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▶️ David Lorion : "La production locale est LA priorité"


Par - Publié le Jeudi 14 Novembre 2019 à 11:55

Deux ans et demi après son élection en tant que Député Les Républicains de la quatrième circonscription de La Réunion, l'heure est au bilan de mi-mandat pour David Lorion.

"C'est une action qui est difficile, difficile car on est dans l'opposition par rapport à un gouvernement dont la priorité n'a pas été l'oute-mer, l'outre-mer a été un angle mort de l'Assemblée Nationale", confie David Lorion. Députés de gauche et droite confondus se sont battus pour dire "La Réunion ça existe". "La population crie au secours, mais le gouvernement ne l'entend pas", explique-t-il. 

Visite d'Emmanuel Macron à La Réunion

"Il y a un certain nombre de mesures qui sont simplement le rétablissement de mesures anciennes qu'il fait passer pour de nouvelles mesures, c'est le cas de l'accession à la propriété", confie David Lorion. "Cette mesure existe en réalité depuis 1987, elle a été supprimée pendant trois ans et il a remet seulement dans le projet de loi finances." 

"On s'est touts battu pour maintenir le budget outre-mer vers 2,5 milliards d'euros, mais aujourd'hui 100 millions d'euros qui n'ont pas été consommés non pas par la faute des collectivités, mais par l'ingérence et l'incompétence des services de l'État", explique-t-il. 

David Lorion attendait "une loi-programme", autrement dit une vision de l'outre-mer sur 10 ans, à savoir quelles sont les priorités, par exemple dans les domaines de l'éducation et de l'enseignement. 

La question du logement 

Le député parle de "réforme bancaire" lorsque que la CDC habitat décide de racheter l'ensemble des SEM. "Ça renfloue leurs comptes (...), mais en même temps ça éloigne la décision d'investissements d'urbanisme, d'aménagement loin de La Réunion". 

"Aujourd'hui il n'y a plus de décisions politiques, ça va être une décision de faire plus de logements, mais le problème ce n’est pas de faire plus de logements, c'est comment mieux habiter, comment avoir un peu d'humanité quand on loge les gens", confie David Lorion. "Pour construire une ville, il faut une harmonisation de cette ville (...), il n'y a rien de pire lorsqu'on essaie de faire un maximum de logements sans prendre et sans faire attention au lieu et au type de destination que l'on construit", ajoute-t-il. 

David Lorion pense qu'il est possible de faire plus de logements, mais le tout n'est pas de faire plus, mais le tout est de faire travailler les entreprises locales et de faire aussi des logements qui conviennent aux familles qui ont besoin d'habiter quelque part. 

Le rachat de Vindemia par le groupe Hayot

"C'est une opération très importante, très lourde", donc tous les acteurs locaux doivent faire attention que cette opération ne déséquilibre pas l'ensemble de la distribution à La Réunion. 

Mais le Groupe Hayot n'est pas né de la dernière pluie selon lui, "il a pris des précautions, en revendant, avant même d'acheter, une partie des Score à un autre groupe local", explique-t-il. 

Or le groupe Hayot n'est pas que dans la distribution, il est dans de nombreux autres domaines. La crainte est donc que le poids économique joue et qu'il puisse avoir une pression importante sur les groupes de publicités, sur les médias, les fournisseurs... "Il faut qu'on fasse attention et qu'on trouve une solution", confie David Lorion. 

L'octroi de mer 

"Les gens qui disent il faut supprimer l'octroi de mer ne disent pas par quoi, car l'octroi de mer rapporte 400 000 euros à La Réunion", explique-t-il. "Je ne suis pas sûr que même en doublant la TVA, l'État veuille le faire (...) on a une TVA de 8,5%, moitié moins que la TVA métropolitaine, la région a une vraie autonomie fiscale par l'octroi de mer", rajoute David Lorion. 

"La vraie difficulté avec l'octroi de mer ce n'est pas qu'elle existe, c'est qu'on ne sait pas combien on paye, la difficulté c'est la transparence de l'octroi de mer", explique-t-il.  Pourquoi pas une application mobile ? 

Avenir de la canne?

"Oui, la canne a encore un avenir, comme l'ananas, comme le letchi, pas plus pas moins". Si on veut pouvoir développer une économie agricole et prospère, il ne faut rien lâcher. Il y a des filières agricoles, qu'il faut toutes garder, qu'il faut toutes augmenter et qu'il faut toutes rendre rentables", ajoute-t-il. 

La canne peut servir à plein d'autres choses qu'au sucre qu'elle produit aujourd'hui. Mais pour l'heure, La Réunion n'a pas de financement à risque. Un industriel a dû partir à Maurice pour fabriquer des bouteilles à partir de la canne, car à La Réunion il n'a pas pu être aidé. 


Pierrot Dupuy est le fondateur de Zinfos974. C’était le 1er septembre 2008… Aidé d’une… En savoir plus sur cet auteur