Soyez ravis par vos enfants!

De l'aide...

Un jour, sur la lsite de discussion parents conscients, une maman désespérée a envoyé un véritable appel au secours:"J'ai essayé déjà cent fois d'envoyer ce message et à chaque fois la honte m'arrête mais là j'ai vraiment besoin d'aide. Je suis incapable de me
contrôler et je me fais peur."

Elle a reçu de nombreux messages en réponse.
Les voici compilés, ils donnent des trucs et astuces à court, moyen et long terme qui peuvent nous aider à arrêter d'user de violence envers nos enfants. J'ai fait le choix de laisser un texte assez dense, que chacun puisse y puiser ses propres ressources.


Comme dérivatif, j'ai trouvé:
j'ai repéré ce qui declenche ma rage. Quand je sens que ça vient,
soit je m'éloigne, ou alors je détourne le comportement de mon fils,
pour désamorcer. Du genre, quand je sens qu'il me "cherche", on joue
à la bagarre. Ou alors, si il devient vulgaire, je lui rappelle
qu'on a convenu qu'il devait utiliser les mots de remplacement
(saperlipopette ou bachibouzouk.). Quand il accepte, c'est magique, cela
finit en humour et non en colère.

Quand il est très fatigué (ou moi), j'arrête très vite ses
énervements en lui expliquant pourquoi.

Avec mon aîné, on a parlé à froid, et chacun a donné les solutions
qui lui passaient par la tête. Après, on a eliminé les solutions qui
ne plaisaient pas à l'un ou à l'autre, et on a gardé trois quatre
trucs intéressants. Mais ça commence juste à se mettre en place, je
ne peux pas dire si ça marche ou pas.

Sinon, mais pour moi cela est très difficile, quand vraiment je sens
que je vais péter un câble, j'essaie de le prendre dans mes bras, et
de me concentrer sur des purs moments d'amour avec lui (genre, son
premier regard). .
B

Ton courage m'en donne aussi, pour oser dévoiler que c'est aussi qq chose
que je connais. Tout a commencé avec mon aîné, comme je ne voulais pas trop la
frapper, je hurlais comme une sauvage, et puis un jour j'ai eu un déclic, je me
suis revue petite, hurler de la même façon sur mon frère. Ca n'a pas tout
résolu, mais ça a été une prise de conscience. Je ne sais toujours pas d'où me
vienne ces accès de violence, mais depuis que j'ai arrêté de travailler
(congé parental) j'ai beaucoup plus de patience. Si je suis fatiguée, et que ça
part quand même (je deviens alors une espèce de furie folle qui fait très peur à
ses enfants), après je m'excuse auprès de mes enfants, et je leur dis que ce
que j'ai fait était mal.
Le meilleur conseil que pour l'instant je puisse te
donner, c'est de te reposer le plus possible et augmenter ainsi ton seuil de
tolérance.
M

Moi je sais que je n'ai pu diminuer
ma violence qu'à partir du moment où j'ai pu en parler et être
accueillie.
Aujourd'hui je ne frappe plus mes enfants, même si j'en ai
souvent envie, ces temps je pourrais même dire tous les jours,
je menace encore et après je dis non j'ai dit que je tapais plus.
Je crie beaucoup et j'ai des gestes brusques. Et il m'arrive de
jeter des objets par terre ou de taper une chaise sur le lit en
hauteur, je fais toujours attention de ne pas viser mes enfants,
mais ça les empêche pas d'avoir peur. Pour ma part je réalise que certaines choses viennent de mon
passé, particulièrement je ne supporte pas lorsque j'ai
l'impression que les enfants sont dans une attitude de déni par
rapport à ma personne. Ce n'est pas qu'ils sont dans cette
attitude mais je le vis comme tel et ça m'est insupportable. Je
réalise aussi que j'ai énormément de peine à avoir conscience
de mes besoins et en plus à estimer qu'ils ont autant de valeur
que les autres, de plus je suis très sensible aux humeurs des
autres et celà me pousse encore plus à nier mes besoins au
détriment des autres.Donc j'ai vite tendance à me retrouver débordée, fatiguée et
déçue car malgré toute ma bonne volonté je ne peux faire
certaine chose à la place d'autrui même de mes enfants et je
suis insatisfaite à mon niveau. Pour avancer j'essaye d'être plus
en lien avec moi-même et d'améliorer mon estime de moi et sur
ce dernier point y a du boulot. Ca veut dire aussi accepter mes
limites et mes erreurs. Je fais aussi un travail sur mon passé et
petit à petit j'avance.
S

Non tu ne loupes pas tout c'est très difficile avec des enfants
surtout des petits, et ce n'est pas rose tous les jours, ce qui est
génial c'est qu'on progresse tous les jours, ici c'est la fatigue qui
me fait sortir de mes gonds et tu vois ça arrive de moins en moins
souvent par contre en contre partie, je ne me sens d'aucune énergie
pour travailler en plus a l'extérieur, j'ai besoin de toute cette
énergie pour mes enfants.
A

