II faut choisir : ça dure ou ça brûle ; le drame, c'est que ça ne puisse pas à la fois durer et brûler. Albert Camus
I phil good !
Dimanche 16 Juillet 2023
Frédéric Vayr, ophtalmologiste et artiste, hisse le braille en un art calligraphique et synesthésique, afin de rapprocher le monde du visible à celui de l'invisible et sensibiliser les personnes voyantes à une peinture tactile. Ce qui nous rappelle instantanément "la lettre du voyant" d'Arthur Rimbaud et "L'oeil et l'esprit" de Merleau-Ponty, ouvrage dans lequel le philosophe interroge le sens de la perception visuelle et la peinture.

« Je dis qu'il faut être voyant, se faire voyant.
Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. »
Arthur Rimbaud
Que signifie être voyant ?
L’art n’est-il pas le plus puissant prisme pour caresser la vraie réalité ?
(Initiales d'Arthur Rimbaud en braille, par F. Vayr)
Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. »
Arthur Rimbaud
Que signifie être voyant ?
L’art n’est-il pas le plus puissant prisme pour caresser la vraie réalité ?
(Initiales d'Arthur Rimbaud en braille, par F. Vayr)
Lorsque Merleau-Ponty écrit que la peinture n’évoque rien, et notamment pas le tactile, cela sonne faux au regard du travail artistique de Frédéric Vayr ophtalmologiste et artiste, hissant le braille en un art calligraphique et synesthésique. Frédéric Vayr se joue d’une peinture tactile et paradoxale pour offrir une autre perception aux personnes bien voyantes. La vision est un miroir. Et la lumière, une action, une action tactile qui nous effleure. Spécialisé dans les anomalies de la vision, Frédéric Vayr propose une écriture plastique conceptuelle autour de la perception visuelle. Il représente le code braille dans toutes les matières : verre, miroir, toile, cuir et papier. Un brin provocateur, F. Vayr appelle sa première exposition « A la lumière du braille ». Les aveugles, écrivait Descartes, voient des mains. Le modèle cartésien de la vision est le toucher. Merleau-Ponty défendait une perception du monde d’avant la connaissance : "un cartésien peut croire que le monde existant n'est pas visible, que la seule lumière est d'esprit", or, "un peintre ne peut consentir que notre ouverture au monde soit illusoire ou indirecte, que ce que nous voyons ne soit pas le monde même"(M. Merleau-Ponty, L'œil et l'esprit, Edition Folioplus, chapitre 4, p. 56.) .
Dès lors, qu’est-ce « voir » ?
Un acte apparemment banal mais qui est loin d’être exploré à sa juste valeur.
Dès lors, qu’est-ce « voir » ?
Un acte apparemment banal mais qui est loin d’être exploré à sa juste valeur.

L’énigme tient en ceci que notre corps est à la fois voyant et visible.
« Au-delà du sens philosophique de la notion de voir, il y a un autre aspect, plus scientifique, analysé, expérimenté et développé par Jules Romains (La vision extra-rétinienne et le sens paroptique, Jules Romains, Gallimard), c'est voir au travers de la peau !... Ce constat scientifique a été malheureusement inexploité ou si peu, nous explique F. Vayr. Tout ce qui touche à la lumière, détient une part de sublime, de magique, de mystique qui permet d'élever nos esprits au-delà de ce qui est vu ou pas dans notre espace visuel matériel, lui-même soumis au biais majeur de toute perception et de son interprétation. C'est un sujet sans limites 'visibles" qui nous rapproche au plus vite (300 000 km/s) de notre origine et qui nous propulse à la même vitesse vers notre futur, fini ou infini. »
Est-il possible de voir à travers la peau ?
La lumière reste dans tous les cas la clé, visuelle ou tactile qui permet à travers la création poétique d’ouvrir un dialogue entre le monde des voyants et des non-voyants. Ce qui rejoint un des concepts de Merleau-Ponty sur le visible et l’invisible selon lequel l'invisible est déjà présent dans le visible et que la perception ne peut pas être réduite à une simple captation visuelle. Il est nécessaire d’explorer les différentes couches de sens qui se déploient à travers notre perception globale.
« Au-delà du sens philosophique de la notion de voir, il y a un autre aspect, plus scientifique, analysé, expérimenté et développé par Jules Romains (La vision extra-rétinienne et le sens paroptique, Jules Romains, Gallimard), c'est voir au travers de la peau !... Ce constat scientifique a été malheureusement inexploité ou si peu, nous explique F. Vayr. Tout ce qui touche à la lumière, détient une part de sublime, de magique, de mystique qui permet d'élever nos esprits au-delà de ce qui est vu ou pas dans notre espace visuel matériel, lui-même soumis au biais majeur de toute perception et de son interprétation. C'est un sujet sans limites 'visibles" qui nous rapproche au plus vite (300 000 km/s) de notre origine et qui nous propulse à la même vitesse vers notre futur, fini ou infini. »
Est-il possible de voir à travers la peau ?
La lumière reste dans tous les cas la clé, visuelle ou tactile qui permet à travers la création poétique d’ouvrir un dialogue entre le monde des voyants et des non-voyants. Ce qui rejoint un des concepts de Merleau-Ponty sur le visible et l’invisible selon lequel l'invisible est déjà présent dans le visible et que la perception ne peut pas être réduite à une simple captation visuelle. Il est nécessaire d’explorer les différentes couches de sens qui se déploient à travers notre perception globale.
La nuance est une richesse
On a tendance à chiffrer l’acuité visuelle, mais est-elle mesurable ? Tout comme l’intelligence, peut-elle se réduire à une échelle chiffrable telle que le QI ? F. Vayr interroge cette notion de valeur à travers son œuvre, ça vaut de l’or. Dans les 6 nuances du lingot d’or, il défend l’idée que la vraie richesse est la nuance et sensibiliser les « voyants » sur la puissance des sens.
« Le braille n'est qu'une approche en 3D permettant de "voir" par un "chemin sensoriel détourné" ce que seul l'obscur nous délivre, cet or, qui serait la pépite d'une lumière originelle, elle-même enfin libérée des parasites visuels que la lumière artificielle extrinsèque, éducative, morale, sociétale, politique etc., nous impose de prendre, à tort, comme source lumineuse inspirante.» (F. Vayr)
L’intrication lumineuse reste un mystère. Car même la lumière qui nous paraît être un concept univoque et lumineux a en fait une double nature sur le plan scientifique : mi-onde électromagnétique (spectre éternel sans limite de propagation), mi-particule élémentaire physique (photon qui serait l'unité matérielle).
On a tendance à chiffrer l’acuité visuelle, mais est-elle mesurable ? Tout comme l’intelligence, peut-elle se réduire à une échelle chiffrable telle que le QI ? F. Vayr interroge cette notion de valeur à travers son œuvre, ça vaut de l’or. Dans les 6 nuances du lingot d’or, il défend l’idée que la vraie richesse est la nuance et sensibiliser les « voyants » sur la puissance des sens.
« Le braille n'est qu'une approche en 3D permettant de "voir" par un "chemin sensoriel détourné" ce que seul l'obscur nous délivre, cet or, qui serait la pépite d'une lumière originelle, elle-même enfin libérée des parasites visuels que la lumière artificielle extrinsèque, éducative, morale, sociétale, politique etc., nous impose de prendre, à tort, comme source lumineuse inspirante.» (F. Vayr)
L’intrication lumineuse reste un mystère. Car même la lumière qui nous paraît être un concept univoque et lumineux a en fait une double nature sur le plan scientifique : mi-onde électromagnétique (spectre éternel sans limite de propagation), mi-particule élémentaire physique (photon qui serait l'unité matérielle).
Le pouvoir de la synesthésie : les couleurs prennent forme
F. Vayr fait le pari de relier deux sensorialités innées et tactiles, et crée ainsi des œuvres synesthésiques. A travers des œuvres de code braille, il rend même hommage à des auteurs renommés du XIXème siècle comme Georges Sand, Emile Zola et Arthur Rimbaud. Rimbaud, qui a su justement mettre en lumière la synesthésie poétique à travers ses voyelles : « A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, ….»
Rappelons que le mot synesthésie vient du grec Syn (union) et Aísthêsis (sensibilité) et veut dire : perception simultanée. Isaac Newton a d’ailleurs étudié l’existence d’une loi physique qui met en relation les sept couleurs du spectre de la lumière avec les sept intervalles musicaux dans le système d’octave. Ainsi tout serait relié.
Il semblerait que dans certains salons littéraires du XIXème siècle, des personnes non voyantes ont été capables de discerner les couleurs par le toucher, ce qui nous fait toucher du doigt la puissance de la perception tactile.
Dans cette quête synesthésique et de reliance, F. Vayr a l’idée d’associer les couleurs aux formes des couleurs issues du braille. C’est un concept original qu’il dépose à l’INPI en 2019. Matérialiser la couleur par une forme géométrique est une façon de la rendre visible même dans le noir.
F. Vayr fait le pari de relier deux sensorialités innées et tactiles, et crée ainsi des œuvres synesthésiques. A travers des œuvres de code braille, il rend même hommage à des auteurs renommés du XIXème siècle comme Georges Sand, Emile Zola et Arthur Rimbaud. Rimbaud, qui a su justement mettre en lumière la synesthésie poétique à travers ses voyelles : « A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, ….»
Rappelons que le mot synesthésie vient du grec Syn (union) et Aísthêsis (sensibilité) et veut dire : perception simultanée. Isaac Newton a d’ailleurs étudié l’existence d’une loi physique qui met en relation les sept couleurs du spectre de la lumière avec les sept intervalles musicaux dans le système d’octave. Ainsi tout serait relié.
Il semblerait que dans certains salons littéraires du XIXème siècle, des personnes non voyantes ont été capables de discerner les couleurs par le toucher, ce qui nous fait toucher du doigt la puissance de la perception tactile.
Dans cette quête synesthésique et de reliance, F. Vayr a l’idée d’associer les couleurs aux formes des couleurs issues du braille. C’est un concept original qu’il dépose à l’INPI en 2019. Matérialiser la couleur par une forme géométrique est une façon de la rendre visible même dans le noir.
Ces formes géométriques nous invitent à nous interroger sur ce qu’est une couleur : une vitesse, un rythme, une réflexion ?
Sur le plan scientifique, les couleurs sont des ondes électromagnétiques. Chaque couleur correspond à une certaine plage de longueur d'onde. C’est le processus de réflexion ou de transmission des différentes longueurs d'onde qui nous permet de percevoir les couleurs.
Ainsi les couleurs que nous percevons dépendent de la manière avec laquelle elles interagissent avec les objets qui nous entourent. Les formes des couleurs représentées par le braille semblent illustrer de façon poétique leur trajectoire. La couleur est mouvement.
A la lumière unilatérale de l'esprit cartésien, Merleau-Ponty opposait d’ailleurs la force multicolore du monde. Le philosophe fera sienne l'expression de Paul Cézanne "la couleur est le lieu où notre cerveau et l'univers se rejoignent". Les couleurs créent une harmonie du chaos. A la différence de la science qui manipule la nature, la peinture nous permet d'habiter les choses.
C’est ce que semble aussi exprimer la forme des couleurs de F. Vayr.
Sur le plan scientifique, les couleurs sont des ondes électromagnétiques. Chaque couleur correspond à une certaine plage de longueur d'onde. C’est le processus de réflexion ou de transmission des différentes longueurs d'onde qui nous permet de percevoir les couleurs.
Ainsi les couleurs que nous percevons dépendent de la manière avec laquelle elles interagissent avec les objets qui nous entourent. Les formes des couleurs représentées par le braille semblent illustrer de façon poétique leur trajectoire. La couleur est mouvement.
A la lumière unilatérale de l'esprit cartésien, Merleau-Ponty opposait d’ailleurs la force multicolore du monde. Le philosophe fera sienne l'expression de Paul Cézanne "la couleur est le lieu où notre cerveau et l'univers se rejoignent". Les couleurs créent une harmonie du chaos. A la différence de la science qui manipule la nature, la peinture nous permet d'habiter les choses.
C’est ce que semble aussi exprimer la forme des couleurs de F. Vayr.

Secouer l’orthogonalité de Mondrian
F. Vayr a souhaité aussi secouer l’orthogonalité et les couleurs primaires du travail remarquable de Piet Mondrian. Il a souhaité y introduire plus de rondeur, d’humour, de l’acceptation de l’aléatoire. Et de la vie tout simplement. Eclaboussures, postillons, splashs…
F. Vayr revisite l’univers abstrait et universel de Mondrian qui considérait que les couleurs pures et les formes géométriques créent un équilibre et une harmonie qui transcendent la réalité matérielle. Son art a été nommé le néoplasticisme. Ce qui peut faire penser à une sorte de néoplatonisme…
F. Vayr a souhaité aussi secouer l’orthogonalité et les couleurs primaires du travail remarquable de Piet Mondrian. Il a souhaité y introduire plus de rondeur, d’humour, de l’acceptation de l’aléatoire. Et de la vie tout simplement. Eclaboussures, postillons, splashs…
F. Vayr revisite l’univers abstrait et universel de Mondrian qui considérait que les couleurs pures et les formes géométriques créent un équilibre et une harmonie qui transcendent la réalité matérielle. Son art a été nommé le néoplasticisme. Ce qui peut faire penser à une sorte de néoplatonisme…

Exemple d'un cercle vayrtueux qui représente le violet
Dans les Cercles Vayrtueux, F. Vayr interroge dans ses œuvres circulaires la notion de limite. Si ces cercles paraissent reprendre les bases structurelles (colorisées et géométriques) des œuvres de Mondrian, elles en sont en fait l’antithèse fondamentale, par le jeu de l’écriture braille en relief qui met en valeur les couleurs secondaires.
« Ainsi par ce jeu de contre-pied graphique et symbolique, ces œuvres valorisent le métissage à sa juste valeur, sans pour autant occulter les caractéristiques des éléments purs qui lui ont donné naissance ni surtout la dualité et le contact (la relation) qui conditionnent tant de choses dans notre univers et dans nos vies ».
Le hasard créatif
« Ainsi par ce jeu de contre-pied graphique et symbolique, ces œuvres valorisent le métissage à sa juste valeur, sans pour autant occulter les caractéristiques des éléments purs qui lui ont donné naissance ni surtout la dualité et le contact (la relation) qui conditionnent tant de choses dans notre univers et dans nos vies ».
Le hasard créatif
Dans chaque création artistique, il y a toujours une part de hasard. Cézanne s’est un jour demandé si l’originalité de ses œuvres ne provenait pas d’une défaillance oculaire. D’un accident de son corps…
F. Vayr a vécu une expérience similaire, malgré son orthogonalité scientifique. A travers une série de splashs aléatoires à l’encre de chine, F. Vayr a reconnu l’esquisse du visage de Louis Braille. Comme si Louis Braille était reconnaissant de tout ce travail artistique autour de son célèbre code !
Savoir bousculer les valeurs classiquement établies : « ça vaut de l’or ». Voilà un enseignement optimiste et lumineux de F. Vayr. Voir autrement un fond « noir », pour éclairer l’idée que si on décompose le mot « noir », on y trouve le « o » et le « r » de « or ». L’œuvre « De l’or dans le noir » nous rappelle que de l’obscur peut toujours surgir, à qui la chercherait, une lumière inattendue !
F. Vayr a vécu une expérience similaire, malgré son orthogonalité scientifique. A travers une série de splashs aléatoires à l’encre de chine, F. Vayr a reconnu l’esquisse du visage de Louis Braille. Comme si Louis Braille était reconnaissant de tout ce travail artistique autour de son célèbre code !
Savoir bousculer les valeurs classiquement établies : « ça vaut de l’or ». Voilà un enseignement optimiste et lumineux de F. Vayr. Voir autrement un fond « noir », pour éclairer l’idée que si on décompose le mot « noir », on y trouve le « o » et le « r » de « or ». L’œuvre « De l’or dans le noir » nous rappelle que de l’obscur peut toujours surgir, à qui la chercherait, une lumière inattendue !
Pour en savoir plus sur le travail artistique et philosophique de Frédéric Vayr :
Vidéos
2021
Conférence FOR mars 2021 YouTube
https://www.youtube.com/channel/UC_DPV5Jkcb-fgmmBOtAcnaw
2020
Envoyez la couleur / 2020
https://vimeo.com/429340258
2017
LOVE VIEW / 2017
https://vimeo.com/219902830
2016
A la lumière du braille / 2016
https://vimeo.com/197524450
Rétinal stimulation / 2016
https://vimeo.com/210859058
Articles Web
Janvier 2018
« J’attends » / Bleu
https://issuu.com/jattendslenumero1/docs/numero_47
« Acheter de l’Art » / hope
https://achetezdelart.com/frederic-vayr/
Presse
2020 juillet
Télérama Sortir Paris (TT). Bénédicte Philippe (12).
Connaissance des Arts (11)
2018 janvier
Cultur13 : Programme culturel janvier 2017Paris 13ème Arrdt. / Couverture
2017 décembre
Réalités Ophtalmologiques. "A la lumière du braille".
http://www.realites-ophtalmologiques.com/2017/11/27/a-lumiere-braille
Novembre
Le Quotidien du Médecin.
Chirurgien et plasticien. Frédéric Vayr expose à Montrouge. Renée Carton
https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/ophtalmologie
Juillet
Télérama Sortir Paris (T). Bénédicte Philippe.
Expo in the city. « Les yeux fermés ». Cassandre L’Hermite (3)
Vidéos
2021
Conférence FOR mars 2021 YouTube
https://www.youtube.com/channel/UC_DPV5Jkcb-fgmmBOtAcnaw
2020
Envoyez la couleur / 2020
https://vimeo.com/429340258
2017
LOVE VIEW / 2017
https://vimeo.com/219902830
2016
A la lumière du braille / 2016
https://vimeo.com/197524450
Rétinal stimulation / 2016
https://vimeo.com/210859058
Articles Web
Janvier 2018
« J’attends » / Bleu
https://issuu.com/jattendslenumero1/docs/numero_47
« Acheter de l’Art » / hope
https://achetezdelart.com/frederic-vayr/
Presse
2020 juillet
Télérama Sortir Paris (TT). Bénédicte Philippe (12).
Connaissance des Arts (11)
2018 janvier
Cultur13 : Programme culturel janvier 2017Paris 13ème Arrdt. / Couverture
2017 décembre
Réalités Ophtalmologiques. "A la lumière du braille".
http://www.realites-ophtalmologiques.com/2017/11/27/a-lumiere-braille
Novembre
Le Quotidien du Médecin.
Chirurgien et plasticien. Frédéric Vayr expose à Montrouge. Renée Carton
https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/ophtalmologie
Juillet
Télérama Sortir Paris (T). Bénédicte Philippe.
Expo in the city. « Les yeux fermés ». Cassandre L’Hermite (3)
Rédigé par Marjorie Rafécas le Dimanche 16 Juillet 2023 à 22:34
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Cet article est issu de la conférence « Les Femmes et le Pouvoir » de Valérie Fauchet , écrivain et artiste, qui a eu lieu ce mercredi 8 mars 2023 à la marie du 5ème arrondissement de Paris et organisée par Florence Berthout, maire du 5ème. Valérie Fauchet intervenait aux côtés de l’avocate Martine Moscovici et Pauline Nkongo, directrice du Centre Paris Anim’ Censier. Il s’agit d’un regard philosophique et poétique sur le pouvoir des femmes. Pourquoi la femme pense avoir besoin de pouvoir ?
La femme a bien plus de pouvoirs qu'elle ne l'imagine. Pour cette raison, notre cher Schopenhauer s'en méfiait en la qualifiant de "Sépia". Je me rappelle du sentiment amer que m’avait provoqué cette petite phrase de Kierkegaard "La femme ressemble à une fleur, comme les poètes aiment à le dire et même la spiritualité a en elle un caractère de végétatif." Je l'avais d'ailleurs exprimé dans un essai "Le paradoxe d'être une femme", publié en 2000. La femme ressemble certes à une fleur, mais à une fleur puissante, à un mystère créatif, celui de pouvoir inspirer et de créer. C'est loin d'être végétatif ! C'est pour cette raison que je tiens à publier ce discours de Valérie Fauchet qui célèbre enfin le vrai pouvoir des femmes. La liberté d'être.

