelle catégorie classeriez-vous Mes poches vides, mon miroir brisé ? Sa structure est différente du roman, d’un recueil de poésie...
 
Ce livre se veut un « récit poétique et analytique ». J’ai d’abord voulu faire un essai sur les années 90’. J’ai même commencé le travail de recherche qui a fini par servir à la réalisation de ce livre. C’est ce qui en fait un récit analytique. Il y a une part d’analyse scientifique importante qui repose sur des connaissances anthropologiques, littéraires, psychanalytiques, religieuses et historiques.
 
Si je n’ai pas fait l’essai que je voulais, c’est d’une part par manque de temps – le capitalisme occupe nos vies, notre corps et notre temps comme l’armée coloniale a occupé notre pays et comme les terroristes ont occupé nos champs devenus leur « maquis ». D’autre part, il m’a été très éprouvant de replonger dans les violences des années 90’. Je crois que quand on est enfant, on a une certaine facilité à garder les violences à distance. Cette force, on la perd en devenant adulte. Je revivais donc, pendant mes recherches, la terreur de cette décennie mais, cette fois, en tant qu’adulte.
 
Aussi ai-je fait le choix de me protéger en faisant un travail de symbolisation soutenu qui me permette de dire la violence réelle et sa cruauté sans les contourner, mais en même temps en les tenant loin de moi. Par ce travail, je fais l’éloge de la métaphore, ce livre en est devenu poétique. D’ailleurs, le texte le plus travaillé dans ce livre est un poème. Je crois qu’il y a là un nouveau genre littéraire qu’il convient de travailler encore pour l’enrichir et le perfectionner.
 
 Ali Chibani
 
Auteur du recueil poétique "L’Expiation des innocents" et du récit poétique "Mes poches vides, mon miroir brisé", Ali est docteur en littérature comparée avec une thèse soutenue à la Sorbonne et publiée sous le titre Tahar Djaout et Lounis Aït Menguellet. Temps clos et ruptures spatiales.


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