J'ai deux enfants, le premier a beaucoup connu mes accès de colère, meme genre que
les tiens, à crier, taper, hurler. Comme toi je regrettais...et je
recommançais et j'avais honte mais honte. Je rêvais tellement
d'être une maman douce! Une phrase a commencé à me faire beaucoup
réfléchir, phrase dite par mon fils de 3 ans à l'époque,
un jour où je lui hurlais dessus. Il m'a dit "crie pas maman, tu me fais peur
quand tu cries!". J'ai eu tellement honte, je me suis sentie
tellement mauvaise mère!! Et c'est lui mon petit bout de chou qui
devait supporter ça et trouver encore la force de me dire qu'il
avait peur. Quelle leçon! Et un jour, j'ai osé en parler à
quelqu'un et cette personne m'a dit que je ne devais pas rester comme ça,
qu'il fallait en parler à quelqu'un, un professionnel si je pouvais
et ça été le déclic, j'ai démarré un travail sur moi. Ca m'a
énormément aidé, surtout à prendre de la distance et à
regarder mon fils comme un enfant et non comme un adulte. Car c'était ça, je
rentrais en conflit avec lui comme si j'avais un adulte en face de
moi, comme si je réglais des choses non réglées dans le passé. J'ai
le sentiment d'avoir beaucoup avancé avec ce travail personnel,
ainsi que grace à de nombreuses lectures notamment pour apprendre
à gérer les conflits autrement que par les cris et les fessés
(merci Thomas Gordon, merci Catherine)et grace à la découverte de
cette liste par lequel j'apprends beaucoup.A l'heure qu'il est, je ne me
sens plus une mauvaise mère comme je le pensais avant, je sais que
je garde une fragilité du côté de la violence mais j'ai
l'impression maintenant de pouvoir la gérer.
S

Comment arrêter...
dans mon cas, je me suis toujours tétanisée. Pas de gestes. Si je
sentais la violence monter, je bougeais plus.
C'est pas super, parce que je ne répondais pas à la demande de
l'enfant, mais au moins, je ne faisais pas de mal à son physique.

Et puis, j'ai compris un mécanisme qui me semble valable chez
beaucoup, c'est que dans le mécanisme :
- action extérieure ressentie comme une agression,
- douleur/tristesse,
- réaction : agression en retour

l'étape "douleur/tristesse" était réduite à une fraction de seconde.

Et en me tétanisant, j'ai pu me rendre compte, qu'en fait, c'était
pas la colère la première émotion ressentie, c'était la douleur.
Et puis finalement que l'action ressentie comme une aggression ne
l'est pas.

Et puis en ce qui me concerne, la meilleure solution que j'ai trouvée
quand je sens que ca va me submerger, c'est d'accéder à sa demande.
En plus, ca me soulage. Et ca me laisse le temps de penser à pourquoi
je voulais dire non.

Exemple :
mon fils veut jouer avec moi. Je dis "plus tard". Il dit "siiiiiii
siiii siiii". Bammm, ca monte. Envie qu'il me laisse tranquille, de
le baffer pour ca. Je bouge pas. Je souffle un coup. Je vais jouer.
Je rentre dans le jeu, sincèrement. Il me sourit. Je vais mieux. Je
sais que la crise est évitée.
En même temps que je joue, je me demande ce qui s'est passé.
Où ai-je eu mal ?
Et ressortent les souvenirs :
- la cruche d'eau que ma mère m'a versée sur la tête quand à deux
ans, j'ai fait "une crise" pour aller avec mon père au marché (et
d'abord, pourquoi il pouvait pas m'emmener ???)
- les "je vais quand même pas me laisser faire par un môme" de ma
mère, et autres remarques du même genre.

Quand une de mes demandes étaient exprimée de facon trop passionnée
ou trop insistante, ma mère se braquait et c'était niet, bras de fer,
conflit, et bien sûr, je perdais puisqu'elle en passait par le
physique où elle était la plus forte.
Tu peux lui dire aussi à ton fils que tu voudrais ne pas faire ca,
que tu essayes vraiment. Et puis aussi lui dire ce que tu
ressentirais si tu étais à sa place, à devoir subir ca avec une telle
différence de force physique.
C

J'essaie de supprimer les situations qui engendrent mes colères (pas
de tâches ménagères avant de partir en courses ou en promenades)
(pas d'activités de concentration quand je sais que les filles vont
avoir besoin de moi, c'est à dire tout le temps, hors les siestes...)
Je précise que je suis à la maison, que mon mari travaille de 8h à
20h, voir plus, et que je suis seule la plupart du temps à gérer la
maisonnée. Bref, je deviens plus zen, et tant pis si les chemises de
mon mari ne sont toutes repassées aujourd'hui, et tant pis si je ne
fais plus de bon petit plat (plus le temps), et tant pis si je suis
en retard chez le médecin ou chez les copines...