Plongeons-nous dans la vision optimiste, libre et bienveillante de Valérie Fauchet, auteur d’Une voyante passe aux aveux et La vie est une affaire personnelle, parus tout deux aux Editions Ipanema.

Les femmes et le pouvoir, de Valérie Fauchet
« Simone de Beauvoir disait : « On ne naît pas femme, on le devient ». Nous pourrions dire également : « On ne naît pas femme de pouvoir, on le devient . »
Quel est , ou quel a été le chemin d’une femme qui est qualifiée de femme de pouvoir ? Le chemin qui mène au fond implicitement au pouvoir...
Les Femmes et le Pouvoir : Pourquoi La femme, Les femmes peuvent-elles avoir besoin de pouvoir ? … Pourquoi plane toujours une onde particulière sur l’idée que bien souvent « on » se fait d’une femme de pouvoir . « on », vous les hommes, et parfois également, nous, les femmes.
Le ton qui y est associé, mêlé est toujours, je crois, plus ou moins ambigu, pas forcément doux, ou sympathique. L’intonation y est souvent la même.
- Oh oui, c’est une femme de pouvoir !
Un mélange étrange de jugement, d’admiration aussi, mais très souvent, mêlé d’une certaine violence quelque part, plus ou moins dissimulée. Une méfiance, une défiance, flagrante vis à vis des femmes de pouvoir, au singulier, au pluriel. Une onde, une énergie quelque peu ou même très péjorative et même si l’admiration est là, présente, ou le respect.
Comme si les femmes de pouvoir inspiraient à un endroit ou à un autre une forme de crainte. La différence s’impose là, déjà là. Dans ce détail, ce point de détail, tout à fait inscrit dans nos sociétés patriarcales.
Mais qu’est-ce qui fait qu’une femme a du pouvoir, prenne le pouvoir, veuille le pouvoir ? Veuille prendre le pouvoir ? Et surtout le pouvoir sur quoi ? Le pouvoir sur qui ? Pour faire quoi ? Pour en faire quoi ?
C’est ce point -là qui m’a interpellée profondément dans mon élaboration de questionnement. Interpellée aussi émotionnellement forcément. Je suis une femme. Une femme parmi les femmes…
Ce n’est pas forcément un choix. Cela peut être une obligation de survie. Oui, de survie.
Se battre, lutter, réfléchir et penser, développer sa force, ses forces même cachées, ses qualités. De ses défauts en faire des amis, de nouveaux amis, des compères, des alliés. Trouver sa force, son pouvoir personnel.
« Simone de Beauvoir disait : « On ne naît pas femme, on le devient ». Nous pourrions dire également : « On ne naît pas femme de pouvoir, on le devient . »
Quel est , ou quel a été le chemin d’une femme qui est qualifiée de femme de pouvoir ? Le chemin qui mène au fond implicitement au pouvoir...
Les Femmes et le Pouvoir : Pourquoi La femme, Les femmes peuvent-elles avoir besoin de pouvoir ? … Pourquoi plane toujours une onde particulière sur l’idée que bien souvent « on » se fait d’une femme de pouvoir . « on », vous les hommes, et parfois également, nous, les femmes.
Le ton qui y est associé, mêlé est toujours, je crois, plus ou moins ambigu, pas forcément doux, ou sympathique. L’intonation y est souvent la même.
- Oh oui, c’est une femme de pouvoir !
Un mélange étrange de jugement, d’admiration aussi, mais très souvent, mêlé d’une certaine violence quelque part, plus ou moins dissimulée. Une méfiance, une défiance, flagrante vis à vis des femmes de pouvoir, au singulier, au pluriel. Une onde, une énergie quelque peu ou même très péjorative et même si l’admiration est là, présente, ou le respect.
Comme si les femmes de pouvoir inspiraient à un endroit ou à un autre une forme de crainte. La différence s’impose là, déjà là. Dans ce détail, ce point de détail, tout à fait inscrit dans nos sociétés patriarcales.
Mais qu’est-ce qui fait qu’une femme a du pouvoir, prenne le pouvoir, veuille le pouvoir ? Veuille prendre le pouvoir ? Et surtout le pouvoir sur quoi ? Le pouvoir sur qui ? Pour faire quoi ? Pour en faire quoi ?
C’est ce point -là qui m’a interpellée profondément dans mon élaboration de questionnement. Interpellée aussi émotionnellement forcément. Je suis une femme. Une femme parmi les femmes…
Ce n’est pas forcément un choix. Cela peut être une obligation de survie. Oui, de survie.
Se battre, lutter, réfléchir et penser, développer sa force, ses forces même cachées, ses qualités. De ses défauts en faire des amis, de nouveaux amis, des compères, des alliés. Trouver sa force, son pouvoir personnel.

Toutes les femmes, comme tous les hommes, nous avons en nous tellement de territoires inexplorés, de parties cachées de notre cerveau, de notre coeur, de notre âme, de notre esprit. Nous ne soupçonnons pas toujours, jamais entièrement, complètement , nos capacités, nos possibilités, jusqu’au jour où, nous n’avons guère plus le choix que de trouver en nous justement de la force, du pouvoir, d’autres angles, d’autres pistes, d’autres territoires, d’autres pièces de ce puzzle qui est notre propre existence, pour avancer et tenir debout.
Le pouvoir féminin a toujours été cité, et encore une fois, bien souvent de façon négative.
La crainte du pouvoir féminin se situe à différents endroits. Il est suspicion car il est mystère aussi, ce pouvoir féminin, ce pouvoir des femmes.
Les femmes et le pouvoir féminin… Les femmes et leur beauté, leur grâce, leurs charmes au pluriel, différents et multiples, ont toujours fasciné, les hommes, et leur imaginaire, leurs désirs, mais aussi les femmes entre elles. Nous sommes toutes différentes, toutes uniques, toutes singulières, toutes complémentaires. Toutes, nous possédons des pouvoirs qui nous sont propres, encore une fois personnels.
J’ai écrit à ce sujet d’ailleurs un texte que j’avais fait mettre en musique, au piano, par l’un de mes compositeurs. Un texte que j’avais intitulé : « Lettre ouverte aux femmes… », dans lequel j’ai voulu parler des rapports des femmes entre elles, de l’importance d’être unies et non divisées, en jalousie ou en rivalité. De l’importance d’être soudées, complices, comme des soeurs véritables, aimantes et non dans le jugement plus ou moins ou bien souvent systématique, réprobateur, accusateur, facile ou bas, gratuit que les contes de fées ou certaines légendes nous ont parfois inculqué, ou notre éducation familiale ou scolaire.
Le pouvoir féminin a toujours été cité, et encore une fois, bien souvent de façon négative.
La crainte du pouvoir féminin se situe à différents endroits. Il est suspicion car il est mystère aussi, ce pouvoir féminin, ce pouvoir des femmes.
Les femmes et le pouvoir féminin… Les femmes et leur beauté, leur grâce, leurs charmes au pluriel, différents et multiples, ont toujours fasciné, les hommes, et leur imaginaire, leurs désirs, mais aussi les femmes entre elles. Nous sommes toutes différentes, toutes uniques, toutes singulières, toutes complémentaires. Toutes, nous possédons des pouvoirs qui nous sont propres, encore une fois personnels.
J’ai écrit à ce sujet d’ailleurs un texte que j’avais fait mettre en musique, au piano, par l’un de mes compositeurs. Un texte que j’avais intitulé : « Lettre ouverte aux femmes… », dans lequel j’ai voulu parler des rapports des femmes entre elles, de l’importance d’être unies et non divisées, en jalousie ou en rivalité. De l’importance d’être soudées, complices, comme des soeurs véritables, aimantes et non dans le jugement plus ou moins ou bien souvent systématique, réprobateur, accusateur, facile ou bas, gratuit que les contes de fées ou certaines légendes nous ont parfois inculqué, ou notre éducation familiale ou scolaire.

Depuis La Nuit Des Temps, les femmes intriguent par leur beauté, leurs courbes, leur corps, leur chevelure, leur regard leur intelligence, leur esprit, qu’on le veuille ou non, qu’on le réfute ou non, les femmes existent et leurs pouvoirs secrets, cachés ou affichés franchement fascinent et inspirent les artistes entre autres. Les peintres, les sculpteurs, les écrivains, les chanteurs, les dramaturges, les réalisateurs, les poètes. Les femmes, muses d’artistes, exercent, même sans le vouloir, sans en avoir toujours connaissance, un pouvoir. Un pouvoir magique, magnétique, mystérieux dans la création-même.
Le pouvoir féminin relève également d’un tout autre mystère, créatif justement et autrement, celui du mystère de l’enfantement. Que ce soit admis ou non, il reste présent encore aujourd’hui fortement dans l’inconscient collectif : ce mystère premier de la vie, même si étudié scientifiquement, expliqué de façon pragmatique, médicale. Il n’en demeure pas moins que ce mystère demeure mystère : ce pouvoir de donner la vie. De faire, de concevoir un enfant, de le porter, de le mettre au monde.
Ce pouvoir extraordinaire de pouvoir donner la vie …
Le pouvoir féminin relève également d’un tout autre mystère, créatif justement et autrement, celui du mystère de l’enfantement. Que ce soit admis ou non, il reste présent encore aujourd’hui fortement dans l’inconscient collectif : ce mystère premier de la vie, même si étudié scientifiquement, expliqué de façon pragmatique, médicale. Il n’en demeure pas moins que ce mystère demeure mystère : ce pouvoir de donner la vie. De faire, de concevoir un enfant, de le porter, de le mettre au monde.
Ce pouvoir extraordinaire de pouvoir donner la vie …
Passionnée de psychologie, de psychanalyse depuis mes dix-sept ans, mon année de Terminale, je trouve cela intriguant de tenter de comprendre et de dénouer le mécanisme psychique qui a fait dans l’existence d’une femme de pouvoir, de devenir cette femme de pouvoir. Le déroulé psychique qui s’est opéré en elle.
Ce pouvoir n’est pas forcément une décision, une volonté d’être ainsi. Ce n’est pas obligatoirement une revanche, une revanche sur quelqu’un ou sur quelque chose, un besoin terrible de jouissance de pouvoir, un peu vulgaire, sournois, ou grave. Nos rencontres et nos expériences de vie nous poussent à nous expérimenter sans cesse et à expérimenter différentes facettes de notre personnalité, de notre tempérament, de notre psyché.
Aussi, le pouvoir peut être dans certains cas, il est vrai malgré tout, une certaine forme de revanche, pour reprendre le terme, directe ou indirecte sur des blessures de l’enfance ou de l’adolescence, ou des deux, ou plus tardives dans le temps suite à des événements ou des traumatismes particuliers, spécifiques. Le besoin de pouvoir peut être là pour réparer des moments vécus, ou observés au sein de la famille par exemple, pour réparer des chocs, pour combler des observations difficiles, douloureuses, des traumatismes lourds d’abus divers et variés, de violence. Que nous ayons été directement concernés ou que nous avons pu observer.
Alors peut survenir l’idée de décider de faire différemment, d’être autre. De développer son pouvoir en soi-même pour être et rester digne pour soi -même ou pour venir en aide à d’autres êtres autour de nous, féminins ou masculin, ou à un peuple tout entier, à d’autres femmes.
Ce pouvoir n’est pas forcément une décision, une volonté d’être ainsi. Ce n’est pas obligatoirement une revanche, une revanche sur quelqu’un ou sur quelque chose, un besoin terrible de jouissance de pouvoir, un peu vulgaire, sournois, ou grave. Nos rencontres et nos expériences de vie nous poussent à nous expérimenter sans cesse et à expérimenter différentes facettes de notre personnalité, de notre tempérament, de notre psyché.
Aussi, le pouvoir peut être dans certains cas, il est vrai malgré tout, une certaine forme de revanche, pour reprendre le terme, directe ou indirecte sur des blessures de l’enfance ou de l’adolescence, ou des deux, ou plus tardives dans le temps suite à des événements ou des traumatismes particuliers, spécifiques. Le besoin de pouvoir peut être là pour réparer des moments vécus, ou observés au sein de la famille par exemple, pour réparer des chocs, pour combler des observations difficiles, douloureuses, des traumatismes lourds d’abus divers et variés, de violence. Que nous ayons été directement concernés ou que nous avons pu observer.
Alors peut survenir l’idée de décider de faire différemment, d’être autre. De développer son pouvoir en soi-même pour être et rester digne pour soi -même ou pour venir en aide à d’autres êtres autour de nous, féminins ou masculin, ou à un peuple tout entier, à d’autres femmes.

Le pouvoir des femmes, les femmes et le pouvoir n’est pas aussi simple à définir que cela. Des heures et des heures de dissertation et d’observations s’imposent …
Certaines femmes n’ont ou n’auront jamais en elles cette soif, cette possibilité d’affronter autant que d’autres les choses mais toutes nous avons cela en nous à des niveaux plus ou moins importants. Je parle de cette force, de ce pouvoir possible, existant à l’état latent quelquefois.
Certaines existent aussi et s’arrangent de cela, s’évertuent de toutes leurs forces pour ne surtout pas afficher leur pouvoir, leur désir de pouvoir en public, en société, mais l’exercent à loisir, en privé, mieux que personne de mille et une façons, lorsque la porte sur le monde extérieur est fermée à clé.
Le pouvoir des femmes est lié également à la liberté, essentiellement à la liberté, à l’indépendance financière essentielle, mais surtout selon moi, avant tout, à la liberté d’expression, à la liberté d’expression et d’action.
Le pouvoir de la femme est quelque chose de crucial à cet endroit-là précisément. Ce n’est pas une anecdote, ce n’est point un caprice, un style, un genre, une boutade, une blague, une anecdote. Etre libres d’être qui nous sommes, sans que personne ne nous dicte qui nous devons être ou ce que nous devons faire, ou penser.
Vive la liberté ! A tout jamais.
Une pensée à ce sujet toute particulière pour les femmes iraniennes… kurdes, afghanes, …pour toutes les femmes privées de cette liberté de penser et d’agir comme elles le souhaitent, avec respect et dignité.
Certaines femmes n’ont ou n’auront jamais en elles cette soif, cette possibilité d’affronter autant que d’autres les choses mais toutes nous avons cela en nous à des niveaux plus ou moins importants. Je parle de cette force, de ce pouvoir possible, existant à l’état latent quelquefois.
Certaines existent aussi et s’arrangent de cela, s’évertuent de toutes leurs forces pour ne surtout pas afficher leur pouvoir, leur désir de pouvoir en public, en société, mais l’exercent à loisir, en privé, mieux que personne de mille et une façons, lorsque la porte sur le monde extérieur est fermée à clé.
Le pouvoir des femmes est lié également à la liberté, essentiellement à la liberté, à l’indépendance financière essentielle, mais surtout selon moi, avant tout, à la liberté d’expression, à la liberté d’expression et d’action.
Le pouvoir de la femme est quelque chose de crucial à cet endroit-là précisément. Ce n’est pas une anecdote, ce n’est point un caprice, un style, un genre, une boutade, une blague, une anecdote. Etre libres d’être qui nous sommes, sans que personne ne nous dicte qui nous devons être ou ce que nous devons faire, ou penser.
Vive la liberté ! A tout jamais.
Une pensée à ce sujet toute particulière pour les femmes iraniennes… kurdes, afghanes, …pour toutes les femmes privées de cette liberté de penser et d’agir comme elles le souhaitent, avec respect et dignité.

