Bridget Jones, un miroir ?

Marjorie Rafécas

Le journal de Bridget Jones (oeuvre de Helen Fielding), Miroir de la psychologie de la femme moderne??

Suivi du deuxième volume : the edge of reason.....

L’âge de raison, y aurait-il un rapport avec celui de Sartre?

photo du film le journal du Briget jones
photo du film le journal du Briget jones


Non! aucun! sa voix mêlée à la sonnerie du téléphone sous un faux air de bouddhiste zen, son nez fourré dans les guides pratiques dont aucun ne possède la recette miracle... Des mots comme enfoiré affectif, célibattante, marié et fier de l’être, des mots qui finalement jouent un rôle important dans la vie d’une femme!!!

Une Rebecca, au caractère et aux jambes imbuvables, insolente comme une juriste imbus d’elle même, bref la « pouf », qui court après un Marc qui lui a son cœur coté en bourse ! Et finalement, c’est la petite Bridget avec ses 59 kg, son chardonney plein le foie, et ses clopes plein le bec, qui l’emportent!!! Un peu comme dans ses séries américaines où les méchants superficiels sont punis, sauf que là... Notre héroïne se fait passé pour une fille légèrement idiote, certes courageuse, et délicieuse dans sa bêtise!

Mais derrière la trame de ce scénario, comment ne pas reconnaître l'incroyable "Cendrillon", une cendrillon certes modernisée, ayant transformé ces cendres en mégots de cigarettes, et ses vilaines soeurs en méchants patrons. Seule différence : Bridget a une mère et pas n'importe laquelle : elle roucoule de jaune...

Bridget est plus le prototype de la trentaine que de la vingtaine, mais cette classe d'âge se retrouve dans beaucoup d'autres romans anglo-saxons comme "Croqueuse de Céréales" de Joan Conway où la trame est similaire sauf que le récit n'est pas présenté sous une forme de journal intime.

Qu'apporte le psychologie de Bridget? En fait c'est un peu la célébration du côté compulsif, cyclothymique de la femme, se réfugiant derrière un hypothétique coup de téléphone, dans une vie en forme de rébus, avec beaucoup d'intuitions et de prémonitions... Préférant probablement ses rêves à la réalité. Mais, fantasmes ne signifient pas forcément passivité!!

(Marjorie Rafecas, marjorierff@hotmail.com )

Quelques citations amusantes :

" C’est ahurissant la manière dont le monde des dames de la bourgeoisie parvient à tout aplanir et à tout intégrer, à transformer la complexité et le chaos ambiants en quelque chose de charmant, d’inoffensif et d’aseptisé, un peu comme un détergent colore tout en rose dans la cuvette des WC."

"J’avais oublié ce sentiment que le monde se résume à une horrible histoire toujours recommencée : au départ on croit que les gens sont biens et ensuite ils se révèlent mauvais et pourris. "

(publié en 2002)


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