II faut choisir : ça dure ou ça brûle ; le drame, c'est que ça ne puisse pas à la fois durer et brûler. Albert Camus
PHIL-ANALYSE
Lundi 30 Juin 2025
Auparavant, la notion de désir était bercée par le Banquet de Platon, on était exalté par l’idée de l’amour du beau, du désir qui élève, le mythe de l’âme sœur… Puis Freud a fini par broyer tout le romantisme des âmes sœurs avec le complexe d’Oedipe et en transformant la passion en une sorte d’hystérie… Et maintenant, nous voilà assaillis d’anglicismes qui formatent et détricotent les états amoureux : nanoship (relations fugaces sans engagement), situationship (une amitié avec des relations intimes, aussi appelée « sex friend »), ghosting, slowmance (prendre le temps de se découvrir et être plus « conscient »), sans oublier la « dark romance » qui fait fureur chez les jeunes filles… Pourquoi cette avalanche de novlangue ? Probablement le symptôme d’une volonté de coder les relations, d’un besoin irrépressible de « maîtriser » les émotions. Or les relations amoureuses et amicales ne sont-elles pas la meilleure façon de nous confronter à nos ombres, sans tenter de les refouler ? Désirer et maîtriser sont-ils compatibles ? Serions-nous passés en quelques décennies du concept de l’amour platonique à celui de l’amour plat… Eros, au temps des sites de rencontres et de l’IA, va-t-il survivre ?
Gaston Bachelard écrivait : « l’homme est une création du désir, non pas une création du besoin. ». Souvent réduit à la notion de besoin, le désir est mal perçu à cause de cette image d’un manque à combler, alors qu’il peut être au contraire une puissance, un moteur.
L’ambivalence provient de son étymologie. Le mot « désir » vient du latin « sidus » qui désigne une constellation d’étoiles, ce qui signifierait que le désir naît de la sidération d’être coupé des étoiles. Ce serait donc la nostalgie que ressent l’être humain de ne plus contempler les étoiles. Cependant, il peut y avoir une deuxième interprétation radicalement opposée, le désir peut être aussi perçu comme une libération de cet état de sidération, qui nous propulse vers l’action. Frédéric Lenoir, dans son livre Le désir, une philosophie (Flammarion 2022), explique bien cette ambivalence étymologique du mot « désir », à la fois considéré comme une faiblesse du corps, presque comme une souffrance (ce qui rejoint le pessimisme de Schopenhauer), comme à l’inverse, une puissance créatrice, à l’instar des conceptions défendues par Spinoza et Bergson. Spinoza nous invite à suivre nos « vrais » désirs pour augmenter notre puissance vitale et notre joie. « Diminuer le désir, c’est diminuer la vie. » Nietzsche et Bergson développeront la même philosophie que Spinoza autour du désir, l’un avec la volonté de puissance, l’autre avec l’élan vital. C’est comme un sentiment d’ivresse qui nous fait goûter au sentiment de plénitude, ce sentiment d’être relié à l’Univers.
La société de consommation a tendance à caricaturer nos désirs à des envies. Dans son ouvrage, l’Homme unidimensionnel, Herbert Marcuse philosophe américain, qualifie ce phénomène de marchandisation de notre désir de « désublimation répressive », qui consiste à déconnecter les désirs des individus de leur sublimation classique centré sur la vie de l’âme.
La société de consommation a tendance à caricaturer nos désirs à des envies. Dans son ouvrage, l’Homme unidimensionnel, Herbert Marcuse philosophe américain, qualifie ce phénomène de marchandisation de notre désir de « désublimation répressive », qui consiste à déconnecter les désirs des individus de leur sublimation classique centré sur la vie de l’âme.

Ne serait-ce pas la peur de l’échec, plutôt que l’expérimentation du manque, qui nous ferait fuir la force du désir ?
Voulons-nous donner raison au pessimisme de Schopenhauer et à Freud qui nous condamnent à demeurer des êtres de désir, englués dans le manque et la frustration, dans le déterminisme d'une souffrance certaine ? Ou au contraire, avoir raison avec Spinoza en réinterprétant et réinventant notre désir pour nous laisser porter par la spirale de la joie et la bonne humeur ?
Dans l’Anti-Œdipe, Deleuze le philosophe, et Guattari le psychanalyste, expliquent que le désir n’est pas fait pour avoir, mais pour produire et aller de l’avant. « Il n’est pas dans l’acquisition. Le désir est producteur de réalité. Le désir ne manque de rien quand il crée. Le désir étreint la vie. »
Le désir est un voyage, et la joie, notre boussole. Parfois, nous pouvons ressentir de la tristesse, une perte d’énergie, mais il ne faut pas l’interpréter comme un échec, mais plutôt comme la nécessité de réinterpréter son désir. Le vrai désir crée une force, et non pas de la frustration et du manque. Le désir n’attend jamais, il crée.
Notre société de l’avoir est un leurre. Notre quête devrait plutôt chercher le sentiment de plénitude : l’unité de notre être. Jung suggère que le bonheur est accessible lorsque notre conscience et notre inconscient ont enfin appris à vivre en paix : c’est ce que l’on appelle le processus d’individuation. Et l’amour participe à ce processus d’individuation.
Voulons-nous donner raison au pessimisme de Schopenhauer et à Freud qui nous condamnent à demeurer des êtres de désir, englués dans le manque et la frustration, dans le déterminisme d'une souffrance certaine ? Ou au contraire, avoir raison avec Spinoza en réinterprétant et réinventant notre désir pour nous laisser porter par la spirale de la joie et la bonne humeur ?
Dans l’Anti-Œdipe, Deleuze le philosophe, et Guattari le psychanalyste, expliquent que le désir n’est pas fait pour avoir, mais pour produire et aller de l’avant. « Il n’est pas dans l’acquisition. Le désir est producteur de réalité. Le désir ne manque de rien quand il crée. Le désir étreint la vie. »
Le désir est un voyage, et la joie, notre boussole. Parfois, nous pouvons ressentir de la tristesse, une perte d’énergie, mais il ne faut pas l’interpréter comme un échec, mais plutôt comme la nécessité de réinterpréter son désir. Le vrai désir crée une force, et non pas de la frustration et du manque. Le désir n’attend jamais, il crée.
Notre société de l’avoir est un leurre. Notre quête devrait plutôt chercher le sentiment de plénitude : l’unité de notre être. Jung suggère que le bonheur est accessible lorsque notre conscience et notre inconscient ont enfin appris à vivre en paix : c’est ce que l’on appelle le processus d’individuation. Et l’amour participe à ce processus d’individuation.

Salvador Dali, le grand masturbateur
Selon Jung, l’amour est un voyage à la découverte de soi. Mais l'est-il encore avec l'IA ?
L’amour est un pont vers l’inconscient, un voyage qui nous mène vers nous-mêmes. L’amour agit dans le processus d’individuation. D’où le grand risque de rendre l’amour, le désir artificiel, digitalisé… S’il n’y a plus de doute, plus de prise de risque, on ne chemine plus, on ne vit plus… C’est presque la mort de notre chemin de transformation.
Elsa Godart, psychanalyste et philosophe, intervenait il y a peu, sur le thème « IA pas de mal à se faire du bien » au festival Solidays. Il y était question de la romance digitale (exemple du site Replika qui permet de créer des partenaires virtuels, voire de communiquer avec des proches décédés en créant un double numérique en analysant toutes les données laissées par la personne décédée…). Elsa Godart voit dans ce phénomène d’agent conversationnel incarnant un confident ou un prétendant, une façon de se prémunir contre la dimension tragique de l’existence. L’IA ne nous contredira jamais, ne demande rien en échange, le risque d’être abandonné ou rejeté s’éclipse subitement. C’est comme du « narcissisme algorithmique ». Pourtant, le doute fait vivre ! Un membre de l’auditoire l’interpelle en lui demandant si ce nouveau mode de relation ne revient pas à pratiquer l’onanisme. Elsa Godart ne partage pas ce point de vue, car dans la masturbation, il y a un appel aux fantasmes, ce que détruit l’IA, car elle phagocyte l’espace à la rêverie.
Si on revient à la conception jungienne de l’amour, est-ce qu’une IA peut aider un individu dans son processus d’individuation ? Dans la conception jungienne, lorsque nous sommes attirés par quelqu’un, c’est souvent par projection d’un aspect de notre personnalité dont nous n’avons pas encore conscience sur l’autre. Une sorte de miroir de nos ombres (l’ombre pouvant être positive). Pouvons-nous réellement nous projeter sur une IA ? Il faut plutôt voir l’IA comme un doudou, un coach, mais certainement pas comme un alter ego. L’IA peut nous aider à mieux comprendre les situations, à nous suggérer comment y faire face, mais la laisser se substituer à nos amis, nos proches ou notre amoureux est un jeu dangereux. Cela reviendrait à refuser l’idée de toute séparation.
L’amour est un pont vers l’inconscient, un voyage qui nous mène vers nous-mêmes. L’amour agit dans le processus d’individuation. D’où le grand risque de rendre l’amour, le désir artificiel, digitalisé… S’il n’y a plus de doute, plus de prise de risque, on ne chemine plus, on ne vit plus… C’est presque la mort de notre chemin de transformation.
Elsa Godart, psychanalyste et philosophe, intervenait il y a peu, sur le thème « IA pas de mal à se faire du bien » au festival Solidays. Il y était question de la romance digitale (exemple du site Replika qui permet de créer des partenaires virtuels, voire de communiquer avec des proches décédés en créant un double numérique en analysant toutes les données laissées par la personne décédée…). Elsa Godart voit dans ce phénomène d’agent conversationnel incarnant un confident ou un prétendant, une façon de se prémunir contre la dimension tragique de l’existence. L’IA ne nous contredira jamais, ne demande rien en échange, le risque d’être abandonné ou rejeté s’éclipse subitement. C’est comme du « narcissisme algorithmique ». Pourtant, le doute fait vivre ! Un membre de l’auditoire l’interpelle en lui demandant si ce nouveau mode de relation ne revient pas à pratiquer l’onanisme. Elsa Godart ne partage pas ce point de vue, car dans la masturbation, il y a un appel aux fantasmes, ce que détruit l’IA, car elle phagocyte l’espace à la rêverie.
Si on revient à la conception jungienne de l’amour, est-ce qu’une IA peut aider un individu dans son processus d’individuation ? Dans la conception jungienne, lorsque nous sommes attirés par quelqu’un, c’est souvent par projection d’un aspect de notre personnalité dont nous n’avons pas encore conscience sur l’autre. Une sorte de miroir de nos ombres (l’ombre pouvant être positive). Pouvons-nous réellement nous projeter sur une IA ? Il faut plutôt voir l’IA comme un doudou, un coach, mais certainement pas comme un alter ego. L’IA peut nous aider à mieux comprendre les situations, à nous suggérer comment y faire face, mais la laisser se substituer à nos amis, nos proches ou notre amoureux est un jeu dangereux. Cela reviendrait à refuser l’idée de toute séparation.

David Hockney, The splash
L’épreuve de l’éros noir
Lors d’une conférence sur le thème « Désir et plaisir » organisé par l'Institut CG Jung le 24 mai 2025 (https://cgjungfrance.com/events/desir-et-plaisir-journee-detudes-jungiennes), Sophie Seale, psychothérapeute jungienne, a rappelé l’importance de l’œuvre au noir, principe alchimique qui nous aide dans notre transformation. L’œuvre au noir nous oblige à nous confronter à notre ombre et nos démons. Elle est comme une destruction créatrice. Ce qui rappelle d’ailleurs la théorie de Schumpeter en économie. Elle nomme ce phénomène, « sadien », à ne pas confondre avec le sadisme. Il faut apprendre à connaître son éros noir pour évoluer.
Lors d’une conférence sur le thème « Désir et plaisir » organisé par l'Institut CG Jung le 24 mai 2025 (https://cgjungfrance.com/events/desir-et-plaisir-journee-detudes-jungiennes), Sophie Seale, psychothérapeute jungienne, a rappelé l’importance de l’œuvre au noir, principe alchimique qui nous aide dans notre transformation. L’œuvre au noir nous oblige à nous confronter à notre ombre et nos démons. Elle est comme une destruction créatrice. Ce qui rappelle d’ailleurs la théorie de Schumpeter en économie. Elle nomme ce phénomène, « sadien », à ne pas confondre avec le sadisme. Il faut apprendre à connaître son éros noir pour évoluer.
La sexualité peut-elle être dénuée de sentiment ?
Pour les jungiens comme Marie-Laure Colonna ou Bertrand de la Vaissière, la sexualité est une énergie créatrice, quasi divine. La sexualité sans sentiment a un « goût de cendre ». Il est important de sortir d’une conception mécanique de la sexualité, ce qui est en fait le cas du « situationship ».
Est-ce que la sexualité sans sentiment, ou du moins sans émotion, existe vraiment ? Peut-être confondons-nous « sans sentiment » et « sans attachement ». Mais du point de vue des neurosciences, si l’acte charnel provoque du plaisir, le cerveau va générer de l’ocytocine, qui est l’hormone de l’attachement. Le corps a donc ses raisons, que la raison ignore…
Vouloir maîtriser une relation intime revient à tuer le mystère du désir. La sexualité est une ouverture, elle est poétique et noétique, comme l’explique Bertrand de la Vaissière. Elle fait partie des multiples voies qui ouvrent la connaissance. On peut même voir dans la sexualité, le secret de la matière, ce qui n’est pas anodin. Ce qui confère des racines plutoniennes à la sexualité.
Pour les jungiens comme Marie-Laure Colonna ou Bertrand de la Vaissière, la sexualité est une énergie créatrice, quasi divine. La sexualité sans sentiment a un « goût de cendre ». Il est important de sortir d’une conception mécanique de la sexualité, ce qui est en fait le cas du « situationship ».
Est-ce que la sexualité sans sentiment, ou du moins sans émotion, existe vraiment ? Peut-être confondons-nous « sans sentiment » et « sans attachement ». Mais du point de vue des neurosciences, si l’acte charnel provoque du plaisir, le cerveau va générer de l’ocytocine, qui est l’hormone de l’attachement. Le corps a donc ses raisons, que la raison ignore…
Vouloir maîtriser une relation intime revient à tuer le mystère du désir. La sexualité est une ouverture, elle est poétique et noétique, comme l’explique Bertrand de la Vaissière. Elle fait partie des multiples voies qui ouvrent la connaissance. On peut même voir dans la sexualité, le secret de la matière, ce qui n’est pas anodin. Ce qui confère des racines plutoniennes à la sexualité.
Les relations amoureuses, une expérience du dépassement
Rappelons que l’étymologie grecque du mot « extase » signifie sortir de soi. Il faut savoir sortir de soi pour mieux se connaître…La libido est le désir de conjonction des opposés, d’une quête de l’entièreté. L’extase est à l’opposé du narcissisme et des tentatives de coder les relations. Certaines expériences sexuelles peuvent être « numineuses » et avoir un effet thérapeutique. L’amour est une danse entre l’anima et l’animus. Ce qui rejoint aussi l’harmonie entre nos deux cerveaux, gauche et droit.
Marie-Laure Colonna, dans son livre L’aventure du couple aujourd’hui (Dervy, 2011), suggère que le couple est une école de sagesse, car « en se frottant à l'autre », nous mûrissons.
L’autre nous révèle notre inconnu. Ce qui rejoint la théorie du philosophe Merleau Ponty, pour qui la perception d’autrui est une rencontre avec soi-même.
Marie-Laure Colonna, dans son ouvrage « Les facettes de l’âme » (Editions du Dauphin 2014) explique que cette perception de l’amour transformateur reste une notion très occidentale. Dans les hexagrammes du Yi Jing, nous avons la demande en mariage, le développement, l’Epousée… Mais, nous ne trouvons pas de référence à la passion transformatrice, comme dans le Phèdre de Platon. L’amour qui inspire et métamorphose l’âme est une conception plutôt occidentale. Mais peut-être que l'esprit chinois millénaire du Yi Jing rencontrant l'esprit occidental va connaître aussi des développements nouveaux grâce à cette fécondation réciproque.
Le désir est comme une danse. D’ailleurs, le tango semble être une jolie métaphore de cette musique du désir, du destin… Ne pas craindre de traverser la tristesse, les ombrages de la passion, pour atteindre le firmament créateur de la joie…
L’amour doit être créatif et curieux. Mais certainement pas factice et algorithmique, sinon c’est la mise à mort du désir.
« Il faut porter en soi un chaos pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante », cette célèbre citation de Nietzsche rejoint finalement les principes alchimiques du désir tels que définis par Jung.
Rappelons que l’étymologie grecque du mot « extase » signifie sortir de soi. Il faut savoir sortir de soi pour mieux se connaître…La libido est le désir de conjonction des opposés, d’une quête de l’entièreté. L’extase est à l’opposé du narcissisme et des tentatives de coder les relations. Certaines expériences sexuelles peuvent être « numineuses » et avoir un effet thérapeutique. L’amour est une danse entre l’anima et l’animus. Ce qui rejoint aussi l’harmonie entre nos deux cerveaux, gauche et droit.
Marie-Laure Colonna, dans son livre L’aventure du couple aujourd’hui (Dervy, 2011), suggère que le couple est une école de sagesse, car « en se frottant à l'autre », nous mûrissons.
L’autre nous révèle notre inconnu. Ce qui rejoint la théorie du philosophe Merleau Ponty, pour qui la perception d’autrui est une rencontre avec soi-même.
Marie-Laure Colonna, dans son ouvrage « Les facettes de l’âme » (Editions du Dauphin 2014) explique que cette perception de l’amour transformateur reste une notion très occidentale. Dans les hexagrammes du Yi Jing, nous avons la demande en mariage, le développement, l’Epousée… Mais, nous ne trouvons pas de référence à la passion transformatrice, comme dans le Phèdre de Platon. L’amour qui inspire et métamorphose l’âme est une conception plutôt occidentale. Mais peut-être que l'esprit chinois millénaire du Yi Jing rencontrant l'esprit occidental va connaître aussi des développements nouveaux grâce à cette fécondation réciproque.
Le désir est comme une danse. D’ailleurs, le tango semble être une jolie métaphore de cette musique du désir, du destin… Ne pas craindre de traverser la tristesse, les ombrages de la passion, pour atteindre le firmament créateur de la joie…
L’amour doit être créatif et curieux. Mais certainement pas factice et algorithmique, sinon c’est la mise à mort du désir.
« Il faut porter en soi un chaos pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante », cette célèbre citation de Nietzsche rejoint finalement les principes alchimiques du désir tels que définis par Jung.

A propos des auteurs cités dans cet article
Marie-Laure Colonna et Elsa Godart font partie des experts interviewés dans le livre La revanche du cerveau droit (2022, Edition du Dauphin), Marie-Laure Colonna pour son savoir et sa passion pour Jung, et Elsa Godart, sur les effets de l’hypermodernité. Philosophes et psychanalyste toutes les deux, Elsa Godart est plutôt d’influence freudienne, contrairement à Marie-Laure Colonna qui est reconnue comme jungienne.
Frédéric Lenoir, que l’on ne présente plus…
Bertrand de la Vaissière est également psychanalyste jungien.
Marie-Laure Colonna et Elsa Godart font partie des experts interviewés dans le livre La revanche du cerveau droit (2022, Edition du Dauphin), Marie-Laure Colonna pour son savoir et sa passion pour Jung, et Elsa Godart, sur les effets de l’hypermodernité. Philosophes et psychanalyste toutes les deux, Elsa Godart est plutôt d’influence freudienne, contrairement à Marie-Laure Colonna qui est reconnue comme jungienne.
Frédéric Lenoir, que l’on ne présente plus…
Bertrand de la Vaissière est également psychanalyste jungien.