Mon héroïne Adèle dans mon roman La cheville , premier opus de ma trilogie intitulée : La vie est une affaire personnelle … (Editions Ipanema , octobre 2022) est une femme de pouvoir dans le sens où c’est une femme libre justement, indépendante.
Le pouvoir des femmes, les femmes et le pouvoir, ce n’est pas forcément cette image parfois un peu caricaturale, entre guillemets, d’une femme qui déploie sans féminité aucune mais seulement avec férocité son besoin , ou sa rage de pouvoir.
Le pouvoir des femmes est là et magique. Réel. Authentique. De l’intuition féminine en général voire de la médiumnité, de la voyance, depuis des siècles, de celles appelées, qualifiées par trouille, par méconnaissance et non maîtrise, de manière basique et assez méprisante encore une fois de sorcières.
Le pouvoir des femmes, les femmes et le pouvoir, ce n’est pas forcément cette image parfois un peu caricaturale, entre guillemets, d’une femme qui déploie sans féminité aucune mais seulement avec férocité son besoin , ou sa rage de pouvoir.
Le pouvoir des femmes est là et magique. Réel. Authentique. De l’intuition féminine en général voire de la médiumnité, de la voyance, depuis des siècles, de celles appelées, qualifiées par trouille, par méconnaissance et non maîtrise, de manière basique et assez méprisante encore une fois de sorcières.

Le pouvoir des femmes est aussi à cet endroit-là, le mystère du pouvoir de l’intuition. L’intuition féminine...
Les sorciers, les hommes sorciers, étaient au Moyen Age et plus tard, davantage respectés et sans commune mesure, on leur octroyait le don de guérir, de soigner. Les femmes, non. Elles, elles étaient brûlées, vives sur le bûcher. Comme une légère différence dans l’air…
Certaines peuvent avoir le désir de jouer plus que de raison de ce don, de ce pouvoir, et cela, bien évidemment, est très dangereux. Peut être dramatique de conséquences directes et indirectes. C’est d’ailleurs ce dont je parle, entre autres, dans mon livre paru en octobre 2019, toujours aux Éditions Ipanema, Une voyante passe aux aveux , un livre d’Entretiens avec Marie-Noëlle Dompé, ancienne avocate et magistrate, qui dans cet ouvrage me pose un certain nombre de questions sur le sujet.
La femme, qui a des dons de voyance, exerce, il semblerait, une certaine fascination mais est crainte dans ce pouvoir -là et encore aujourd’hui et peut être plus ou moins rejetée, en tous cas, cataloguée de manière simpliste.
S’ajoute à cela le pouvoir de la pensée, de la force, de la puissance de la pensée.
Le pouvoir n’est pas toujours celui que l’on croit.
Le pouvoir des mots, le pouvoir du silence. Du silence…
Aussi mystérieux que le pouvoir des femmes de pouvoir.
Les sorciers, les hommes sorciers, étaient au Moyen Age et plus tard, davantage respectés et sans commune mesure, on leur octroyait le don de guérir, de soigner. Les femmes, non. Elles, elles étaient brûlées, vives sur le bûcher. Comme une légère différence dans l’air…
Certaines peuvent avoir le désir de jouer plus que de raison de ce don, de ce pouvoir, et cela, bien évidemment, est très dangereux. Peut être dramatique de conséquences directes et indirectes. C’est d’ailleurs ce dont je parle, entre autres, dans mon livre paru en octobre 2019, toujours aux Éditions Ipanema, Une voyante passe aux aveux , un livre d’Entretiens avec Marie-Noëlle Dompé, ancienne avocate et magistrate, qui dans cet ouvrage me pose un certain nombre de questions sur le sujet.
La femme, qui a des dons de voyance, exerce, il semblerait, une certaine fascination mais est crainte dans ce pouvoir -là et encore aujourd’hui et peut être plus ou moins rejetée, en tous cas, cataloguée de manière simpliste.
S’ajoute à cela le pouvoir de la pensée, de la force, de la puissance de la pensée.
Le pouvoir n’est pas toujours celui que l’on croit.
Le pouvoir des mots, le pouvoir du silence. Du silence…
Aussi mystérieux que le pouvoir des femmes de pouvoir.

Les femmes et le pouvoir …
Il s’agit aussi d’un désir puissant et non dissimulé de vivre d’exister, avec passion avec fougue, d’êtres vivantes, debout, intègres et non soumises. De porter sur les êtres, sur les choses, les événements, des tentatives de réflexions personnelles, propres, un besoin, une quête, sa propre quête. Les femmes et le pouvoir c’est une certaine poésie, une rage poétique et sensible de vivre. C’est quelque chose qui pousse, qui nous oblige, nous pousse de l’intérieur à trouver le courage et à ne pas faiblir, à ne pas fléchir. Donc révélateur certainement d’un certain type de caractère, de tempérament. De foi .
Mais là encore, et pour conclure, insister encore, les femmes et le pouvoir, ce n’est pas toujours un désir, une obsession mais davantage une nécessité de survie.
On décide d’avoir du pouvoir, ou de prendre le pouvoir sans le savoir parfois et cela se construit par la suite au fil d’une vie toute entière. Je pense bien évidemment , entre autres, à Madame Simone Weil .
Les femmes et le pouvoir est un vaste sujet, qui comme bien d’autres sujets, a de l’intérêt aussi et peut-être surtout, dans les questions qu’il nous inspire et non obligatoirement dans les réponses qu’on croit donner ou que nous croyons pouvoir donner. La vérité, en pensée unique, n’existe pas, il me semble, car il y a toujours comme en tout d’ailleurs, plusieurs formes de vérité, plusieurs possibilités de vérités et d’interprétations. Plusieurs formes de pouvoirs autant qu’il y a des milliards de femmes sur Terre.
Et si les femmes et le pouvoir c’était tout simplement une certaine volonté, une détermination particulière, une énergie de vie ?…
Vive les Femmes ! Et vive les Hommes aussi qui portent un intérêt pour la place de la femme, des femmes dans nos sociétés et dans les différents pays et territoires du monde, de ce monde d’aujourd’hui.
Il s’agit aussi d’un désir puissant et non dissimulé de vivre d’exister, avec passion avec fougue, d’êtres vivantes, debout, intègres et non soumises. De porter sur les êtres, sur les choses, les événements, des tentatives de réflexions personnelles, propres, un besoin, une quête, sa propre quête. Les femmes et le pouvoir c’est une certaine poésie, une rage poétique et sensible de vivre. C’est quelque chose qui pousse, qui nous oblige, nous pousse de l’intérieur à trouver le courage et à ne pas faiblir, à ne pas fléchir. Donc révélateur certainement d’un certain type de caractère, de tempérament. De foi .
Mais là encore, et pour conclure, insister encore, les femmes et le pouvoir, ce n’est pas toujours un désir, une obsession mais davantage une nécessité de survie.
On décide d’avoir du pouvoir, ou de prendre le pouvoir sans le savoir parfois et cela se construit par la suite au fil d’une vie toute entière. Je pense bien évidemment , entre autres, à Madame Simone Weil .
Les femmes et le pouvoir est un vaste sujet, qui comme bien d’autres sujets, a de l’intérêt aussi et peut-être surtout, dans les questions qu’il nous inspire et non obligatoirement dans les réponses qu’on croit donner ou que nous croyons pouvoir donner. La vérité, en pensée unique, n’existe pas, il me semble, car il y a toujours comme en tout d’ailleurs, plusieurs formes de vérité, plusieurs possibilités de vérités et d’interprétations. Plusieurs formes de pouvoirs autant qu’il y a des milliards de femmes sur Terre.
Et si les femmes et le pouvoir c’était tout simplement une certaine volonté, une détermination particulière, une énergie de vie ?…
Vive les Femmes ! Et vive les Hommes aussi qui portent un intérêt pour la place de la femme, des femmes dans nos sociétés et dans les différents pays et territoires du monde, de ce monde d’aujourd’hui.