C'est vrai, il faut vraiment identifier les moments ou la colère
monte, mais aussi les raisons.
Un truc que j'ai trouvé productif: ne pas dire "tu m'énerves"
mais "je m'énerve"; j'ai essayé et celà change tout! De plus l'enfant
se sens moins coupable, et donc toi aussi..
G.

J'ai lu Gordon... J'ai mis en pratique la suppression des "messages-
tu" et je me suis exprimée sur ce que ressentais quand mon fils
faisait qqch qui me contrariait... PFFFFffff!!! C'était encore
pire !!! J'avais l'impression qu'il ne faisait aucun cas de mon
ressenti, qu'il me prenait pour une idiote! Alors, moi je devais
tenir compte de ses besoins de ses émotions, et tenir mes
engagements... et lui, faisait comme si mes sentiments à moi n'était
pas importants...???????

Puis j'ai apppris à relativiser mes exigences... En parlant avec des
mamans qui ont des enfants du même âge... J'ai appris qu'un enfant de
3 ans ne comprend pas la valeur d'un engagement... Il vit dans le
présent...
Quand j'ai l'impression qu'il ne prend pas en compte mes émotions,
c'est souvent qu'en fait, soit l'émotion que je lui exprime est
fausse (par exemple je lui dis que je suis en colère, alors qu'en
fait j'ai peur), soit c'est parce qu'au contraire, il sait très bien
qu'en faisant la chose en question il a un comportement "presse
bouton"... Il sait que je vais réagir, et comment je vais réagir...
Presque mieux que moi.... !

D

pour m 5 ans quand je me fâche même sans crier elle pleure, car
elle me vit "en monstre "selon ses dires et j'avoue que j'ai beaucoup
réfléchi à ça, puis de toute façon si je crie et qu'elle pleure, bien
je n'arrrive a rien lui faire entendre. Mais je pense souvent a ça, cette image de monstre, je n'ai pas envie
que ma fille me voit comme ça, alors je temporise un max......parfois
je parle fort encore surtout aux deux grands ou la dernière , moins
avec m qui est très sensible.....mais j'ai vraiment baissée le
ton depuis que je sais ça

A


"Juste pour aujourd'hui" ou bien "à partir d'aujourd'hui".

Appliqués à la violence physique, ca donnerait :
- la décision de ne plus jamais taper.
- et se dire quand tu en es à passer outre ta décision, "allez, tiens
bon, juste pour cette fois-ci".

A force d'ajouter des "pour cette fois-ci" à d'autres, on arrive à
tout le temps.
C'est pas un subterfuge.
C'est que, tout en se donnant la "perfection" pour but, tous les pas
sur le chemin du but sont autant de gagnés, et autant de soulagement
pour l'enfant. Etre tapé est une expérience horrible. L'être de moins
en moins c'est déjà ca. Jusqu'à ne l'être plus.

C

Ce que je peux dire, c'est que si j'ai réussi à sortir de tout ça, c'est parce
que j'ai été soutenue. Soutenue par cette liste. Petit à petit, je
suis parvenue à mieux comprendre mon fils, et mieux me comprendre
quand je petais un plomb. Je suis parvenue à lâcher prise, je me suis
aidée de nombreuses lectures. Je m'en veux toujours pour ce que je
lui ai fait, mais on va mieux aujourd'hui.
Si tu es comme ça c'est parce que tu as subi toi aussi cette
violence, et certaines choses réveillent cette douleur, c'est
tellement douloureux, que ton corps et ton esprit l'emportent et
s'emportent. C'est formidable que tu aies écrit ce message pour
demander de l'aide. Je t'encourage à renouveler les messages à chaque
fois que tu te sens dépassée, ainsi l'écheveau va être démêlé petit à
petit, et tu y verras plus clair. Tu trouveras comment mieux te
respecter toi, mieux vivre avec ton fils. J'ai passé des heures et
des heures devant cette liste, à lire, à écrire, à partager, ... pour
comprendre, ressentir, crier, pleurer et finalement parvenir à ne
plus être violente et même à ne presque plus crier, et crois moi on
revient de loin.
Moi aussi je me faisais peur. J'en ai encore des cauchemars, mais je
crois que c'est fini, aujourd'hui ça va. Ca c'est pour te dire que tu
vas y arriver, j'en suis certaine.
C