Livres à lire pour aller plus loin
Les facettes de l’âme (Editions du Dauphin), L’aventure de couple aujourd’hui (Dervy Editions), de Marie-Laure Colonna
Je selfie donc je suis, Les métamorphoses du moi à l’ère du virtuel, La psychanalyse va-t-elle disparaître (Albin Michel), Les vies vides (Armand Colin 2023) de Elsa Godart
Le désir, une philosophie (Flammarion), de Frédéric Lenoir.
Les énergies du mal en psychothérapie jungienne (Editions du dauphin), Bertrand de la Vaissiere.
Les facettes de l’âme (Editions du Dauphin), L’aventure de couple aujourd’hui (Dervy Editions), de Marie-Laure Colonna
Je selfie donc je suis, Les métamorphoses du moi à l’ère du virtuel, La psychanalyse va-t-elle disparaître (Albin Michel), Les vies vides (Armand Colin 2023) de Elsa Godart
Le désir, une philosophie (Flammarion), de Frédéric Lenoir.
Les énergies du mal en psychothérapie jungienne (Editions du dauphin), Bertrand de la Vaissiere.
La revanche du cerveau droit, une ouverture pour demain (Editions du Dauphin 2022), Ferial Furon et Marjorie Rafécas-Poeydomenge

Rédigé par Marjorie Rafécas le Lundi 30 Juin 2025 à 07:21
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FLASH-INFO pour ne pas perdre le PHIL
Dimanche 9 Février 2025
Ce concept de "sentiment océanique", qui donne la sensation de « faire corps avec le grand tout », a été décrit à l’origine par l’écrivain Romain Rolland. Cette sensation d'éternité, d'infini, peut rappeler la joie de Bergson ou de Spinoza, ou encore le numineux de Jung. Elle est cette émotion qui nous libère de la Caverne et nous met en communion avec le beau, l'âme du monde.
Martin Legros dans un article récemment paru dans Philosophie Magazine rappelle que c’est dans une lettre à Sigmund Freud, du 5 décembre 1927, que Romain Rolland forge la notion de “sentiment océanique”. A la parution de L’Avenir d’une illusion de Freud, Romain Rolland lui écrit : « Votre analyse des religions est juste. Mais j’aurais aimé vous voir faire l’analyse du sentiment religieux spontané ou, plus exactement, de la sensation religieuse, qui est toute différente des religions proprement dites, et beaucoup plus durable. J’entends par là : – tout a fait indépendamment de tout dogme, de tout Credo, de toutes organisations d’Église, de tout Livre Saint, de toute espérance en une survie personnelle, etc. –, le fait simple et direct de la sensation de l’’éternel’ (qui peut très bien n’être pas éternel, mais simplement sans bornes perceptibles et comme océanique).”
Cela interpellera Freud. Mais il réduira ce sentiment océanique à un simple transport mystique, lui qui était totalement hermétique à la musique. Faut-il d'ailleurs se méfier au passage des personnes non mélomanes ? Leurs visions ne manquent-elles pas de fluidité ? Freud et Picasso se montraient fuyants face à cet art de l’ineffable.
Pourtant la musique tel l’océan, comme aussi mêler son corps à l’être aimé, peuvent faire jaillir cette sensation d’éternité.
Cela interpellera Freud. Mais il réduira ce sentiment océanique à un simple transport mystique, lui qui était totalement hermétique à la musique. Faut-il d'ailleurs se méfier au passage des personnes non mélomanes ? Leurs visions ne manquent-elles pas de fluidité ? Freud et Picasso se montraient fuyants face à cet art de l’ineffable.
Pourtant la musique tel l’océan, comme aussi mêler son corps à l’être aimé, peuvent faire jaillir cette sensation d’éternité.
Romain Rolland a écrit de nombreux ouvrages sur les musiciens et les artistes. Dans son livre « Vie de Beethoven » (1903), l’on se sent submergé par cette « divine frénésie » que la musique ou la Nature savent faire jaillir, « le feu de l’esprit des hommes ». Beethoven écrivait « Il n’y a rien de plus beau que de s’approcher de la divinité, et d’en répandre les rayons sur la race humaine ».
Faut-il écouter Beethoven pour ressentir ce sentiment océanique ?
Entre Freud et Romain Rolland, vers où penche votre cœur ? Faut-il négliger ces transports mystiques ou au contraire les célébrer ?
Schopenhauer a déjà tranché...
Vie de Beethoven, Romain Rolland
Faut-il écouter Beethoven pour ressentir ce sentiment océanique ?
Entre Freud et Romain Rolland, vers où penche votre cœur ? Faut-il négliger ces transports mystiques ou au contraire les célébrer ?
Schopenhauer a déjà tranché...
Vie de Beethoven, Romain Rolland
Et si la vie était une œuvre d’art en perpétuelle évolution, une création infinie ? C’est ainsi qu’Henri Bergson, philosophe du XXe siècle, voyait notre existence. Selon lui, chacun de nous porte en soi une force créatrice capable de transformer le monde. Bergson, plutôt connu pour son essai sur « Le rire » (texte le plus facile à lire de ses œuvres), est le théoricien de l’élan vital, de l’énergie spirituelle et de la joie comme signe que la vie a triomphé. Il est aussi le premier philosophe à avoir étudié les phénomènes métapsychiques comme la télépathie.
À travers l’élan vital, l’intuition et la joie, il nous invite à devenir les artisans de notre propre vie. Dans un monde en quête de sens, sa pensée résonne comme un appel à la liberté, à la créativité, et à la métamorphose de l’humanité.

L’élan vital : une force de vie créative
Pour Bergson, la vie est animée par un élan vital, une impulsion créative qui traverse chaque être. Contrairement aux idées reçues, la vie ne se résume pas à des cycles répétitifs ou à des mécanismes figés. Depuis les premières formes de vie sur Terre, cet élan vital n’a cessé de produire des nouveautés, imprévisibles et uniques. C’est ce que les scientifiques comme Darwin ont nommé la théorie de l’évolution. Cet élan se manifeste en nous comme une exigence de création : écrire, peindre, inventer, aimer. La vraie vie, selon Bergson, n’est pas une routine. Elle est une danse, un élan qui nous pousse à dépasser les cadres et à enrichir le monde. Loin du prêt-à-penser et du prêt-à-sentir que nous infuse la société, en nous laissant croire que nous sommes originaux, Bergson nous invite à nous reconnecter à nos émotions profondes. Notre intelligence ne peut se contenter de moules grammaticaux pour comprendre la vie et saisir son évolution créatrice.
Pour Bergson, la vie est animée par un élan vital, une impulsion créative qui traverse chaque être. Contrairement aux idées reçues, la vie ne se résume pas à des cycles répétitifs ou à des mécanismes figés. Depuis les premières formes de vie sur Terre, cet élan vital n’a cessé de produire des nouveautés, imprévisibles et uniques. C’est ce que les scientifiques comme Darwin ont nommé la théorie de l’évolution. Cet élan se manifeste en nous comme une exigence de création : écrire, peindre, inventer, aimer. La vraie vie, selon Bergson, n’est pas une routine. Elle est une danse, un élan qui nous pousse à dépasser les cadres et à enrichir le monde. Loin du prêt-à-penser et du prêt-à-sentir que nous infuse la société, en nous laissant croire que nous sommes originaux, Bergson nous invite à nous reconnecter à nos émotions profondes. Notre intelligence ne peut se contenter de moules grammaticaux pour comprendre la vie et saisir son évolution créatrice.

La joie : signe du triomphe de la vie
Comment savoir si nous sommes en phase avec cet élan vital ? De la même façon que Spinoza, Bergson considère que la joie est notre boussole. Selon lui, chaque grande joie est le signe que la vie a triomphé. Elle indique que nous avons créé, innové, ou simplement écouté notre véritable nature. Contrairement au plaisir, souvent passager et lié aux désirs immédiats, la joie est profonde et durable. Elle naît de la création : plus riche est la création, plus intense est la joie.
« Les philosophes qui ont spéculé sur la signification de la vie et sur la destinée de l’homme n’ont pas assez remarqué que la nature a pris la peine de nous renseigner là-dessus elle-même. Elle nous avertit par un signe précis que notre destination est atteinte. Ce signe c’est la joie. La joie annonce toujours que la vie a réussi, qu’elle a gagné du terrain, qu’elle a remporté une victoire : toute grande joie a un accent triomphal. Partout où il y a joie, il y a création : plus riche est la création, plus profonde est la joie. » (L’énergie spirituelle, Bergson).
La pure joie est toujours celle qui naît à l’intérieur d’un esprit créateur. Au passage, je tiens à vous partager une synchronicité, qui fera plaisir à Jung, mais aussi peut-être à Bergson, intervenue en ce jour du 1er janvier 2025, jour où j’ai rédigé cet article et où j’ai entamé la lecture d’un livre sur un sujet complètement différent, le Yoga Kundalini (Kundalini des saisons, yoga du vivant de Marion Sebih), et où le destin a créé une rime, car je suis tombée sur la même citation de Bergson sur la joie. Le hasard est créatif !
Pour parvenir à cet élan vital et à atteindre la joie, Bergson nous propose un outil précieux : l’intuition. Contrairement à l’intelligence qui analyse, calcule et divise, l’intuition nous connecte directement à la fluidité de la vie. En écoutant notre intuition, nous pouvons vivre plus pleinement, en harmonie avec notre élan vital. Cela demande parfois du courage, car la société nous pousse souvent à nous conformer. Mais selon Bergson, c’est dans cette authenticité que se trouve la véritable richesse.
La vie est comparable à une mélodie fluide, un temps vécu qui échappe aux catégories rigides de l’intelligence. Contrairement au temps mesuré, linéaire et figé, la durée bergsonienne est un mouvement continu, reflétant la profondeur de notre vie intérieure.
« Une mélodie que nous écoutons, les yeux fermés, en ne pensant qu’à elle, est tout près de coïncider avec ce temps qui est la fluidité même de notre vie intérieure » (Durée et simultanéité, Bergson). La musique est donc une excellente pédagogue pour concevoir le temps autrement.
Comment savoir si nous sommes en phase avec cet élan vital ? De la même façon que Spinoza, Bergson considère que la joie est notre boussole. Selon lui, chaque grande joie est le signe que la vie a triomphé. Elle indique que nous avons créé, innové, ou simplement écouté notre véritable nature. Contrairement au plaisir, souvent passager et lié aux désirs immédiats, la joie est profonde et durable. Elle naît de la création : plus riche est la création, plus intense est la joie.
« Les philosophes qui ont spéculé sur la signification de la vie et sur la destinée de l’homme n’ont pas assez remarqué que la nature a pris la peine de nous renseigner là-dessus elle-même. Elle nous avertit par un signe précis que notre destination est atteinte. Ce signe c’est la joie. La joie annonce toujours que la vie a réussi, qu’elle a gagné du terrain, qu’elle a remporté une victoire : toute grande joie a un accent triomphal. Partout où il y a joie, il y a création : plus riche est la création, plus profonde est la joie. » (L’énergie spirituelle, Bergson).
La pure joie est toujours celle qui naît à l’intérieur d’un esprit créateur. Au passage, je tiens à vous partager une synchronicité, qui fera plaisir à Jung, mais aussi peut-être à Bergson, intervenue en ce jour du 1er janvier 2025, jour où j’ai rédigé cet article et où j’ai entamé la lecture d’un livre sur un sujet complètement différent, le Yoga Kundalini (Kundalini des saisons, yoga du vivant de Marion Sebih), et où le destin a créé une rime, car je suis tombée sur la même citation de Bergson sur la joie. Le hasard est créatif !
Pour parvenir à cet élan vital et à atteindre la joie, Bergson nous propose un outil précieux : l’intuition. Contrairement à l’intelligence qui analyse, calcule et divise, l’intuition nous connecte directement à la fluidité de la vie. En écoutant notre intuition, nous pouvons vivre plus pleinement, en harmonie avec notre élan vital. Cela demande parfois du courage, car la société nous pousse souvent à nous conformer. Mais selon Bergson, c’est dans cette authenticité que se trouve la véritable richesse.
La vie est comparable à une mélodie fluide, un temps vécu qui échappe aux catégories rigides de l’intelligence. Contrairement au temps mesuré, linéaire et figé, la durée bergsonienne est un mouvement continu, reflétant la profondeur de notre vie intérieure.
« Une mélodie que nous écoutons, les yeux fermés, en ne pensant qu’à elle, est tout près de coïncider avec ce temps qui est la fluidité même de notre vie intérieure » (Durée et simultanéité, Bergson). La musique est donc une excellente pédagogue pour concevoir le temps autrement.

Point de création sans émotion
Pour Bergson, toute création – qu’elle soit artistique, scientifique ou sociale – naît d’une émotion profonde. L’émotion agit comme un stimulant, déclenchant des idées nouvelles et des transformations. Les émotions, pour Bergson, ne sont pas de simples réactions passives. Elles sont des forces créatrices, des déclencheurs de transformation. Une émotion profonde peut bouleverser nos certitudes. « Création signifie, avant tout, émotion » (Les deux sources de la morale et de la religion, Bergson).
Et n’est-ce pas l’amour, cette émotion par excellence, qui inspire les plus grandes œuvres d’art, les découvertes scientifiques ou les gestes héroïques ? Bergson affirme que l’émotion est à l’origine de toutes les grandes créations humaines. C’est toujours une émotion neuve qui est « à l’origine des grandes créations de l’art, de la science et de la civilisation » (Les deux sources de la morale et de la religion, Bergson)
Même l’intelligence du savant est mue par une émotion. Dans le cas des héros, c’est une volonté de communiquer leur élan aux autres hommes, de telle sorte que chacun, puisse tendre à l’ouverture de son âme et à la transformation de la société.
Ce concept est particulièrement pertinent à l’heure du développement de l’intelligence artificielle et des agents conversationnels. L’IA peut-elle véritablement être créative, alors qu’elle est totalement dénuée d’émotions ? Toutes ces créations sont issues d’algorithmes sans émotion. Si l’on reprend la définition de Bergson, l’IA n’est pas en mesure de « créer » véritablement…
Pour Bergson, l’art véritable révèle l’unique, l’irréductible. L’artiste voit au-delà des apparences pour capturer l’essence d’un être ou d’un objet. Il rend visible ce que l’œil ordinaire ne perçoit pas : le mouvement, l’intention fondamentale, et l’aspiration profonde de la vie.
Les émotions suscitées par l’art sont singulières. Chaque œuvre génère des sentiments nouveaux, impossibles à réduire à des mots généraux comme « joie » ou « tristesse ». Bergson explique que l’art agit comme une forme d’hypnose, introduisant en nous des émotions créées par l’artiste, mais révélant aussi une vérité profonde sur nous-mêmes et le monde. Cela rejoint le concept de l’ineffable de Jankélévitch.
« L’émotion créatrice qui soulevait ces âmes privilégiées, et qui était un débordement de vitalité, s’est répandue autour d’elles : enthousiastes, elles rayonnaient un enthousiasme qui ne s’est jamais complètement éteint et qui peut toujours retrouver sa flamme. » (Les deux sources de la morale et de la religion, Bergson). Il ne dépend que de nous de rallumer ce feu mystique !
Bergson a développé une conception originale des émotions, celles-ci ne naissent pas nécessairement en nous, elles nous traversent, nous sommes pris par elles. L’émotion est tel un élan, un souffle qui nous bouscule. Les émotions nous font entrer dans une danse cosmique enjoué ; « à vrai dire, elle n’introduit pas ces sentiments en nous ; elle nous introduit plutôt en eux, comme des passants qu’on pousserait dans une danse. ». « Quand la musique pleure, c’est l’humanité, c’est la nature entière qui pleure avec elle » (Les deux sources de la morale et de la religion, Bergson)
Et si c’était ça, la vraie réussite : non pas adopter des résolutions, se fixer des objectifs, mais vibrer avec la mélodie imprévisible de la vie ?
Bergson nous invite à devenir les créateurs de nos propres vies, à embrasser nos émotions et à écouter notre intuition. C’est dans cette liberté que réside notre plus grande richesse.
Cette philosophie trouve une résonance contemporaine : dans un monde souvent marqué par l’uniformisation et la routine, l’appel de Bergson à la créativité, à la joie, et à la spiritualité nous emporte comme l’hymne à joie de la neuvième symphonie de Beethoven.
« Je voudrais maintenant vous dire quelques mots de ce que j’appellerai la puissance créatrice de l’effort ; c’est une puissance merveilleuse. Elle métamorphose tout ce qu’elle touche. Elle fait que le plomb le plus vil se change en or le plus pur. » (Mélanges, Bergson).
A vous de jouer !
Pour Bergson, toute création – qu’elle soit artistique, scientifique ou sociale – naît d’une émotion profonde. L’émotion agit comme un stimulant, déclenchant des idées nouvelles et des transformations. Les émotions, pour Bergson, ne sont pas de simples réactions passives. Elles sont des forces créatrices, des déclencheurs de transformation. Une émotion profonde peut bouleverser nos certitudes. « Création signifie, avant tout, émotion » (Les deux sources de la morale et de la religion, Bergson).
Et n’est-ce pas l’amour, cette émotion par excellence, qui inspire les plus grandes œuvres d’art, les découvertes scientifiques ou les gestes héroïques ? Bergson affirme que l’émotion est à l’origine de toutes les grandes créations humaines. C’est toujours une émotion neuve qui est « à l’origine des grandes créations de l’art, de la science et de la civilisation » (Les deux sources de la morale et de la religion, Bergson)
Même l’intelligence du savant est mue par une émotion. Dans le cas des héros, c’est une volonté de communiquer leur élan aux autres hommes, de telle sorte que chacun, puisse tendre à l’ouverture de son âme et à la transformation de la société.
Ce concept est particulièrement pertinent à l’heure du développement de l’intelligence artificielle et des agents conversationnels. L’IA peut-elle véritablement être créative, alors qu’elle est totalement dénuée d’émotions ? Toutes ces créations sont issues d’algorithmes sans émotion. Si l’on reprend la définition de Bergson, l’IA n’est pas en mesure de « créer » véritablement…
Pour Bergson, l’art véritable révèle l’unique, l’irréductible. L’artiste voit au-delà des apparences pour capturer l’essence d’un être ou d’un objet. Il rend visible ce que l’œil ordinaire ne perçoit pas : le mouvement, l’intention fondamentale, et l’aspiration profonde de la vie.
Les émotions suscitées par l’art sont singulières. Chaque œuvre génère des sentiments nouveaux, impossibles à réduire à des mots généraux comme « joie » ou « tristesse ». Bergson explique que l’art agit comme une forme d’hypnose, introduisant en nous des émotions créées par l’artiste, mais révélant aussi une vérité profonde sur nous-mêmes et le monde. Cela rejoint le concept de l’ineffable de Jankélévitch.
« L’émotion créatrice qui soulevait ces âmes privilégiées, et qui était un débordement de vitalité, s’est répandue autour d’elles : enthousiastes, elles rayonnaient un enthousiasme qui ne s’est jamais complètement éteint et qui peut toujours retrouver sa flamme. » (Les deux sources de la morale et de la religion, Bergson). Il ne dépend que de nous de rallumer ce feu mystique !
Bergson a développé une conception originale des émotions, celles-ci ne naissent pas nécessairement en nous, elles nous traversent, nous sommes pris par elles. L’émotion est tel un élan, un souffle qui nous bouscule. Les émotions nous font entrer dans une danse cosmique enjoué ; « à vrai dire, elle n’introduit pas ces sentiments en nous ; elle nous introduit plutôt en eux, comme des passants qu’on pousserait dans une danse. ». « Quand la musique pleure, c’est l’humanité, c’est la nature entière qui pleure avec elle » (Les deux sources de la morale et de la religion, Bergson)
Et si c’était ça, la vraie réussite : non pas adopter des résolutions, se fixer des objectifs, mais vibrer avec la mélodie imprévisible de la vie ?
Bergson nous invite à devenir les créateurs de nos propres vies, à embrasser nos émotions et à écouter notre intuition. C’est dans cette liberté que réside notre plus grande richesse.
Cette philosophie trouve une résonance contemporaine : dans un monde souvent marqué par l’uniformisation et la routine, l’appel de Bergson à la créativité, à la joie, et à la spiritualité nous emporte comme l’hymne à joie de la neuvième symphonie de Beethoven.
« Je voudrais maintenant vous dire quelques mots de ce que j’appellerai la puissance créatrice de l’effort ; c’est une puissance merveilleuse. Elle métamorphose tout ce qu’elle touche. Elle fait que le plomb le plus vil se change en or le plus pur. » (Mélanges, Bergson).
A vous de jouer !

Pour en savoir plus sur la philosophie de Bergson
Je vous conseille le livre très synthétique, Bergson, La création de soi par soi, de Karl Sarafidis (Eyrolles, 2013).
Principaux livres de Bergson pour découvrir sa pensée :
Essai sur les données immédiates de la conscience (1889), thèse de doctorat de Bergson sur l’idée de durée
Matière et Mémoire (1896) : Sur l’union de l’âme et du corps.
Le rire, essai sur la signification du comique (1900)
L’Évolution Créatrice (1907) : Exploration de l’élan vital et de la dynamique de la vie.
L’Énergie Spirituelle (1919) : Réflexions sur la conscience, l’intuition, et les phénomènes psychiques.
Les Deux Sources de la Morale et de la Religion (1932) : Sur les sociétés fermées et ouvertes.
La Pensée et le Mouvant (1934) : Synthèse de sa méthode philosophique.
Je vous conseille le livre très synthétique, Bergson, La création de soi par soi, de Karl Sarafidis (Eyrolles, 2013).
Principaux livres de Bergson pour découvrir sa pensée :
Essai sur les données immédiates de la conscience (1889), thèse de doctorat de Bergson sur l’idée de durée
Matière et Mémoire (1896) : Sur l’union de l’âme et du corps.
Le rire, essai sur la signification du comique (1900)
L’Évolution Créatrice (1907) : Exploration de l’élan vital et de la dynamique de la vie.
L’Énergie Spirituelle (1919) : Réflexions sur la conscience, l’intuition, et les phénomènes psychiques.
Les Deux Sources de la Morale et de la Religion (1932) : Sur les sociétés fermées et ouvertes.
La Pensée et le Mouvant (1934) : Synthèse de sa méthode philosophique.
PHIL-ANALYSE
Mardi 30 Juillet 2024
L'utérus artificiel n’est plus une chimère d'Aldous Huxley, pressenti dans son roman "Le meilleur des mondes" paru en 1932. La science progresse et les médecins ont bon espoir de pouvoir sauver grâce à cette technique de nombreux bébés prématurés. Rappelons qu'encore 70 femmes par an décèdent en France des suites d'un accouchement. Ainsi que les accouchements atroces qui se sont déroulés depuis des millénaires. L'utérus artificiel pourrait-il libérer les femmes ?
Au premier abord, l'utérus artificiel paraît instantanément une bonne nouvelle pour la société : sauver des vies, n'est-ce pas l'objectif de la médecine ? Libérer les femmes des contraintes de la maternité n'est-ce pas le prolongement de la révolution de la contraception ? Néanmoins, derrière l'utérus artificiel, se cachent des enjeux sociétaux importants : est-ce que l'utérus artificiel ne va pas indirectement favoriser l'eugénisme ? Peut-il remettre en question les liens de maternité et paternité ? Qu'en sera-t-il de l'amour maternel ? La place des émotions et de l'humain dans la gestation ?
Certains scientifiques pensent qu'en 2100, il existera une totale déconnexion entre le plaisir, la sexualité, l'amour et la reproduction. Ce qui risque de provoquer des sacrés chamboulements dans notre façon d'imaginer la société et notamment la sphère privée. L'utérus artificiel pourrait quant à lui provoquer la déconnexion entre la grossesse et le corps de la mère. Ce qui rapprocherait le statut des femmes à celui des hommes.
Faut-il alors s'inquiéter de la possibilité de grossesses artificielles pour des femmes qui n'auraient aucun problème de fertilité ou de santé ? Autrement dit, la grossesse naturelle participe-t-elle au bien de l'humanité et de la société ?
Certains scientifiques pensent qu'en 2100, il existera une totale déconnexion entre le plaisir, la sexualité, l'amour et la reproduction. Ce qui risque de provoquer des sacrés chamboulements dans notre façon d'imaginer la société et notamment la sphère privée. L'utérus artificiel pourrait quant à lui provoquer la déconnexion entre la grossesse et le corps de la mère. Ce qui rapprocherait le statut des femmes à celui des hommes.
Faut-il alors s'inquiéter de la possibilité de grossesses artificielles pour des femmes qui n'auraient aucun problème de fertilité ou de santé ? Autrement dit, la grossesse naturelle participe-t-elle au bien de l'humanité et de la société ?