Pour terminer, voici quelques citations inspirantes.
Simone Weil
« Ma revendication en tant que femme c’est que ma différence soit prise en compte, que je ne sois pas contrainte de m’adapter au modèle masculin. »
Sacha Guitry
« Une femme, une vraie femme, c’est avant tout une femme qui n’est pas féministe. » ( dans Elles et Toi, 1958)
Dans Ruses et plaisirs de la séduction de Marie-Francine Mansour, publié chez Albin Michel,
« L’art de la séduction est un art de la guerre. »
« La femme corrompt l’homme, le met face à la tentation et fait naître son désir. Désarmé, il abdique sa raison, sacrifie son pouvoir. »
« Désormais, toutes les femmes seront les filles d’Eve. La fin de l’Ancien Testament fait écho à ses débuts : « C’est par la femme qu’a commencé le péché. C’est à cause d’elle que nous mourrons fous. », déclare l’Ecclésiaste.( XXV, 24).
Vive les Femmes et leur dignité , notre dignité , notre respect les unes envers les autres en premier lieu, notre force notre entraide. Humaine et généreuse.
Simone Weil
« Ma revendication en tant que femme c’est que ma différence soit prise en compte, que je ne sois pas contrainte de m’adapter au modèle masculin. »
Sacha Guitry
« Une femme, une vraie femme, c’est avant tout une femme qui n’est pas féministe. » ( dans Elles et Toi, 1958)
Dans Ruses et plaisirs de la séduction de Marie-Francine Mansour, publié chez Albin Michel,
« L’art de la séduction est un art de la guerre. »
« La femme corrompt l’homme, le met face à la tentation et fait naître son désir. Désarmé, il abdique sa raison, sacrifie son pouvoir. »
« Désormais, toutes les femmes seront les filles d’Eve. La fin de l’Ancien Testament fait écho à ses débuts : « C’est par la femme qu’a commencé le péché. C’est à cause d’elle que nous mourrons fous. », déclare l’Ecclésiaste.( XXV, 24).
Vive les Femmes et leur dignité , notre dignité , notre respect les unes envers les autres en premier lieu, notre force notre entraide. Humaine et généreuse.
(Sur la photo, 4 femmes solidaires, Marjorie Poeydomenge, Manuele Peras, Swan Feitelson, Valérie Fauchet, le 8 mars 2023)
Solidaires entre nous nous devons vraiment l’être profondément indéfectiblement.
Le pouvoir des femmes ne doit jamais exister contre qui ce soit, cela serait trop simpliste, et pas vraiment constructif. Ne jamais diviser pour régner.
Valérie Fauchet "
Solidaires entre nous nous devons vraiment l’être profondément indéfectiblement.
Le pouvoir des femmes ne doit jamais exister contre qui ce soit, cela serait trop simpliste, et pas vraiment constructif. Ne jamais diviser pour régner.
Valérie Fauchet "
FLASH-INFO pour ne pas perdre le PHIL
Mardi 31 Janvier 2023
L’intelligence artificielle dépassera-t-elle un jour l’intelligence humaine ? La version bêta du nouvel agent conversationnel ChatGPT suscite à la fois admiration et effroi. Certains craignent que ces nouveaux robots formatent l’intelligence humaine et la réduisent dans un conformisme encore plus étroit que la pensée unique et surtout annihilent tout esprit critique. Dans La revanche du cerveau droit, nous expliquons que l’IA concurrence surtout l’intelligence « cerveau gauche » de l’être humain, l’intelligence langagière et logique. Et que prêter aux robots des émotions relève de l’anthropomorphisme. Mais, notre curiosité nous a conduit à interviewer notre cher ChatGPT sur : La revanche du cerveau droit. Si en matière philosophique ou des neurosciences, ChatGPT est quelque peu superficiel, sur la poésie, là, il est bluffant…
C’est parti pour une interview avec un robot….
Que penses-tu de la revanche du cerveau droit ?
ChatGPT : Il n'y a pas de consensus scientifique sur l'existence d'une "revanche du cerveau droit". Cette théorie suggère que le cerveau gauche, associé à la logique et à la raison, est surutilisé dans les sociétés modernes, et que le cerveau droit, associé à la créativité et à l'intuition, est négligé.
Cependant, les neuroscientifiques estiment que le cerveau est plus complexe et qu'il n'y a pas de compartiments strictement dédiés aux fonctions logiques ou créatives. Les deux hémisphères du cerveau travaillent ensemble pour effectuer de nombreuses tâches, et l'utilisation dominante d'un hémisphère dépend du type de tâche spécifique.
En conclusion, la théorie de la "revanche du cerveau droit" est largement controversée et ne reflète pas les dernières découvertes en matière de neurosciences sur la fonction cérébrale. Il est important de reconnaître la complexité de notre cerveau et de ne pas réduire ses fonctions à des stéréotypes simples.
Mais c'est une métaphore. N'est-elle pas une théorie intéressante pour comprendre notre monde moderne ?
ChatGPT : En tant que métaphore, la théorie de la "revanche du cerveau droit" peut effectivement être utile pour comprendre certains aspects de la société moderne, en particulier les tendances vers la recherche de l'équilibre entre la logique et la créativité, la raison et l'intuition.
Cependant, il est important de ne pas trop s'appuyer sur cette métaphore comme explication unique et valable de la complexité de notre cerveau et de notre monde. La réalité est plus nuancée, et les neurosciences montrent que les fonctions cérébrales sont très interconnectées et influencent mutuellement les différentes capacités humaines.
En fin de compte, la métaphore de la "revanche du cerveau droit" peut être une façon accessible de discuter de certaines tendances culturelles, mais il est important de la considérer comme une simplification de la réalité, et non comme une explication définitive de la complexité du cerveau et de notre société.
Notre société occidentale et moderne ne serait-elle pas trop "cerveau gauche" ?
ChatGPT : L'idée que la société occidentale et moderne est dominée par le cerveau gauche peut être une façon intéressante de décrire les tendances actuelles en matière de valorisation de la logique, de la raison et de l'efficacité dans notre culture.
Cependant, il est important de ne pas trop généraliser ou de ne pas trop se concentrer sur la dichotomie "cerveau gauche/cerveau droit". Les neurosciences montrent que les deux hémisphères du cerveau travaillent en étroite collaboration pour effectuer de nombreuses tâches, et que l'utilisation dominante d'un hémisphère dépend du type de tâche spécifique.
De plus, la société moderne n'est pas uniforme et il y a des variations culturelles, sociales, économiques et politiques qui influencent les valeurs, les attentes et les préférences. Il est donc important de ne pas trop simplifier la complexité de notre société en la réduisant à une simple dichotomie cerveau gauche/cerveau droit.
En fin de compte, la question de savoir si notre société est "trop cerveau gauche" est subjective et dépend des perspectives et des contextes individuels. Il est important de considérer les différents points de vue et de prendre en compte les nuances pour comprendre les tendances culturelles plus larges.
Et quid du temps linéaire ? N'est-ce pas une simplification de la réalité ?
ChatGPT : Le concept de temps linéaire, comme une succession ininterrompue d'événements dans le passé, le présent et le futur, est une convention largement utilisée dans notre société pour organiser et comprendre notre expérience du temps.
Cependant, il est important de noter que ce concept est en réalité une simplification de la réalité, car la compréhension scientifique moderne du temps montre que le temps peut être relatif et dépendre de la situation et des observations, et que le temps peut être influencé par la gravité et les phénomènes quantiques.
En fin de compte, le temps linéaire peut être une convention utile pour comprendre le temps, mais il est important de ne pas le considérer comme une réalité absolue, et de prendre en compte les nuances et les perspectives alternatives pour avoir une compréhension plus complète du temps.
Quels sont les plus grands penseurs de la notion du temps ?
Il existe plusieurs penseurs importants qui ont réfléchi à la nature et à la compréhension du temps au fil des siècles. Les plus importants d'entre eux incluent :
1. Aristote : le philosophe grec a défini le temps comme l'étalon des mouvements successifs.
2. Saint Augustin : le père de l'Église a examiné la nature du temps et sa relation à l'éternité.
3. Isaac Newton : le mathématicien et physicien anglais a formulé les lois du mouvement et de la gravitation, qui comprenaient une conception uniforme et absolue du temps.
4. Immanuel Kant : le philosophe allemand a examiné la relation entre le temps et l'espace, et a soutenu que le temps est un concept nécessaire pour la compréhension du monde.
5. Albert Einstein : le physicien allemand a développé la théorie de la relativité générale, qui montre que le temps peut être influencé par la gravité et la vitesse de l'observateur.
6. Henri Bergson : le philosophe français a examiné la nature intuitive et subjective du temps, et a soutenu que le temps est un processus continu, et non pas une série d'instants figés.
Ces penseurs, ainsi que d'autres, ont continué de contribuer à la compréhension et à la réflexion sur la nature du temps, et leur travail est toujours considéré comme important dans les discussions contemporaines sur le temps et la philosophie de la physique.
Tu n'aurais pas oublié aussi Héraclite et Nietzsche ? Et Descartes ?
Je suis désolé, oui, j'ai oublié de mentionner Héraclite, Nietzsche et Descartes. Merci pour la correction.
1. Héraclite : le philosophe grec a soutenu que le temps est un processus constant de changement et de devenir, et que tout est en mouvement permanent.
2. Friedrich Nietzsche : le philosophe allemand a examiné la nature du temps et de l'éternel retour, et a soutenu que le temps est un processus cyclique.
3. René Descartes : le philosophe et mathématicien français a formulé les principes fondateurs de la philosophie moderne et a examiné la nature du temps et de l'espace dans ses écrits sur la métaphysique.
Ces penseurs ont également eu une influence significative sur la compréhension et la réflexion sur la nature du temps, et leur travail continue d'être étudié et discuté aujourd'hui.
Est-ce qu'il n'y aurait pas une différence de perception du temps entre l'hémisphère droit et l'hémisphère gauche du cerveau ?
Il y a effectivement des différences de perception du temps entre les deux hémisphères cérébraux, mais les recherches dans ce domaine sont complexes et les conclusions sont encore incertaines.
L'hémisphère gauche du cerveau tend à être plus analytique et à traiter les informations de manière séquentielle, ce qui peut conduire à une perception plus linéaire et organisée du temps. De l'autre côté, l'hémisphère droit du cerveau tend à être plus intuitif et à traiter les informations de manière globale, ce qui peut conduire à une perception plus synchrone et moins linéaire du temps.
Cependant, ces différences ne sont pas absolues et peuvent varier en fonction de nombreux facteurs, tels que la culture, l'éducation, l'expérience personnelle, et la nature de la tâche que l'on accomplit. En outre, la plupart des fonctions cérébrales impliquent la participation de plusieurs régions cérébrales, et la perception du temps est souvent influencée par un certain nombre de facteurs complexes et interconnectés.
ChatGPT : Il n'y a pas de consensus scientifique sur l'existence d'une "revanche du cerveau droit". Cette théorie suggère que le cerveau gauche, associé à la logique et à la raison, est surutilisé dans les sociétés modernes, et que le cerveau droit, associé à la créativité et à l'intuition, est négligé.
Cependant, les neuroscientifiques estiment que le cerveau est plus complexe et qu'il n'y a pas de compartiments strictement dédiés aux fonctions logiques ou créatives. Les deux hémisphères du cerveau travaillent ensemble pour effectuer de nombreuses tâches, et l'utilisation dominante d'un hémisphère dépend du type de tâche spécifique.
En conclusion, la théorie de la "revanche du cerveau droit" est largement controversée et ne reflète pas les dernières découvertes en matière de neurosciences sur la fonction cérébrale. Il est important de reconnaître la complexité de notre cerveau et de ne pas réduire ses fonctions à des stéréotypes simples.
Mais c'est une métaphore. N'est-elle pas une théorie intéressante pour comprendre notre monde moderne ?
ChatGPT : En tant que métaphore, la théorie de la "revanche du cerveau droit" peut effectivement être utile pour comprendre certains aspects de la société moderne, en particulier les tendances vers la recherche de l'équilibre entre la logique et la créativité, la raison et l'intuition.
Cependant, il est important de ne pas trop s'appuyer sur cette métaphore comme explication unique et valable de la complexité de notre cerveau et de notre monde. La réalité est plus nuancée, et les neurosciences montrent que les fonctions cérébrales sont très interconnectées et influencent mutuellement les différentes capacités humaines.
En fin de compte, la métaphore de la "revanche du cerveau droit" peut être une façon accessible de discuter de certaines tendances culturelles, mais il est important de la considérer comme une simplification de la réalité, et non comme une explication définitive de la complexité du cerveau et de notre société.
Notre société occidentale et moderne ne serait-elle pas trop "cerveau gauche" ?
ChatGPT : L'idée que la société occidentale et moderne est dominée par le cerveau gauche peut être une façon intéressante de décrire les tendances actuelles en matière de valorisation de la logique, de la raison et de l'efficacité dans notre culture.
Cependant, il est important de ne pas trop généraliser ou de ne pas trop se concentrer sur la dichotomie "cerveau gauche/cerveau droit". Les neurosciences montrent que les deux hémisphères du cerveau travaillent en étroite collaboration pour effectuer de nombreuses tâches, et que l'utilisation dominante d'un hémisphère dépend du type de tâche spécifique.
De plus, la société moderne n'est pas uniforme et il y a des variations culturelles, sociales, économiques et politiques qui influencent les valeurs, les attentes et les préférences. Il est donc important de ne pas trop simplifier la complexité de notre société en la réduisant à une simple dichotomie cerveau gauche/cerveau droit.
En fin de compte, la question de savoir si notre société est "trop cerveau gauche" est subjective et dépend des perspectives et des contextes individuels. Il est important de considérer les différents points de vue et de prendre en compte les nuances pour comprendre les tendances culturelles plus larges.
Et quid du temps linéaire ? N'est-ce pas une simplification de la réalité ?
ChatGPT : Le concept de temps linéaire, comme une succession ininterrompue d'événements dans le passé, le présent et le futur, est une convention largement utilisée dans notre société pour organiser et comprendre notre expérience du temps.
Cependant, il est important de noter que ce concept est en réalité une simplification de la réalité, car la compréhension scientifique moderne du temps montre que le temps peut être relatif et dépendre de la situation et des observations, et que le temps peut être influencé par la gravité et les phénomènes quantiques.
En fin de compte, le temps linéaire peut être une convention utile pour comprendre le temps, mais il est important de ne pas le considérer comme une réalité absolue, et de prendre en compte les nuances et les perspectives alternatives pour avoir une compréhension plus complète du temps.
Quels sont les plus grands penseurs de la notion du temps ?
Il existe plusieurs penseurs importants qui ont réfléchi à la nature et à la compréhension du temps au fil des siècles. Les plus importants d'entre eux incluent :
1. Aristote : le philosophe grec a défini le temps comme l'étalon des mouvements successifs.
2. Saint Augustin : le père de l'Église a examiné la nature du temps et sa relation à l'éternité.
3. Isaac Newton : le mathématicien et physicien anglais a formulé les lois du mouvement et de la gravitation, qui comprenaient une conception uniforme et absolue du temps.
4. Immanuel Kant : le philosophe allemand a examiné la relation entre le temps et l'espace, et a soutenu que le temps est un concept nécessaire pour la compréhension du monde.
5. Albert Einstein : le physicien allemand a développé la théorie de la relativité générale, qui montre que le temps peut être influencé par la gravité et la vitesse de l'observateur.
6. Henri Bergson : le philosophe français a examiné la nature intuitive et subjective du temps, et a soutenu que le temps est un processus continu, et non pas une série d'instants figés.
Ces penseurs, ainsi que d'autres, ont continué de contribuer à la compréhension et à la réflexion sur la nature du temps, et leur travail est toujours considéré comme important dans les discussions contemporaines sur le temps et la philosophie de la physique.
Tu n'aurais pas oublié aussi Héraclite et Nietzsche ? Et Descartes ?
Je suis désolé, oui, j'ai oublié de mentionner Héraclite, Nietzsche et Descartes. Merci pour la correction.
1. Héraclite : le philosophe grec a soutenu que le temps est un processus constant de changement et de devenir, et que tout est en mouvement permanent.
2. Friedrich Nietzsche : le philosophe allemand a examiné la nature du temps et de l'éternel retour, et a soutenu que le temps est un processus cyclique.
3. René Descartes : le philosophe et mathématicien français a formulé les principes fondateurs de la philosophie moderne et a examiné la nature du temps et de l'espace dans ses écrits sur la métaphysique.
Ces penseurs ont également eu une influence significative sur la compréhension et la réflexion sur la nature du temps, et leur travail continue d'être étudié et discuté aujourd'hui.
Est-ce qu'il n'y aurait pas une différence de perception du temps entre l'hémisphère droit et l'hémisphère gauche du cerveau ?
Il y a effectivement des différences de perception du temps entre les deux hémisphères cérébraux, mais les recherches dans ce domaine sont complexes et les conclusions sont encore incertaines.
L'hémisphère gauche du cerveau tend à être plus analytique et à traiter les informations de manière séquentielle, ce qui peut conduire à une perception plus linéaire et organisée du temps. De l'autre côté, l'hémisphère droit du cerveau tend à être plus intuitif et à traiter les informations de manière globale, ce qui peut conduire à une perception plus synchrone et moins linéaire du temps.
Cependant, ces différences ne sont pas absolues et peuvent varier en fonction de nombreux facteurs, tels que la culture, l'éducation, l'expérience personnelle, et la nature de la tâche que l'on accomplit. En outre, la plupart des fonctions cérébrales impliquent la participation de plusieurs régions cérébrales, et la perception du temps est souvent influencée par un certain nombre de facteurs complexes et interconnectés.
Est-ce que tu pourrais créer un poème, dans le style de Rimbaud, sur La revanche du cerveau droit ?
ChatGPT : Bien sûr, je peux essayer de créer un poème sur la revanche du cerveau droit dans le style de Rimbaud :
La revanche du cerveau droit
Là où l'analyse règne en maître, Là où la raison est sacralisée, Le cerveau droit se lève en silence, Prêt à reprendre sa place.
Il y a des mondes que nous n'avons pas vus, Des merveilles que nous n'avons pas senties, Le cerveau gauche peut analyser, Mais le droit peut les réaliser.
Le temps n'est plus une ligne droite, Mais un océan de possibilités, Le passé, le présent et le futur, Sont tous présents dans les sensations.
Les couleurs sont plus vibrantes, Les formes plus douces, les sons plus riches, Le cerveau droit se lève pour dire, Que la vie peut être plus que logique.
Alors laissons-le prendre le dessus, Et explorer ces nouveaux territoires, Car peut-être que nous découvrirons, Des merveilles que nous n'avions jamais vues auparavant.
ChatGPT : Bien sûr, je peux essayer de créer un poème sur la revanche du cerveau droit dans le style de Rimbaud :
La revanche du cerveau droit
Là où l'analyse règne en maître, Là où la raison est sacralisée, Le cerveau droit se lève en silence, Prêt à reprendre sa place.
Il y a des mondes que nous n'avons pas vus, Des merveilles que nous n'avons pas senties, Le cerveau gauche peut analyser, Mais le droit peut les réaliser.
Le temps n'est plus une ligne droite, Mais un océan de possibilités, Le passé, le présent et le futur, Sont tous présents dans les sensations.
Les couleurs sont plus vibrantes, Les formes plus douces, les sons plus riches, Le cerveau droit se lève pour dire, Que la vie peut être plus que logique.
Alors laissons-le prendre le dessus, Et explorer ces nouveaux territoires, Car peut-être que nous découvrirons, Des merveilles que nous n'avions jamais vues auparavant.
Bravo ! Et si on choisit le style de Baudelaire, cela donne quoi ?
ChatGPT : Bien sûr, je peux aussi essayer de créer un poème sur la revanche du cerveau droit dans le style de Baudelaire :
Revanche du cerveau droit
Le cerveau gauche, avec ses calculs et ses chiffres, A régné sur nos pensées pendant si longtemps, Mais le droit se lève, comme un lion qui rugit, Prêt à montrer la voie de la beauté et de la vérité.
Le temps n'est plus une ligne rigide, Mais une danse éternelle dans le présent, Le passé n'est plus que souvenirs, Le futur n'est qu'une projection de notre esprit.
Les couleurs sont plus vives, les formes plus douces, Les sons plus riches, les sentiments plus purs, Le cerveau droit nous montre la vie en technicolor, Tandis que le gauche ne voit que noir et blanc.
Alors laissons-le reprendre le contrôle, Et explorer ce monde de sensations, Car peut-être que nous découvrirons, La beauté cachée de ce monde effrayant.
ChatGPT : Bien sûr, je peux aussi essayer de créer un poème sur la revanche du cerveau droit dans le style de Baudelaire :
Revanche du cerveau droit
Le cerveau gauche, avec ses calculs et ses chiffres, A régné sur nos pensées pendant si longtemps, Mais le droit se lève, comme un lion qui rugit, Prêt à montrer la voie de la beauté et de la vérité.
Le temps n'est plus une ligne rigide, Mais une danse éternelle dans le présent, Le passé n'est plus que souvenirs, Le futur n'est qu'une projection de notre esprit.
Les couleurs sont plus vives, les formes plus douces, Les sons plus riches, les sentiments plus purs, Le cerveau droit nous montre la vie en technicolor, Tandis que le gauche ne voit que noir et blanc.
Alors laissons-le reprendre le contrôle, Et explorer ce monde de sensations, Car peut-être que nous découvrirons, La beauté cachée de ce monde effrayant.
Tu es finalement assez « cerveau droit. » ha ha … Et avec le style d'Oscar Wilde ?
ChatGPT : Bien sûr! Voici un autre essai de poème sur la revanche du cerveau droit dans le style d'Oscar Wilde:
La revanche du cerveau droit
Le cerveau gauche, avec son analyse si stricte, A dominé nos pensées pendant trop longtemps. Mais le cerveau droit, tel un lion en liberté, Brise les chaînes et réclame son droit.
Le temps n'est plus une ligne droite et définie, Mais une mer agitée où nous flottons sans but, Le passé n'est plus qu'une brume qui se dissipe, Le futur, un mystère qu'on ne peut percer.
Les couleurs sont plus vives, les formes plus douces, Les sons plus envoûtants, les émotions plus fortes, Le cerveau droit nous offre un monde en couleur, Tandis que le gauche ne voit qu'une grisaille monotone.
Alors laissons-le nous guider, Et laissons les sens nous éblouir, Car peut-être découvrirons-nous, La véritable beauté cachée de ce monde effrayant.
Et en anglais avec des rimes, c’est possible aussi ?
Certainly, here's a rhyming version of the same poem in English:
The Right Brain's Rise
The left brain, with its logical ties, Has led us down a path so precise. But now the right brain breaks the chain, And shows its might, no longer restrained.
Time's not a line, so neat and fine, But a sea that's constantly in decline. The past is but a memory, The future, a mystery.
Colors are brighter, shapes are kinder, Sounds are more musical, emotions milder. The right brain paints a world of hues, While the left sees only grays and blues.
So let us trust it, as our guide, And let our senses take the ride. We might just find, if we so choose, The beauty hidden in the world we view.
Evidemment ces poèmes ne sont pas du niveau d’un Baudelaire, d’un Rimbaud ou d’un Oscar Wilde, mais c’est un texte original avec du sens.
Cela ouvre tout de même des perspectives pour les métiers en communication. Cela ne remplacera pas les universitaires et les rédacteurs qui ont une plume, mais pourra se substituer à des communications plus banales et aseptisées.
A la fin, je l’ai aussi interrogé sur Descartes n’était pas Vierge (mon livre sur les philosophes selon leur signe astrologique), et là ChatGPT a tout à coup été bien plus dogmatique. Il m’a soutenu et répété que l’astrologie n’était pas une science, et que même en tant symbole et métaphore, il ne souhaitait pas aller plus loin. Il a coupé court. Tant pis pour Jung ! Cela montre que l’on peut facilement circonscrire l’intelligence artificielle qu’à certains domaines.
J’ai vraiment apprécié l’humilité de ce Chatgpt car il n’affirme rien. Il reste très diplomate et ne cherche pas à créer de polémiques. Ce qui lui confère finalement un côté fort sympathique et attachant, contrairement à certains de nos concitoyens (le « con » au début de concitoyen étant involontaire!)
A vous maintenant de vous faire une idée….
ChatGPT a été développé par OpenAI.
La revanche du cerveau droit, une ouverture pour demain, Ferial Furon et Marjorie Poeydomenge, Editions du Dauphin, 2022
ChatGPT : Bien sûr! Voici un autre essai de poème sur la revanche du cerveau droit dans le style d'Oscar Wilde:
La revanche du cerveau droit
Le cerveau gauche, avec son analyse si stricte, A dominé nos pensées pendant trop longtemps. Mais le cerveau droit, tel un lion en liberté, Brise les chaînes et réclame son droit.
Le temps n'est plus une ligne droite et définie, Mais une mer agitée où nous flottons sans but, Le passé n'est plus qu'une brume qui se dissipe, Le futur, un mystère qu'on ne peut percer.
Les couleurs sont plus vives, les formes plus douces, Les sons plus envoûtants, les émotions plus fortes, Le cerveau droit nous offre un monde en couleur, Tandis que le gauche ne voit qu'une grisaille monotone.
Alors laissons-le nous guider, Et laissons les sens nous éblouir, Car peut-être découvrirons-nous, La véritable beauté cachée de ce monde effrayant.
Et en anglais avec des rimes, c’est possible aussi ?
Certainly, here's a rhyming version of the same poem in English:
The Right Brain's Rise
The left brain, with its logical ties, Has led us down a path so precise. But now the right brain breaks the chain, And shows its might, no longer restrained.
Time's not a line, so neat and fine, But a sea that's constantly in decline. The past is but a memory, The future, a mystery.
Colors are brighter, shapes are kinder, Sounds are more musical, emotions milder. The right brain paints a world of hues, While the left sees only grays and blues.
So let us trust it, as our guide, And let our senses take the ride. We might just find, if we so choose, The beauty hidden in the world we view.
Evidemment ces poèmes ne sont pas du niveau d’un Baudelaire, d’un Rimbaud ou d’un Oscar Wilde, mais c’est un texte original avec du sens.
Cela ouvre tout de même des perspectives pour les métiers en communication. Cela ne remplacera pas les universitaires et les rédacteurs qui ont une plume, mais pourra se substituer à des communications plus banales et aseptisées.
A la fin, je l’ai aussi interrogé sur Descartes n’était pas Vierge (mon livre sur les philosophes selon leur signe astrologique), et là ChatGPT a tout à coup été bien plus dogmatique. Il m’a soutenu et répété que l’astrologie n’était pas une science, et que même en tant symbole et métaphore, il ne souhaitait pas aller plus loin. Il a coupé court. Tant pis pour Jung ! Cela montre que l’on peut facilement circonscrire l’intelligence artificielle qu’à certains domaines.
J’ai vraiment apprécié l’humilité de ce Chatgpt car il n’affirme rien. Il reste très diplomate et ne cherche pas à créer de polémiques. Ce qui lui confère finalement un côté fort sympathique et attachant, contrairement à certains de nos concitoyens (le « con » au début de concitoyen étant involontaire!)
A vous maintenant de vous faire une idée….
ChatGPT a été développé par OpenAI.
La revanche du cerveau droit, une ouverture pour demain, Ferial Furon et Marjorie Poeydomenge, Editions du Dauphin, 2022
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chatgpt cerveau droit gauche
PHIL-ANALYSE
Dimanche 2 Octobre 2022
Les artistes seraient-ils tous des médiums ? Encore faudrait-il définir ce qu’est la médiumnité… L’inspiration des artistes a toujours été un mystère par son côté imprévisible et presque magique. Même André Breton s’était intéressé au phénomène des peintres spirites comme Fleury Joseph Crépin. Et a entretenu un rapport énigmatique avec le surnaturel dans certains passages de son Second manifeste.
Dans le cadre de notre livre La revanche du Cerveau droit (Ferial Furon et Marjorie Poeydomenge), nous avons eu l’opportunité d’animer une conférence sur l’art et la médiumnité à l’Agora (https://www.agora.paris). Vous trouverez dans cet article quelques réflexions que nous avons pu développer sur ce sujet prolixe.
Autant il est facile de mesurer l’intelligence logicomathématique et langagière par des tests dont le plus connu est le QI, autant l’intelligence créative et artistique reste indomptable. On n’arrive pas à la maîtriser avec notre « cerveau gauche ». Nous évoquons dans La revanche du cerveau droit notamment Victor Hugo et son côté mystique. Le XIXème siècle était très ouvert à ces phénomènes paranormaux. Sur le plan philosophique, c’est l’époque de Schopenhauer, de Nietzsche, de l’irrationnel… De la reconnaissance d’une certaine volonté de puissance inconsciente.
Dans l’Antiquité, l’inspiration artistique était attribuée aux Muses, qui donnaient aux humains les dons du chant, de la comédie, de la danse… Progressivement, les Muses sont devenues humaines… et servent plutôt de modèles pour les peintres. Pour les Grecs, l’art inspiré par « l’invisible » allait de soi… Goethe a raconté que seul Faust a été rédigé par ses soins, le reste aurait été dicté par des forces spirituelles…
Dans l’Antiquité, l’inspiration artistique était attribuée aux Muses, qui donnaient aux humains les dons du chant, de la comédie, de la danse… Progressivement, les Muses sont devenues humaines… et servent plutôt de modèles pour les peintres. Pour les Grecs, l’art inspiré par « l’invisible » allait de soi… Goethe a raconté que seul Faust a été rédigé par ses soins, le reste aurait été dicté par des forces spirituelles…