En partie avec quelqu'un je fais du décodage biologique avec
une homéo, en fait je répère avec elle les messages transmis
par les générations précédentes ou qui sont venus suite à ce
que j'ai vécu dans mon enfance et je les annule si l'on peut dire
avec des actes symboliques puis je réimprime de nouveau
message. C'est relativement long comme travail, avant j'ai fait 8
ans de psychothérapie et deux ans de kinésiologie. Petit à petit
je sens des changements qui s'opèrent.
S

Ma violence à moi ne se trouve pas là. Elle est dans les cris,
les "je te pose par terre parce que tu m'énerves". Et c'est vraiment
très violent.
Aujourd'hui, à force de lire, ici... et ailleurs... J'arrive à
prendre du recul. Enfin, j'y arrive mieux. Qu'est-ce qui est
vraiment important pour moi ? Progressivement, même si je continue à
avoir des attitudes violentes, ce n'est plus parce que mes filles
m'énervent, mais parce que JE suis énervée. Ca change tout.
Il y a aussi autre chose qui m'aide. C'est que je ne me sens plus ni
coupable ni honteuse d'être ce que je suis (enfin, presque plus !).
Je me connais et m'accepte de mieux en mieux pour ce que je suis...
et c'est plus facile (ou moins difficile ?) d'aller de l'avant.

E

Cette rage qui te submerge a forcemment une origine.
Peut-etre dans ton enfance, peut-etre l'adolescence, peut-etre aussi
traines-tu des casseroles familiales ....
Le sentiment de culpabilité que tu portes doit etre bien lourd à porter .
Comme d'autres, je dirais que pour exorciser cette rage et cette colère
qui t'encombrent ( ou plutot leur manifestation), un travail sur toi
serait certainement liberateur.
Personnellement, j'entends un tel travail accompagné par un professionnel
( psychotherapeute, psychiatre sont les premiers qui me viennent en
tete). Les lectures, la reflexion personnelle sont aussi profitables,
mais je crois sincerement qu'il arrive un moment ou l'on se bute à des
murs inconscients et que l'aide d'un pro devient alors necessaire pour
les contourner.
Ce travail peut etre long ( de la decision de travailler sur soi
jusqu'au changement de comportement), et il peut etre tres frustrant de
vouloir de tout son coeur reagir sereinement avec ses enfants et au
final s'enerver, crier, taper ....
Il ne faut pas se decourager et se dire que tout travail therapeutique a
des hauts et des bas, mais que la courbe va tout de meme vers le haut,
meme si cette evolution n'est pas lineaire.
En attendant de reagir comme ta tete consciente le souhaiterait, il peut
etre utile d'avoir des petits trucs pour eviter la montee de la colere.
Cela peut etre de se mettre à grogner, à chanter, de t'isoler.... chaque
parent peut trouver le petit truc qui lui convient.

S

j'approuve complètement d'autres idées de travail sur soi : la co-écoute, le réseau PRH qui
propose des séances individuelles (c'est ce que j'ai fait), et aussi
l'EMDR (dont tu trouveras des témoignages dans les archives). Tu
trouveras dans les fichiers de la liste un fichier qui parle de
toutes ces thérapies.
Enfin, pour plus de soutien, la maison de l'enfant (qui est à
l'origine de cette liste) a un réseau de parents ressources qui
organisent une réunion par mois mais qui soutienent également lorsque
certains parents en ont le besoin (par téléphone par exemple). Je
t'invite à aller sur le site de la maison de l'enfant pour voir les
coordonnées de toutes ces personnes, et particulièrement la plus
proche de chez toi.
C

Je me souviens d'une fois où j'avais été particulièrement violente, je crois
bien que j'aurais pu la tuer si une petite alarme ne s'était pas finalement
ise à clignoter en moi! Je suis restée prostrée assez longtemps, je voulais
même appeler le 119 pour leur raconter mais j'avais peur qu'on me retire mes
enfants ensuite, alors j'ai fini par appeler ma maman. J'avais honte,
j'étais très malheureuse d'avoir fait ça et elle m'a dit un truc qui ne m'a
même pas réconfortée, c'est "ça arrive à tout le monde de péter les plombs".
.

Aujourd'hui, après bien des lectures, bien des dicussions sur cette liste,
j'arrive à mieux gérer ces moments. Je préviens aussi que les mêmes causes
produisent les mêmes effets, et souvent, ça suffit à désamorcer la
situation. Je m'éloigne physiquement aussi, ou je demande à mes enfants de
le faire.

Et ça fait son chemin. L'autre jour, mon fils a laissé s'échapper son
hamster pour la 2ème fois de la semaine, j'étais dans une colère noire, mais
j'ai réussi à gérer sans frapper (mais en criant) parce que je savais que ma
colère n'était pas dirigée que contre lui, il y avait pas mal d'autres
éléments qui entraient en ligne de compte. Mais je sais bien qu'il n'y a pas
si longtemps, je ne me serais pas posé de questions et je lui aurais flanqué
une sacrée raclée!