Le symbole de l'utérus
Avant de s'interroger sur le rôle de la grossesse dans la société, arrêtons-nous quelques instants sur le symbole de l'utérus dans notre inconscient collectif. Le terme « hystérie », qui a été souvent une façon de discriminer les femmes excessives, voire de les accuser d'être des sorcières, vient du grec, qui signifie matrice, soit utérus. A l'époque de Platon, la théorie était que l'utérus est "un animal qui désire ardemment engendrer des enfants", et que lorsque la femme n'arrive pas à enfanter, la matrice "parcourt tout le corps (...) jetant le corps dans des dangers extrêmes, (...), jusqu'à ce que le désir et l'amour, réunissant l'homme et la femme, fassent naître un fruit et le cueillent comme sur un arbre ». L'hystérie chez Platon pourrait donc se confondre avec la passion. L'utérus n'est donc pas anodin, il apparaît comme une sorte de matrice du désir, avant d'être le réceptacle d'un embryon. N'est-ce pas l'utérus qui rattache la femme à la terre ?
Dans l'ectogénèse, faut-il y voir une dérive transhumaniste ?
Plus scientifiquement, l'utérus artificiel permet l'ectogénèse, une grossesse menée hors du corps de la femme. L'ectogénèse n'est pas obligatoirement associée à une procréation médicalisée. Elle peut prendre le relais d'une fécondation spontanée. La grossesse est la relation qu'entretient le foetus avec la mère, ce qui n'est pas neutre. L'utérus artificiel reviendrait à couper le cordon ombilical entre la mère et l'embryon. Cette technique ne modifierait en rien la sexualité, contrairement à la procréation assistée. Mais permet, en sortant l'embryon de l'utérus de la mère, de libérer les corps des femmes des contraintes de la grossesse. Ce qui revient à modifier indirectement une des fonctions d'un organe du corps et finalement l'usage du corps de la femme. Faut-il y voir une dérive transhumaniste qui cherche à rendre nos corps plus puissants, en le coupant de son déterminisme biologique ? La question étant finalement : est-ce que notre corps d'homo sapiens doit déterminer ce que nous sommes ? Est-ce que la grossesse permet à la femme d'atteindre un autre stade ? Comme le serait par exemple une initiation pour passer à un stade supérieur ?
Avant de s'interroger sur le rôle de la grossesse dans la société, arrêtons-nous quelques instants sur le symbole de l'utérus dans notre inconscient collectif. Le terme « hystérie », qui a été souvent une façon de discriminer les femmes excessives, voire de les accuser d'être des sorcières, vient du grec, qui signifie matrice, soit utérus. A l'époque de Platon, la théorie était que l'utérus est "un animal qui désire ardemment engendrer des enfants", et que lorsque la femme n'arrive pas à enfanter, la matrice "parcourt tout le corps (...) jetant le corps dans des dangers extrêmes, (...), jusqu'à ce que le désir et l'amour, réunissant l'homme et la femme, fassent naître un fruit et le cueillent comme sur un arbre ». L'hystérie chez Platon pourrait donc se confondre avec la passion. L'utérus n'est donc pas anodin, il apparaît comme une sorte de matrice du désir, avant d'être le réceptacle d'un embryon. N'est-ce pas l'utérus qui rattache la femme à la terre ?
Dans l'ectogénèse, faut-il y voir une dérive transhumaniste ?
Plus scientifiquement, l'utérus artificiel permet l'ectogénèse, une grossesse menée hors du corps de la femme. L'ectogénèse n'est pas obligatoirement associée à une procréation médicalisée. Elle peut prendre le relais d'une fécondation spontanée. La grossesse est la relation qu'entretient le foetus avec la mère, ce qui n'est pas neutre. L'utérus artificiel reviendrait à couper le cordon ombilical entre la mère et l'embryon. Cette technique ne modifierait en rien la sexualité, contrairement à la procréation assistée. Mais permet, en sortant l'embryon de l'utérus de la mère, de libérer les corps des femmes des contraintes de la grossesse. Ce qui revient à modifier indirectement une des fonctions d'un organe du corps et finalement l'usage du corps de la femme. Faut-il y voir une dérive transhumaniste qui cherche à rendre nos corps plus puissants, en le coupant de son déterminisme biologique ? La question étant finalement : est-ce que notre corps d'homo sapiens doit déterminer ce que nous sommes ? Est-ce que la grossesse permet à la femme d'atteindre un autre stade ? Comme le serait par exemple une initiation pour passer à un stade supérieur ?

La grossesse rend-elle les femmes vertueuses ?
Si la grossesse (qui porte déjà mal son nom) est associée spontanément à une image de lourdeur et de contraintes, elle a quelques avantages que n'ont pas les pères : les mères qui portent leurs enfants sont au moins sûres que ce sont les leurs. En dehors de cet argument factuel, la grossesse permet aussi de transmettre à son bébé ses goûts culinaires, transmettre ses émotions en temps réel, l'accoutumer à sa voix etc.
Autre point qui peut paraître romantique et naïf, porter un enfant revient à engendrer la vie dans son ventre. Ce qui est absolument magique comme image. Cela revient presque à avoir un corps de déesse. Passé le stade euphorique de cette belle image de la maternité, nous savons aussi que la grossesse est synonyme de prise de poids, nausées, contraintes dans son alimentation, limitation de certaines de ses activités, accroissement de son émotivité, gonflement des jambes, voire obligation de rester alitée. Sans compter le passage obligé de l'accouchement (qui heureusement est moins douloureux grâce à la péridurale) et le corps changé à l'issue de la grossesse, qu'il faut s'empresser de re-muscler. Cela reste néanmoins moins grave que les décès des femmes mortes en couches.
La grossesse permet aux femmes de faire acte d'altruisme, en louant en quelque sorte leur corps à un petit être qui a besoin d'être cocooné. De créer un lien avec ce bébé qu'elles ne connaissent pas encore. Le fait de ne plus porter son bébé peut modifier le lien originel que les femmes ont toujours eu avec la grossesse naturelle. Retenons que l'utérus crée le lien. Cette vie intra-utérine a probablement des incidences importantes sur le bien être psychologique du nouveau né. Sans la grossesse, les femmes pourraient percevoir leur enfant comme un étranger. Dans tous les cas, il faut tenir compte des échanges physiologiques et psychologiques qui sont indispensables entre une mère et son enfant.
Si la grossesse (qui porte déjà mal son nom) est associée spontanément à une image de lourdeur et de contraintes, elle a quelques avantages que n'ont pas les pères : les mères qui portent leurs enfants sont au moins sûres que ce sont les leurs. En dehors de cet argument factuel, la grossesse permet aussi de transmettre à son bébé ses goûts culinaires, transmettre ses émotions en temps réel, l'accoutumer à sa voix etc.
Autre point qui peut paraître romantique et naïf, porter un enfant revient à engendrer la vie dans son ventre. Ce qui est absolument magique comme image. Cela revient presque à avoir un corps de déesse. Passé le stade euphorique de cette belle image de la maternité, nous savons aussi que la grossesse est synonyme de prise de poids, nausées, contraintes dans son alimentation, limitation de certaines de ses activités, accroissement de son émotivité, gonflement des jambes, voire obligation de rester alitée. Sans compter le passage obligé de l'accouchement (qui heureusement est moins douloureux grâce à la péridurale) et le corps changé à l'issue de la grossesse, qu'il faut s'empresser de re-muscler. Cela reste néanmoins moins grave que les décès des femmes mortes en couches.
La grossesse permet aux femmes de faire acte d'altruisme, en louant en quelque sorte leur corps à un petit être qui a besoin d'être cocooné. De créer un lien avec ce bébé qu'elles ne connaissent pas encore. Le fait de ne plus porter son bébé peut modifier le lien originel que les femmes ont toujours eu avec la grossesse naturelle. Retenons que l'utérus crée le lien. Cette vie intra-utérine a probablement des incidences importantes sur le bien être psychologique du nouveau né. Sans la grossesse, les femmes pourraient percevoir leur enfant comme un étranger. Dans tous les cas, il faut tenir compte des échanges physiologiques et psychologiques qui sont indispensables entre une mère et son enfant.

La pénibilité, voire la souffrance, a-t-elle une vertu éthique ?
Echapper à la souffrance d'une grossesse et d'un accouchement ne paraît pas nuire au Bien de la société. Car quelle est l'utilité de la souffrance sur le plan éthique ? Cela paraît contestable. La grossesse, par sa durée de 9 mois, favorise en revanche l'attente et donc la maïeutique. La grossesse est donc la métaphore de la pensée socratique. Peut-on réellement appréhender une naissance sans passer par cette étape ? N'est-il pas nécessaire de travailler, d'attendre pour accoucher de soi-même ? Notons que les femmes ont mis du temps à conquérir certains postes dans la société, comme si les hommes essayaient de s'accaparer un autre type de maïeutique.
La société a encore du mal à admettre que les mères ont le droit de ne pas souffrir quand elles sont enceintes ou accouchent. On parle encore de l'abus de césariennes de confort. Pourquoi les césariennes ne pourraient pas être un choix de la femme, si celle-ci ne supporte pas l'idée de l'accouchement par voie basse ? Il semblerait que l'enfantement dans la douleur reste une idée tenace même dans le corps médical.
Echapper à la souffrance d'une grossesse et d'un accouchement ne paraît pas nuire au Bien de la société. Car quelle est l'utilité de la souffrance sur le plan éthique ? Cela paraît contestable. La grossesse, par sa durée de 9 mois, favorise en revanche l'attente et donc la maïeutique. La grossesse est donc la métaphore de la pensée socratique. Peut-on réellement appréhender une naissance sans passer par cette étape ? N'est-il pas nécessaire de travailler, d'attendre pour accoucher de soi-même ? Notons que les femmes ont mis du temps à conquérir certains postes dans la société, comme si les hommes essayaient de s'accaparer un autre type de maïeutique.
La société a encore du mal à admettre que les mères ont le droit de ne pas souffrir quand elles sont enceintes ou accouchent. On parle encore de l'abus de césariennes de confort. Pourquoi les césariennes ne pourraient pas être un choix de la femme, si celle-ci ne supporte pas l'idée de l'accouchement par voie basse ? Il semblerait que l'enfantement dans la douleur reste une idée tenace même dans le corps médical.

L'utérus artificiel, même débat que sur l'allaitement ?
L'ectogénèse permettrait de libérer le corps de la femme, comme l'a déjà fait la pilule contraceptive, voire l'avortement. La contraception a été une révolution pour la femme, tout comme l'a d'ailleurs été la machine à laver pour les tâches domestiques. Le statut de la femme s'est bien modernisé dans notre pays grâce à ces avancées techniques. Même le congé paternité existe. La société reconnaît déjà l'importance de la place du père dans l'éducation des enfants.
Mais, ce qui reste surprenant est le débat sur l'allaitement. Entre ceux qui prônent que c'est meilleur pour l'enfant et celles qui souhaitent disposer librement de leurs seins, on sent un terrain houleux. Comment être certain de ce qui est bien pour l'enfant ? Jusqu'où faut-il aller dans le bien être dans l'enfant au détriment du bien-être de la mère ? La femme a toujours connu cette aliénation, cette fêlure entre le devoir d'être une bonne mère et son envie d'être une femme libre et épanouie. L'homme semble moins connaître ce paradoxe (cf. article Le paradoxe d’être une femme, https://www.wmaker.net/philobalade/Le-paradoxe-d-etre-une-femme-1ere-partie_a2.html ). Ajoutons aussi que l'utérus artificiel permettrait également aux hommes de pouvoir porter un enfant, ce qui serait totalement révolutionnaire et changerait littéralement notre vision de la maternité. Cela bousculerait le stéréotype d'une société patriarcale. Les hommes et les femmes seraient à égalité dans l'enfantement, ce qui modifierait en profondeur le rôle de l'homme. Allons-nous trop loin ? Etre maître et possesseur de la nature est-ce sans dérive ?
L'utérus artificiel, source d'un bel optimisme
Malgré toutes ces dérives possibles évoquées, l'utérus artificiel peut nous rendre optimiste : permettre aux enfants prématurés de survivre, permettre aux femmes qui ont des problèmes de fertilité de procréer (ou à des couples homosexuels grâce à la procréation médicalisée sans recourir à une mère porteuse), rétablir l'égalité homme / femme. D'ailleurs, les femmes passées un certain âge n'ont plus la possibilité de procréer, alors que les hommes le peuvent, alors que bizarrement ils meurent plus tôt que les femmes... Il semblerait que la nature soit mal faite sur ce plan. Là aussi, l'utérus artificiel pourrait apporter de l'égalité entre l'âge de procréer des hommes et des femmes. Et ainsi de mettre un terme à l'image des femmes "périmées" (et les débats incessants sur les « cougars » mariées à des hommes plus jeunes).
Mais ce sera aussi une modification de notre perception de l’origine du monde.
Avec l'utérus artificiel, l'origine du monde du tableau de Gustave Courbet sera bientôt dépassée. Le corps de la femme ne sera plus un passage obligé pour la naissance d'un bébé. Or dans la symbolique de la genèse du monde, la terre a toujours été associée à la femme, comme le réceptacle, au contraire du ciel créateur. En créant l'utérus artificiel, les scientifiques modifient complètement notre mythologie de la création du monde et de la vie. Ce qui n'est pas anodin. Si l'idée d'accroître le bien-être des mères et des enfants est tout à fait défendable, l'utérus artificiel ne fait-il pas sauter le dernier verrou de la sélection des gènes ? En effet, une fois que l'embryon sera en dehors du ventre de la mère, n'est-il pas plus facile de l'analyser et de le manipuler ? La mère protège naturellement son bébé. Qu'en sera-t-il de l'utérus artificiel ? N'est-ce pas un boulevard pour les tentatives eugénistes ? De la démesure ? Un encadrement sera donc nécessaire pour faire face à la folie humaine de la perfection. Car la perfection c'est la mort de l'être humain… de l’homme et de la femme.
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utérus artificiel hystérie
Jongler avec le temps sporadique du mois de mai avec ses jours fériés et ponts, comme des soupirs et soubresauts, pour enfin s'interroger sur son propre tempo... Le mois de mai n'est-il pas le moment idéal pour se poser et s'éloigner de l'impératif catégorique des rythmes collectifs pour réinventer ou retrouver son propre tempo. Voici un livre qui pourrait vous aider : "A chacun son rythme, petite philosophie du tempo à soi", d'Aliocha Wald Lasowski. A lire en musique bien sûr !

Face à l’impératif catégorique des algorithmes et des cadences infernales de la société moderne, créer son propre rythme, son « allorythme », pour reprendre les mots d’Aliocha Wald Lasowski est aujourd’hui plus que nécessaire : c’est vital. Oui, l’individu doit mettre en place des contre-rythmes, pour résister au sentiment d’absurdité si bien décrit par Albert Camus.
Cet essai prolixe et original met en évidence la place du rythme dans nos vies, qui va de notre rapport aux autres, à la nature et même à l’univers. Il mêle à la fois des théories philosophiques, scientifiques, économiques, artistiques, musicales, le tout avec poésie. Le rhuthmos au sens platonicien permet de penser la place de l’être humain dans le cosmos. Le rythme n’est pas anodin, il est question de notre rapport au monde et de l’harmonie que l’on cocrée avec la symphonie du monde. Dans le rythme, nous avons à la fois de la poésie et de la philosophie, une façon de réfléchir et sentir notre « logos poétique ». Le poète lyrique, Archiloque, emploie le mot rythme (rythmos) pour le relier à la recherche d’un équilibre moral et physique.
L’enjeu du rythme est ainsi un impératif humain : se réconcilier avec soi et l’univers.
L’enfer, c’est les rythmes
Depuis la révolution industrielle, le rapport au temps dysfonctionne, il en va de même avec le rapport au monde. Contrairement aux apparences, le numérique nous aliène. Tous les matins, en plus de notre traditionnel café ou thé, s’est institué peu à peu le rituel du petit déjeuner digital. Les chiffres témoignent de cette addiction : 40 % des moins de 18 ans ne peuvent pas se séparer de leur smartphone plus de cinq minutes. L’auteur nous invite à créer un rythme-relation pour confronter son rythme avec celui des autres. Car l’enfer, c’est les rythmes (et surtout le rythme des autres, pour reprendre la formule de Sartre). Or vivre, c’est de préférence avancer à son rythme et créer son rythme en avançant. Pour cadencer son propre rythme, rien de tel que de cultiver sa curiosité. « Il y a plus d’avenir dans l’instable que dans le stable. » (Robert Musil). Mais, il faut aussi prendre conscience que nous sommes traversés par le rythme monde, des mémoires plurielles… Donc l’enfer n’est pas nécessairement les autres…
Nietzsche, le premier philosophe à proposer deux rythmes opposés
Nietzsche, sensible aux rythmes-monde, écrit La vision dionysiaque du monde, deux ans auparavant La naissance de la tragédie. Ce bref récit expose l’affrontement entre deux forces esthétiques opposées du monde hellénistique : celle du temps harmonieux, ordonné et mesuré de la « sagesse délimitée » incarnée par le dieu Apollon, sculpteur, avec celle de la cadence frénétique de satyres, comme Silène, de Dionysos. Nietzsche explique comment on a pu basculer du rythme plastique au rythme chaotique. Ces deux rythmes sont essentiels pour comprendre la métaphysique rythmique de nos désirs, mais aussi nos tiraillements quotidiens.
Se ressourcer dans le rythme de la nature
Dans Mille Plateaux de Deleuze et Guattari, il existe une continuité entre l’esthétique et le monde naturel. En effet, le premier musicien de la création, c’est l’oiseau ! Même l’âme humaine est rythmique, étant reliée aux battements du cœur. Le rythme c’est aussi celui de notre rythme cardiaque. L’énergie circulatoire était essentielle pour les médecins philosophes. Le rythme physique est une énergie psychique. N’oublions pas également que le féminisme a modifié le rythme biologique des femmes : la contraception a permis aux femmes de se réapproprier un nouveau rythme. Et trouver son rythme, c’est trouver sa place.
Ce rythme de la nature est mis en valeur dans de nombreux ouvrages philosophiques et poétiques. Gaston Bachelard se plaît à évoquer le flux musical des pierres, la mélodie rocailleuse d’une grammaire minérale. « La mémoire du monde est enfouie dans la matérialité des pierres ». Il y a un certain mystère dans le rythme de la nature, la marque de l’insondable. La calligraphie chinoise tente d’exprimer ce mystère, en représentant les qualités vibratoires et énergétiques du monde, le souffle du vivant.
Se créer un temps flottant
A la manière de Proust, il est délicat de savoir déguster « un peu de temps à l’état pur ». Dans sa conception de la musique, le philosophe Gilles Deleuze propose une « cartographie des variables, soit une approche concrète des enjeux du rythme musical ». Il exprime l’idée d’un temps « non pulsé ». Le « temps non pulsé » est un temps libéré de la mesure, qui échappe à la pulsation classique. L’idée principale de Deleuze est forte : la musique est capable de créer des temps hétérogènes. Cette variabilité du temps non pulsé s’illustre dans le concerto pour piano, en fa majeur de Georges Gershwin. Cela revient au « temps flottant » de Proust.
Ces temps flottants permettent d’améliorer la créativité entre les rythme-relations avec les autres et l’inter-rythme à l’intérieur de soi. Ce « va et vient » rythmique est essentiel pour tenter de se réinventer. Walter Benjamin évoque d’ailleurs la rythmique de la pensée faite de coups et contre-coups. Mais jusqu’où se dérégler ? Les pratiques de déphasage et de variation sont-elles sans risque ? Seul Dionysos le sait…
En attendant, laissons-nous charmer par les rythmes spirituels de la nature, de l’art et de la vie. Tout en prenant garde à [ la « Dromocratie », qui signifie que le pouvoir appartient à ceux qui maîtrisent la vitesse…
A chacun son rythme, petite philosophie du tempo à soi, 2023, 237 pages, 20 €, Aliocha Wald Lasowski, Editions Le Pommier
A propos de l’auteur
Musicien et philosophe, Aliocha Wald Lasowski est l’auteur de vingt-cinq livres. Enseignant chercheur à l’université, il est aussi batteur de pop, de rythm’n’blues et de soul music.
Cet essai prolixe et original met en évidence la place du rythme dans nos vies, qui va de notre rapport aux autres, à la nature et même à l’univers. Il mêle à la fois des théories philosophiques, scientifiques, économiques, artistiques, musicales, le tout avec poésie. Le rhuthmos au sens platonicien permet de penser la place de l’être humain dans le cosmos. Le rythme n’est pas anodin, il est question de notre rapport au monde et de l’harmonie que l’on cocrée avec la symphonie du monde. Dans le rythme, nous avons à la fois de la poésie et de la philosophie, une façon de réfléchir et sentir notre « logos poétique ». Le poète lyrique, Archiloque, emploie le mot rythme (rythmos) pour le relier à la recherche d’un équilibre moral et physique.
L’enjeu du rythme est ainsi un impératif humain : se réconcilier avec soi et l’univers.
L’enfer, c’est les rythmes
Depuis la révolution industrielle, le rapport au temps dysfonctionne, il en va de même avec le rapport au monde. Contrairement aux apparences, le numérique nous aliène. Tous les matins, en plus de notre traditionnel café ou thé, s’est institué peu à peu le rituel du petit déjeuner digital. Les chiffres témoignent de cette addiction : 40 % des moins de 18 ans ne peuvent pas se séparer de leur smartphone plus de cinq minutes. L’auteur nous invite à créer un rythme-relation pour confronter son rythme avec celui des autres. Car l’enfer, c’est les rythmes (et surtout le rythme des autres, pour reprendre la formule de Sartre). Or vivre, c’est de préférence avancer à son rythme et créer son rythme en avançant. Pour cadencer son propre rythme, rien de tel que de cultiver sa curiosité. « Il y a plus d’avenir dans l’instable que dans le stable. » (Robert Musil). Mais, il faut aussi prendre conscience que nous sommes traversés par le rythme monde, des mémoires plurielles… Donc l’enfer n’est pas nécessairement les autres…
Nietzsche, le premier philosophe à proposer deux rythmes opposés
Nietzsche, sensible aux rythmes-monde, écrit La vision dionysiaque du monde, deux ans auparavant La naissance de la tragédie. Ce bref récit expose l’affrontement entre deux forces esthétiques opposées du monde hellénistique : celle du temps harmonieux, ordonné et mesuré de la « sagesse délimitée » incarnée par le dieu Apollon, sculpteur, avec celle de la cadence frénétique de satyres, comme Silène, de Dionysos. Nietzsche explique comment on a pu basculer du rythme plastique au rythme chaotique. Ces deux rythmes sont essentiels pour comprendre la métaphysique rythmique de nos désirs, mais aussi nos tiraillements quotidiens.
Se ressourcer dans le rythme de la nature
Dans Mille Plateaux de Deleuze et Guattari, il existe une continuité entre l’esthétique et le monde naturel. En effet, le premier musicien de la création, c’est l’oiseau ! Même l’âme humaine est rythmique, étant reliée aux battements du cœur. Le rythme c’est aussi celui de notre rythme cardiaque. L’énergie circulatoire était essentielle pour les médecins philosophes. Le rythme physique est une énergie psychique. N’oublions pas également que le féminisme a modifié le rythme biologique des femmes : la contraception a permis aux femmes de se réapproprier un nouveau rythme. Et trouver son rythme, c’est trouver sa place.
Ce rythme de la nature est mis en valeur dans de nombreux ouvrages philosophiques et poétiques. Gaston Bachelard se plaît à évoquer le flux musical des pierres, la mélodie rocailleuse d’une grammaire minérale. « La mémoire du monde est enfouie dans la matérialité des pierres ». Il y a un certain mystère dans le rythme de la nature, la marque de l’insondable. La calligraphie chinoise tente d’exprimer ce mystère, en représentant les qualités vibratoires et énergétiques du monde, le souffle du vivant.
Se créer un temps flottant
A la manière de Proust, il est délicat de savoir déguster « un peu de temps à l’état pur ». Dans sa conception de la musique, le philosophe Gilles Deleuze propose une « cartographie des variables, soit une approche concrète des enjeux du rythme musical ». Il exprime l’idée d’un temps « non pulsé ». Le « temps non pulsé » est un temps libéré de la mesure, qui échappe à la pulsation classique. L’idée principale de Deleuze est forte : la musique est capable de créer des temps hétérogènes. Cette variabilité du temps non pulsé s’illustre dans le concerto pour piano, en fa majeur de Georges Gershwin. Cela revient au « temps flottant » de Proust.
Ces temps flottants permettent d’améliorer la créativité entre les rythme-relations avec les autres et l’inter-rythme à l’intérieur de soi. Ce « va et vient » rythmique est essentiel pour tenter de se réinventer. Walter Benjamin évoque d’ailleurs la rythmique de la pensée faite de coups et contre-coups. Mais jusqu’où se dérégler ? Les pratiques de déphasage et de variation sont-elles sans risque ? Seul Dionysos le sait…
En attendant, laissons-nous charmer par les rythmes spirituels de la nature, de l’art et de la vie. Tout en prenant garde à [ la « Dromocratie », qui signifie que le pouvoir appartient à ceux qui maîtrisent la vitesse…
A chacun son rythme, petite philosophie du tempo à soi, 2023, 237 pages, 20 €, Aliocha Wald Lasowski, Editions Le Pommier
A propos de l’auteur
Musicien et philosophe, Aliocha Wald Lasowski est l’auteur de vingt-cinq livres. Enseignant chercheur à l’université, il est aussi batteur de pop, de rythm’n’blues et de soul music.
Jean-Christophe Grellety, qui a accompagné le philosophe Marc Sautet dans l'aventure des cafés-philo, tire un bilan de cette époque rebelle dans son livre "Cafés-Philo en France, un malentendu & un échec", publié en 2023. La mode des « cafés-philo » serait-elle née d’un idéalisme platonicien cultivé par de jeunes esprits à cheveux longs fatigués du dogmatisme universitaire ? Jean-Christophe Grellety a appartenu à cette trempe chevelue et indocile aux côtés de Marc Sautet, auteur d’Un Café pour Socrate et l’instigateur du premier « café philosophique » en France.
Jean-Christophe Grellety témoigne brièvement également de son expérience dans la presse : le magazine Socrate&co, l'actualité vue par les philosophes qu'il avait créé en 1996. Car le débat ne doit-il pas aussi une prise de recul face à l'actualité mitraillette et envahissante ?