Rachilde, surnommée Mademoiselle Baudelaire, une histoire de littérature médiumnique
De nombreux artistes ont témoigné sur le côté parfois paranormal de leur création. Mais que signifie exactement médiumnité ?
Les phénomènes paranormaux sont appréhendés par les scientifiques selon deux types de croyance : les uns les attribuent aux phénomènes PSI (voyance, télépathie, prémonition, psychokinèse,…) liés aux capacités extrasensorielles, les autres à une expérience consciente qui survit après la mort (âme, esprit). La médiumnité suppose qu’une entité invisible et consciente communique avec le médium qui est un canal, un intermédiaire entre le monde des vivants et le monde des morts.
La médiumnité renvoie aussi à la notion d’inconscient que nous avons abordé dans La revanche du cerveau droit sous l’angle jungien. Jung qui a longtemps travaillé avec le physicien quantique Wolfgang Pauli, défendait le concept d’inconscient collectif qui fait référence à l’abysse infini de notre inconscient en lien avec la mémoire universelle de l’humanité tout entière. Jung nous dit qu’il recèle la totalité des archétypes qui se sont forgés dans la mémoire universelle tout au long de l’histoire de l’humanité et dont chaque individu a accès dans la strate la plus profonde de son inconscient.
L’inspiration, un état modifié de conscience ?
Certains états permettent de dépasser la réalité ordinaire, méditation, états mystiques, intuition, transe, hypnose état érotique, rêves…. D’après le témoignage d’un de ses modèles, Van Gogh peignait en transe devant son chevalet. On compare ces états de transe au somnambulisme. D’ailleurs, il peut y avoir un lien avec le cerveau droit. Dans notre livre, on explique que la transe chamanique, la méditation active le cerveau droit. Et même la poésie ! Les poètes sont justement des artistes très mystérieux, leur lyrisme frôle parfois la transe. Point étonnant que Victor Hugo était attiré par le spiritisme et le dessin médiumnique.
Victor Hugo a souvent participé à des séances de spiritisme (tables tournantes) avec sa famille notamment lorsqu’ils vivaient en exil sur l’Ile de Jersey. Il cherchait notamment à communiquer avec sa fille décédée Léopoldine. Par ailleurs, il se serait entretenu avec de grandes personnalité de la philosophie, de la littérature et du théâtre. Les procès-verbaux de des séances ont été publiés 40 ans après sa mort.
D’ailleurs coïncidence incroyable, quand nous avons décidé de préparer cette conférence, Marjorie a reçu en service presse un livre sur un auteur incroyable du 19ème siècle : Rachilde (Roman de Cécile Chabaud). Une écrivaine qui a décidé de prendre le nom d’un comte suédois lors d’une séance de spiritisme et qui écrivait parfois en mode automatique, dont le style parfois semblait être inspiré par le marquis de Sade…. C’est toujours dangereux de convoquer les morts quel que soit le siècle. Et pourtant le spiritisme était à la mode au XIXème siècle. Était-ce lié à l’influence du spirite Allan Kardec ? Comme le pratiquait Victor Hugo dans l’espoir de retrouver sa fille Léopoldine, les grands-parents de Marguerite, Rachilde, avaient l’espoir d’entrer en communication avec leur fils défunt. Le spiritisme était une façon de prolonger la vie et l’espoir des retrouvailles. Un soir, lors d’une séance de spiritisme où le ciel était insondable et voilé, Marguerite entendit un fantôme lui parler… C’était un certain « Rachilde », comte Suédois né en 1523 à Göteborg. C’est ainsi que Marguerite adopta son nom de lettres, par une séance de médiumnité.
Le psychologue Frédéric WH Myers, figure légendaire de la parapsychologie, a établi des rapports entre l’état artistique, le génie créatif et les états de transe et les facultés psi en prenant des exemples chez Georges Sand, Mozart, Dickens… On peut parler aussi « d’états psychospirituels ».
A titre anecdotique, les artistes ont plus de propension à croire à la réincarnation que les personnes non artistes. Certains attribuent leurs dons à des vies antérieures… Ce que l’on appelait à l’époque de Victor Hugo la « métempsychose ». Certains expliquent leur précocité par ce prisme. Tina Turner pense d’ailleurs qu’elle a été pharaonne…
Les phénomènes paranormaux sont appréhendés par les scientifiques selon deux types de croyance : les uns les attribuent aux phénomènes PSI (voyance, télépathie, prémonition, psychokinèse,…) liés aux capacités extrasensorielles, les autres à une expérience consciente qui survit après la mort (âme, esprit). La médiumnité suppose qu’une entité invisible et consciente communique avec le médium qui est un canal, un intermédiaire entre le monde des vivants et le monde des morts.
La médiumnité renvoie aussi à la notion d’inconscient que nous avons abordé dans La revanche du cerveau droit sous l’angle jungien. Jung qui a longtemps travaillé avec le physicien quantique Wolfgang Pauli, défendait le concept d’inconscient collectif qui fait référence à l’abysse infini de notre inconscient en lien avec la mémoire universelle de l’humanité tout entière. Jung nous dit qu’il recèle la totalité des archétypes qui se sont forgés dans la mémoire universelle tout au long de l’histoire de l’humanité et dont chaque individu a accès dans la strate la plus profonde de son inconscient.
L’inspiration, un état modifié de conscience ?
Certains états permettent de dépasser la réalité ordinaire, méditation, états mystiques, intuition, transe, hypnose état érotique, rêves…. D’après le témoignage d’un de ses modèles, Van Gogh peignait en transe devant son chevalet. On compare ces états de transe au somnambulisme. D’ailleurs, il peut y avoir un lien avec le cerveau droit. Dans notre livre, on explique que la transe chamanique, la méditation active le cerveau droit. Et même la poésie ! Les poètes sont justement des artistes très mystérieux, leur lyrisme frôle parfois la transe. Point étonnant que Victor Hugo était attiré par le spiritisme et le dessin médiumnique.
Victor Hugo a souvent participé à des séances de spiritisme (tables tournantes) avec sa famille notamment lorsqu’ils vivaient en exil sur l’Ile de Jersey. Il cherchait notamment à communiquer avec sa fille décédée Léopoldine. Par ailleurs, il se serait entretenu avec de grandes personnalité de la philosophie, de la littérature et du théâtre. Les procès-verbaux de des séances ont été publiés 40 ans après sa mort.
D’ailleurs coïncidence incroyable, quand nous avons décidé de préparer cette conférence, Marjorie a reçu en service presse un livre sur un auteur incroyable du 19ème siècle : Rachilde (Roman de Cécile Chabaud). Une écrivaine qui a décidé de prendre le nom d’un comte suédois lors d’une séance de spiritisme et qui écrivait parfois en mode automatique, dont le style parfois semblait être inspiré par le marquis de Sade…. C’est toujours dangereux de convoquer les morts quel que soit le siècle. Et pourtant le spiritisme était à la mode au XIXème siècle. Était-ce lié à l’influence du spirite Allan Kardec ? Comme le pratiquait Victor Hugo dans l’espoir de retrouver sa fille Léopoldine, les grands-parents de Marguerite, Rachilde, avaient l’espoir d’entrer en communication avec leur fils défunt. Le spiritisme était une façon de prolonger la vie et l’espoir des retrouvailles. Un soir, lors d’une séance de spiritisme où le ciel était insondable et voilé, Marguerite entendit un fantôme lui parler… C’était un certain « Rachilde », comte Suédois né en 1523 à Göteborg. C’est ainsi que Marguerite adopta son nom de lettres, par une séance de médiumnité.
Le psychologue Frédéric WH Myers, figure légendaire de la parapsychologie, a établi des rapports entre l’état artistique, le génie créatif et les états de transe et les facultés psi en prenant des exemples chez Georges Sand, Mozart, Dickens… On peut parler aussi « d’états psychospirituels ».
A titre anecdotique, les artistes ont plus de propension à croire à la réincarnation que les personnes non artistes. Certains attribuent leurs dons à des vies antérieures… Ce que l’on appelait à l’époque de Victor Hugo la « métempsychose ». Certains expliquent leur précocité par ce prisme. Tina Turner pense d’ailleurs qu’elle a été pharaonne…
La médiumnité artistique, une forme d’hypersensibilité ?
Certains experts voient dans l’art médiumnique un phénomène de synesthésie, une correspondance entre les sens, comme le pratiquait Rimbaud dans Voyelles. Nous en parlons dans notre livre sur l’hypersensibilité. Certains voient des sons, d’autres traduisent des mouvements en couleurs… Cela rappelle l’image de l’artiste de Nietzsche : une physiologie supérieure (source : Livre du philosophe). Cela ressemble à un état de fusion.
Vous avez probablement entendu parler des peintres spirites comme Augustin Lesage, mais le plus troublant reste les phénomènes Psi dans la musique.
Dans son livre Psi, Erik Pigani explique que les psychologues ont fait différentes études pour mesurer les capacités intuitives des artistes. Citons notamment les travaux de Thelma Moss, une étude expérimentale qui a été menée sur 146 personnes, un groupe d’artistes professionnels, et l’autre, des non artistes. Le meilleur résultat en termes de compétences intuitives a été obtenu par les artistes : ils ont fait mieux que l’aléatoire. Il existe donc des corrélations avec le PSI et la créativité. Les musiciens ont d’ailleurs obtenu de meilleures performances en ESP (Extra Sensori Powers) que les autres artistes. Le Psi et la créativité semblent répondre à la même dynamique psychique.
La musique semble favoriser des états modifiés de conscience. Chopin écrivait à une amie qu’il avait vu des personnages monstrueux sortir du coffre de son piano pendant qu’il jouait sa célèbre Marche Funèbre. Rosemary Brown, cette pianiste amatrice, a été en contact avec les esprits des plus grands musiciens. Surpris de la qualité de ses compositions, les musicologues sont venus l’expertiser, et pour eux, il était impossible que cela soit truqué. Elle reçoit également les plus grands musiciens de son temps pour les conseiller. Et ses conseils sont d’une précision incroyable. Elle a même sermonné Liszt qui allait trop vite pour lui dicter les notes !
Il est possible aussi que Wagner, le célèbre compositeur allemand, ait été un peu médium… La musique de Wagner est très particulière, sa puissance émotionnelle peut induire des états modifiés de conscience. Citons à ce propos une histoire relatée par Erik Pigani dans Psi à propos d’une cantatrice, Germaine Lubin, pour montrer la puissance des opéras de Wagner. En 1930, Germaine Lubin interprète Isolde à l’Opéra de Paris. A la fin du dernier acte, Isolde meurt, Germaine incarne tellement Isolde qu’elle se sent mourir aussi. Elle voit son corps flotter au-dessus de la scène, ainsi qu’une belle lumière et des personnes aux regards extraordinaires comme des anges. Ce fut une de ses plus belles expériences. Lorsque cette cantatrice décéda, Erik entendit à la radio La mort d’Isolde, enregistrée précisément en 1930 ! Mais ce n’est pas tout : un professeur biochimiste (Michel Bouniac) qui a étudié Wagner sous toutes les coutures constate que dans la mort d’Isolde, Wagner décrit parfaitement l’expérience NDE en 5 phases en 1859. Ce qui est très troublant…
Quand Kandinsky a écouté le Lohengrin en 1911, il a vu jaillir des lignes et des couleurs. Chose peu connue, Wagner s’est inspiré de Schopenhauer, l’Essai sur les apparitions et opuscules divers, où le philosophe allemand évoque le « somnambulisme magnétique ». Pour Wagner, Shakespeare et Beethoven sont des somnambules clairvoyants. Beethoven était un voyant des sons, ce qui explique que même malentendant, il a pu continuer à composer et jouer.
Quelle frontière entre expérience médiumnique ou mystique ?
Au-delà de la médiumnité, on a parfois l’impression que les artistes ont des expériences mystiques, comme s’ils conversaient avec des anges ou Dieu… Citons l’histoire d’Aretha Franklin, qui a connu le succès grâce à son meilleur album inspiré par sa foi avec 2 millions d’exemplaire vendus.
Le chanteur Santana était aussi assez mystique, il croyait à l’existence des anges. Un jour, il refuse d’enregistrer une chanson avec Julio Iglesias, estimant leurs styles respectifs trop éloignés. Mais pendant une partie de tennis, un ange lui demande de le faire et de reverser les gains pour une bonne cause. Ce type d’expérience contraint à une certaine humilité. Reconnaître que dans la créativité, on ne maîtrise pas tout…
Certains experts voient dans l’art médiumnique un phénomène de synesthésie, une correspondance entre les sens, comme le pratiquait Rimbaud dans Voyelles. Nous en parlons dans notre livre sur l’hypersensibilité. Certains voient des sons, d’autres traduisent des mouvements en couleurs… Cela rappelle l’image de l’artiste de Nietzsche : une physiologie supérieure (source : Livre du philosophe). Cela ressemble à un état de fusion.
Vous avez probablement entendu parler des peintres spirites comme Augustin Lesage, mais le plus troublant reste les phénomènes Psi dans la musique.
Dans son livre Psi, Erik Pigani explique que les psychologues ont fait différentes études pour mesurer les capacités intuitives des artistes. Citons notamment les travaux de Thelma Moss, une étude expérimentale qui a été menée sur 146 personnes, un groupe d’artistes professionnels, et l’autre, des non artistes. Le meilleur résultat en termes de compétences intuitives a été obtenu par les artistes : ils ont fait mieux que l’aléatoire. Il existe donc des corrélations avec le PSI et la créativité. Les musiciens ont d’ailleurs obtenu de meilleures performances en ESP (Extra Sensori Powers) que les autres artistes. Le Psi et la créativité semblent répondre à la même dynamique psychique.
La musique semble favoriser des états modifiés de conscience. Chopin écrivait à une amie qu’il avait vu des personnages monstrueux sortir du coffre de son piano pendant qu’il jouait sa célèbre Marche Funèbre. Rosemary Brown, cette pianiste amatrice, a été en contact avec les esprits des plus grands musiciens. Surpris de la qualité de ses compositions, les musicologues sont venus l’expertiser, et pour eux, il était impossible que cela soit truqué. Elle reçoit également les plus grands musiciens de son temps pour les conseiller. Et ses conseils sont d’une précision incroyable. Elle a même sermonné Liszt qui allait trop vite pour lui dicter les notes !
Il est possible aussi que Wagner, le célèbre compositeur allemand, ait été un peu médium… La musique de Wagner est très particulière, sa puissance émotionnelle peut induire des états modifiés de conscience. Citons à ce propos une histoire relatée par Erik Pigani dans Psi à propos d’une cantatrice, Germaine Lubin, pour montrer la puissance des opéras de Wagner. En 1930, Germaine Lubin interprète Isolde à l’Opéra de Paris. A la fin du dernier acte, Isolde meurt, Germaine incarne tellement Isolde qu’elle se sent mourir aussi. Elle voit son corps flotter au-dessus de la scène, ainsi qu’une belle lumière et des personnes aux regards extraordinaires comme des anges. Ce fut une de ses plus belles expériences. Lorsque cette cantatrice décéda, Erik entendit à la radio La mort d’Isolde, enregistrée précisément en 1930 ! Mais ce n’est pas tout : un professeur biochimiste (Michel Bouniac) qui a étudié Wagner sous toutes les coutures constate que dans la mort d’Isolde, Wagner décrit parfaitement l’expérience NDE en 5 phases en 1859. Ce qui est très troublant…
Quand Kandinsky a écouté le Lohengrin en 1911, il a vu jaillir des lignes et des couleurs. Chose peu connue, Wagner s’est inspiré de Schopenhauer, l’Essai sur les apparitions et opuscules divers, où le philosophe allemand évoque le « somnambulisme magnétique ». Pour Wagner, Shakespeare et Beethoven sont des somnambules clairvoyants. Beethoven était un voyant des sons, ce qui explique que même malentendant, il a pu continuer à composer et jouer.
Quelle frontière entre expérience médiumnique ou mystique ?
Au-delà de la médiumnité, on a parfois l’impression que les artistes ont des expériences mystiques, comme s’ils conversaient avec des anges ou Dieu… Citons l’histoire d’Aretha Franklin, qui a connu le succès grâce à son meilleur album inspiré par sa foi avec 2 millions d’exemplaire vendus.
Le chanteur Santana était aussi assez mystique, il croyait à l’existence des anges. Un jour, il refuse d’enregistrer une chanson avec Julio Iglesias, estimant leurs styles respectifs trop éloignés. Mais pendant une partie de tennis, un ange lui demande de le faire et de reverser les gains pour une bonne cause. Ce type d’expérience contraint à une certaine humilité. Reconnaître que dans la créativité, on ne maîtrise pas tout…
Pourquoi la musique aurait--elle un pouvoir intuitif plus puissant que les autres arts ?
Dans notre livre La revanche du cerveau droit, nous rappelons que la musique est le parfait équilibre entre nos deux hémisphères cérébraux : cerveau droit pour la mélodie et cerveau gauche pour les notes et le rythme. Ainsi, cela rejoint la thèse de notre livre qui prône une alternance harmonieuse entre un mode de pensée cerveau droit (arborescente et analogique encline à la créativité) et un mode de pensée cerveau gauche (rigueur analytique) pour que l’humanité enclenche le bon virage vers un avenir humainement durable. L’intelligence humaine est plus puissante que la machine car elle sait mobiliser des capacités extraordinaires et elle est capable de transcendance.
Pour aller plus loin :
Psi : enquête sur les phénomènes paranormaux, d’Erik Pigani, J’ai lu 2001 (ou version d’origine, Editions du Chatelet, 1999)
Rachilde, homme de lettres, de Cécile Chabaud, Editions Ecriture, 2022.
La revanche du cerveau droit, une ouverture pour demain, Ferial Furon et Marjorie Poeydomenge, Editions du Dauphin, 2022
Marjorie Poeydomenge et Ferial Furon
Dans notre livre La revanche du cerveau droit, nous rappelons que la musique est le parfait équilibre entre nos deux hémisphères cérébraux : cerveau droit pour la mélodie et cerveau gauche pour les notes et le rythme. Ainsi, cela rejoint la thèse de notre livre qui prône une alternance harmonieuse entre un mode de pensée cerveau droit (arborescente et analogique encline à la créativité) et un mode de pensée cerveau gauche (rigueur analytique) pour que l’humanité enclenche le bon virage vers un avenir humainement durable. L’intelligence humaine est plus puissante que la machine car elle sait mobiliser des capacités extraordinaires et elle est capable de transcendance.
Pour aller plus loin :
Psi : enquête sur les phénomènes paranormaux, d’Erik Pigani, J’ai lu 2001 (ou version d’origine, Editions du Chatelet, 1999)
Rachilde, homme de lettres, de Cécile Chabaud, Editions Ecriture, 2022.
La revanche du cerveau droit, une ouverture pour demain, Ferial Furon et Marjorie Poeydomenge, Editions du Dauphin, 2022
Marjorie Poeydomenge et Ferial Furon
FLASH-INFO pour ne pas perdre le PHIL
Lundi 14 Février 2022
« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point », cette citation de Pascal reflète la dualité de nos cerveaux gauche et droit, et surtout celle de notre cœur et de notre cerveau. Car fait scientifique encore méconnu, le cœur a aussi des neurones !
Explications de Ferial Furon et Marjorie Poeydomenge à l’occasion de la sortie de leur livre La revanche du cerveau droit (Editions du Dauphin, 2022), sur la radio insolite d'Alain Moreno
Avec les avancées de la science, on sait maintenant que le cœur est bien plus qu’une simple pompe chargée de la circulation sanguine. Il contient un système nerveux d’environ 40 000 neurones et son champ électromagnétique est 5000 fois supérieur à celui du cerveau. Sur le plan énergétique : le champ électromagnétique du cœur est le plus puissant de tous les organes. Et il varie en fonction de l’état émotif. Lorsqu’on a peur et qu’on ressent de la frustration, il devient chaotique et il se remet en ordre avec les émotions positives. Tous ceux qui nous entourent reçoivent l’information de ce champ électromagnétique.
Lorsqu’on pratique la cohérence cardiaque par la méditation, les bienfaits sont tangibles : cela augmente l'ocytocine (hormone de l'attachement) et de la DHEA et diminue le cortisol (stress).
L’amour démarre dans le cœur. Mais comment l'amour se manifeste dans le cerveau alors ?
L’ocytocine joue un rôle important dans notre cerveau, car c’est l’hormone de l’attachement, du lien social et de la confiance. L’ocytocine nous apaise et nous dorlote. Mais il y a aussi la dopamine qui intervient dans les coups de foudre ! La dopamine, c’est l’hormone du désir. Lorsqu’on a un coup de foudre, on peut rougir, avoir mal au ventre, on a envie de partir en courant, on n’a plus d’appétit, c’est l’effet de l’adrénaline. Heureusement, la dopamine intervient pour contrebalancer l’effet de l’adrénaline et nous motive pour aller jusqu’au bout de notre désir. La dopamine c’est plus la recherche du plaisir, de la récompense. Si on stimule tout le temps la dopamine, on risque de devenir addict aux conquêtes amoureuses, voire à l’amour romantique. Si on cite la figure littéraire de Don Juan, Don Juan a besoin de conquêtes car cela le stimule. Il est dépendant de ces récompenses. Il se dope à la dopamine. A l’inverse, l’ocytocine est l’hormone de l’intimité. Elle supprime le stress et a plus l’effet d’endorphine. C’est probablement l’ocytocine qui permet à un couple de durer pendant des années. Car avec la dopamine, l’amour devient vite jetable… Même si les coups de foudre sont des beaux moments à vivre ! Quand Beigbeder écrit que l’amour dure 3 ans, c’est plus l’effet des phéromones et de la dopamine …
On aime avec l’ocytocine et la dopamine. Mais est-ce qu’on aime plus avec son cerveau gauche ou son cerveau droit ?
Il y a un lien entre « la revanche du cerveau droit » et l’intelligence du cœur.
Dans notre monde moderne technologique, lorsqu’on évoque l’intelligence ou la conscience, on pense exclusivement au cerveau mais cela incarne une pensée froide, un intellect coupé des émotions (le cerveau gauche en est le symbole). Par sa revanche, le cerveau droit ouvre la voie de l’intelligence du cœur qui incarne la plus haute forme d’accès à la connaissance : comme dirait Spinoza, c’est le 3ème genre de connaissance qui repose exclusivement sur l’intuition. C’est une intelligence supérieure qui s’active avec des émotions positives et un total lâcher prise.
Passer de l’intelligence cérébrale à l’intelligence du cœur pourrait incarner le principe d’individuation de Jung : un parcours initiatique qui nous conduirait à nous connecter à notre véritable essence.
En amour, vaut-il mieux adopter l’optimisme de Jung ou le pessimisme de Freud ?
Dans notre livre, on évoque la différence de vision entre Freud et Jung sur le plan de la libido. Jung voit dans l’amour un phénomène de transformation : il nous aide à nous accomplir. C’est le principe d’individuation. Pour Freud, l’amour est presque une condamnation ! Il y a quelque chose de très pessimiste chez le pionnier de la psychanalyse : tout est sexuel et sans âme. Alors que la libido pour Jung est créative, elle permet de se dépasser et de se rapprocher de sa vérité. C’est un élan vital comme chez le philosophe Bergson. Freud est très médical dans son approche de l’amour, il scinde le développement libidinal en trois stades clés : oral, anal et phallique. Freud en cantonnant la libido à la sexualité, il a indirectement sexualisé l’amour. Or l’amour n'est pas que sexuel ! L’amour est plus complexe, plus complet, plus mystérieux. C’est un élan. Ça ne consiste pas juste à l’aboutissement du désir sexuel. Chez Freud, L’amour est comme une névrose dont il est difficile de se délivrer. Dans Malaise d’une civilisation, Freud se montre très pessimiste. Il écrit que nos facultés de bonheur sont limitées par notre constitution. Contrairement à Jung, pour qui l’amour est un mystère qui nous aide à nous réaliser et à nous élever, l’amour chez Freud est plutôt un schéma répétitif dont on ne se libère jamais.
Si on quitte alors le côté obsessionnel de Freud, est-ce que l’amour peut être alchimique plutôt que chimique ?
Le cœur est passionnant sur le plan du symbolisme, il est à la fois :
- Le centre du corps, le centre névralgique
- le désir, l’ardeur, l’élan vital, la connaissance des lois du cosmos (la loi de l’Amour, l’arbre de vie, la reliance au grand Tout)
- la vie, une énergie mystérieuse qui lutte contre la mort, l’entropie (le désordre)
- Sur le plan alchimique, le sang représente l’union de l’eau et du feu, union de la matière et de l’esprit, de la lune et du soleil, de la spontanéité et de l’ordre, de la vie et de la conscience ou de l’instinct et de l’intellect.
- Evoque le Graal, calice qui aurait servi à recueillir le sang du Christ.
- L’œuvre au rouge des alchimistes : un aboutissement. Les instances de la psyché sont réunies à leur juste place dans une harmonisation des contraires qui évoque une vision élargie de la réalité.
- Apollon et Dionysos.
o Ces deux divinités se retrouvent dans l’espace du cœur : Apollon avec sa couronne de laurier symboliserait les coronaires et Dionysos avec sa coupe symboliserait le cône qui reçoit le sang de l’organisme.
o C’est pour cela qu’on considère le cœur comme l’espace de l’intelligence. Et dans toutes les traditions anciennes, l’intelligence est située dans le cœur alors que dans notre époque moderne technologique, on place l’intelligence dans la tête (cerveau) qui se contente de décrire le réel.
En alliant Apollon et Dionysos, l’intelligence du cœur représente la trans-lucidité comme dirait Luc Bigé dans notre livre. Être à la fois dans l’espace de transe dionysiaque en lien avec l’âme du monde et de lucidité apollinienne. C’est ce que nous symbolisons dans notre livre par une communication harmonieuse et une parfaite alternance entre notre cerveau droit et notre cerveau gauche.
Apollon et Dionysos, un clin d'oeil à la philosophie de Nietzsche ?
Sur la plan philosophique, comme l’avait écrit Nietzsche dans La naissance de la tragédie, Apollon est dans la mesure et l’harmonie, alors que Dionysos est dans la démesure, la passion… C’est un peu comme le symbole de la sérotonine vs dopamine… Nietzsche a une vision optimiste de la passion, mais attention il faut être un surhomme pour ne pas en mourir…
Un autre philosophe que nous citons dans notre livre et qui a une vision très optimiste du désir est Spinoza. L’amour devient une joie avec Spinoza. Le désir est l’essence de l’Homme chez notre philosophe hollandais. Il nous pousse vers ce qui nous manque pour nous réaliser. Mais attention aux passions tristes… Lorsqu’un amour affaiblit, c’est certainement que la destination n’était peut-être pas pertinente. Le désir doit nous rapprocher d’un sentiment de plus grande puissance. Ce qui est en fait très proche de la volonté dé puissance de Nietzsche. Le désir n’est pas mauvais en soi, ce qui est important est que de comprendre pourquoi une chose ou une personne nous attire. Quand nous sommes tristes, Spinoza nous propose de remplacer ce désir frustré par un désir plus grand. Par exemple le sentiment de béatitude peut contrarier les « appétits lubriques ». Cela reflète la chimie encore une fois de notre cerveau : la sérotonine peut nous aider à surmonter le côté addictif de la dopamine. Il faut se méfier des bonheurs d’excitation permanents. Passion veut dire souffrir en grec. La passion c’est ce que l’on subit… Ce qui est toujours dangereux en amour c’est de subir, d’être dans l’attente, d’être dans l’obsession… L’amour qui nous empêche d’avancer, de passer à l’action, bref qui nous fait perdre de l’énergie.
Quand une passion amoureuse est bien orientée, elle nous mène vers la joie. L’amour est une joie. Si on reprend le concept de cerveau gauche / cerveau droit, le cerveau droit est plus dans l’universel, le global, alors que le cerveau gauche davantage dans le détail et la maîtrise. Or en amour il faut savoir lâcher prise à certains moments et revenir vers son cerveau gauche pour être raisonnable.
La philosophie grecque reste aussi une belle école de la sagesse pour appréhender l’amour. L’amour dans l’Antiquité grecque revêtait 3 notions :
- l’amour Agapé, qui est l’amour inconditionnel,
- Eros l’amour érotique
- et Philia, l’amour amitié.
Eros serait plutôt l’amour physique, Philia l’amour complice : « je suis content que tu existes » et Agapé, l’amour divin et universel, nul besoin de réciprocité… Les 3 types d’amour sont importants.
La Saint Valentin célèbre ses trois types d’amour, ne l’oublions pas. Rappelons-nous surtout de l’histoire de la Saint Valentin, à l’origine il s’agissait d’une fête romaine païenne, où les hommes fouettaient le ventre des femmes pour favoriser la fertilité ! Et ils buvaient jusqu’à plus soif ! Ce qui était très dionysiaque. Le pape au Vème siècle a voulu changer la tournure en créant la fête de l’amour spirituel avec la Saint Valentin le 14 février.
Vive donc l’amour physique, spirituel et complice !
Lorsqu’on pratique la cohérence cardiaque par la méditation, les bienfaits sont tangibles : cela augmente l'ocytocine (hormone de l'attachement) et de la DHEA et diminue le cortisol (stress).
L’amour démarre dans le cœur. Mais comment l'amour se manifeste dans le cerveau alors ?
L’ocytocine joue un rôle important dans notre cerveau, car c’est l’hormone de l’attachement, du lien social et de la confiance. L’ocytocine nous apaise et nous dorlote. Mais il y a aussi la dopamine qui intervient dans les coups de foudre ! La dopamine, c’est l’hormone du désir. Lorsqu’on a un coup de foudre, on peut rougir, avoir mal au ventre, on a envie de partir en courant, on n’a plus d’appétit, c’est l’effet de l’adrénaline. Heureusement, la dopamine intervient pour contrebalancer l’effet de l’adrénaline et nous motive pour aller jusqu’au bout de notre désir. La dopamine c’est plus la recherche du plaisir, de la récompense. Si on stimule tout le temps la dopamine, on risque de devenir addict aux conquêtes amoureuses, voire à l’amour romantique. Si on cite la figure littéraire de Don Juan, Don Juan a besoin de conquêtes car cela le stimule. Il est dépendant de ces récompenses. Il se dope à la dopamine. A l’inverse, l’ocytocine est l’hormone de l’intimité. Elle supprime le stress et a plus l’effet d’endorphine. C’est probablement l’ocytocine qui permet à un couple de durer pendant des années. Car avec la dopamine, l’amour devient vite jetable… Même si les coups de foudre sont des beaux moments à vivre ! Quand Beigbeder écrit que l’amour dure 3 ans, c’est plus l’effet des phéromones et de la dopamine …
On aime avec l’ocytocine et la dopamine. Mais est-ce qu’on aime plus avec son cerveau gauche ou son cerveau droit ?
Il y a un lien entre « la revanche du cerveau droit » et l’intelligence du cœur.
Dans notre monde moderne technologique, lorsqu’on évoque l’intelligence ou la conscience, on pense exclusivement au cerveau mais cela incarne une pensée froide, un intellect coupé des émotions (le cerveau gauche en est le symbole). Par sa revanche, le cerveau droit ouvre la voie de l’intelligence du cœur qui incarne la plus haute forme d’accès à la connaissance : comme dirait Spinoza, c’est le 3ème genre de connaissance qui repose exclusivement sur l’intuition. C’est une intelligence supérieure qui s’active avec des émotions positives et un total lâcher prise.
Passer de l’intelligence cérébrale à l’intelligence du cœur pourrait incarner le principe d’individuation de Jung : un parcours initiatique qui nous conduirait à nous connecter à notre véritable essence.
En amour, vaut-il mieux adopter l’optimisme de Jung ou le pessimisme de Freud ?
Dans notre livre, on évoque la différence de vision entre Freud et Jung sur le plan de la libido. Jung voit dans l’amour un phénomène de transformation : il nous aide à nous accomplir. C’est le principe d’individuation. Pour Freud, l’amour est presque une condamnation ! Il y a quelque chose de très pessimiste chez le pionnier de la psychanalyse : tout est sexuel et sans âme. Alors que la libido pour Jung est créative, elle permet de se dépasser et de se rapprocher de sa vérité. C’est un élan vital comme chez le philosophe Bergson. Freud est très médical dans son approche de l’amour, il scinde le développement libidinal en trois stades clés : oral, anal et phallique. Freud en cantonnant la libido à la sexualité, il a indirectement sexualisé l’amour. Or l’amour n'est pas que sexuel ! L’amour est plus complexe, plus complet, plus mystérieux. C’est un élan. Ça ne consiste pas juste à l’aboutissement du désir sexuel. Chez Freud, L’amour est comme une névrose dont il est difficile de se délivrer. Dans Malaise d’une civilisation, Freud se montre très pessimiste. Il écrit que nos facultés de bonheur sont limitées par notre constitution. Contrairement à Jung, pour qui l’amour est un mystère qui nous aide à nous réaliser et à nous élever, l’amour chez Freud est plutôt un schéma répétitif dont on ne se libère jamais.
Si on quitte alors le côté obsessionnel de Freud, est-ce que l’amour peut être alchimique plutôt que chimique ?
Le cœur est passionnant sur le plan du symbolisme, il est à la fois :
- Le centre du corps, le centre névralgique
- le désir, l’ardeur, l’élan vital, la connaissance des lois du cosmos (la loi de l’Amour, l’arbre de vie, la reliance au grand Tout)
- la vie, une énergie mystérieuse qui lutte contre la mort, l’entropie (le désordre)
- Sur le plan alchimique, le sang représente l’union de l’eau et du feu, union de la matière et de l’esprit, de la lune et du soleil, de la spontanéité et de l’ordre, de la vie et de la conscience ou de l’instinct et de l’intellect.
- Evoque le Graal, calice qui aurait servi à recueillir le sang du Christ.
- L’œuvre au rouge des alchimistes : un aboutissement. Les instances de la psyché sont réunies à leur juste place dans une harmonisation des contraires qui évoque une vision élargie de la réalité.
- Apollon et Dionysos.
o Ces deux divinités se retrouvent dans l’espace du cœur : Apollon avec sa couronne de laurier symboliserait les coronaires et Dionysos avec sa coupe symboliserait le cône qui reçoit le sang de l’organisme.
o C’est pour cela qu’on considère le cœur comme l’espace de l’intelligence. Et dans toutes les traditions anciennes, l’intelligence est située dans le cœur alors que dans notre époque moderne technologique, on place l’intelligence dans la tête (cerveau) qui se contente de décrire le réel.
En alliant Apollon et Dionysos, l’intelligence du cœur représente la trans-lucidité comme dirait Luc Bigé dans notre livre. Être à la fois dans l’espace de transe dionysiaque en lien avec l’âme du monde et de lucidité apollinienne. C’est ce que nous symbolisons dans notre livre par une communication harmonieuse et une parfaite alternance entre notre cerveau droit et notre cerveau gauche.
Apollon et Dionysos, un clin d'oeil à la philosophie de Nietzsche ?
Sur la plan philosophique, comme l’avait écrit Nietzsche dans La naissance de la tragédie, Apollon est dans la mesure et l’harmonie, alors que Dionysos est dans la démesure, la passion… C’est un peu comme le symbole de la sérotonine vs dopamine… Nietzsche a une vision optimiste de la passion, mais attention il faut être un surhomme pour ne pas en mourir…
Un autre philosophe que nous citons dans notre livre et qui a une vision très optimiste du désir est Spinoza. L’amour devient une joie avec Spinoza. Le désir est l’essence de l’Homme chez notre philosophe hollandais. Il nous pousse vers ce qui nous manque pour nous réaliser. Mais attention aux passions tristes… Lorsqu’un amour affaiblit, c’est certainement que la destination n’était peut-être pas pertinente. Le désir doit nous rapprocher d’un sentiment de plus grande puissance. Ce qui est en fait très proche de la volonté dé puissance de Nietzsche. Le désir n’est pas mauvais en soi, ce qui est important est que de comprendre pourquoi une chose ou une personne nous attire. Quand nous sommes tristes, Spinoza nous propose de remplacer ce désir frustré par un désir plus grand. Par exemple le sentiment de béatitude peut contrarier les « appétits lubriques ». Cela reflète la chimie encore une fois de notre cerveau : la sérotonine peut nous aider à surmonter le côté addictif de la dopamine. Il faut se méfier des bonheurs d’excitation permanents. Passion veut dire souffrir en grec. La passion c’est ce que l’on subit… Ce qui est toujours dangereux en amour c’est de subir, d’être dans l’attente, d’être dans l’obsession… L’amour qui nous empêche d’avancer, de passer à l’action, bref qui nous fait perdre de l’énergie.
Quand une passion amoureuse est bien orientée, elle nous mène vers la joie. L’amour est une joie. Si on reprend le concept de cerveau gauche / cerveau droit, le cerveau droit est plus dans l’universel, le global, alors que le cerveau gauche davantage dans le détail et la maîtrise. Or en amour il faut savoir lâcher prise à certains moments et revenir vers son cerveau gauche pour être raisonnable.
La philosophie grecque reste aussi une belle école de la sagesse pour appréhender l’amour. L’amour dans l’Antiquité grecque revêtait 3 notions :
- l’amour Agapé, qui est l’amour inconditionnel,
- Eros l’amour érotique
- et Philia, l’amour amitié.
Eros serait plutôt l’amour physique, Philia l’amour complice : « je suis content que tu existes » et Agapé, l’amour divin et universel, nul besoin de réciprocité… Les 3 types d’amour sont importants.
La Saint Valentin célèbre ses trois types d’amour, ne l’oublions pas. Rappelons-nous surtout de l’histoire de la Saint Valentin, à l’origine il s’agissait d’une fête romaine païenne, où les hommes fouettaient le ventre des femmes pour favoriser la fertilité ! Et ils buvaient jusqu’à plus soif ! Ce qui était très dionysiaque. Le pape au Vème siècle a voulu changer la tournure en créant la fête de l’amour spirituel avec la Saint Valentin le 14 février.
Vive donc l’amour physique, spirituel et complice !
Enfin appliquer les préceptes d’Epicure « Donner plus que recevoir » aide à fabriquer de la sérotonine (dont on parle dans notre livre La revanche du cerveau droit). Donc n’hésitez pas à offrir des cadeaux pour la Saint Valentin, votre cerveau vous récompensera !
Pour visualiser l'émission en intégralité et l'interview dont est issu l'article : Intelligence du coeur - le cerveau facilitateur - Spécial Saint Valentin sur Radio Insolite
Pour visualiser l'émission en intégralité et l'interview dont est issu l'article : Intelligence du coeur - le cerveau facilitateur - Spécial Saint Valentin sur Radio Insolite
La revanche du cerveau droit, une ouverture pour demain, Ferial Furon et Marjorie Rafécas-Poeydomenge, Les Editions du Dauphin. 2022
LIVRES PHILous
Dimanche 16 Janvier 2022
Alors que nous sommes encore en pleine crise sanitaire, que les médias stimulent sans cesse notre cerveau reptilien, la sagesse grecque, notamment celle des stoïciens, vient toquer à notre porte : si tu veux être heureux, commence déjà par relativiser le mot « bonheur », qui n’est qu’un leurre. Cela peut rappeler la phrase ironique du nihiliste Schopenhauer : tu n’as aucune chance mais saisis-là…

