Mayotte

Wuambushu : Les opérations de lutte contre la délinquance se poursuivent, les actes de vandalisme et les agressions aussi


L'opération de "reprise en main" de Mayotte, baptisée Wuambushu, entre dans sa quatrième semaine. Si les médias nationaux semblent être déjà passé à autre chose, les kwassas continuent d'arriver et les arrestations se poursuivent sur l'île aux parfums. Les attaques par des bandes de délinquants en combinaison blanche aussi, à l'image du saccage subi vendredi passé par l'hôpital de Dzoumogné, contraint de fermer ses portes.

Par Nicolas Payet - Publié le Lundi 15 Mai 2023 à 15:05

Des amendes forfaitaires delictuelles ont été infligées aux détenteurs de stupéfiants (Photo : Gendarmerie nationale)
Wuambushu se poursuit avec, d'un côté, l'importante mobilisation des forces de l'ordre qui multiplient et médiatisent les interpellations qui s'égrainent au fil des jours. De l'autre, les attaques envers des habitants, les fraudes à l'identité et les saccages gratuits.

Ainsi, dans la nuit de dimanche à lundi, l'unité nautique de la Police aux frontières a interpellé un kwassa en provenance d'Anjouan avec à son bord 28 ressortissants comoriens, dont cinq femmes et trois enfants. Jugé, le passeur a été condamné à 6 mois de prison et 3 ans d'interdiction de territoire. Les étrangers en situation irrégulière sont en passe d'être reconduits .
 
Vendredi dernier, le 12 mai, quatre jeunes faisant partie d'une bande ayant commis plusieurs vols avec violences ou sous la menace d'arme blanche à Mtsapéré ont été confondus par la police. Cette bande d'une dizaine de jeunes avait arraché un sac à main d'une passante et réalisé des vols dans des établissements commerciaux. Ils avaient menacé de représailles les témoins du vol le jour même et avaient récidivé le lendemain en caillassant. Le quatuor a été jugé, deux des mis en cause étaient en situation irrégulière.
 

L'hôpital de Dzoumogné a été saccagé (Photo : LNDM)
Technique du "Look alike"

A l'aéroport de Dzaoudzi,  le 8 mai dernier, deux femmes utilisant la technique du "look alike" étaient prises sur le fait. La première a reconnu qu'elle était venue des Comores pour pouvoir récupérer une carte d'identité appartenant à quelqu'un d'autre afin de prendre l’avion. La seconde était munie d'un faux passeport.
 
Au cours de l’embarquement pour le même vol vers Paris, un individu a fait une tentative identique avec une jeune femme de nationalité comorienne pour tenter de la faire voyager en sa compagnie avec un document d'identité ne lui appartenant pas. "Toutes ces personnes font l'objet de procédures de reconduite dans le cadre de la lutte contre l'Immigration clandestine", indiquent les services de police concernés. Les ressortissants français qui les aident font l'objet de procédures judiciaires et devront répondre de leurs actes devant le tribunal judiciaire de Mamoudzou pour l'aide apportée.

Vendredi 12 mai dans l'après-midi, le centre médical de référence de Dzoumogné était la cible d'une intrusion de délinquants avec agressions physiques d’usagers, détérioration matérielle et vandalisme. Le plan blanc a été déclenché après cette vague de violences gratuites commises par des jeunes entièrement vêtus de combinaisons blanches qui manifestent leur colère face à l'opération Wuambushu et, notamment, la destruction prévue des nombreux bidonvilles dans le 101e département. L'hôpital a fermé ses portes et les patients ont été transférés au CHM du chef lieu.

Contrôles tous azimuts

Côté gendarmerie, les interpellations se sont multipliées sur toute l'île, à l'image, le 5 mai, de l'arrestation de quatre individus pour participation avec arme à un attroupement, violences aggravées et vol aggravé commis le 28 avril 2023 à Bandrélé. Ou encore, le 8 mai dernier, l'interpellation par les militaires de la brigade de Mzouazia de l'auteur de violences avec usage d'une arme commises le jour même et, le 12 mai, l'auteur de violences aggravées sur un gendarme commises le même jour à Ouangani, appréhendé par les militaires de la brigade de Sada.
 
Les nuits de samedi 6 et dimanche 7 mai, des opérations de lutte contre les conduites à risque ont été organisées sur la commune de Bandrélé. Les gendarmes de la brigade de Mzouazia, appuyés par l'équipe cynophile de Koungou et des policiers municipaux, ont procédé à des contrôles qui ont permis de découvrir des produits stupéfiants (cocaïne, ecstasy, résine et herbe de cannabis). Compte tenu des quantités, des amendes forfaitaires délictuelles ont été infligées aux détenteurs.

La nuit de samedi à dimanche, deux individus, dont un chef de bande, ont été interpellés par la police nationale à Mayotte. Ceux-ci ont tenté d'utiliser des chiens pour faire rempart entre eux et les forces de l'ordre.