Cafés-philo en France, un malentendu un échec JC Grellety
Jean-Christophe Grellety est resté fidèle à cet engagement civique de Marc Sautet (hélas décédé en 1998), qu’il n’hésitait pas parfois à contredire et à titiller… Telle est la vertu du dialogue. Il continue à croire envers (en verve) et contre tout, à la puissance de la dialectique, et c’est pourquoi il persiste et signe par un nouvel essai (1) qui pourrait s’apparenter à un pamphlet contre la pensée moutonnière et paresseuse.
Dans ce livre, l’auteur, professeur de philosophie, s’interroge sur le réel retentissement qu’ont pu avoir les cafés philosophiques, dont il tire une sorte de bilan plutôt mitigé. Les cafés-philo ont-ils vraiment réussi à nous sortir de la caverne ? Le dialogue suffit-il à ne plus être prisonnier de ses impressions ? Un café pour Socrate de Marc Sautet avait pour objectif de lancer et soutenir les cafés philo en référence explicite à une pensée philosophique originale pour permettre à des pauvres citoyens pris dans le labyrinthe du Minotaure de s’en sortir.
Comme Jacques Derrida l’a rappelé dans un célèbre texte, la parole est pharmakon, à la fois substance active, médicament ou poison selon son usage…
Dans ce livre, l’auteur, professeur de philosophie, s’interroge sur le réel retentissement qu’ont pu avoir les cafés philosophiques, dont il tire une sorte de bilan plutôt mitigé. Les cafés-philo ont-ils vraiment réussi à nous sortir de la caverne ? Le dialogue suffit-il à ne plus être prisonnier de ses impressions ? Un café pour Socrate de Marc Sautet avait pour objectif de lancer et soutenir les cafés philo en référence explicite à une pensée philosophique originale pour permettre à des pauvres citoyens pris dans le labyrinthe du Minotaure de s’en sortir.
Comme Jacques Derrida l’a rappelé dans un célèbre texte, la parole est pharmakon, à la fois substance active, médicament ou poison selon son usage…

Un café pour Socrate, Marc Sautet
En finir avec un Socrate trop éthérique et idéalisé
L’auteur dénonce un enseignement philosophique trop abstrait. Socrate y est démesurément idéalisé et limité à une iconographie hagiographique qui le dessert. Le monde de Platon en est ainsi transformé, comme s’il était éthérique, abstrait, il en est réduit à un monde des idées. Il est important de remettre Socrate dans le contexte historique de son époque. Les recherches historiques, les découvertes archéologiques nous permettent de mieux appréhender Socrate, qui est un Athénien, devenu citoyen grâce aux réformes de Solon. Athènes, à cette époque, est une communauté divisée. Socrate a connu la guerre, les combats militaires. Il s’est rendu deux fois en expédition punitive à Potidée. Les Athéniens s’enrichissent par les guerres, le pillage, par le commerce des trésors volés… Dans l’Odyssée, on sent un Ulysse coupable et tourmenté d’avoir livré Troie à des Achéens ethnocidaires. Socrate pose les bonnes questions pour tenter de déjouer le cheval de Troie intérieur et comprendre les talons d’Achille des Athéniens. Selon l’auteur, il est fréquent de rencontrer des professionnels de la philosophie qui n’ont pas lu les auteurs dans le détail du texte. Par exemple, il dénonce les propos de Karl Popper qui avait rangé Platon dans la catégorie du premier penseur totalitaire, un anachronisme et une caricature. Au contraire, il règne « un sens des mystères » omniprésent dans l’œuvre de Platon : tout n’est pas dit, il n’y a pas un système clos. « C’est à chacun de faire l’expérience de ». Le rationalisme veut tuer le mystère et réduire le monde à quelques équations ou syllogismes. Mais les humains cultivent le droit de se mettre à l’ombre, comme à l’heure du romantisme, « de retrouver les mystères pour le meilleur et pour le pire, une nouvelle vie ». Les mythes insistent sur le fait que le réel n’est pas seulement ce qui se montre à la perception, ce sont aussi les choses cachées « depuis la fondation du monde ».
L’auteur dénonce un enseignement philosophique trop abstrait. Socrate y est démesurément idéalisé et limité à une iconographie hagiographique qui le dessert. Le monde de Platon en est ainsi transformé, comme s’il était éthérique, abstrait, il en est réduit à un monde des idées. Il est important de remettre Socrate dans le contexte historique de son époque. Les recherches historiques, les découvertes archéologiques nous permettent de mieux appréhender Socrate, qui est un Athénien, devenu citoyen grâce aux réformes de Solon. Athènes, à cette époque, est une communauté divisée. Socrate a connu la guerre, les combats militaires. Il s’est rendu deux fois en expédition punitive à Potidée. Les Athéniens s’enrichissent par les guerres, le pillage, par le commerce des trésors volés… Dans l’Odyssée, on sent un Ulysse coupable et tourmenté d’avoir livré Troie à des Achéens ethnocidaires. Socrate pose les bonnes questions pour tenter de déjouer le cheval de Troie intérieur et comprendre les talons d’Achille des Athéniens. Selon l’auteur, il est fréquent de rencontrer des professionnels de la philosophie qui n’ont pas lu les auteurs dans le détail du texte. Par exemple, il dénonce les propos de Karl Popper qui avait rangé Platon dans la catégorie du premier penseur totalitaire, un anachronisme et une caricature. Au contraire, il règne « un sens des mystères » omniprésent dans l’œuvre de Platon : tout n’est pas dit, il n’y a pas un système clos. « C’est à chacun de faire l’expérience de ». Le rationalisme veut tuer le mystère et réduire le monde à quelques équations ou syllogismes. Mais les humains cultivent le droit de se mettre à l’ombre, comme à l’heure du romantisme, « de retrouver les mystères pour le meilleur et pour le pire, une nouvelle vie ». Les mythes insistent sur le fait que le réel n’est pas seulement ce qui se montre à la perception, ce sont aussi les choses cachées « depuis la fondation du monde ».

Jean-Christophe Grellety
Chaque dialogue est l’anti-tragédie même
Comme chacun sait, Socrate finit par être condamné à mort. L’ambivalence de la parole, son côté « pharmakon », a penché vers le poison. Athènes perd, selon Platon, et avec des arguments solides, le meilleur d’entre eux. Athènes ayant fait ce choix en dit long sur ce qu’elle est… Platon, fils d’Athènes, n’était pas résigné à accepter que la grande cité disparaisse. Chaque dialogue est l’anti-tragédie même et l’inverse de la mort, car l’échange propose une ouverture et un infini. A l’époque, les dialogues sont considérés comme des « ovnis », par contraste, avec « les tragédies hypnotiques par le bruit et la fureur ». Platon nous a légué tous ces dialogues, qui ont miraculeusement survécu à la disparition des mondes antiques, là où autant d’autres œuvres sont toujours introuvables. Ce miracle est-il lié à un mystère, le rayonnement du bien ? Qui a permis de sauver l’œuvre de Platon quand ceux d’Épicure ont tous disparu ? L’œuvre de Platon et Socrate ont survécu à la subversion du monde antique, « cette Atlantide disparue ».
L’enseignement de la philosophie participe aujourd’hui à ce dialogue qui est essentiel pour être dans le « noûs » grec qui veut dire intelligence.
Et les cafés-philo étaient une tentative de perpétuer ce « noûs », pour co-créer une intelligence collective. Et peut-être insuffler un élan de sagesse dans ce monde au rythme effréné. La bonne intention reste, l’auteur invite à la continuer, sans doute autrement.
(1) l’ouvrage propose deux textes différents, le premier concernant les cafés-philo, le second sur l’Education Nationale, l’enseignement de la Philosophie, l’humiliation des professeurs
Cafés-Philo en France, un malentendu & un échec, 2023, 180 pages, 21 €
Auteur : Jean-Christophe Grellety Editeur : BoD
Comme chacun sait, Socrate finit par être condamné à mort. L’ambivalence de la parole, son côté « pharmakon », a penché vers le poison. Athènes perd, selon Platon, et avec des arguments solides, le meilleur d’entre eux. Athènes ayant fait ce choix en dit long sur ce qu’elle est… Platon, fils d’Athènes, n’était pas résigné à accepter que la grande cité disparaisse. Chaque dialogue est l’anti-tragédie même et l’inverse de la mort, car l’échange propose une ouverture et un infini. A l’époque, les dialogues sont considérés comme des « ovnis », par contraste, avec « les tragédies hypnotiques par le bruit et la fureur ». Platon nous a légué tous ces dialogues, qui ont miraculeusement survécu à la disparition des mondes antiques, là où autant d’autres œuvres sont toujours introuvables. Ce miracle est-il lié à un mystère, le rayonnement du bien ? Qui a permis de sauver l’œuvre de Platon quand ceux d’Épicure ont tous disparu ? L’œuvre de Platon et Socrate ont survécu à la subversion du monde antique, « cette Atlantide disparue ».
L’enseignement de la philosophie participe aujourd’hui à ce dialogue qui est essentiel pour être dans le « noûs » grec qui veut dire intelligence.
Et les cafés-philo étaient une tentative de perpétuer ce « noûs », pour co-créer une intelligence collective. Et peut-être insuffler un élan de sagesse dans ce monde au rythme effréné. La bonne intention reste, l’auteur invite à la continuer, sans doute autrement.
(1) l’ouvrage propose deux textes différents, le premier concernant les cafés-philo, le second sur l’Education Nationale, l’enseignement de la Philosophie, l’humiliation des professeurs
Cafés-Philo en France, un malentendu & un échec, 2023, 180 pages, 21 €
Auteur : Jean-Christophe Grellety Editeur : BoD
Ps : j'en terminerai par un renvoi à un article de ce blog que j'avais déjà fait sur Socrate&co dans lequel Jean-Christophe Grellety m'avait donné l'opportunité d'écrire un article sur Schopenhauer : Schopenhauer la haine des femmes ou de sa mère, https://www.wmaker.net/philobalade/Schopenhauer-la-haine-des-femmes-ou-de-sa-mere_a7.htm://
Cet article est celui qui comptabilise le plus grand nombre de vues sur mon blog ! Donc merci Jean-Christophe !
Cet article est celui qui comptabilise le plus grand nombre de vues sur mon blog ! Donc merci Jean-Christophe !

Si 2023 nous a un peu chahutés, autant s’armer pour 2024 avec un esprit renaissant et créatif.
Deux livres me paraissent revigorants pour adopter un élan salvateur à l’occasion de cette nouvelle année : « Pourquoi la renaissance peut sauver le monde » de Karine Safa (2022), et «Réenchanter l’Occident» de Marie-Laure Colonna (2019). Le premier livre rejoint la thèse que nous avons défendue avec ma coauteure Ferial Furon dans l’ouvrage « La revanche du cerveau droit » : en finir avec le dualisme cartésien et épouser à nouveau la complexité du monde et le décloisonnement des disciplines, avec poésie et alchimie.
Marie-Laure Colonna, cette psychanalyste jungienne et philosophe, fait partie des 40 esprits libres et visionnaires interviewés dans notre livre « La revanche du cerveau droit » et soutient l’idée que notre société moderne, technique et cloisonnée est la métaphore du démembrement du dieu égyptien Osiris ou de la dualité grecque Apollon/ Dionysos.
N’oublions pas que « diable » signifie étymologiquement « diviser ». Ainsi cloisonner, segmenter, opposer, toutes les visions tranchées et manichéennes restent dangereuses. Pour enfin progresser, il faut atteindre la sagesse d’unifier ses opposés.
Notre monde est incertain. Mais ne l’a-t-il pas toujours été ? La nostalgie du passé peut nous faire croire le contraire, mais en réalité l’incertitude est l’alliée de la liberté. Peut-être que les êtres humains ont montré selon les époques plus de convictions et d’optimisme. A la Renaissance, l’incertitude était par exemple une source de vitalité, et non pas d’anxiété. L’incertitude, c’est aussi ce qui crée la souplesse, fait reculer les frontières du possible…

En 1500, le premier livre sur l’imagination voit le jour. C’est celui de Jean-François Pic de la Mirandole, nous rappelle Karine Safa. L’imagination ne sert pas qu’à la créativité. Elle est aussi un vecteur important de lien pour lutter contre les systèmes totalitaires. Selon Hannah Arendt, la barbarie politique a pu trouver un terreau dans cette inflation du scientifique et du technique, au détriment de notre insertion, sensible et symbolique dans le monde.

La pensée magique a remplacé les liens magiques de la Renaissance
La pensée magique est en vogue actuellement dans nos sociétés désenchantées, car la satisfaction du désir sans effort est devenue un paradigme marketing bien rôdé. Mais créer du lien, à la différence de l’illusion de la pensée magique, engendre de la vraie magie. Créer du lien entre des idées farfelues, entre des personnes différentes, entre des saveurs opposées, entre des disciplines hétéroclites… nous ouvre les portes d’un autre monde. Comme nos synapses !
Karine Safa démontre d’ailleurs qu’il existe un point commun entre le Big data et l’esprit de la Renaissance à travers la passion du croisement des connaissances et des idées, pour cocréer un savoir collaboratif. Les algorithmes relient des éléments qui n’ont a priori aucun lien et donnent du sens à ce magma, ce qui rejoint la production d’un mythe. Le lien est ce qui permet de retrouver l’unité profonde du monde par-delà le désordre apparent. Et quand on réfléchit au désir, il est comme une séparation qu’il s’agit de résoudre, mais pour cela, il vaut mieux créer une alchimie du lien, que de sombrer dans la facilité de la pensée magique.
La pensée magique est en vogue actuellement dans nos sociétés désenchantées, car la satisfaction du désir sans effort est devenue un paradigme marketing bien rôdé. Mais créer du lien, à la différence de l’illusion de la pensée magique, engendre de la vraie magie. Créer du lien entre des idées farfelues, entre des personnes différentes, entre des saveurs opposées, entre des disciplines hétéroclites… nous ouvre les portes d’un autre monde. Comme nos synapses !
Karine Safa démontre d’ailleurs qu’il existe un point commun entre le Big data et l’esprit de la Renaissance à travers la passion du croisement des connaissances et des idées, pour cocréer un savoir collaboratif. Les algorithmes relient des éléments qui n’ont a priori aucun lien et donnent du sens à ce magma, ce qui rejoint la production d’un mythe. Le lien est ce qui permet de retrouver l’unité profonde du monde par-delà le désordre apparent. Et quand on réfléchit au désir, il est comme une séparation qu’il s’agit de résoudre, mais pour cela, il vaut mieux créer une alchimie du lien, que de sombrer dans la facilité de la pensée magique.