Dans le livre Célébrations du bonheur, le professeur de philosophie Emmanuel Jaffelin nous propose un plan simple et efficace, inspiré du stoïcisme, pour aborder la question du bonheur en trois parties : le Malheur, l’Heur, Le Bonheur.
L’Homme reste un être mortel. Malgré tout le progrès réalisé par les siècles successifs, l’angoisse de la mort, chère à Heidegger, est toujours aussi vivace. Nous constatons d’ailleurs, que plus l’être humain vit vieux, moins il est heureux.
D’où vient le malheur ?
A l’époque du polythéisme de l’Antiquité, le malheur s’expliquait par la fatalité du destin. Sont apparues ensuite les théories monothéistes comme le judaïsme, le christianisme et l’islam, qui créèrent la notion du « péché ». Le malheur a été alors mêlé à une notion de culpabilité. Aujourd’hui, l’homme moderne, dépourvu de transcendance, n’a qu’une vie « one shot », où tout s’arrête le jour de la mort et pour lequel le malheur n’a plus d’explication transcendantale. La vie linéaire sans conscience crée une insubmersible angoisse.
Face à ce malheur, Epictète, Bill Le sauvage, Thérèse de Lisieux, Stephen Hawking, et Jean-Dominique Bauby ont fait le choix du bonheur envers et contre tout. Pour faire face au sentiment du malheur, il est au préalable nécessaire de distinguer le « méchant » du « malheur ». Le malheur reste une interprétation psychique, une faiblesse d’interprétation. Le méchant en revanche est un faible incapable de maîtriser ses passions. Il finit mal parce qu’il pratique le mal… Le malheur doit être subi surtout par le méchant, seul responsable de son malheur.
Pourquoi faut-il se méfier de l’heur ?
« Heur » est un terme masculin qui veut dire chance, contrairement à « heure » qui désigne une unité de temps. Emmanuel Jaffelin démontre que l’heur est une montée d’adrénaline comme le coup de foudre, qui se termine toujours mal … comme une tragédie. Cela rejoint la vision des pessimistes comme Freud ou Schopenhauer selon laquelle le désir est insatiable. D’après lui, être touché par la chance ne présume rien de mieux que le malheur. C’est le côté excessif de « l’heur », un peu comme les coups de foudre amoureux qui chutent à la vitesse de la disparition progressive des phéromones. L’heur est donc souvent un leurre. Pour échapper au malheur, il convient de ne pas se laisser piéger par l’heur.
Le bonheur, la marque joyeuse du sage
Face à un évènement négatif, on peut s’attrister, accepter, se résigner… Mais Emmanuel Jaffelin va plus loin : il nous propose de l’aimer ! Les stoïciens nous conseillent d’apprendre à distinguer ce qui dépend de nous, de ce qui ne l’est pas. L’auteur nous invite à devenir des destinalistes : des hypervoyants et libres, contrairement aux fatalistes qui sont non voyants et esclaves de leur destin. Le bonheur est donc d’apprendre à ne pas dépendre de « l’Heur ».
Sur le plan des neurosciences, on peut rapprocher le lâcher prise stoïcien à la pleine conscience qui nous aide à nous décrocher de nos préjugés. « Vivre dans l’instant présent » nous aide à fabriquer de la sérotonine, qui joue un rôle dans le sentiment de contentement et de plénitude.
Le stoïcisme est un début de cheminement vers le bonheur, car il est une initiation au lâcher prise. Mais est-il suffisant ? Ne faut-il pas également un petit brin de créativité pour réinventer sa réalité ?
Ce qui demeure néanmoins certain est qu’Épictète, Bill Sauvage durant la Seconde guerre mondiale, Sainte Thérèse au XIXe siècle, Stephen Hawking ainsi que le journaliste Jean-Dominique Baudry, tous cités dans ce livre, sont des êtres inspirants, car ils ne cèdent pas à la victimisation. Ils ont le courage et l’impertinence de dépasser les événements fâcheux « pour faire de leur existence une énergie conduisant au Bonheur ».
Emmanuel Jaffelin, Célébrations du Bonheur, Guide de sagesse pour ceux qui veulent être heureux, Michel Lafon, septembre 2021, 175 pages.
L’Homme reste un être mortel. Malgré tout le progrès réalisé par les siècles successifs, l’angoisse de la mort, chère à Heidegger, est toujours aussi vivace. Nous constatons d’ailleurs, que plus l’être humain vit vieux, moins il est heureux.
D’où vient le malheur ?
A l’époque du polythéisme de l’Antiquité, le malheur s’expliquait par la fatalité du destin. Sont apparues ensuite les théories monothéistes comme le judaïsme, le christianisme et l’islam, qui créèrent la notion du « péché ». Le malheur a été alors mêlé à une notion de culpabilité. Aujourd’hui, l’homme moderne, dépourvu de transcendance, n’a qu’une vie « one shot », où tout s’arrête le jour de la mort et pour lequel le malheur n’a plus d’explication transcendantale. La vie linéaire sans conscience crée une insubmersible angoisse.
Face à ce malheur, Epictète, Bill Le sauvage, Thérèse de Lisieux, Stephen Hawking, et Jean-Dominique Bauby ont fait le choix du bonheur envers et contre tout. Pour faire face au sentiment du malheur, il est au préalable nécessaire de distinguer le « méchant » du « malheur ». Le malheur reste une interprétation psychique, une faiblesse d’interprétation. Le méchant en revanche est un faible incapable de maîtriser ses passions. Il finit mal parce qu’il pratique le mal… Le malheur doit être subi surtout par le méchant, seul responsable de son malheur.
Pourquoi faut-il se méfier de l’heur ?
« Heur » est un terme masculin qui veut dire chance, contrairement à « heure » qui désigne une unité de temps. Emmanuel Jaffelin démontre que l’heur est une montée d’adrénaline comme le coup de foudre, qui se termine toujours mal … comme une tragédie. Cela rejoint la vision des pessimistes comme Freud ou Schopenhauer selon laquelle le désir est insatiable. D’après lui, être touché par la chance ne présume rien de mieux que le malheur. C’est le côté excessif de « l’heur », un peu comme les coups de foudre amoureux qui chutent à la vitesse de la disparition progressive des phéromones. L’heur est donc souvent un leurre. Pour échapper au malheur, il convient de ne pas se laisser piéger par l’heur.
Le bonheur, la marque joyeuse du sage
Face à un évènement négatif, on peut s’attrister, accepter, se résigner… Mais Emmanuel Jaffelin va plus loin : il nous propose de l’aimer ! Les stoïciens nous conseillent d’apprendre à distinguer ce qui dépend de nous, de ce qui ne l’est pas. L’auteur nous invite à devenir des destinalistes : des hypervoyants et libres, contrairement aux fatalistes qui sont non voyants et esclaves de leur destin. Le bonheur est donc d’apprendre à ne pas dépendre de « l’Heur ».
Sur le plan des neurosciences, on peut rapprocher le lâcher prise stoïcien à la pleine conscience qui nous aide à nous décrocher de nos préjugés. « Vivre dans l’instant présent » nous aide à fabriquer de la sérotonine, qui joue un rôle dans le sentiment de contentement et de plénitude.
Le stoïcisme est un début de cheminement vers le bonheur, car il est une initiation au lâcher prise. Mais est-il suffisant ? Ne faut-il pas également un petit brin de créativité pour réinventer sa réalité ?
Ce qui demeure néanmoins certain est qu’Épictète, Bill Sauvage durant la Seconde guerre mondiale, Sainte Thérèse au XIXe siècle, Stephen Hawking ainsi que le journaliste Jean-Dominique Baudry, tous cités dans ce livre, sont des êtres inspirants, car ils ne cèdent pas à la victimisation. Ils ont le courage et l’impertinence de dépasser les événements fâcheux « pour faire de leur existence une énergie conduisant au Bonheur ».
Emmanuel Jaffelin, Célébrations du Bonheur, Guide de sagesse pour ceux qui veulent être heureux, Michel Lafon, septembre 2021, 175 pages.
Les Editions des instants ont eu la bonne idée de dépoussiérer des lectures oubliées du XIXème siècle, pourtant si actuelles : les écrits de Challemel-Lacour sur le pessimisme et ses plus dignes représentants tels que Schopenhauer et Pascal. Ce livre rassemble les textes publiés dans Etudes et réflexions d’un pessimiste publiés en 1901 et en 1993 chez Fayard, ainsi que l’article Un bouddhiste contemporain en Allemagne paru en 1870 dans la Revue des Deux mondes. Paul-Armand Challemel-Lacour a été académicien et normalien, reçu premier à l’agrégation de philosophie. Tout comme de nombreux de ses contemporains, il a connu l’exil politique. Et le sentiment d’exil que ressent tout être d’une extrême lucidité, car le pessimisme est un exil…
Il faut savoir qu’au XIXème siècle, Schopenhauer n’était pas encore très connu en France. Notre philosophe allemand a néanmoins intrigué trois voyageurs français qui ont eu l’audace de le rencontrer et de se frotter à sa philosophie parabolique des « porcs-épics » : Frédéric Morin (en 1858), Foucher de Careil (en 1859) ainsi que Challemel-Lacour (également en 1859). Ce dernier n’a pas publié tout de suite les impressions de cette rencontre hallucinante, il a attendu dix ans avant de relater son voyage au sein du bouddhisme revisité dans une taverne schopenhauerienne. Il faut croire que la noirceur de l’inespoir met du temps à être digérée…
Le concept de l’inespoir, cette sagesse stoïcienne, demeure le fer de lance de la philosophie d’André Comte-Sponville qui a réalisé la préface de cette nouvelle édition. Rien de plus décevant dans la vie que de continuer à espérer… La pensée positive donne à Comte-Sponville le mal de mer qu’il compare à un excès de sucre. Il cite en écho de sa pensée cette phrase d’Aragon « C’est de leur malheur que peut fleurir l’avenir des hommes, et non pas de ce contentement de soi dont nous sommes perpétuellement assourdis » (La valse des adieux, Louis Aragon). Le bonheur nous rendrait-il trop mous ? Cela rappelle inévitablement le style aride et incisif de Cioran qui affirmait que seul l’échec nous dévoile à nous-même.
Ce n’est pas anodin que Comte-Sponville ait souhaité introduire ces portraits de pessimistes, il partage un point commun crucial avec Schopenhauer : le suicide de l’un de ses parents. Le suicide du père pour Schopenhauer fut un traumatisme, comme le fût probablement celui de la mère de Comte-Sponville. Pourtant ce dernier affirme que les pessimistes se suicident rarement car l’espérance est la principale cause du suicide. Selon lui, c’est davantage l’illusion qui cause la souffrance que la vérité. Mais cette théorie sur le suicide vient d’être bousculée récemment par le suicide soudain de Roland Jaccard (en septembre 2021), un fervent défenseur des penseurs nihilistes, qui lui-aussi a eu l’amère expérience de connaître les suicides de son père et de son grand-père. A rebours de la vision optimiste de Comte-Sponville sur le pessimisme, on peut alors penser que le pessimisme provient d’une déchirure dont on ne se remet jamais…. Et qui nous ôte toute illusion, même sur la mort.
La famille des pessimistes est remarquablement bien organisée et soudée, c’est grâce à Cioran que Roland Jaccard a découvert le « bréviaire » pessimiste de Challemel-Lacour, « ce viatique pour âmes ulcérées » écrit-il dans son livre La tentation nihiliste. Le destin de Challemel-Lacour a d’ailleurs intrigué Roland Jaccard, par sa capacité d’embrasser à la fois les théories les plus nihilistes avec un engagement politique sans faille. On se demande en outre si le regard lucide et extraordinaire de Schopenhauer « avec son habit démodé, son jabot de dentelle et sa cravate blanche, sa figure ridée et sèche » que. R. Jaccard décrit dans Le cimetière de la morale n’a pas été inspiré par le portrait que dresse Challemel-Lacour dans ces portraits de pessimistes.
Cette nouvelle édition sur les écrits de Challemel-Lacour ouvre le bal avec l’apparition d’un jeune homme « d’une gravité au-dessus de son âge », qui n’est autre que le spectre d’Hamlet. Accoudé à côté de la cheminée, le narrateur écoute attentivement les mises en garde d’Hamlet et se laisse subjugué par ce logogriphe bizarre. Le pessimisme est assurément un langage atemporel, il ne prend aucune ride. Comme une enclume, il vous assure une stabilité sans faille. Les propos de Hamlet sont d’une troublante actualité : « Tu compares orgueilleusement la police de vos sociétés organisées pour la protection des fortunes, du bien-être et du repos, avec l’anarchie du passé (…). En échange de tant de bienfaits, que t’ont-elles demandé ? Tout au plus de renoncer à une agitation onéreuse, d’accepter qu’on te mesure prudemment l’air, l’espace, la parole, la pensée, la foi religieuse, l’enthousiasme, de consentir à trouver à l’entrée de toutes les routes un gardien qui te demande où tu vas ». Le pessimiste, contrairement à l’optimiste béat et bien organisé, refuse l’idée d’une destination. Selon Challemel-Lacour, la sérénité de Shakespeare provient de trois convictions : l’acceptation du sort, la fatalité des passions, et que paradoxalement sans passion, l’homme n’est rien. Aucune illusion chez Shakespeare, il ne croit pas comme Descartes que l’on puisse maîtriser ses passions.
Les portraits continuent avec Pascal, Byron et Shelley et Leopardi. Quel rapport entre le penseur janséniste Pascal et les insolents Byron et Shelley ? Ils ne daignent porter aucun masque. Ils sont lucides et fatalistes. Le philosophe Alain soutenait que l’optimisme était de volonté. Être pessimiste serait-il alors synonyme d’un « laisser-aller » ? Difficile d’imaginer les poètes romantiques et Pascal se laisser aller… Non, le pessimisme est une école plus subtile.
Le livre poursuit en consacrant la moitié de son épopée nihiliste à la pensée noire de Schopenhauer que Challemel eut l’audace de rencontrer à l’aube de ses 72 ans avec « les cheveux et la barbe entièrement blancs », avec « les yeux et le geste d’un jeune homme » et une bouche aussi sarcastique que sa pensée. Il avait appelé son chien « Atma » : âme du monde en sanscrit. Schopenhauer appréciait l’intelligence animale sans la dissimulation humaine. Toutes les illusions valsent au contact de cet intraitable « bouddhiste » allemand : L’amour ? un leurre pour perpétuer l’espèce. Le progrès ? une chimère du XIXème siècle, tout comme l’était la résurrection des morts au Xème siècle. Le monde n’est pour lui qu’un phénomène cérébral. Seul salut : le nirvana, l’anéantissement volontaire.
La conception du désir et de l’amour du philosophe allemand est ressentie comme un « souffle glacé » par le normalien français. Challemel n’est pas du tout convaincu par cette vision nihiliste de l’amour. Il pense que Schopenhauer pousse le vice trop loin. Challemel conclut à l’occasion d’un article rédigé sur Les Contemplations de Victor Hugo qu’il existe « une même loi pour la nature entière, vivre et souffrir, un même remède l’amour » (Schopenhauer en France un mythe naturaliste, René-Pierre Colin, 1979). Même Schopenhauer n’eut pas l’art d’avoir toujours raison…
Peut-être que Challemel serait finalement d’accord avec la confession de Houellebecq sur son premier coup de cœur philosophique En présence de Schopenhauer (Editions de l’Herne, 2017) : "L'attitude intellectuelle de Schopenhauer reste un modèle pour tout philosophe à venir (…) même si l'on se retrouve au bout du compte en désaccord avec lui, on ne peut qu'éprouver à son égard un profond sentiment de gratitude".
Le pessimisme du XIXème siècle a une saveur particulière qui mérite que l’on y goûte, car le sourire de l’ironie n’est jamais très loin.
Portraits de pessimistes, 2021, 168 pages, 15 €
Paul-Armand Challemel-Lacour, Editions des instants
Le concept de l’inespoir, cette sagesse stoïcienne, demeure le fer de lance de la philosophie d’André Comte-Sponville qui a réalisé la préface de cette nouvelle édition. Rien de plus décevant dans la vie que de continuer à espérer… La pensée positive donne à Comte-Sponville le mal de mer qu’il compare à un excès de sucre. Il cite en écho de sa pensée cette phrase d’Aragon « C’est de leur malheur que peut fleurir l’avenir des hommes, et non pas de ce contentement de soi dont nous sommes perpétuellement assourdis » (La valse des adieux, Louis Aragon). Le bonheur nous rendrait-il trop mous ? Cela rappelle inévitablement le style aride et incisif de Cioran qui affirmait que seul l’échec nous dévoile à nous-même.
Ce n’est pas anodin que Comte-Sponville ait souhaité introduire ces portraits de pessimistes, il partage un point commun crucial avec Schopenhauer : le suicide de l’un de ses parents. Le suicide du père pour Schopenhauer fut un traumatisme, comme le fût probablement celui de la mère de Comte-Sponville. Pourtant ce dernier affirme que les pessimistes se suicident rarement car l’espérance est la principale cause du suicide. Selon lui, c’est davantage l’illusion qui cause la souffrance que la vérité. Mais cette théorie sur le suicide vient d’être bousculée récemment par le suicide soudain de Roland Jaccard (en septembre 2021), un fervent défenseur des penseurs nihilistes, qui lui-aussi a eu l’amère expérience de connaître les suicides de son père et de son grand-père. A rebours de la vision optimiste de Comte-Sponville sur le pessimisme, on peut alors penser que le pessimisme provient d’une déchirure dont on ne se remet jamais…. Et qui nous ôte toute illusion, même sur la mort.
La famille des pessimistes est remarquablement bien organisée et soudée, c’est grâce à Cioran que Roland Jaccard a découvert le « bréviaire » pessimiste de Challemel-Lacour, « ce viatique pour âmes ulcérées » écrit-il dans son livre La tentation nihiliste. Le destin de Challemel-Lacour a d’ailleurs intrigué Roland Jaccard, par sa capacité d’embrasser à la fois les théories les plus nihilistes avec un engagement politique sans faille. On se demande en outre si le regard lucide et extraordinaire de Schopenhauer « avec son habit démodé, son jabot de dentelle et sa cravate blanche, sa figure ridée et sèche » que. R. Jaccard décrit dans Le cimetière de la morale n’a pas été inspiré par le portrait que dresse Challemel-Lacour dans ces portraits de pessimistes.
Cette nouvelle édition sur les écrits de Challemel-Lacour ouvre le bal avec l’apparition d’un jeune homme « d’une gravité au-dessus de son âge », qui n’est autre que le spectre d’Hamlet. Accoudé à côté de la cheminée, le narrateur écoute attentivement les mises en garde d’Hamlet et se laisse subjugué par ce logogriphe bizarre. Le pessimisme est assurément un langage atemporel, il ne prend aucune ride. Comme une enclume, il vous assure une stabilité sans faille. Les propos de Hamlet sont d’une troublante actualité : « Tu compares orgueilleusement la police de vos sociétés organisées pour la protection des fortunes, du bien-être et du repos, avec l’anarchie du passé (…). En échange de tant de bienfaits, que t’ont-elles demandé ? Tout au plus de renoncer à une agitation onéreuse, d’accepter qu’on te mesure prudemment l’air, l’espace, la parole, la pensée, la foi religieuse, l’enthousiasme, de consentir à trouver à l’entrée de toutes les routes un gardien qui te demande où tu vas ». Le pessimiste, contrairement à l’optimiste béat et bien organisé, refuse l’idée d’une destination. Selon Challemel-Lacour, la sérénité de Shakespeare provient de trois convictions : l’acceptation du sort, la fatalité des passions, et que paradoxalement sans passion, l’homme n’est rien. Aucune illusion chez Shakespeare, il ne croit pas comme Descartes que l’on puisse maîtriser ses passions.
Les portraits continuent avec Pascal, Byron et Shelley et Leopardi. Quel rapport entre le penseur janséniste Pascal et les insolents Byron et Shelley ? Ils ne daignent porter aucun masque. Ils sont lucides et fatalistes. Le philosophe Alain soutenait que l’optimisme était de volonté. Être pessimiste serait-il alors synonyme d’un « laisser-aller » ? Difficile d’imaginer les poètes romantiques et Pascal se laisser aller… Non, le pessimisme est une école plus subtile.
Le livre poursuit en consacrant la moitié de son épopée nihiliste à la pensée noire de Schopenhauer que Challemel eut l’audace de rencontrer à l’aube de ses 72 ans avec « les cheveux et la barbe entièrement blancs », avec « les yeux et le geste d’un jeune homme » et une bouche aussi sarcastique que sa pensée. Il avait appelé son chien « Atma » : âme du monde en sanscrit. Schopenhauer appréciait l’intelligence animale sans la dissimulation humaine. Toutes les illusions valsent au contact de cet intraitable « bouddhiste » allemand : L’amour ? un leurre pour perpétuer l’espèce. Le progrès ? une chimère du XIXème siècle, tout comme l’était la résurrection des morts au Xème siècle. Le monde n’est pour lui qu’un phénomène cérébral. Seul salut : le nirvana, l’anéantissement volontaire.
La conception du désir et de l’amour du philosophe allemand est ressentie comme un « souffle glacé » par le normalien français. Challemel n’est pas du tout convaincu par cette vision nihiliste de l’amour. Il pense que Schopenhauer pousse le vice trop loin. Challemel conclut à l’occasion d’un article rédigé sur Les Contemplations de Victor Hugo qu’il existe « une même loi pour la nature entière, vivre et souffrir, un même remède l’amour » (Schopenhauer en France un mythe naturaliste, René-Pierre Colin, 1979). Même Schopenhauer n’eut pas l’art d’avoir toujours raison…
Peut-être que Challemel serait finalement d’accord avec la confession de Houellebecq sur son premier coup de cœur philosophique En présence de Schopenhauer (Editions de l’Herne, 2017) : "L'attitude intellectuelle de Schopenhauer reste un modèle pour tout philosophe à venir (…) même si l'on se retrouve au bout du compte en désaccord avec lui, on ne peut qu'éprouver à son égard un profond sentiment de gratitude".
Le pessimisme du XIXème siècle a une saveur particulière qui mérite que l’on y goûte, car le sourire de l’ironie n’est jamais très loin.
Portraits de pessimistes, 2021, 168 pages, 15 €
Paul-Armand Challemel-Lacour, Editions des instants
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schopenhauer
LIVRES PHILous
Mercredi 30 Décembre 2020
A mi-chemin entre le récit et l’essai, Adèle Van Reeth nous invite à poser un regard philosophique sur nos vies ordinaires, sur cette banalité du quotidien qui à la fois nous rassure et nous agace. L’ordinaire, cet étrange malaise nommé par Baudelaire, « Anywhere out the world », ou encore ce sentiment visqueux si bien décrit dans La nausée de Sartre, A. Van Reeth le confronte à la lumière de la philosophie américaine que l’on connaît peu en France. Ce livre est la possibilité d’une rare et délicieuse rencontre avec des philosophes américains atypiques et novateurs comme Ralph Waldo Emerson, Stanley Cavell et Henry David Thoreau.