Parfois j'ai eu envie de le taper quand il me mordait ou me tirait les cheveux pour
manifester son désaccord. J'en avais parlé ici, et j'ai essayé plusieurs
suggestions. Une qui marche bien, c'est de lui autoriser de me taper sur la
main, généralement il refuse alors que la seconde d'avant il était en train
de me flanquer des baffes ou de m'arracher les cheveux! Je verbalise
beaucoup aussi avec lui, en reconnaissant que ceci le contrarie, cela le
rend triste, le fâche, etc.

A

là je pense à pousser la porte d'un thérapeute (expérimenté dans la
décharge des émotions), ou un groupe de co-écoute, ou toute autre
forme régulière d'écoute qui te permette de décharger cette rage.
Il NE FAUT PAS attendre, fais comme pour ton mail, lance-toi, c'est
une décision que tu ne peux pas regretter...l'action est le seul
antidote que je connaisse à la prostration.
Ici il y a dans les fichiers une liste de thérapeutes "filliozat"
voir aussi son site www.filliozat.net.... et bien d'autres formes de
thérapies existent(je pense à EMDR) mais là, il FAUT Y ALLER SANS
ATTENDRE.

Après un toit sur la tête et quelque chose dans l'assiette, je ne
vois rien de plus urgent que de faire en sorte de travailler pour
empêcher ces passages à l'acte. A mon âge, je me dis que je ne
pourrais pas vivre avec un conjoint qui me frapperait, ce ne serait
juste pas possible malgré tout l'amour et je ne sais quoi d'autre...à
moins qu'il ne se soigne....et encore....je ne sais pas, en tout cas
je mettrais moi à l'abri de sa colère.

C'est notre rôle de parent de protéger nos enfants de nous-mêmes,et
je te remercie de ta confiance pour avoir envoyé ton mail mais ne
t'arrête pas là!!!
J

Plus tard, j'ai analysé de moi-même que ce qui m'énervait en elle, c'était
que je voyais son père, tellement elle lui ressemblait dans les expressions
du visage! Du jour où j'ai pris conscience de ça, j'ai beaucoup mieux
maîtrisé mes emportements et les coups sont devenus rares.



Pour ce qui est d'arreter d'urgence de frapper ses enfants, je suis
pleinement d'accord avec toi, mais dans mon cas, je constate que la
seule volonté consciente ne suffit pas. J'aimerais beaucoup, mais ça
ne marceh pas.
La voix de l'enfant frappé, le mien en l'occurence m'atteint aussi,
me dechire et me bouleverse autant et même surement plus que toi, il
s'agit de mon enfant et je l'entends en "live".
Il m'en a fallu du travail sur moi, parfois je fais du sur place,
parfois j'avance à grand pas.
Dans ma demarche, la liste tient une place essentielle. Elle ne
suffit plus, mais elle reste essentielle. Je n'aurais jamais autant
avancé sans elle. Comme une premiere etape, qui a duré longtemps (2
ans au moins).
B

Pour moi le "conscient" n'est pas mesurable, et la violence fait partie
de nos vies, j'ai simplement le choix entre m'y soumettre et la
transmettre ou essayer de m'en liberer, ca c'est un travail de chaque
instant, et c'est LA, dans ce travail que je SUIS consciente, PAS dans
la repression de la violence en moi.
Cette repression ne se justifie que lorsque je risque de m'en prendre a
d'autres ou a moi, mais ca ne resoud rien : si aucun travail n'est fait
la fois suivante ma rage, haine, douleur, tristesse amalgamees est
INTACTE, mes enfants toujours en danger tant que je n'ai pas contacte
tout ca. Enfin moi je fonctionne comme ca, c'est peut etre rare apres
tout ?

Je crois que ca ne se transforme QUE dans une expression qu'elle
qu'elle soit, et pas dans un refus... j'ai trop vu de messages dans
cette discussion, ou ailleurs, qui selon moi pronent l'interdit de la
colere, la colere c'est mal etc (ca vous rappelle rien ? c'est un des
trucs les plus ancres dans la transmission de la repression
emotionnelle : moi parent je fais l'effort de t'ecouter et pas taper,
alors toi tu te calmes, tu reviens quand ca va, tu arretes ta colere
etc...). Tout ca condamne la violence au lieu de SENTIR ce qui cherche
desesperement (parfois depuis la conception ou la grossesse, la
naissance, ou meme avant) a etre simplement RECONNU.