Pourquoi le dualisme nuit à la créativité et à l’innovation ?
L’homme de la Renaissance aime se perdre dans le labyrinthe, image de la complexité du monde. L’alchimie à cette époque mariait science et poésie. « Allons chercher nos images dans l’œuvre de ceux qui ont longuement rêvé et valorisé la matière : adressons-nous aux alchimistes », écrivait Bachelard. La pierre philosophale est aussi la pierre du créateur et de l’innovateur. Les alchimistes ont eu l’audace de faire dialoguer différentes formes de rationalité. On trouve chez eux une union étonnante entre la technique et la mystique, entre la science et la poésie, domaines qui restent soigneusement séparés aujourd’hui. Jusqu’à la Renaissance, les frontières sont très poreuses entre la science authentique et la magie, qui est l’heure de comprendre les correspondances entre l’Homme et le Cosmos.
L’esprit de l’alchimie tente de tordre le dualisme trop rigide de Descartes ou la logique très formelle d’Aristote. Les alchimistes nous rappellent que la dichotomie qui a façonné la pensée occidentale n’est pas la plus propice à la créativité. Le dualisme est une pure illusion pour les alchimistes.
Les antagonismes qui sont à l’œuvre ne devraient pas être une force d’exclusion, mais de transformation et de création. Ce que prône également Jung, le célèbre psychanalyste suisse. Marie-Laure Colonna explique que pour Jung, à chaque fois qu’un homme, une femme, parvient à unifier en lui ou en elle les opposés, ils gagnent ainsi une sérénité de fond dans la tragédie de l’existence ; quelque chose mute alors dans la psyché collective et la libère d’une part de violence et d’aveuglement. Les sociologues pensent qu’il suffit que 20 % d’un groupe change d’état de conscience pour qu’à la génération d’après, tout le groupe ait évolué.
Les figures d’Isis et de Osiris nous ont légué en héritage ces images alternatives de la féminité et de la virilité où l’homme peut être introverti, inspiré, sensible, contemplatif, romantique et fécond, et la femme, lumineuse, aventureuse et créatrice, sans démériter pour autant de leur sexe.
On retrouve dans la dichotomie entre Apollon et Dionysos, l’opposition d’Osiris, Dieu, paisible, et civilisateur et son frère Seth, un dieu de l’excès, le fameux hybris des Grecs.
C’est Seth qui découpe Osiris en 14 morceaux. Cette métaphore est intéressante car elle rappelle l’origine étymologique de diable qui veut dire diviser. Notre société moderne technique et cloisonnée n’est-elle pas une métaphore de ce démembrement ? Une personnalité trop rationaliste peut être névrosée et voir le monde comme un film noir, un lieu de séparation et d’obstacles.
L’éducation classique nous enseigne à manifester plutôt le côté Apollon, lucide, solaire, rationnel, et à étouffer, notre versant, Dionysos, obscur, sensuel, émotionnel, introverti et poétique. Dionysos peut être comparé à Shiva, dieu ambigu et bisexuel de la création et de la destruction, de la sexualité et de la mystique.
Il existe vraiment une correspondance dans l’esprit de l’Antiquité entre les eaux marines qui, comme celle de l’âme, dissolvent les frontières et relient les mondes opposés, et le vin qui fait fondre les crispations de la conscience, transfigure la beauté du monde et porte au rire, au chant, à l’amour et à la contemplation poétique ou mystique. Marie-Laure Colonna évoque aussi dans son livre cet esprit de la Renaissance qui tente de réconcilier les deux pôles entre Apollon est Dionysos. Le Printemps de Botticelli est d’une beauté incommensurable car il réunit Apollon et Dionysos dans un même jardin paradisiaque.
L’homme de la Renaissance aime se perdre dans le labyrinthe, image de la complexité du monde. L’alchimie à cette époque mariait science et poésie. « Allons chercher nos images dans l’œuvre de ceux qui ont longuement rêvé et valorisé la matière : adressons-nous aux alchimistes », écrivait Bachelard. La pierre philosophale est aussi la pierre du créateur et de l’innovateur. Les alchimistes ont eu l’audace de faire dialoguer différentes formes de rationalité. On trouve chez eux une union étonnante entre la technique et la mystique, entre la science et la poésie, domaines qui restent soigneusement séparés aujourd’hui. Jusqu’à la Renaissance, les frontières sont très poreuses entre la science authentique et la magie, qui est l’heure de comprendre les correspondances entre l’Homme et le Cosmos.
L’esprit de l’alchimie tente de tordre le dualisme trop rigide de Descartes ou la logique très formelle d’Aristote. Les alchimistes nous rappellent que la dichotomie qui a façonné la pensée occidentale n’est pas la plus propice à la créativité. Le dualisme est une pure illusion pour les alchimistes.
Les antagonismes qui sont à l’œuvre ne devraient pas être une force d’exclusion, mais de transformation et de création. Ce que prône également Jung, le célèbre psychanalyste suisse. Marie-Laure Colonna explique que pour Jung, à chaque fois qu’un homme, une femme, parvient à unifier en lui ou en elle les opposés, ils gagnent ainsi une sérénité de fond dans la tragédie de l’existence ; quelque chose mute alors dans la psyché collective et la libère d’une part de violence et d’aveuglement. Les sociologues pensent qu’il suffit que 20 % d’un groupe change d’état de conscience pour qu’à la génération d’après, tout le groupe ait évolué.
Les figures d’Isis et de Osiris nous ont légué en héritage ces images alternatives de la féminité et de la virilité où l’homme peut être introverti, inspiré, sensible, contemplatif, romantique et fécond, et la femme, lumineuse, aventureuse et créatrice, sans démériter pour autant de leur sexe.
On retrouve dans la dichotomie entre Apollon et Dionysos, l’opposition d’Osiris, Dieu, paisible, et civilisateur et son frère Seth, un dieu de l’excès, le fameux hybris des Grecs.
C’est Seth qui découpe Osiris en 14 morceaux. Cette métaphore est intéressante car elle rappelle l’origine étymologique de diable qui veut dire diviser. Notre société moderne technique et cloisonnée n’est-elle pas une métaphore de ce démembrement ? Une personnalité trop rationaliste peut être névrosée et voir le monde comme un film noir, un lieu de séparation et d’obstacles.
L’éducation classique nous enseigne à manifester plutôt le côté Apollon, lucide, solaire, rationnel, et à étouffer, notre versant, Dionysos, obscur, sensuel, émotionnel, introverti et poétique. Dionysos peut être comparé à Shiva, dieu ambigu et bisexuel de la création et de la destruction, de la sexualité et de la mystique.
Il existe vraiment une correspondance dans l’esprit de l’Antiquité entre les eaux marines qui, comme celle de l’âme, dissolvent les frontières et relient les mondes opposés, et le vin qui fait fondre les crispations de la conscience, transfigure la beauté du monde et porte au rire, au chant, à l’amour et à la contemplation poétique ou mystique. Marie-Laure Colonna évoque aussi dans son livre cet esprit de la Renaissance qui tente de réconcilier les deux pôles entre Apollon est Dionysos. Le Printemps de Botticelli est d’une beauté incommensurable car il réunit Apollon et Dionysos dans un même jardin paradisiaque.

Réconcilier l’âme et la science : une deuxième renaissance
La deuxième partie du livre Réenchanter l’Occident de Marie-Laure Colonna, « Réconcilier l’âme et la science : deuxième renaissance », résonne comme un écho anticipateur avec le livre de Karine Safa sur l’esprit de Renaissance publié postérieurement en 2022. Une société plus « individuée » serait une société dont le cerveau gauche et le cerveau droit se seraient mis à coopérer et où l’essor économique et scientifique serait équilibré par le respect de la nature et des valeurs éthiques et spirituelles. La physique quantique va ouvrir des nouvelles portes. Ainsi que le biomimétisme, d’après Karine Safa. Paracelse, le mage médecin, invente l’homéopathie en activant un système d’analogie entre le petit monde qui est l’Homme et le grand monde, qui est l’univers. Le biomimétisme consiste à s’inspirer de la nature pour innover. Léonard de Vinci crée par exemple l’ornithoptère une machine volante, en s’inspirant des oiseaux.
Nourrir son imagination par l’observation de la nature, suppose, un état d’esprit, fait de patience et d’humilité, qui contraste avec l’esprit d’urgence propre à notre postmodernité. Si on rompt l’équilibre entre l’intérieur et l’extérieur, nous nous mettons en danger. Pour les Alchimistes, la régénération spirituelle et matérielle, ne sont qu’une seule et même chose. Des grandes découvertes naîtront, grâce au remariage entre les sciences, l’art, la philosophie et la spiritualité.
La deuxième partie du livre Réenchanter l’Occident de Marie-Laure Colonna, « Réconcilier l’âme et la science : deuxième renaissance », résonne comme un écho anticipateur avec le livre de Karine Safa sur l’esprit de Renaissance publié postérieurement en 2022. Une société plus « individuée » serait une société dont le cerveau gauche et le cerveau droit se seraient mis à coopérer et où l’essor économique et scientifique serait équilibré par le respect de la nature et des valeurs éthiques et spirituelles. La physique quantique va ouvrir des nouvelles portes. Ainsi que le biomimétisme, d’après Karine Safa. Paracelse, le mage médecin, invente l’homéopathie en activant un système d’analogie entre le petit monde qui est l’Homme et le grand monde, qui est l’univers. Le biomimétisme consiste à s’inspirer de la nature pour innover. Léonard de Vinci crée par exemple l’ornithoptère une machine volante, en s’inspirant des oiseaux.
Nourrir son imagination par l’observation de la nature, suppose, un état d’esprit, fait de patience et d’humilité, qui contraste avec l’esprit d’urgence propre à notre postmodernité. Si on rompt l’équilibre entre l’intérieur et l’extérieur, nous nous mettons en danger. Pour les Alchimistes, la régénération spirituelle et matérielle, ne sont qu’une seule et même chose. Des grandes découvertes naîtront, grâce au remariage entre les sciences, l’art, la philosophie et la spiritualité.

Et si l’urgence était d’abord philosophique ?
« Et si l’urgence, c’était celle de réinventer notre rapport au temps et de récupérer l’idée si malmenée de progrès ? » suggère Karine Safa. Le progrès relève de l’idée de Pharmakon chez Platon, qui est autant le mal que le remède. Ce n’est pas la ciguë qui a tué Socrate, c’est le syllogisme, écrivait Paul Valéry.
Kepler incarne au contraire une démarche créatrice et pluridisciplinaire : astronomie, astrologie, géométrie, théologie, physique et métaphysique.
La philosophie est au carrefour de toutes les disciplines et permet d’être un pont pour renouer avec cet esprit de la Renaissance. Marie-Laure Colonna témoigne d’ailleurs dans son livre que la philosophie lui a servi de père, et que « la psychologie des profondeurs », l’analyse jungienne, lui a servi de mère.
Nous sommes tous à la recherche de notre Atlantide, symbole de l’âme réunifiée.
« Et si l’urgence, c’était celle de réinventer notre rapport au temps et de récupérer l’idée si malmenée de progrès ? » suggère Karine Safa. Le progrès relève de l’idée de Pharmakon chez Platon, qui est autant le mal que le remède. Ce n’est pas la ciguë qui a tué Socrate, c’est le syllogisme, écrivait Paul Valéry.
Kepler incarne au contraire une démarche créatrice et pluridisciplinaire : astronomie, astrologie, géométrie, théologie, physique et métaphysique.
La philosophie est au carrefour de toutes les disciplines et permet d’être un pont pour renouer avec cet esprit de la Renaissance. Marie-Laure Colonna témoigne d’ailleurs dans son livre que la philosophie lui a servi de père, et que « la psychologie des profondeurs », l’analyse jungienne, lui a servi de mère.
Nous sommes tous à la recherche de notre Atlantide, symbole de l’âme réunifiée.
Concernant l’Antiquité grecque, j’ai d’ailleurs vécu une jolie synchronicité avec le livre de Marie-Laure Colonna lorsqu’elle évoque le livre Des jours et des nuits de Gilbert Sinoué qui a été l’un de ses patients. Ce livre Des jours et des nuits m’avait profondément marquée à l’époque et je me souviens encore de l’étrange sensation qu’il m’avait provoquée… Je ne sais pourquoi cette histoire de rêve prémonitoire sur fond de mer Egée, de Cyclades, de catastrophe volcanique à Santorin, m’a perturbée…. Ce livre a été écrit après les séances de psychanalyse qu’a eu l’auteur, Gilbert Sinoué avec Marie-Laure Colonna. Elle lui montra d’ailleurs à la fin d’une séance la déesse mère des Cyclades qui hante ce livre (alors que Gilbert Sinoué n’avait pas vu cette déesse qui était dans la bibliothèque de son analyste depuis des années).
Coïncidence encore plus drôle, aujourd’hui, 31 décembre 2023, jour où j’écris cet article, je lisais sur le quai de la gare, Le petit livre des grandes coïncidences de G. Sinoué et tombe pile sur la page où Gilbert Sinoué évoque cette étrange synchronicité entre la figurine de pierre, symbole de la civilisation des Cyclades, que Marie-Laure Colonna lui montra après avoir lu Des jours et des nuits.
Les synchronicités créent, comme les algorithmes, des liens insoupçonnés et magiques, dont le sens se mérite. A nous de les décoder.
Coïncidence encore plus drôle, aujourd’hui, 31 décembre 2023, jour où j’écris cet article, je lisais sur le quai de la gare, Le petit livre des grandes coïncidences de G. Sinoué et tombe pile sur la page où Gilbert Sinoué évoque cette étrange synchronicité entre la figurine de pierre, symbole de la civilisation des Cyclades, que Marie-Laure Colonna lui montra après avoir lu Des jours et des nuits.
Les synchronicités créent, comme les algorithmes, des liens insoupçonnés et magiques, dont le sens se mérite. A nous de les décoder.
Pourquoi Nietzsche a-t-il échoué à unir Apollon et Dionysos ?
Nietzsche est le premier philosophe à mettre en évidence, Apollon et Dionysos, ces deux forces contradictoires dans La naissance de la tragédie. A travers son concept de la volonté de puissance, Nietzsche tente de résoudre cette opposition, pour être plus fort et créatif. « Mais, l’instinct en Nietzsche n’est pas suffisamment incarné dans la pâte de la vie vécue, horizontalement comme le travail, les relations, la sexualité et les gains financiers, pour lui permettre de supporter l’élan des intuitions qu’il aspirer verticalement. Sa fin de vie est symboliquement la crise qui devait l’emmener à l’asile et reflète cette dichotomie pathétique. » (Marie-Laure Colonna).
Dionysos a fait son retour dans la vague hippie, dans l’expérience des substances psychédéliques, dans le retour des vampires... Il est aussi un passeur entre les mondes, guérisseur et chaman. Mais il n’a pas encore réussi à s’allier à la tempérance d’Apollon.
Le Dauphin est le symbole de la résolution de la tension conflictuelle entre Apollon et Dionysos. Ce sont les dauphins qui les escortent tous deux et qui servent de symbole de médiateur.
Pic de la Mirandole, écrit dans son texte de La dignité de l’homme : « Tantôt, nous pourrons monter en rassemblant avec une force apollinienne, le multiple dans l’un, tantôt, nous pourrons descendre, en démembrant avec une force titanesque l’un dans le multiple, comme Osiris (et partir en éclats). »
Réconcilier en nous le logos et l’éros, l’instinct et la nature, nous permettrait de retrouver le paradis à l’état conscient. Alors, en 2024, pourquoi ne tenteriez-vous pas l’expérience d’une Renaissance ? Le Printemps de Botticelli et les dauphins vous tendent les bras…
Nietzsche est le premier philosophe à mettre en évidence, Apollon et Dionysos, ces deux forces contradictoires dans La naissance de la tragédie. A travers son concept de la volonté de puissance, Nietzsche tente de résoudre cette opposition, pour être plus fort et créatif. « Mais, l’instinct en Nietzsche n’est pas suffisamment incarné dans la pâte de la vie vécue, horizontalement comme le travail, les relations, la sexualité et les gains financiers, pour lui permettre de supporter l’élan des intuitions qu’il aspirer verticalement. Sa fin de vie est symboliquement la crise qui devait l’emmener à l’asile et reflète cette dichotomie pathétique. » (Marie-Laure Colonna).
Dionysos a fait son retour dans la vague hippie, dans l’expérience des substances psychédéliques, dans le retour des vampires... Il est aussi un passeur entre les mondes, guérisseur et chaman. Mais il n’a pas encore réussi à s’allier à la tempérance d’Apollon.
Le Dauphin est le symbole de la résolution de la tension conflictuelle entre Apollon et Dionysos. Ce sont les dauphins qui les escortent tous deux et qui servent de symbole de médiateur.
Pic de la Mirandole, écrit dans son texte de La dignité de l’homme : « Tantôt, nous pourrons monter en rassemblant avec une force apollinienne, le multiple dans l’un, tantôt, nous pourrons descendre, en démembrant avec une force titanesque l’un dans le multiple, comme Osiris (et partir en éclats). »
Réconcilier en nous le logos et l’éros, l’instinct et la nature, nous permettrait de retrouver le paradis à l’état conscient. Alors, en 2024, pourquoi ne tenteriez-vous pas l’expérience d’une Renaissance ? Le Printemps de Botticelli et les dauphins vous tendent les bras…
Livres à lire :
- Pourquoi la renaissance peut sauver le monde, de Karine Safa, Plon, 2022
- Réenchanter l’Occident, Vers un éveil de la conscience individuelle et collective, Marie-Laure Colonna, Entrelacs, 2019.
- La revanche du cerveau droit, Une ouverture pour demain, de Ferial Furon, Marjorie Rafécas-Poeydomenge, Editions du Dauphin, 2022.
- Pourquoi la renaissance peut sauver le monde, de Karine Safa, Plon, 2022
- Réenchanter l’Occident, Vers un éveil de la conscience individuelle et collective, Marie-Laure Colonna, Entrelacs, 2019.
- La revanche du cerveau droit, Une ouverture pour demain, de Ferial Furon, Marjorie Rafécas-Poeydomenge, Editions du Dauphin, 2022.

I phil good !
Dimanche 16 Juillet 2023
Frédéric Vayr, ophtalmologiste et artiste, hisse le braille en un art calligraphique et synesthésique, afin de rapprocher le monde du visible à celui de l'invisible et sensibiliser les personnes voyantes à une peinture tactile. Ce qui nous rappelle instantanément "la lettre du voyant" d'Arthur Rimbaud et "L'oeil et l'esprit" de Merleau-Ponty, ouvrage dans lequel le philosophe interroge le sens de la perception visuelle et la peinture.

« Je dis qu'il faut être voyant, se faire voyant.
Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. »
Arthur Rimbaud
Que signifie être voyant ?
L’art n’est-il pas le plus puissant prisme pour caresser la vraie réalité ?
(Initiales d'Arthur Rimbaud en braille, par F. Vayr)
Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. »
Arthur Rimbaud
Que signifie être voyant ?
L’art n’est-il pas le plus puissant prisme pour caresser la vraie réalité ?
(Initiales d'Arthur Rimbaud en braille, par F. Vayr)
Lorsque Merleau-Ponty écrit que la peinture n’évoque rien, et notamment pas le tactile, cela sonne faux au regard du travail artistique de Frédéric Vayr ophtalmologiste et artiste, hissant le braille en un art calligraphique et synesthésique. Frédéric Vayr se joue d’une peinture tactile et paradoxale pour offrir une autre perception aux personnes bien voyantes. La vision est un miroir. Et la lumière, une action, une action tactile qui nous effleure. Spécialisé dans les anomalies de la vision, Frédéric Vayr propose une écriture plastique conceptuelle autour de la perception visuelle. Il représente le code braille dans toutes les matières : verre, miroir, toile, cuir et papier. Un brin provocateur, F. Vayr appelle sa première exposition « A la lumière du braille ». Les aveugles, écrivait Descartes, voient des mains. Le modèle cartésien de la vision est le toucher. Merleau-Ponty défendait une perception du monde d’avant la connaissance : "un cartésien peut croire que le monde existant n'est pas visible, que la seule lumière est d'esprit", or, "un peintre ne peut consentir que notre ouverture au monde soit illusoire ou indirecte, que ce que nous voyons ne soit pas le monde même"(M. Merleau-Ponty, L'œil et l'esprit, Edition Folioplus, chapitre 4, p. 56.) .
Dès lors, qu’est-ce « voir » ?
Un acte apparemment banal mais qui est loin d’être exploré à sa juste valeur.
Dès lors, qu’est-ce « voir » ?
Un acte apparemment banal mais qui est loin d’être exploré à sa juste valeur.