« Pourquoi la vie possible est-elle plus séduisante que la vie ordinaire ? »
Le tête-à-tête chaleureux autour de sushis ordinaires entre Adèle Van Reeth et le philosophe Stanley Cavell rappelle l’ambiance loufoque des rencontres imaginées par Roland Jaccard dans Le cimetière de la morale (PUF, 1995). Ces ambiances de cafés ou d’hôtels où le temps semble s’être arrêté pour laisser place à une discussion avec les plus grands esprits des siècles passés. La différence est que Roland Jaccard nous fait voyager dans les profondeurs de la philosophie allemande, alors qu’Adèle Van Reeth nous offre un décor Midwest et décontracté pour se plonger dans la pensée de l’ordinaire. Nous sommes loin du regard lucide et extraordinaire de Schopenhauer « avec son habit démodé, son jabot de dentelle et sa cravate blanche, sa figure ridée et sèche » où « Le travail se lit » sur sa figure (Le cimetière de la morale, R. Jaccard). Adèle Van Reeth nous arrache de la philosophie grandiose allemande pour mettre le cap sur les Etats-Unis, ce pays que l’on juge souvent trop hâtivement comme non philosophe. « Comme si la haute culture avait été préemptée par le vieux continent, il ne restait aux Américains que les miettes, la culture de bas étage et les soucis ordinaires. ». En partant étudier à Chicago, Adèle Van Reeth a découvert que l’ordinaire avait le droit de cité en philosophie grâce à Emerson. Elle décide alors de prendre l’avion pour New York puis le bus jusqu’à Boston pour rencontrer Stanley Cavell, fils spirituel d’Emerson. « Dégustant patiemment l’assiette de Sushis qu’il avait commandés pour nous deux (les premiers de ma vie), il déplia pour moi le contenu de ses analyses en décortiquant des crevettes ». Mais l’ordinaire n’est pas un plat facile : « Oh but you see… L’ordinaire n’est pas un concept. C’est une quête ».
En effet, l’ordinaire est une quête complexe. On y sent un goût duel, à la fois amer et doux : le goût français plutôt visqueux que Sartre a mis en évidence ou le goût américain des petits riens sur lesquels Emerson s’extasie. L’ordinaire peut provoquer le cafard ou à l’inverse un retour vers soi, un « remariage » comme l’explique Stanley Cavell dans son livre A la recherche du bonheur. Emerson s’enthousiasme sur les petits riens de l’existence : « La viande qui rôtit dans l’âtre, le lait qui chauffe dans la casserole, la chanson que l’on fredonne dans la rue ». Ce philosophe est fier de montrer qu’il faut prêter attention à autre chose que le grandiose et estime que la philosophie européenne est trop ancrée dans le romantisme, qu’elle « ne jure que par le sublime et le grandiose ». Or Stanley Cavell pense qu’une transformation de soi « ne peut se faire qu’au prix d’une certaine attention accordée à l’ordinaire ».
Tout comme Emerson et Cavell, Adèle Van Reeth ne semble pas sensible au grandiose. Très lucide sur l’absurdité de l’existence, elle a un dégoût pour la célébration du quotidien. La jouissance est peut-être une question de caractère. C’est ce qui la distingue de la joie. Cependant, contrairement à Spinoza, la joie, façon « hymne de Beethoven », n’est pas pour elle le but ultime. « D’Aristote à Spinoza l’éloge de la joie m’avait profondément ennuyée ». Elle est davantage attirée par l’état sauvage d’Henry David Thoreau. « Pourquoi l’état sauvage fait-il tant rêver ? Parce qu’on se dit que ce qui est sauvage est tout sauf ordinaire. »
Et malheureusement le quotidien n’a pas la beauté du sauvage, il est une succession de contraintes, « d’épines domestiques » comme les appelait Montaigne. Faire la vaisselle, déboucher l’évier, laver le linge … Ces contraintes qui « empêchent le travail de l’esprit ». C’est pour cette raison que Virginia Woolf voulait pour pouvoir écrire tuer « l’ange du foyer », la vie domestique. Adèle Van Reeth souligne que finalement Emerson qui glorifiait l’ordinaire s’est cogné à la même impasse que Virginia Woolf qui voulait s’affranchir de la vie domestique : la mélancolie. La mort prématurée du fils d’Emerson a suscité le même chagrin que l’absence d’enfant de V. Woolf. Triste fatalité, l’ordinaire ne sauve pas de la mélancolie du quotidien.
La naissance : une séparation que l’ordinaire essaie de réparer ?
Le récit de ce livre est subtil car il vient appuyer les arguments philosophiques énoncés. En effet, notre animatrice des « chemins de la philosophie » débute son roman sur le thème de la rupture, la séparation : celle de la naissance d’un enfant qui est séparé du ventre de sa mère. « Ta naissance sera une rupture ». C’est la rupture qui permet la rencontre entre une mère et son bébé. « Le drame ce n’est pas la rupture, le drame, c’est ce dont la rupture veut venir à bout : l’inéluctable condition ordinaire de notre existence qui nous assoiffe d’extraordinaire ». A. Van Reeth met en miroir deux opposés : d’un côté la naissance, la grossesse qui est un phénomène extraordinaire dans la vie d’une femme et de l’autre la mort, celle prévisible de son père malade que l’on découvre à la fin du livre et qui se console avec des fragments de la vie ordinaire. La grossesse « boostée aux hormones » avec ses « nuages roses » détrône l’ordinaire. Mais la naissance reste une séparation comme la mort. Et la philosophie de l’ordinaire nous permet de nous « remarier » avec nous-même. Pourtant la théorie d’Emerson semble échouer lorsqu’il perd son fils. Cette mort est gratuite, le chagrin d’un être perdu n’enseigne rien. La douleur n’apprend que l’insignifiance.
La mise en parallèle de sa grossesse avec la fin possible de son père ainsi que la description d’un avortement rappelle l’absurdité de notre existence, thème prédominant dans l’œuvre de Camus ou encore La nausée de Sartre. Ainsi, après le voyage américain exotique de la philosophie sur l’ordinaire, nous revenons tout doucement en France avec Sartre, Camus (où nous pouvons apprécier la visite d’A. Van Reeth chez Catherine Camus dans sa maison à Lourmarin) et Clément Rosset.
« La lecture du roman de Sartre m’avait aidé à formuler le type de trouble que les moments ordinaires faisaient jaillir de manière spectaculaire ». « La répugnance du visqueux (…) le risque d’être bu par les choses « comme l’encre dans un buvard », c’est mon mode d’être au monde. Quand Camus jouit, Sartre vomit et je porte les deux en moi ».
Nous avons en chacun de nous une dualité. Adèle Van Reeth en illustre parfaitement l’intranquillité qui en découle de façon visqueuse. Elle se refuse à la fin du dualisme prôné par Spinoza et aux sirènes libératrices de la joie. Elle préfère s’en remettre à l’ordinaire nonchalant qui nous sauve du caractère tragique de la mort.
« Le bitume imbibé du soleil de juin nous aveugle, tu déplaces ton visage à l’ombre des branches, tu as oublié tes lunettes de soleil, je te propose les miennes, tu acceptes et c’est moi qui ne vois plus rien ».
La vie ordinaire, Adèle Van Reeth, Gallimard 2020.