Moi qui suis nee en colere (j'ai retrouve ca en rebirth) je ne peux pas
ne pas reagir et me faire avocat de la defense, la colere est saine,
elle nous parle d'atteintes VITALES (physiques et-ou psychiques) : la
voie du controle est pour moi sans issue comme objectif, c'est juste
une possibilite a exploiter en urgence, sans en faire un moyen habituel
(mais ca devient une nouvelle norme, je trouve). Je n'ai JAMAIS songe
qu'il m'arriverait de hurler ou de bousculer l'ainee pendant 2 ans et
demi (et la paf ! syndrome du 2eme enfant, moi aussi...) pourtant si
l'on veut faire quand meme une comparaison j'etais bien moins
consciente qu'aujourd'hui, et si j'avais simplement essaye des trucs
pour ne plus etre en colere (bon n'exagerons pas : dedmander de l'aide,
se reposer, lacher les attentes irreralistes sont aussi des voies tres
interessantes, je ne dis pas de passer votre temps a exploser, hein :-
))) je n'aurai jamais senti combien l'amour etait tangible entre nous,
car je n'en aurai pas compris l'atteinte dans tous ces debordements !

V


Ayant perdu un enfant, je vous assure que cela me fait terriblement mal d'entendre cela (que certaines sont violentes avec leurs enfants) terriblement. Je donnerai tt ce que j'ai pour ravoir ma fille tout. Pensez à cela quelque minutes, si vous perdiez votre enfant...je pense que cela peut faire changer des comportements.
Je crois aussi que lorsque les parents sont violents (et qu'il ne s'agit donc pas de leur mode d'éducation mais plutot de violence intérieur) c'est pas à vos enfants que vous vous attaquer mais à vous même.
Maintenant je comprends très bien la répétition des schémas de l'éducation des parents, mais il faut lutter contre soi-même jour après jour. Quand j'ai des colères, ce que je fais , je pars, change de pièce et me calme.
Ma colère est contre la vie, et pas contre ceux à qui j'ai donné la vie. Etre mère c'est le plus beau cadeau qu'on ne m'ait jamais offert.
L'enfant nous transmet un amour universelle et peut-être (ou j'en suis même sur) sont-ils le moyen de guérison de nos propre vie, mais pas pour recevoir des coups. Il faut guérir l'enfant intérieur qui souffre en vous, je pense que la cause de cette violence vient de là.
N

.

je n'ai jamais frappe ma fille, mais il y a eu une periode de ma
vie ou j'ai eu des crises de rage incontrolables, je me sentais comme
Hulk tu vois, comme si un demon prenait possession de moi. C'etait a
l'epoque ou j'ai commence a prendre conscience que j'avais ete abusee
sexuellement dans mon enfance. Les souvenirs commencaient a remonter.
Sue Blume decrit tres bien comment les enfants qui n'ont jamais eu le
droit d'exprimer leur colere peuvent, a l'age adulte, passer par des
crises de rage de cet ordre. C'est tres destructif, potentiellement
dangereux pour les autres, mais elle considere, et moi aussi, que c;est
une etape obligatoire et tres positive, meme si elle encourage ses
patients a faire tout ce qu'ils peuvent pour en sortir le plus vite
possible. La rage, c'est la colere qui sort enfin, apres toutes ces
annees ou elle bouillonnait dans un coffre bien ferme. Elle ne sait plus
contre qui elle est dirigee, c'est de la force pure. Ce qui aide bcp,
c'est d'arriver a identifier les veritables destinataires de la colere.
Le pere qui battait a coups de poings. Le voisin qui tripotait la
culotte. Le prof qui humiliait. Tous. Les identifier, faire justice dans
son coeur. Cette personne m'a fait du mal et ma colere est juste. La
colere, c'est un signal tres precieux, qui t'avertit que tu es en
danger. La colre, c'est ce qui sauve la vie. Si on interdit a un enfant
d'exprimer sa colere, il ne sait plus ecouter ce signal de protection,
et la colere reste la, rentree. C'est un travail a long terme que de
retourner sa colere contre ses destinataires initiaux. Mais c'est
possible, nous sommes nombreux a la faire ici. Certains le font seuls,
d'autres avec l'aide d'un psy, ou d'un groupe de parole. Et j'ai
l'impression que c'est un travail que tu as commence a faire toi aussi.

Pour en revenir aux crises de rage, concretement, ce qui m'a bcp aidee,
ce sont les choses suivantes :

-- reflechir au contexte ou les crises de rage arrivent. On se rend vite
compte que ce sont finalement toujours les memes situations. Ma
solution, au depart, c'est d'eviter la situation. Priorite number one :
eviter les contextes qui reveillent le monstre.

-- mettre au point un rituel, qui m'aide a *casser* la crise de rage. Ca
peut etre prendre du rescue, me mettre la tete sous l'eau froide,
m'enfermer dans la salle de bains pour hurler, casser une assiette dans
la baignoire (plus facile pour ramasser les morceaux), mettre la musique
a fond pour chanter a tue-tete, n'importe quoi. Ce qui compte, c'est de
prendre un pouvoir sur ce monstre qui prend possesion de nous, de mettre
au point des armes pour le garder dans sa cage. C"est *ta* colere, quand
elle se retourne contre toi et contre ton enfant, c'est encore "eux"
(les vrais coupables) qui gagnent. Tu peux regagner ton pouvoir et
maitriser la situation sans retomber dans la censure. Accueillir la
crise de rage, mais la detourner pour la rendre non dangereuse.