L’énigme tient en ceci que notre corps est à la fois voyant et visible.
« Au-delà du sens philosophique de la notion de voir, il y a un autre aspect, plus scientifique, analysé, expérimenté et développé par Jules Romains (La vision extra-rétinienne et le sens paroptique, Jules Romains, Gallimard), c'est voir au travers de la peau !... Ce constat scientifique a été malheureusement inexploité ou si peu, nous explique F. Vayr. Tout ce qui touche à la lumière, détient une part de sublime, de magique, de mystique qui permet d'élever nos esprits au-delà de ce qui est vu ou pas dans notre espace visuel matériel, lui-même soumis au biais majeur de toute perception et de son interprétation. C'est un sujet sans limites 'visibles" qui nous rapproche au plus vite (300 000 km/s) de notre origine et qui nous propulse à la même vitesse vers notre futur, fini ou infini. »
Est-il possible de voir à travers la peau ?
La lumière reste dans tous les cas la clé, visuelle ou tactile qui permet à travers la création poétique d’ouvrir un dialogue entre le monde des voyants et des non-voyants. Ce qui rejoint un des concepts de Merleau-Ponty sur le visible et l’invisible selon lequel l'invisible est déjà présent dans le visible et que la perception ne peut pas être réduite à une simple captation visuelle. Il est nécessaire d’explorer les différentes couches de sens qui se déploient à travers notre perception globale.
« Au-delà du sens philosophique de la notion de voir, il y a un autre aspect, plus scientifique, analysé, expérimenté et développé par Jules Romains (La vision extra-rétinienne et le sens paroptique, Jules Romains, Gallimard), c'est voir au travers de la peau !... Ce constat scientifique a été malheureusement inexploité ou si peu, nous explique F. Vayr. Tout ce qui touche à la lumière, détient une part de sublime, de magique, de mystique qui permet d'élever nos esprits au-delà de ce qui est vu ou pas dans notre espace visuel matériel, lui-même soumis au biais majeur de toute perception et de son interprétation. C'est un sujet sans limites 'visibles" qui nous rapproche au plus vite (300 000 km/s) de notre origine et qui nous propulse à la même vitesse vers notre futur, fini ou infini. »
Est-il possible de voir à travers la peau ?
La lumière reste dans tous les cas la clé, visuelle ou tactile qui permet à travers la création poétique d’ouvrir un dialogue entre le monde des voyants et des non-voyants. Ce qui rejoint un des concepts de Merleau-Ponty sur le visible et l’invisible selon lequel l'invisible est déjà présent dans le visible et que la perception ne peut pas être réduite à une simple captation visuelle. Il est nécessaire d’explorer les différentes couches de sens qui se déploient à travers notre perception globale.
La nuance est une richesse
On a tendance à chiffrer l’acuité visuelle, mais est-elle mesurable ? Tout comme l’intelligence, peut-elle se réduire à une échelle chiffrable telle que le QI ? F. Vayr interroge cette notion de valeur à travers son œuvre, ça vaut de l’or. Dans les 6 nuances du lingot d’or, il défend l’idée que la vraie richesse est la nuance et sensibiliser les « voyants » sur la puissance des sens.
« Le braille n'est qu'une approche en 3D permettant de "voir" par un "chemin sensoriel détourné" ce que seul l'obscur nous délivre, cet or, qui serait la pépite d'une lumière originelle, elle-même enfin libérée des parasites visuels que la lumière artificielle extrinsèque, éducative, morale, sociétale, politique etc., nous impose de prendre, à tort, comme source lumineuse inspirante.» (F. Vayr)
L’intrication lumineuse reste un mystère. Car même la lumière qui nous paraît être un concept univoque et lumineux a en fait une double nature sur le plan scientifique : mi-onde électromagnétique (spectre éternel sans limite de propagation), mi-particule élémentaire physique (photon qui serait l'unité matérielle).
On a tendance à chiffrer l’acuité visuelle, mais est-elle mesurable ? Tout comme l’intelligence, peut-elle se réduire à une échelle chiffrable telle que le QI ? F. Vayr interroge cette notion de valeur à travers son œuvre, ça vaut de l’or. Dans les 6 nuances du lingot d’or, il défend l’idée que la vraie richesse est la nuance et sensibiliser les « voyants » sur la puissance des sens.
« Le braille n'est qu'une approche en 3D permettant de "voir" par un "chemin sensoriel détourné" ce que seul l'obscur nous délivre, cet or, qui serait la pépite d'une lumière originelle, elle-même enfin libérée des parasites visuels que la lumière artificielle extrinsèque, éducative, morale, sociétale, politique etc., nous impose de prendre, à tort, comme source lumineuse inspirante.» (F. Vayr)
L’intrication lumineuse reste un mystère. Car même la lumière qui nous paraît être un concept univoque et lumineux a en fait une double nature sur le plan scientifique : mi-onde électromagnétique (spectre éternel sans limite de propagation), mi-particule élémentaire physique (photon qui serait l'unité matérielle).
Le pouvoir de la synesthésie : les couleurs prennent forme
F. Vayr fait le pari de relier deux sensorialités innées et tactiles, et crée ainsi des œuvres synesthésiques. A travers des œuvres de code braille, il rend même hommage à des auteurs renommés du XIXème siècle comme Georges Sand, Emile Zola et Arthur Rimbaud. Rimbaud, qui a su justement mettre en lumière la synesthésie poétique à travers ses voyelles : « A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, ….»
Rappelons que le mot synesthésie vient du grec Syn (union) et Aísthêsis (sensibilité) et veut dire : perception simultanée. Isaac Newton a d’ailleurs étudié l’existence d’une loi physique qui met en relation les sept couleurs du spectre de la lumière avec les sept intervalles musicaux dans le système d’octave. Ainsi tout serait relié.
Il semblerait que dans certains salons littéraires du XIXème siècle, des personnes non voyantes ont été capables de discerner les couleurs par le toucher, ce qui nous fait toucher du doigt la puissance de la perception tactile.
Dans cette quête synesthésique et de reliance, F. Vayr a l’idée d’associer les couleurs aux formes des couleurs issues du braille. C’est un concept original qu’il dépose à l’INPI en 2019. Matérialiser la couleur par une forme géométrique est une façon de la rendre visible même dans le noir.
F. Vayr fait le pari de relier deux sensorialités innées et tactiles, et crée ainsi des œuvres synesthésiques. A travers des œuvres de code braille, il rend même hommage à des auteurs renommés du XIXème siècle comme Georges Sand, Emile Zola et Arthur Rimbaud. Rimbaud, qui a su justement mettre en lumière la synesthésie poétique à travers ses voyelles : « A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, ….»
Rappelons que le mot synesthésie vient du grec Syn (union) et Aísthêsis (sensibilité) et veut dire : perception simultanée. Isaac Newton a d’ailleurs étudié l’existence d’une loi physique qui met en relation les sept couleurs du spectre de la lumière avec les sept intervalles musicaux dans le système d’octave. Ainsi tout serait relié.
Il semblerait que dans certains salons littéraires du XIXème siècle, des personnes non voyantes ont été capables de discerner les couleurs par le toucher, ce qui nous fait toucher du doigt la puissance de la perception tactile.
Dans cette quête synesthésique et de reliance, F. Vayr a l’idée d’associer les couleurs aux formes des couleurs issues du braille. C’est un concept original qu’il dépose à l’INPI en 2019. Matérialiser la couleur par une forme géométrique est une façon de la rendre visible même dans le noir.
Ces formes géométriques nous invitent à nous interroger sur ce qu’est une couleur : une vitesse, un rythme, une réflexion ?
Sur le plan scientifique, les couleurs sont des ondes électromagnétiques. Chaque couleur correspond à une certaine plage de longueur d'onde. C’est le processus de réflexion ou de transmission des différentes longueurs d'onde qui nous permet de percevoir les couleurs.
Ainsi les couleurs que nous percevons dépendent de la manière avec laquelle elles interagissent avec les objets qui nous entourent. Les formes des couleurs représentées par le braille semblent illustrer de façon poétique leur trajectoire. La couleur est mouvement.
A la lumière unilatérale de l'esprit cartésien, Merleau-Ponty opposait d’ailleurs la force multicolore du monde. Le philosophe fera sienne l'expression de Paul Cézanne "la couleur est le lieu où notre cerveau et l'univers se rejoignent". Les couleurs créent une harmonie du chaos. A la différence de la science qui manipule la nature, la peinture nous permet d'habiter les choses.
C’est ce que semble aussi exprimer la forme des couleurs de F. Vayr.
Sur le plan scientifique, les couleurs sont des ondes électromagnétiques. Chaque couleur correspond à une certaine plage de longueur d'onde. C’est le processus de réflexion ou de transmission des différentes longueurs d'onde qui nous permet de percevoir les couleurs.
Ainsi les couleurs que nous percevons dépendent de la manière avec laquelle elles interagissent avec les objets qui nous entourent. Les formes des couleurs représentées par le braille semblent illustrer de façon poétique leur trajectoire. La couleur est mouvement.
A la lumière unilatérale de l'esprit cartésien, Merleau-Ponty opposait d’ailleurs la force multicolore du monde. Le philosophe fera sienne l'expression de Paul Cézanne "la couleur est le lieu où notre cerveau et l'univers se rejoignent". Les couleurs créent une harmonie du chaos. A la différence de la science qui manipule la nature, la peinture nous permet d'habiter les choses.
C’est ce que semble aussi exprimer la forme des couleurs de F. Vayr.

Secouer l’orthogonalité de Mondrian
F. Vayr a souhaité aussi secouer l’orthogonalité et les couleurs primaires du travail remarquable de Piet Mondrian. Il a souhaité y introduire plus de rondeur, d’humour, de l’acceptation de l’aléatoire. Et de la vie tout simplement. Eclaboussures, postillons, splashs…
F. Vayr revisite l’univers abstrait et universel de Mondrian qui considérait que les couleurs pures et les formes géométriques créent un équilibre et une harmonie qui transcendent la réalité matérielle. Son art a été nommé le néoplasticisme. Ce qui peut faire penser à une sorte de néoplatonisme…
F. Vayr a souhaité aussi secouer l’orthogonalité et les couleurs primaires du travail remarquable de Piet Mondrian. Il a souhaité y introduire plus de rondeur, d’humour, de l’acceptation de l’aléatoire. Et de la vie tout simplement. Eclaboussures, postillons, splashs…
F. Vayr revisite l’univers abstrait et universel de Mondrian qui considérait que les couleurs pures et les formes géométriques créent un équilibre et une harmonie qui transcendent la réalité matérielle. Son art a été nommé le néoplasticisme. Ce qui peut faire penser à une sorte de néoplatonisme…

Exemple d'un cercle vayrtueux qui représente le violet
Dans les Cercles Vayrtueux, F. Vayr interroge dans ses œuvres circulaires la notion de limite. Si ces cercles paraissent reprendre les bases structurelles (colorisées et géométriques) des œuvres de Mondrian, elles en sont en fait l’antithèse fondamentale, par le jeu de l’écriture braille en relief qui met en valeur les couleurs secondaires.
« Ainsi par ce jeu de contre-pied graphique et symbolique, ces œuvres valorisent le métissage à sa juste valeur, sans pour autant occulter les caractéristiques des éléments purs qui lui ont donné naissance ni surtout la dualité et le contact (la relation) qui conditionnent tant de choses dans notre univers et dans nos vies ».
Le hasard créatif
« Ainsi par ce jeu de contre-pied graphique et symbolique, ces œuvres valorisent le métissage à sa juste valeur, sans pour autant occulter les caractéristiques des éléments purs qui lui ont donné naissance ni surtout la dualité et le contact (la relation) qui conditionnent tant de choses dans notre univers et dans nos vies ».
Le hasard créatif
Dans chaque création artistique, il y a toujours une part de hasard. Cézanne s’est un jour demandé si l’originalité de ses œuvres ne provenait pas d’une défaillance oculaire. D’un accident de son corps…
F. Vayr a vécu une expérience similaire, malgré son orthogonalité scientifique. A travers une série de splashs aléatoires à l’encre de chine, F. Vayr a reconnu l’esquisse du visage de Louis Braille. Comme si Louis Braille était reconnaissant de tout ce travail artistique autour de son célèbre code !
Savoir bousculer les valeurs classiquement établies : « ça vaut de l’or ». Voilà un enseignement optimiste et lumineux de F. Vayr. Voir autrement un fond « noir », pour éclairer l’idée que si on décompose le mot « noir », on y trouve le « o » et le « r » de « or ». L’œuvre « De l’or dans le noir » nous rappelle que de l’obscur peut toujours surgir, à qui la chercherait, une lumière inattendue !
F. Vayr a vécu une expérience similaire, malgré son orthogonalité scientifique. A travers une série de splashs aléatoires à l’encre de chine, F. Vayr a reconnu l’esquisse du visage de Louis Braille. Comme si Louis Braille était reconnaissant de tout ce travail artistique autour de son célèbre code !
Savoir bousculer les valeurs classiquement établies : « ça vaut de l’or ». Voilà un enseignement optimiste et lumineux de F. Vayr. Voir autrement un fond « noir », pour éclairer l’idée que si on décompose le mot « noir », on y trouve le « o » et le « r » de « or ». L’œuvre « De l’or dans le noir » nous rappelle que de l’obscur peut toujours surgir, à qui la chercherait, une lumière inattendue !
Pour en savoir plus sur le travail artistique et philosophique de Frédéric Vayr :
Vidéos
2021
Conférence FOR mars 2021 YouTube
https://www.youtube.com/channel/UC_DPV5Jkcb-fgmmBOtAcnaw
2020
Envoyez la couleur / 2020
https://vimeo.com/429340258
2017
LOVE VIEW / 2017
https://vimeo.com/219902830
2016
A la lumière du braille / 2016
https://vimeo.com/197524450
Rétinal stimulation / 2016
https://vimeo.com/210859058
Articles Web
Janvier 2018
« J’attends » / Bleu
https://issuu.com/jattendslenumero1/docs/numero_47
« Acheter de l’Art » / hope
https://achetezdelart.com/frederic-vayr/
Presse
2020 juillet
Télérama Sortir Paris (TT). Bénédicte Philippe (12).
Connaissance des Arts (11)
2018 janvier
Cultur13 : Programme culturel janvier 2017Paris 13ème Arrdt. / Couverture
2017 décembre
Réalités Ophtalmologiques. "A la lumière du braille".
http://www.realites-ophtalmologiques.com/2017/11/27/a-lumiere-braille
Novembre
Le Quotidien du Médecin.
Chirurgien et plasticien. Frédéric Vayr expose à Montrouge. Renée Carton
https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/ophtalmologie
Juillet
Télérama Sortir Paris (T). Bénédicte Philippe.
Expo in the city. « Les yeux fermés ». Cassandre L’Hermite (3)
Vidéos
2021
Conférence FOR mars 2021 YouTube
https://www.youtube.com/channel/UC_DPV5Jkcb-fgmmBOtAcnaw
2020
Envoyez la couleur / 2020
https://vimeo.com/429340258
2017
LOVE VIEW / 2017
https://vimeo.com/219902830
2016
A la lumière du braille / 2016
https://vimeo.com/197524450
Rétinal stimulation / 2016
https://vimeo.com/210859058
Articles Web
Janvier 2018
« J’attends » / Bleu
https://issuu.com/jattendslenumero1/docs/numero_47
« Acheter de l’Art » / hope
https://achetezdelart.com/frederic-vayr/
Presse
2020 juillet
Télérama Sortir Paris (TT). Bénédicte Philippe (12).
Connaissance des Arts (11)
2018 janvier
Cultur13 : Programme culturel janvier 2017Paris 13ème Arrdt. / Couverture
2017 décembre
Réalités Ophtalmologiques. "A la lumière du braille".
http://www.realites-ophtalmologiques.com/2017/11/27/a-lumiere-braille
Novembre
Le Quotidien du Médecin.
Chirurgien et plasticien. Frédéric Vayr expose à Montrouge. Renée Carton
https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/ophtalmologie
Juillet
Télérama Sortir Paris (T). Bénédicte Philippe.
Expo in the city. « Les yeux fermés ». Cassandre L’Hermite (3)
Cet article est issu de la conférence « Les Femmes et le Pouvoir » de Valérie Fauchet , écrivain et artiste, qui a eu lieu ce mercredi 8 mars 2023 à la marie du 5ème arrondissement de Paris et organisée par Florence Berthout, maire du 5ème. Valérie Fauchet intervenait aux côtés de l’avocate Martine Moscovici et Pauline Nkongo, directrice du Centre Paris Anim’ Censier. Il s’agit d’un regard philosophique et poétique sur le pouvoir des femmes. Pourquoi la femme pense avoir besoin de pouvoir ?
La femme a bien plus de pouvoirs qu'elle ne l'imagine. Pour cette raison, notre cher Schopenhauer s'en méfiait en la qualifiant de "Sépia". Je me rappelle du sentiment amer que m’avait provoqué cette petite phrase de Kierkegaard "La femme ressemble à une fleur, comme les poètes aiment à le dire et même la spiritualité a en elle un caractère de végétatif." Je l'avais d'ailleurs exprimé dans un essai "Le paradoxe d'être une femme", publié en 2000. La femme ressemble certes à une fleur, mais à une fleur puissante, à un mystère créatif, celui de pouvoir inspirer et de créer. C'est loin d'être végétatif ! C'est pour cette raison que je tiens à publier ce discours de Valérie Fauchet qui célèbre enfin le vrai pouvoir des femmes. La liberté d'être.

Plongeons-nous dans la vision optimiste, libre et bienveillante de Valérie Fauchet, auteur d’Une voyante passe aux aveux et La vie est une affaire personnelle, parus tout deux aux Editions Ipanema.

Les femmes et le pouvoir, de Valérie Fauchet
« Simone de Beauvoir disait : « On ne naît pas femme, on le devient ». Nous pourrions dire également : « On ne naît pas femme de pouvoir, on le devient . »
Quel est , ou quel a été le chemin d’une femme qui est qualifiée de femme de pouvoir ? Le chemin qui mène au fond implicitement au pouvoir...
Les Femmes et le Pouvoir : Pourquoi La femme, Les femmes peuvent-elles avoir besoin de pouvoir ? … Pourquoi plane toujours une onde particulière sur l’idée que bien souvent « on » se fait d’une femme de pouvoir . « on », vous les hommes, et parfois également, nous, les femmes.
Le ton qui y est associé, mêlé est toujours, je crois, plus ou moins ambigu, pas forcément doux, ou sympathique. L’intonation y est souvent la même.
- Oh oui, c’est une femme de pouvoir !
Un mélange étrange de jugement, d’admiration aussi, mais très souvent, mêlé d’une certaine violence quelque part, plus ou moins dissimulée. Une méfiance, une défiance, flagrante vis à vis des femmes de pouvoir, au singulier, au pluriel. Une onde, une énergie quelque peu ou même très péjorative et même si l’admiration est là, présente, ou le respect.
Comme si les femmes de pouvoir inspiraient à un endroit ou à un autre une forme de crainte. La différence s’impose là, déjà là. Dans ce détail, ce point de détail, tout à fait inscrit dans nos sociétés patriarcales.
Mais qu’est-ce qui fait qu’une femme a du pouvoir, prenne le pouvoir, veuille le pouvoir ? Veuille prendre le pouvoir ? Et surtout le pouvoir sur quoi ? Le pouvoir sur qui ? Pour faire quoi ? Pour en faire quoi ?
C’est ce point -là qui m’a interpellée profondément dans mon élaboration de questionnement. Interpellée aussi émotionnellement forcément. Je suis une femme. Une femme parmi les femmes…
Ce n’est pas forcément un choix. Cela peut être une obligation de survie. Oui, de survie.
Se battre, lutter, réfléchir et penser, développer sa force, ses forces même cachées, ses qualités. De ses défauts en faire des amis, de nouveaux amis, des compères, des alliés. Trouver sa force, son pouvoir personnel.
« Simone de Beauvoir disait : « On ne naît pas femme, on le devient ». Nous pourrions dire également : « On ne naît pas femme de pouvoir, on le devient . »
Quel est , ou quel a été le chemin d’une femme qui est qualifiée de femme de pouvoir ? Le chemin qui mène au fond implicitement au pouvoir...
Les Femmes et le Pouvoir : Pourquoi La femme, Les femmes peuvent-elles avoir besoin de pouvoir ? … Pourquoi plane toujours une onde particulière sur l’idée que bien souvent « on » se fait d’une femme de pouvoir . « on », vous les hommes, et parfois également, nous, les femmes.
Le ton qui y est associé, mêlé est toujours, je crois, plus ou moins ambigu, pas forcément doux, ou sympathique. L’intonation y est souvent la même.
- Oh oui, c’est une femme de pouvoir !
Un mélange étrange de jugement, d’admiration aussi, mais très souvent, mêlé d’une certaine violence quelque part, plus ou moins dissimulée. Une méfiance, une défiance, flagrante vis à vis des femmes de pouvoir, au singulier, au pluriel. Une onde, une énergie quelque peu ou même très péjorative et même si l’admiration est là, présente, ou le respect.
Comme si les femmes de pouvoir inspiraient à un endroit ou à un autre une forme de crainte. La différence s’impose là, déjà là. Dans ce détail, ce point de détail, tout à fait inscrit dans nos sociétés patriarcales.
Mais qu’est-ce qui fait qu’une femme a du pouvoir, prenne le pouvoir, veuille le pouvoir ? Veuille prendre le pouvoir ? Et surtout le pouvoir sur quoi ? Le pouvoir sur qui ? Pour faire quoi ? Pour en faire quoi ?
C’est ce point -là qui m’a interpellée profondément dans mon élaboration de questionnement. Interpellée aussi émotionnellement forcément. Je suis une femme. Une femme parmi les femmes…
Ce n’est pas forcément un choix. Cela peut être une obligation de survie. Oui, de survie.
Se battre, lutter, réfléchir et penser, développer sa force, ses forces même cachées, ses qualités. De ses défauts en faire des amis, de nouveaux amis, des compères, des alliés. Trouver sa force, son pouvoir personnel.

Toutes les femmes, comme tous les hommes, nous avons en nous tellement de territoires inexplorés, de parties cachées de notre cerveau, de notre coeur, de notre âme, de notre esprit. Nous ne soupçonnons pas toujours, jamais entièrement, complètement , nos capacités, nos possibilités, jusqu’au jour où, nous n’avons guère plus le choix que de trouver en nous justement de la force, du pouvoir, d’autres angles, d’autres pistes, d’autres territoires, d’autres pièces de ce puzzle qui est notre propre existence, pour avancer et tenir debout.
Le pouvoir féminin a toujours été cité, et encore une fois, bien souvent de façon négative.
La crainte du pouvoir féminin se situe à différents endroits. Il est suspicion car il est mystère aussi, ce pouvoir féminin, ce pouvoir des femmes.
Les femmes et le pouvoir féminin… Les femmes et leur beauté, leur grâce, leurs charmes au pluriel, différents et multiples, ont toujours fasciné, les hommes, et leur imaginaire, leurs désirs, mais aussi les femmes entre elles. Nous sommes toutes différentes, toutes uniques, toutes singulières, toutes complémentaires. Toutes, nous possédons des pouvoirs qui nous sont propres, encore une fois personnels.
J’ai écrit à ce sujet d’ailleurs un texte que j’avais fait mettre en musique, au piano, par l’un de mes compositeurs. Un texte que j’avais intitulé : « Lettre ouverte aux femmes… », dans lequel j’ai voulu parler des rapports des femmes entre elles, de l’importance d’être unies et non divisées, en jalousie ou en rivalité. De l’importance d’être soudées, complices, comme des soeurs véritables, aimantes et non dans le jugement plus ou moins ou bien souvent systématique, réprobateur, accusateur, facile ou bas, gratuit que les contes de fées ou certaines légendes nous ont parfois inculqué, ou notre éducation familiale ou scolaire.
Le pouvoir féminin a toujours été cité, et encore une fois, bien souvent de façon négative.
La crainte du pouvoir féminin se situe à différents endroits. Il est suspicion car il est mystère aussi, ce pouvoir féminin, ce pouvoir des femmes.
Les femmes et le pouvoir féminin… Les femmes et leur beauté, leur grâce, leurs charmes au pluriel, différents et multiples, ont toujours fasciné, les hommes, et leur imaginaire, leurs désirs, mais aussi les femmes entre elles. Nous sommes toutes différentes, toutes uniques, toutes singulières, toutes complémentaires. Toutes, nous possédons des pouvoirs qui nous sont propres, encore une fois personnels.
J’ai écrit à ce sujet d’ailleurs un texte que j’avais fait mettre en musique, au piano, par l’un de mes compositeurs. Un texte que j’avais intitulé : « Lettre ouverte aux femmes… », dans lequel j’ai voulu parler des rapports des femmes entre elles, de l’importance d’être unies et non divisées, en jalousie ou en rivalité. De l’importance d’être soudées, complices, comme des soeurs véritables, aimantes et non dans le jugement plus ou moins ou bien souvent systématique, réprobateur, accusateur, facile ou bas, gratuit que les contes de fées ou certaines légendes nous ont parfois inculqué, ou notre éducation familiale ou scolaire.

Depuis La Nuit Des Temps, les femmes intriguent par leur beauté, leurs courbes, leur corps, leur chevelure, leur regard leur intelligence, leur esprit, qu’on le veuille ou non, qu’on le réfute ou non, les femmes existent et leurs pouvoirs secrets, cachés ou affichés franchement fascinent et inspirent les artistes entre autres. Les peintres, les sculpteurs, les écrivains, les chanteurs, les dramaturges, les réalisateurs, les poètes. Les femmes, muses d’artistes, exercent, même sans le vouloir, sans en avoir toujours connaissance, un pouvoir. Un pouvoir magique, magnétique, mystérieux dans la création-même.
Le pouvoir féminin relève également d’un tout autre mystère, créatif justement et autrement, celui du mystère de l’enfantement. Que ce soit admis ou non, il reste présent encore aujourd’hui fortement dans l’inconscient collectif : ce mystère premier de la vie, même si étudié scientifiquement, expliqué de façon pragmatique, médicale. Il n’en demeure pas moins que ce mystère demeure mystère : ce pouvoir de donner la vie. De faire, de concevoir un enfant, de le porter, de le mettre au monde.
Ce pouvoir extraordinaire de pouvoir donner la vie …
Le pouvoir féminin relève également d’un tout autre mystère, créatif justement et autrement, celui du mystère de l’enfantement. Que ce soit admis ou non, il reste présent encore aujourd’hui fortement dans l’inconscient collectif : ce mystère premier de la vie, même si étudié scientifiquement, expliqué de façon pragmatique, médicale. Il n’en demeure pas moins que ce mystère demeure mystère : ce pouvoir de donner la vie. De faire, de concevoir un enfant, de le porter, de le mettre au monde.
Ce pouvoir extraordinaire de pouvoir donner la vie …
Passionnée de psychologie, de psychanalyse depuis mes dix-sept ans, mon année de Terminale, je trouve cela intriguant de tenter de comprendre et de dénouer le mécanisme psychique qui a fait dans l’existence d’une femme de pouvoir, de devenir cette femme de pouvoir. Le déroulé psychique qui s’est opéré en elle.
Ce pouvoir n’est pas forcément une décision, une volonté d’être ainsi. Ce n’est pas obligatoirement une revanche, une revanche sur quelqu’un ou sur quelque chose, un besoin terrible de jouissance de pouvoir, un peu vulgaire, sournois, ou grave. Nos rencontres et nos expériences de vie nous poussent à nous expérimenter sans cesse et à expérimenter différentes facettes de notre personnalité, de notre tempérament, de notre psyché.
Aussi, le pouvoir peut être dans certains cas, il est vrai malgré tout, une certaine forme de revanche, pour reprendre le terme, directe ou indirecte sur des blessures de l’enfance ou de l’adolescence, ou des deux, ou plus tardives dans le temps suite à des événements ou des traumatismes particuliers, spécifiques. Le besoin de pouvoir peut être là pour réparer des moments vécus, ou observés au sein de la famille par exemple, pour réparer des chocs, pour combler des observations difficiles, douloureuses, des traumatismes lourds d’abus divers et variés, de violence. Que nous ayons été directement concernés ou que nous avons pu observer.
Alors peut survenir l’idée de décider de faire différemment, d’être autre. De développer son pouvoir en soi-même pour être et rester digne pour soi -même ou pour venir en aide à d’autres êtres autour de nous, féminins ou masculin, ou à un peuple tout entier, à d’autres femmes.
Ce pouvoir n’est pas forcément une décision, une volonté d’être ainsi. Ce n’est pas obligatoirement une revanche, une revanche sur quelqu’un ou sur quelque chose, un besoin terrible de jouissance de pouvoir, un peu vulgaire, sournois, ou grave. Nos rencontres et nos expériences de vie nous poussent à nous expérimenter sans cesse et à expérimenter différentes facettes de notre personnalité, de notre tempérament, de notre psyché.
Aussi, le pouvoir peut être dans certains cas, il est vrai malgré tout, une certaine forme de revanche, pour reprendre le terme, directe ou indirecte sur des blessures de l’enfance ou de l’adolescence, ou des deux, ou plus tardives dans le temps suite à des événements ou des traumatismes particuliers, spécifiques. Le besoin de pouvoir peut être là pour réparer des moments vécus, ou observés au sein de la famille par exemple, pour réparer des chocs, pour combler des observations difficiles, douloureuses, des traumatismes lourds d’abus divers et variés, de violence. Que nous ayons été directement concernés ou que nous avons pu observer.
Alors peut survenir l’idée de décider de faire différemment, d’être autre. De développer son pouvoir en soi-même pour être et rester digne pour soi -même ou pour venir en aide à d’autres êtres autour de nous, féminins ou masculin, ou à un peuple tout entier, à d’autres femmes.

Le pouvoir des femmes, les femmes et le pouvoir n’est pas aussi simple à définir que cela. Des heures et des heures de dissertation et d’observations s’imposent …
Certaines femmes n’ont ou n’auront jamais en elles cette soif, cette possibilité d’affronter autant que d’autres les choses mais toutes nous avons cela en nous à des niveaux plus ou moins importants. Je parle de cette force, de ce pouvoir possible, existant à l’état latent quelquefois.
Certaines existent aussi et s’arrangent de cela, s’évertuent de toutes leurs forces pour ne surtout pas afficher leur pouvoir, leur désir de pouvoir en public, en société, mais l’exercent à loisir, en privé, mieux que personne de mille et une façons, lorsque la porte sur le monde extérieur est fermée à clé.
Le pouvoir des femmes est lié également à la liberté, essentiellement à la liberté, à l’indépendance financière essentielle, mais surtout selon moi, avant tout, à la liberté d’expression, à la liberté d’expression et d’action.
Le pouvoir de la femme est quelque chose de crucial à cet endroit-là précisément. Ce n’est pas une anecdote, ce n’est point un caprice, un style, un genre, une boutade, une blague, une anecdote. Etre libres d’être qui nous sommes, sans que personne ne nous dicte qui nous devons être ou ce que nous devons faire, ou penser.
Vive la liberté ! A tout jamais.
Une pensée à ce sujet toute particulière pour les femmes iraniennes… kurdes, afghanes, …pour toutes les femmes privées de cette liberté de penser et d’agir comme elles le souhaitent, avec respect et dignité.
Certaines femmes n’ont ou n’auront jamais en elles cette soif, cette possibilité d’affronter autant que d’autres les choses mais toutes nous avons cela en nous à des niveaux plus ou moins importants. Je parle de cette force, de ce pouvoir possible, existant à l’état latent quelquefois.
Certaines existent aussi et s’arrangent de cela, s’évertuent de toutes leurs forces pour ne surtout pas afficher leur pouvoir, leur désir de pouvoir en public, en société, mais l’exercent à loisir, en privé, mieux que personne de mille et une façons, lorsque la porte sur le monde extérieur est fermée à clé.
Le pouvoir des femmes est lié également à la liberté, essentiellement à la liberté, à l’indépendance financière essentielle, mais surtout selon moi, avant tout, à la liberté d’expression, à la liberté d’expression et d’action.
Le pouvoir de la femme est quelque chose de crucial à cet endroit-là précisément. Ce n’est pas une anecdote, ce n’est point un caprice, un style, un genre, une boutade, une blague, une anecdote. Etre libres d’être qui nous sommes, sans que personne ne nous dicte qui nous devons être ou ce que nous devons faire, ou penser.
Vive la liberté ! A tout jamais.
Une pensée à ce sujet toute particulière pour les femmes iraniennes… kurdes, afghanes, …pour toutes les femmes privées de cette liberté de penser et d’agir comme elles le souhaitent, avec respect et dignité.

Mon héroïne Adèle dans mon roman La cheville , premier opus de ma trilogie intitulée : La vie est une affaire personnelle … (Editions Ipanema , octobre 2022) est une femme de pouvoir dans le sens où c’est une femme libre justement, indépendante.
Le pouvoir des femmes, les femmes et le pouvoir, ce n’est pas forcément cette image parfois un peu caricaturale, entre guillemets, d’une femme qui déploie sans féminité aucune mais seulement avec férocité son besoin , ou sa rage de pouvoir.
Le pouvoir des femmes est là et magique. Réel. Authentique. De l’intuition féminine en général voire de la médiumnité, de la voyance, depuis des siècles, de celles appelées, qualifiées par trouille, par méconnaissance et non maîtrise, de manière basique et assez méprisante encore une fois de sorcières.
Le pouvoir des femmes, les femmes et le pouvoir, ce n’est pas forcément cette image parfois un peu caricaturale, entre guillemets, d’une femme qui déploie sans féminité aucune mais seulement avec férocité son besoin , ou sa rage de pouvoir.
Le pouvoir des femmes est là et magique. Réel. Authentique. De l’intuition féminine en général voire de la médiumnité, de la voyance, depuis des siècles, de celles appelées, qualifiées par trouille, par méconnaissance et non maîtrise, de manière basique et assez méprisante encore une fois de sorcières.

Le pouvoir des femmes est aussi à cet endroit-là, le mystère du pouvoir de l’intuition. L’intuition féminine...
Les sorciers, les hommes sorciers, étaient au Moyen Age et plus tard, davantage respectés et sans commune mesure, on leur octroyait le don de guérir, de soigner. Les femmes, non. Elles, elles étaient brûlées, vives sur le bûcher. Comme une légère différence dans l’air…
Certaines peuvent avoir le désir de jouer plus que de raison de ce don, de ce pouvoir, et cela, bien évidemment, est très dangereux. Peut être dramatique de conséquences directes et indirectes. C’est d’ailleurs ce dont je parle, entre autres, dans mon livre paru en octobre 2019, toujours aux Éditions Ipanema, Une voyante passe aux aveux , un livre d’Entretiens avec Marie-Noëlle Dompé, ancienne avocate et magistrate, qui dans cet ouvrage me pose un certain nombre de questions sur le sujet.
La femme, qui a des dons de voyance, exerce, il semblerait, une certaine fascination mais est crainte dans ce pouvoir -là et encore aujourd’hui et peut être plus ou moins rejetée, en tous cas, cataloguée de manière simpliste.
S’ajoute à cela le pouvoir de la pensée, de la force, de la puissance de la pensée.
Le pouvoir n’est pas toujours celui que l’on croit.
Le pouvoir des mots, le pouvoir du silence. Du silence…
Aussi mystérieux que le pouvoir des femmes de pouvoir.
Les sorciers, les hommes sorciers, étaient au Moyen Age et plus tard, davantage respectés et sans commune mesure, on leur octroyait le don de guérir, de soigner. Les femmes, non. Elles, elles étaient brûlées, vives sur le bûcher. Comme une légère différence dans l’air…
Certaines peuvent avoir le désir de jouer plus que de raison de ce don, de ce pouvoir, et cela, bien évidemment, est très dangereux. Peut être dramatique de conséquences directes et indirectes. C’est d’ailleurs ce dont je parle, entre autres, dans mon livre paru en octobre 2019, toujours aux Éditions Ipanema, Une voyante passe aux aveux , un livre d’Entretiens avec Marie-Noëlle Dompé, ancienne avocate et magistrate, qui dans cet ouvrage me pose un certain nombre de questions sur le sujet.
La femme, qui a des dons de voyance, exerce, il semblerait, une certaine fascination mais est crainte dans ce pouvoir -là et encore aujourd’hui et peut être plus ou moins rejetée, en tous cas, cataloguée de manière simpliste.
S’ajoute à cela le pouvoir de la pensée, de la force, de la puissance de la pensée.
Le pouvoir n’est pas toujours celui que l’on croit.
Le pouvoir des mots, le pouvoir du silence. Du silence…
Aussi mystérieux que le pouvoir des femmes de pouvoir.

Les femmes et le pouvoir …
Il s’agit aussi d’un désir puissant et non dissimulé de vivre d’exister, avec passion avec fougue, d’êtres vivantes, debout, intègres et non soumises. De porter sur les êtres, sur les choses, les événements, des tentatives de réflexions personnelles, propres, un besoin, une quête, sa propre quête. Les femmes et le pouvoir c’est une certaine poésie, une rage poétique et sensible de vivre. C’est quelque chose qui pousse, qui nous oblige, nous pousse de l’intérieur à trouver le courage et à ne pas faiblir, à ne pas fléchir. Donc révélateur certainement d’un certain type de caractère, de tempérament. De foi .
Mais là encore, et pour conclure, insister encore, les femmes et le pouvoir, ce n’est pas toujours un désir, une obsession mais davantage une nécessité de survie.
On décide d’avoir du pouvoir, ou de prendre le pouvoir sans le savoir parfois et cela se construit par la suite au fil d’une vie toute entière. Je pense bien évidemment , entre autres, à Madame Simone Weil .
Les femmes et le pouvoir est un vaste sujet, qui comme bien d’autres sujets, a de l’intérêt aussi et peut-être surtout, dans les questions qu’il nous inspire et non obligatoirement dans les réponses qu’on croit donner ou que nous croyons pouvoir donner. La vérité, en pensée unique, n’existe pas, il me semble, car il y a toujours comme en tout d’ailleurs, plusieurs formes de vérité, plusieurs possibilités de vérités et d’interprétations. Plusieurs formes de pouvoirs autant qu’il y a des milliards de femmes sur Terre.
Et si les femmes et le pouvoir c’était tout simplement une certaine volonté, une détermination particulière, une énergie de vie ?…
Vive les Femmes ! Et vive les Hommes aussi qui portent un intérêt pour la place de la femme, des femmes dans nos sociétés et dans les différents pays et territoires du monde, de ce monde d’aujourd’hui.
Il s’agit aussi d’un désir puissant et non dissimulé de vivre d’exister, avec passion avec fougue, d’êtres vivantes, debout, intègres et non soumises. De porter sur les êtres, sur les choses, les événements, des tentatives de réflexions personnelles, propres, un besoin, une quête, sa propre quête. Les femmes et le pouvoir c’est une certaine poésie, une rage poétique et sensible de vivre. C’est quelque chose qui pousse, qui nous oblige, nous pousse de l’intérieur à trouver le courage et à ne pas faiblir, à ne pas fléchir. Donc révélateur certainement d’un certain type de caractère, de tempérament. De foi .
Mais là encore, et pour conclure, insister encore, les femmes et le pouvoir, ce n’est pas toujours un désir, une obsession mais davantage une nécessité de survie.
On décide d’avoir du pouvoir, ou de prendre le pouvoir sans le savoir parfois et cela se construit par la suite au fil d’une vie toute entière. Je pense bien évidemment , entre autres, à Madame Simone Weil .
Les femmes et le pouvoir est un vaste sujet, qui comme bien d’autres sujets, a de l’intérêt aussi et peut-être surtout, dans les questions qu’il nous inspire et non obligatoirement dans les réponses qu’on croit donner ou que nous croyons pouvoir donner. La vérité, en pensée unique, n’existe pas, il me semble, car il y a toujours comme en tout d’ailleurs, plusieurs formes de vérité, plusieurs possibilités de vérités et d’interprétations. Plusieurs formes de pouvoirs autant qu’il y a des milliards de femmes sur Terre.
Et si les femmes et le pouvoir c’était tout simplement une certaine volonté, une détermination particulière, une énergie de vie ?…
Vive les Femmes ! Et vive les Hommes aussi qui portent un intérêt pour la place de la femme, des femmes dans nos sociétés et dans les différents pays et territoires du monde, de ce monde d’aujourd’hui.