-- accueillir ce qui monte, retrouver dans mon coeur la petite fille qui
a eprouve des sentiments si violents, partager avec elle ce
boulversement, et lui envoyer tout mon amour.

-- Penser a mon enfant, penser aux personnes que je protege en agressant
mon enfant plutot que cette personne. Qui est-ce que j'aime le plus ?
Mon enfant ou cette personne ? Chaque fois que j'hesite a orienter ma
colere contre son veritable destinataire, je pense a ma fille, et je
refuse qu'elle paye a la place de quelqu'un d'autre. C"est tout
simplement pas possible. Cette pensee me donne bcp de forces.

Voila toutes les choses qui m'ont vraiment bcp aidee. Couper le pb en
petits morceaux et me fixer des priorites. C'est un travail sur
plusieurs annees, tu t'en doutes. Il y a un film qui m'a bcp aidee,
c'est "princesse mononoke" de myiazaki. Le Dieu Sanglier possede par la
haine, c'etait tellement moi. C'est une image que j'evoque souvent, et
qui me porte. J'ai aussi trouve que "kill bill" illustrait tres bien
cette rage de l'enfant qui voudrait detruire tous ceux qui lui ont fait
du mal, mais chez la pluaprt d'entre nous, cette rage est rangee au fond
d'une boite...

\
F


comme toi et les autres mamans j'ai déjà frappé mon fils de 5ans et j'ai
ressenti les mêmes choses que vous après entre honte et culpabilité et surtout
une immense tristesse ,lorsque je repense à ces moments mes "tripes se tordent
dans tout les sens " et j'ai très mal.j'ai découvert que l'on peut très vite
basculer dans une certaine "banalisation"de l'acte violent et que lorsque
l'on passe à l'acte repasser à l'acte une fois arrive vite et ainsi de suite ...
j'ai bien sûr moi aussi un gros travail à faire et j'ai déjà bien avancé
mais c'est tellement long et j'ai trouvé qu'il y avait urgence à stopper ça
,bien avoir d'avoir fait ce travail c'est devenu " tout de suite et maintenant"
d'abord je me suis posé une interdiction "intellectuelle" je ne sais pas si
c'est clair ..je me l'interdis point .j'ai pris comme exemple une fois que
c'était comme quand avant il m'arrivait limite de péter un plomb au volant
contre un automobiliste ,(je sais c'est idiot mais je pouvais parfois me mettre
dans une rage folle et avoir envie de "massacrer" la personne qui m'avait mise
en danger par sa conduite ) une fois devant le personne je pouvais lui hurler
dessus
mais je ne me suis jamais mise à la frapper sous prétexte que j'étais très
en colère parce que quelque chose en moi me disait qu 'on a pas le droit, un
truc me retenait (pas seulement le fait que parfois c'était un homme costaud
qui m'aurait mise KO de suite o:)))))
j'en ai conclu que j'en avais pas le droit non plus sur mon enfant...lorsque
ça ne suffit pas je vais crier ,hurler très fort lancer un objet contre le
mur, mes enfants sont dans une autre pièce et j' explique ensuite que j'ai une
terrible colère qui est en moi mais qu'ils ne sont pas responsables de ça
même si c'est une de leur attitude qui ont déclenché ma rage.
j'imagine que ça peut être aussi violent d'imaginer derrière le mur ce qui
se passe mais c'est ce que j'ai trouvé lorsque je suis toute seule avec eux
si leur père est là,je sors m'enfermer dans ma voiture et je crie tout ma
rage jusqu'à parfois n'avoir plus de voix...
G

c'est tres vrai que la personne qui frappe, qui s;enrage, ce n'est pas
l'adulte, mais l'enfant, qui dispose enfin de la force de l'adulte et de
son pouvoir. C'est lui qui prend les commandes, avec ses priorites
d'enfants (preserver l'amour de papa-maman). Comme le bebe dans "le
voyage de chihiro" (miyazaki-san toujours). S'adresser a cette personne
comme on s'adresse a l'enfant qui rentre dans une crise terrible, Comme
Tetsuo dans Akira aussi (decidemment, les anime jjaponais m'inspirent).
C'est une piste tres riche. Comment je fais face a un enfant de 4 ans
qui rentre en folie de rage ou de terreur ? Et bien, je vais essayer de
faire la meme chose pour moi. Je vais vraiment explorer cette idee.