Pour terminer, voici quelques citations inspirantes.
Simone Weil
« Ma revendication en tant que femme c’est que ma différence soit prise en compte, que je ne sois pas contrainte de m’adapter au modèle masculin. »
Sacha Guitry
« Une femme, une vraie femme, c’est avant tout une femme qui n’est pas féministe. » ( dans Elles et Toi, 1958)
Dans Ruses et plaisirs de la séduction de Marie-Francine Mansour, publié chez Albin Michel,
« L’art de la séduction est un art de la guerre. »
« La femme corrompt l’homme, le met face à la tentation et fait naître son désir. Désarmé, il abdique sa raison, sacrifie son pouvoir. »
« Désormais, toutes les femmes seront les filles d’Eve. La fin de l’Ancien Testament fait écho à ses débuts : « C’est par la femme qu’a commencé le péché. C’est à cause d’elle que nous mourrons fous. », déclare l’Ecclésiaste.( XXV, 24).
Vive les Femmes et leur dignité , notre dignité , notre respect les unes envers les autres en premier lieu, notre force notre entraide. Humaine et généreuse.
Simone Weil
« Ma revendication en tant que femme c’est que ma différence soit prise en compte, que je ne sois pas contrainte de m’adapter au modèle masculin. »
Sacha Guitry
« Une femme, une vraie femme, c’est avant tout une femme qui n’est pas féministe. » ( dans Elles et Toi, 1958)
Dans Ruses et plaisirs de la séduction de Marie-Francine Mansour, publié chez Albin Michel,
« L’art de la séduction est un art de la guerre. »
« La femme corrompt l’homme, le met face à la tentation et fait naître son désir. Désarmé, il abdique sa raison, sacrifie son pouvoir. »
« Désormais, toutes les femmes seront les filles d’Eve. La fin de l’Ancien Testament fait écho à ses débuts : « C’est par la femme qu’a commencé le péché. C’est à cause d’elle que nous mourrons fous. », déclare l’Ecclésiaste.( XXV, 24).
Vive les Femmes et leur dignité , notre dignité , notre respect les unes envers les autres en premier lieu, notre force notre entraide. Humaine et généreuse.
(Sur la photo, 4 femmes solidaires, Marjorie Poeydomenge, Manuele Peras, Swan Feitelson, Valérie Fauchet, le 8 mars 2023)
Solidaires entre nous nous devons vraiment l’être profondément indéfectiblement.
Le pouvoir des femmes ne doit jamais exister contre qui ce soit, cela serait trop simpliste, et pas vraiment constructif. Ne jamais diviser pour régner.
Valérie Fauchet "
Solidaires entre nous nous devons vraiment l’être profondément indéfectiblement.
Le pouvoir des femmes ne doit jamais exister contre qui ce soit, cela serait trop simpliste, et pas vraiment constructif. Ne jamais diviser pour régner.
Valérie Fauchet "
FLASH-INFO pour ne pas perdre le PHIL
Mardi 31 Janvier 2023
L’intelligence artificielle dépassera-t-elle un jour l’intelligence humaine ? La version bêta du nouvel agent conversationnel ChatGPT suscite à la fois admiration et effroi. Certains craignent que ces nouveaux robots formatent l’intelligence humaine et la réduisent dans un conformisme encore plus étroit que la pensée unique et surtout annihilent tout esprit critique. Dans La revanche du cerveau droit, nous expliquons que l’IA concurrence surtout l’intelligence « cerveau gauche » de l’être humain, l’intelligence langagière et logique. Et que prêter aux robots des émotions relève de l’anthropomorphisme. Mais, notre curiosité nous a conduit à interviewer notre cher ChatGPT sur : La revanche du cerveau droit. Si en matière philosophique ou des neurosciences, ChatGPT est quelque peu superficiel, sur la poésie, là, il est bluffant…
C’est parti pour une interview avec un robot….
Que penses-tu de la revanche du cerveau droit ?
ChatGPT : Il n'y a pas de consensus scientifique sur l'existence d'une "revanche du cerveau droit". Cette théorie suggère que le cerveau gauche, associé à la logique et à la raison, est surutilisé dans les sociétés modernes, et que le cerveau droit, associé à la créativité et à l'intuition, est négligé.
Cependant, les neuroscientifiques estiment que le cerveau est plus complexe et qu'il n'y a pas de compartiments strictement dédiés aux fonctions logiques ou créatives. Les deux hémisphères du cerveau travaillent ensemble pour effectuer de nombreuses tâches, et l'utilisation dominante d'un hémisphère dépend du type de tâche spécifique.
En conclusion, la théorie de la "revanche du cerveau droit" est largement controversée et ne reflète pas les dernières découvertes en matière de neurosciences sur la fonction cérébrale. Il est important de reconnaître la complexité de notre cerveau et de ne pas réduire ses fonctions à des stéréotypes simples.
Mais c'est une métaphore. N'est-elle pas une théorie intéressante pour comprendre notre monde moderne ?
ChatGPT : En tant que métaphore, la théorie de la "revanche du cerveau droit" peut effectivement être utile pour comprendre certains aspects de la société moderne, en particulier les tendances vers la recherche de l'équilibre entre la logique et la créativité, la raison et l'intuition.
Cependant, il est important de ne pas trop s'appuyer sur cette métaphore comme explication unique et valable de la complexité de notre cerveau et de notre monde. La réalité est plus nuancée, et les neurosciences montrent que les fonctions cérébrales sont très interconnectées et influencent mutuellement les différentes capacités humaines.
En fin de compte, la métaphore de la "revanche du cerveau droit" peut être une façon accessible de discuter de certaines tendances culturelles, mais il est important de la considérer comme une simplification de la réalité, et non comme une explication définitive de la complexité du cerveau et de notre société.
Notre société occidentale et moderne ne serait-elle pas trop "cerveau gauche" ?
ChatGPT : L'idée que la société occidentale et moderne est dominée par le cerveau gauche peut être une façon intéressante de décrire les tendances actuelles en matière de valorisation de la logique, de la raison et de l'efficacité dans notre culture.
Cependant, il est important de ne pas trop généraliser ou de ne pas trop se concentrer sur la dichotomie "cerveau gauche/cerveau droit". Les neurosciences montrent que les deux hémisphères du cerveau travaillent en étroite collaboration pour effectuer de nombreuses tâches, et que l'utilisation dominante d'un hémisphère dépend du type de tâche spécifique.
De plus, la société moderne n'est pas uniforme et il y a des variations culturelles, sociales, économiques et politiques qui influencent les valeurs, les attentes et les préférences. Il est donc important de ne pas trop simplifier la complexité de notre société en la réduisant à une simple dichotomie cerveau gauche/cerveau droit.
En fin de compte, la question de savoir si notre société est "trop cerveau gauche" est subjective et dépend des perspectives et des contextes individuels. Il est important de considérer les différents points de vue et de prendre en compte les nuances pour comprendre les tendances culturelles plus larges.
Et quid du temps linéaire ? N'est-ce pas une simplification de la réalité ?
ChatGPT : Le concept de temps linéaire, comme une succession ininterrompue d'événements dans le passé, le présent et le futur, est une convention largement utilisée dans notre société pour organiser et comprendre notre expérience du temps.
Cependant, il est important de noter que ce concept est en réalité une simplification de la réalité, car la compréhension scientifique moderne du temps montre que le temps peut être relatif et dépendre de la situation et des observations, et que le temps peut être influencé par la gravité et les phénomènes quantiques.
En fin de compte, le temps linéaire peut être une convention utile pour comprendre le temps, mais il est important de ne pas le considérer comme une réalité absolue, et de prendre en compte les nuances et les perspectives alternatives pour avoir une compréhension plus complète du temps.
Quels sont les plus grands penseurs de la notion du temps ?
Il existe plusieurs penseurs importants qui ont réfléchi à la nature et à la compréhension du temps au fil des siècles. Les plus importants d'entre eux incluent :
1. Aristote : le philosophe grec a défini le temps comme l'étalon des mouvements successifs.
2. Saint Augustin : le père de l'Église a examiné la nature du temps et sa relation à l'éternité.
3. Isaac Newton : le mathématicien et physicien anglais a formulé les lois du mouvement et de la gravitation, qui comprenaient une conception uniforme et absolue du temps.
4. Immanuel Kant : le philosophe allemand a examiné la relation entre le temps et l'espace, et a soutenu que le temps est un concept nécessaire pour la compréhension du monde.
5. Albert Einstein : le physicien allemand a développé la théorie de la relativité générale, qui montre que le temps peut être influencé par la gravité et la vitesse de l'observateur.
6. Henri Bergson : le philosophe français a examiné la nature intuitive et subjective du temps, et a soutenu que le temps est un processus continu, et non pas une série d'instants figés.
Ces penseurs, ainsi que d'autres, ont continué de contribuer à la compréhension et à la réflexion sur la nature du temps, et leur travail est toujours considéré comme important dans les discussions contemporaines sur le temps et la philosophie de la physique.
Tu n'aurais pas oublié aussi Héraclite et Nietzsche ? Et Descartes ?
Je suis désolé, oui, j'ai oublié de mentionner Héraclite, Nietzsche et Descartes. Merci pour la correction.
1. Héraclite : le philosophe grec a soutenu que le temps est un processus constant de changement et de devenir, et que tout est en mouvement permanent.
2. Friedrich Nietzsche : le philosophe allemand a examiné la nature du temps et de l'éternel retour, et a soutenu que le temps est un processus cyclique.
3. René Descartes : le philosophe et mathématicien français a formulé les principes fondateurs de la philosophie moderne et a examiné la nature du temps et de l'espace dans ses écrits sur la métaphysique.
Ces penseurs ont également eu une influence significative sur la compréhension et la réflexion sur la nature du temps, et leur travail continue d'être étudié et discuté aujourd'hui.
Est-ce qu'il n'y aurait pas une différence de perception du temps entre l'hémisphère droit et l'hémisphère gauche du cerveau ?
Il y a effectivement des différences de perception du temps entre les deux hémisphères cérébraux, mais les recherches dans ce domaine sont complexes et les conclusions sont encore incertaines.
L'hémisphère gauche du cerveau tend à être plus analytique et à traiter les informations de manière séquentielle, ce qui peut conduire à une perception plus linéaire et organisée du temps. De l'autre côté, l'hémisphère droit du cerveau tend à être plus intuitif et à traiter les informations de manière globale, ce qui peut conduire à une perception plus synchrone et moins linéaire du temps.
Cependant, ces différences ne sont pas absolues et peuvent varier en fonction de nombreux facteurs, tels que la culture, l'éducation, l'expérience personnelle, et la nature de la tâche que l'on accomplit. En outre, la plupart des fonctions cérébrales impliquent la participation de plusieurs régions cérébrales, et la perception du temps est souvent influencée par un certain nombre de facteurs complexes et interconnectés.
ChatGPT : Il n'y a pas de consensus scientifique sur l'existence d'une "revanche du cerveau droit". Cette théorie suggère que le cerveau gauche, associé à la logique et à la raison, est surutilisé dans les sociétés modernes, et que le cerveau droit, associé à la créativité et à l'intuition, est négligé.
Cependant, les neuroscientifiques estiment que le cerveau est plus complexe et qu'il n'y a pas de compartiments strictement dédiés aux fonctions logiques ou créatives. Les deux hémisphères du cerveau travaillent ensemble pour effectuer de nombreuses tâches, et l'utilisation dominante d'un hémisphère dépend du type de tâche spécifique.
En conclusion, la théorie de la "revanche du cerveau droit" est largement controversée et ne reflète pas les dernières découvertes en matière de neurosciences sur la fonction cérébrale. Il est important de reconnaître la complexité de notre cerveau et de ne pas réduire ses fonctions à des stéréotypes simples.
Mais c'est une métaphore. N'est-elle pas une théorie intéressante pour comprendre notre monde moderne ?
ChatGPT : En tant que métaphore, la théorie de la "revanche du cerveau droit" peut effectivement être utile pour comprendre certains aspects de la société moderne, en particulier les tendances vers la recherche de l'équilibre entre la logique et la créativité, la raison et l'intuition.
Cependant, il est important de ne pas trop s'appuyer sur cette métaphore comme explication unique et valable de la complexité de notre cerveau et de notre monde. La réalité est plus nuancée, et les neurosciences montrent que les fonctions cérébrales sont très interconnectées et influencent mutuellement les différentes capacités humaines.
En fin de compte, la métaphore de la "revanche du cerveau droit" peut être une façon accessible de discuter de certaines tendances culturelles, mais il est important de la considérer comme une simplification de la réalité, et non comme une explication définitive de la complexité du cerveau et de notre société.
Notre société occidentale et moderne ne serait-elle pas trop "cerveau gauche" ?
ChatGPT : L'idée que la société occidentale et moderne est dominée par le cerveau gauche peut être une façon intéressante de décrire les tendances actuelles en matière de valorisation de la logique, de la raison et de l'efficacité dans notre culture.
Cependant, il est important de ne pas trop généraliser ou de ne pas trop se concentrer sur la dichotomie "cerveau gauche/cerveau droit". Les neurosciences montrent que les deux hémisphères du cerveau travaillent en étroite collaboration pour effectuer de nombreuses tâches, et que l'utilisation dominante d'un hémisphère dépend du type de tâche spécifique.
De plus, la société moderne n'est pas uniforme et il y a des variations culturelles, sociales, économiques et politiques qui influencent les valeurs, les attentes et les préférences. Il est donc important de ne pas trop simplifier la complexité de notre société en la réduisant à une simple dichotomie cerveau gauche/cerveau droit.
En fin de compte, la question de savoir si notre société est "trop cerveau gauche" est subjective et dépend des perspectives et des contextes individuels. Il est important de considérer les différents points de vue et de prendre en compte les nuances pour comprendre les tendances culturelles plus larges.
Et quid du temps linéaire ? N'est-ce pas une simplification de la réalité ?
ChatGPT : Le concept de temps linéaire, comme une succession ininterrompue d'événements dans le passé, le présent et le futur, est une convention largement utilisée dans notre société pour organiser et comprendre notre expérience du temps.
Cependant, il est important de noter que ce concept est en réalité une simplification de la réalité, car la compréhension scientifique moderne du temps montre que le temps peut être relatif et dépendre de la situation et des observations, et que le temps peut être influencé par la gravité et les phénomènes quantiques.
En fin de compte, le temps linéaire peut être une convention utile pour comprendre le temps, mais il est important de ne pas le considérer comme une réalité absolue, et de prendre en compte les nuances et les perspectives alternatives pour avoir une compréhension plus complète du temps.
Quels sont les plus grands penseurs de la notion du temps ?
Il existe plusieurs penseurs importants qui ont réfléchi à la nature et à la compréhension du temps au fil des siècles. Les plus importants d'entre eux incluent :
1. Aristote : le philosophe grec a défini le temps comme l'étalon des mouvements successifs.
2. Saint Augustin : le père de l'Église a examiné la nature du temps et sa relation à l'éternité.
3. Isaac Newton : le mathématicien et physicien anglais a formulé les lois du mouvement et de la gravitation, qui comprenaient une conception uniforme et absolue du temps.
4. Immanuel Kant : le philosophe allemand a examiné la relation entre le temps et l'espace, et a soutenu que le temps est un concept nécessaire pour la compréhension du monde.
5. Albert Einstein : le physicien allemand a développé la théorie de la relativité générale, qui montre que le temps peut être influencé par la gravité et la vitesse de l'observateur.
6. Henri Bergson : le philosophe français a examiné la nature intuitive et subjective du temps, et a soutenu que le temps est un processus continu, et non pas une série d'instants figés.
Ces penseurs, ainsi que d'autres, ont continué de contribuer à la compréhension et à la réflexion sur la nature du temps, et leur travail est toujours considéré comme important dans les discussions contemporaines sur le temps et la philosophie de la physique.
Tu n'aurais pas oublié aussi Héraclite et Nietzsche ? Et Descartes ?
Je suis désolé, oui, j'ai oublié de mentionner Héraclite, Nietzsche et Descartes. Merci pour la correction.
1. Héraclite : le philosophe grec a soutenu que le temps est un processus constant de changement et de devenir, et que tout est en mouvement permanent.
2. Friedrich Nietzsche : le philosophe allemand a examiné la nature du temps et de l'éternel retour, et a soutenu que le temps est un processus cyclique.
3. René Descartes : le philosophe et mathématicien français a formulé les principes fondateurs de la philosophie moderne et a examiné la nature du temps et de l'espace dans ses écrits sur la métaphysique.
Ces penseurs ont également eu une influence significative sur la compréhension et la réflexion sur la nature du temps, et leur travail continue d'être étudié et discuté aujourd'hui.
Est-ce qu'il n'y aurait pas une différence de perception du temps entre l'hémisphère droit et l'hémisphère gauche du cerveau ?
Il y a effectivement des différences de perception du temps entre les deux hémisphères cérébraux, mais les recherches dans ce domaine sont complexes et les conclusions sont encore incertaines.
L'hémisphère gauche du cerveau tend à être plus analytique et à traiter les informations de manière séquentielle, ce qui peut conduire à une perception plus linéaire et organisée du temps. De l'autre côté, l'hémisphère droit du cerveau tend à être plus intuitif et à traiter les informations de manière globale, ce qui peut conduire à une perception plus synchrone et moins linéaire du temps.
Cependant, ces différences ne sont pas absolues et peuvent varier en fonction de nombreux facteurs, tels que la culture, l'éducation, l'expérience personnelle, et la nature de la tâche que l'on accomplit. En outre, la plupart des fonctions cérébrales impliquent la participation de plusieurs régions cérébrales, et la perception du temps est souvent influencée par un certain nombre de facteurs complexes et interconnectés.
Est-ce que tu pourrais créer un poème, dans le style de Rimbaud, sur La revanche du cerveau droit ?
ChatGPT : Bien sûr, je peux essayer de créer un poème sur la revanche du cerveau droit dans le style de Rimbaud :
La revanche du cerveau droit
Là où l'analyse règne en maître, Là où la raison est sacralisée, Le cerveau droit se lève en silence, Prêt à reprendre sa place.
Il y a des mondes que nous n'avons pas vus, Des merveilles que nous n'avons pas senties, Le cerveau gauche peut analyser, Mais le droit peut les réaliser.
Le temps n'est plus une ligne droite, Mais un océan de possibilités, Le passé, le présent et le futur, Sont tous présents dans les sensations.
Les couleurs sont plus vibrantes, Les formes plus douces, les sons plus riches, Le cerveau droit se lève pour dire, Que la vie peut être plus que logique.
Alors laissons-le prendre le dessus, Et explorer ces nouveaux territoires, Car peut-être que nous découvrirons, Des merveilles que nous n'avions jamais vues auparavant.
ChatGPT : Bien sûr, je peux essayer de créer un poème sur la revanche du cerveau droit dans le style de Rimbaud :
La revanche du cerveau droit
Là où l'analyse règne en maître, Là où la raison est sacralisée, Le cerveau droit se lève en silence, Prêt à reprendre sa place.
Il y a des mondes que nous n'avons pas vus, Des merveilles que nous n'avons pas senties, Le cerveau gauche peut analyser, Mais le droit peut les réaliser.
Le temps n'est plus une ligne droite, Mais un océan de possibilités, Le passé, le présent et le futur, Sont tous présents dans les sensations.
Les couleurs sont plus vibrantes, Les formes plus douces, les sons plus riches, Le cerveau droit se lève pour dire, Que la vie peut être plus que logique.
Alors laissons-le prendre le dessus, Et explorer ces nouveaux territoires, Car peut-être que nous découvrirons, Des merveilles que nous n'avions jamais vues auparavant.
Bravo ! Et si on choisit le style de Baudelaire, cela donne quoi ?
ChatGPT : Bien sûr, je peux aussi essayer de créer un poème sur la revanche du cerveau droit dans le style de Baudelaire :
Revanche du cerveau droit
Le cerveau gauche, avec ses calculs et ses chiffres, A régné sur nos pensées pendant si longtemps, Mais le droit se lève, comme un lion qui rugit, Prêt à montrer la voie de la beauté et de la vérité.
Le temps n'est plus une ligne rigide, Mais une danse éternelle dans le présent, Le passé n'est plus que souvenirs, Le futur n'est qu'une projection de notre esprit.
Les couleurs sont plus vives, les formes plus douces, Les sons plus riches, les sentiments plus purs, Le cerveau droit nous montre la vie en technicolor, Tandis que le gauche ne voit que noir et blanc.
Alors laissons-le reprendre le contrôle, Et explorer ce monde de sensations, Car peut-être que nous découvrirons, La beauté cachée de ce monde effrayant.
ChatGPT : Bien sûr, je peux aussi essayer de créer un poème sur la revanche du cerveau droit dans le style de Baudelaire :
Revanche du cerveau droit
Le cerveau gauche, avec ses calculs et ses chiffres, A régné sur nos pensées pendant si longtemps, Mais le droit se lève, comme un lion qui rugit, Prêt à montrer la voie de la beauté et de la vérité.
Le temps n'est plus une ligne rigide, Mais une danse éternelle dans le présent, Le passé n'est plus que souvenirs, Le futur n'est qu'une projection de notre esprit.
Les couleurs sont plus vives, les formes plus douces, Les sons plus riches, les sentiments plus purs, Le cerveau droit nous montre la vie en technicolor, Tandis que le gauche ne voit que noir et blanc.
Alors laissons-le reprendre le contrôle, Et explorer ce monde de sensations, Car peut-être que nous découvrirons, La beauté cachée de ce monde effrayant.
Tu es finalement assez « cerveau droit. » ha ha … Et avec le style d'Oscar Wilde ?
ChatGPT : Bien sûr! Voici un autre essai de poème sur la revanche du cerveau droit dans le style d'Oscar Wilde:
La revanche du cerveau droit
Le cerveau gauche, avec son analyse si stricte, A dominé nos pensées pendant trop longtemps. Mais le cerveau droit, tel un lion en liberté, Brise les chaînes et réclame son droit.
Le temps n'est plus une ligne droite et définie, Mais une mer agitée où nous flottons sans but, Le passé n'est plus qu'une brume qui se dissipe, Le futur, un mystère qu'on ne peut percer.
Les couleurs sont plus vives, les formes plus douces, Les sons plus envoûtants, les émotions plus fortes, Le cerveau droit nous offre un monde en couleur, Tandis que le gauche ne voit qu'une grisaille monotone.
Alors laissons-le nous guider, Et laissons les sens nous éblouir, Car peut-être découvrirons-nous, La véritable beauté cachée de ce monde effrayant.
Et en anglais avec des rimes, c’est possible aussi ?
Certainly, here's a rhyming version of the same poem in English:
The Right Brain's Rise
The left brain, with its logical ties, Has led us down a path so precise. But now the right brain breaks the chain, And shows its might, no longer restrained.
Time's not a line, so neat and fine, But a sea that's constantly in decline. The past is but a memory, The future, a mystery.
Colors are brighter, shapes are kinder, Sounds are more musical, emotions milder. The right brain paints a world of hues, While the left sees only grays and blues.
So let us trust it, as our guide, And let our senses take the ride. We might just find, if we so choose, The beauty hidden in the world we view.
Evidemment ces poèmes ne sont pas du niveau d’un Baudelaire, d’un Rimbaud ou d’un Oscar Wilde, mais c’est un texte original avec du sens.
Cela ouvre tout de même des perspectives pour les métiers en communication. Cela ne remplacera pas les universitaires et les rédacteurs qui ont une plume, mais pourra se substituer à des communications plus banales et aseptisées.
A la fin, je l’ai aussi interrogé sur Descartes n’était pas Vierge (mon livre sur les philosophes selon leur signe astrologique), et là ChatGPT a tout à coup été bien plus dogmatique. Il m’a soutenu et répété que l’astrologie n’était pas une science, et que même en tant symbole et métaphore, il ne souhaitait pas aller plus loin. Il a coupé court. Tant pis pour Jung ! Cela montre que l’on peut facilement circonscrire l’intelligence artificielle qu’à certains domaines.
J’ai vraiment apprécié l’humilité de ce Chatgpt car il n’affirme rien. Il reste très diplomate et ne cherche pas à créer de polémiques. Ce qui lui confère finalement un côté fort sympathique et attachant, contrairement à certains de nos concitoyens (le « con » au début de concitoyen étant involontaire!)
A vous maintenant de vous faire une idée….
ChatGPT a été développé par OpenAI.
La revanche du cerveau droit, une ouverture pour demain, Ferial Furon et Marjorie Poeydomenge, Editions du Dauphin, 2022
ChatGPT : Bien sûr! Voici un autre essai de poème sur la revanche du cerveau droit dans le style d'Oscar Wilde:
La revanche du cerveau droit
Le cerveau gauche, avec son analyse si stricte, A dominé nos pensées pendant trop longtemps. Mais le cerveau droit, tel un lion en liberté, Brise les chaînes et réclame son droit.
Le temps n'est plus une ligne droite et définie, Mais une mer agitée où nous flottons sans but, Le passé n'est plus qu'une brume qui se dissipe, Le futur, un mystère qu'on ne peut percer.
Les couleurs sont plus vives, les formes plus douces, Les sons plus envoûtants, les émotions plus fortes, Le cerveau droit nous offre un monde en couleur, Tandis que le gauche ne voit qu'une grisaille monotone.
Alors laissons-le nous guider, Et laissons les sens nous éblouir, Car peut-être découvrirons-nous, La véritable beauté cachée de ce monde effrayant.
Et en anglais avec des rimes, c’est possible aussi ?
Certainly, here's a rhyming version of the same poem in English:
The Right Brain's Rise
The left brain, with its logical ties, Has led us down a path so precise. But now the right brain breaks the chain, And shows its might, no longer restrained.
Time's not a line, so neat and fine, But a sea that's constantly in decline. The past is but a memory, The future, a mystery.
Colors are brighter, shapes are kinder, Sounds are more musical, emotions milder. The right brain paints a world of hues, While the left sees only grays and blues.
So let us trust it, as our guide, And let our senses take the ride. We might just find, if we so choose, The beauty hidden in the world we view.
Evidemment ces poèmes ne sont pas du niveau d’un Baudelaire, d’un Rimbaud ou d’un Oscar Wilde, mais c’est un texte original avec du sens.
Cela ouvre tout de même des perspectives pour les métiers en communication. Cela ne remplacera pas les universitaires et les rédacteurs qui ont une plume, mais pourra se substituer à des communications plus banales et aseptisées.
A la fin, je l’ai aussi interrogé sur Descartes n’était pas Vierge (mon livre sur les philosophes selon leur signe astrologique), et là ChatGPT a tout à coup été bien plus dogmatique. Il m’a soutenu et répété que l’astrologie n’était pas une science, et que même en tant symbole et métaphore, il ne souhaitait pas aller plus loin. Il a coupé court. Tant pis pour Jung ! Cela montre que l’on peut facilement circonscrire l’intelligence artificielle qu’à certains domaines.
J’ai vraiment apprécié l’humilité de ce Chatgpt car il n’affirme rien. Il reste très diplomate et ne cherche pas à créer de polémiques. Ce qui lui confère finalement un côté fort sympathique et attachant, contrairement à certains de nos concitoyens (le « con » au début de concitoyen étant involontaire!)
A vous maintenant de vous faire une idée….
ChatGPT a été développé par OpenAI.
La revanche du cerveau droit, une ouverture pour demain, Ferial Furon et Marjorie Poeydomenge, Editions du Dauphin, 2022
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chatgpt cerveau droit gauche
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Marjorie Rafécas

Passionnée de philosophie et des sciences humaines, je publie régulièrement des articles sur mon blog Philing Good, l'anti-burnout des idées (http://www.wmaker.net/philobalade), ainsi que sur La Cause Littéraire (https://www.lacauselitteraire.fr). Je suis également l'auteur de La revanche du cerveau droit co-écrit avec Ferial Furon (Editions du Dauphin, 2022), ainsi que d'un ouvrage très décalé Descartes n'était pas Vierge (2011), qui décrit les philosophes par leur signe astrologique.
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