F

Autrement ce qui m'aide aussi c'est de visualiser ma journée du
lendemain comme je la voudrais avant d'aller au lit, et de
prendre mes engagements d'abord sur un court temps et de les
renouveler chaque fois. et plutôt que de me dire je ne crierai
pas ou je ne taperai pas, je me dis "aujourd'hui je vais trouver
des façons originales et respectueuses de tous pour régler nos
différends".
S

Cette idée de visualisation rejoint beaucoup le travail que j'ai pu faire en coaching. Il s'agit effectivement de définir un objectif (quelqu'il soit). Ce qui est très important à mes yeux dans ce que tu dis, S, c'est qu'il est nécessaire de définir un objectif positif. Je ne dirais pas "demain je ne taperai pas", mais plutôt comme tu l'écris "demain je trouverai une solution respectueuse de tous pour régler nos différends". De là, il s'agit ensuite de faire le tour des solutions à ma portée, et de retenir celle qui me paraît sur le moment la plus adaptée.
Puis ensuite de visualiser le moment où cela va se passer. Très efficace pour moi quand je n'arrive pas à me mettre à quelque chose. Exemple, il faut que je classe de la paperasse (en général, quand je m'y mets, il y en a déjà une pile énorme....) Je décide donc la veille du moment qui me semble le plus opportun pour m'y mettre --> ex : je peux m'y mettre à 14h. Puis je me vois en train de le faire : je me vois débarrasser la table, discuter un peu avec Christophe, puis quand il repart au travail, je sors les papiers de la corbeille, je m'installe à la table du salon, et je décide de m'y mettre pendant 1 heure.
Quand je fais l'effort de faire ce travail la veille, je remplis toujours mon objectif le lendemain !!! Et c'est encore plus efficace de ne pas le faire seule. Quand c'est quelque chose de très rébarbatif pour moi, j'appelle mon père et lui demande un "coaching minute" !!! C'est encore plus efficace de savoir que lui sait que je dois m'y mettre ! Un de nos réflexes est de dire "il faut que...." et cette simple phrase nous bouffe la vie, et je pense que c'est valable pour tout le monde ! Il faut le faire, mais les jours passent et ce n'est toujours pas fait, et parfois même les mois ou les années passent, et on garde ce "dossier non classé" dans un coin de notre tête, et ce dossier nous prend beaucoup d'énergie. Nous apprenons avec Cà fermer et classer petit à petit les dossiers qui nous empoisonnent la vie. Maintenant, quand l'un de nous dit "il faut que...", l'autre répond systématiquement "ok, alors quand vas tu le faire ? Comment vas tu t'y prendre ?" Et ça nous simplifie la vie lol !!
M

C'est quelque chose de tres precieux que d'experimenter la colere, et
l'expression de la colere, aupres de gens qu'on aime, qui nous aiment,
et que l'expression de notre colere ne detruira pas. J'ai decouvert ca
avec zhom. Et meme si j'essaye de canaliser l'expression pour que ca ne
deborde en piques empoisonnees, je me sens de plus en libre de ressentir
des bouffees de colere, et je constate que ces bouffees de colere sont
de plus en plus adequates, de mieux en mieux indicatrice de la direction
ou je me perds versus la direction ou je reste moi-meme. Avec le temps,
je me permets aussi d'exprimer ma colere a A, j'apprends a lui
dire quand je ne suis pas d'accord sans la mettre en danger, c'est
important pour moi de dire "je n'accepte pas ci, pas ca" et que ce soit
clair que c'est de moi qu'il s'agit, que c'est moi qui ai un problème, pas
elle, parce que le meme comportement pourrait etre acceptable ailleurs.
Bon, on n'y arrive pas toujours helas, et des fois la colere prend son
masque le plus cretin avcec des "tu es ceci, tu fais tjrs cela, gna gna
gna". Mais avec les enfants (et les conjoints) qui grandissent, on peut
dire aussi "ecoute, la je suis d'une humeur de chien, je te demande de
faire ultra gaffe, parce que le moindre petit truc me saoule", et c'est
peut-etre pas genial, mais je trouve que l'ambiance est quand meme
meilleure que quand je ne dis rien et j'essaye de faire au mieux alors
que c'etait meme pas la peine d'essayer, et que ca se termine en cris et
en mots qui font mal.

et moi aussi j'utilise la visualisation avant d'attaquer une montagne.
Pas forcement la veille (quoique, avant de donner un seminaire, je fais
ca aussi), mais au moment de m'y mettre, je m'assois un peu a distance,
et je me laisse remplir par ce que je vois tout en construisant en
surimpression ce que j'aimerais voir a la place dans 1 heure ou 1
journee. Euh, ca marche bien pour le rangement et la paperasse, mais pas
pour les enfants, lol !

F

Rédigé par anne marie le Mardi 7 Février 2006 à 22:53 | Lu 10530 fois