A chaque séparation, l’être humain ressent la perte d’un petit bout de soi. Ces séparations qui sont autant de deuils de soi-même. Oui, mais de quel « moi » s’agit-il ? Les séparations ne font-elles pas partie d’un long processus d’accouchement de soi ? Notre première séparation, nous la vivons à notre naissance : on est arraché du ventre de notre mère. Et pourtant, cette séparation laisse place à la vie. La vie démarre bel et bien dans la séparation. Ce livre d’Anne-Laure Buffet tente de transformer notre regard sur ces moments compliqués de la vie, qui sont autant de ponts nécessaires pour s’accomplir. Notre vie est un tissage de liens et de séparations pour nous aider à grandir.
Cette première déchirure qu’est la naissance fait écho à un roman de cette rentrée littéraire (très ordinaire), La vie ordinaire d’Adèle Van Reeth :
« Je vais me séparer de toi. Toi qui n’as rien connu d’autre que l’intérieur de mon ventre, tu vas affronter l’air et l’espace. Tu vas sortir de moi ce sera le traumatisme initial ».
« Ta naissance sera une rupture ».
« De cette distance naîtra notre rencontre ».
C’est cette distance, cette rupture du cordon, qui permet à une mère de découvrir le visage de son bébé. Pas de rencontre sans séparation, telle est la vérité que nous avons du mal à accepter et que les poètes nous aident à surmonter. Comme l’écrit Laurence bouvet, « Être vivant c’est être séparé ».
Anne-Laure Buffet souhaite démontrer dans cet essai résolument optimiste et au ton spinoziste que toutes les séparations, de quelque nature que ce soit, rupture amoureuse, déménagement, changement d’emploi etc., sont autant de renaissances. La séparation, bien que vécue comme une amputation de soi et une condamnation, ouvre la voie vers une plus grande liberté, celle d’être soi. L’auteur rend d’ailleurs un hommage aux poètes qui ont le talent et la lucidité pour transmettre ce qu’il y a de plus indicible dans une séparation.
La rupture, la voie de la transformation
Refuser les séparations, cela revient à entretenir des relations de dépendance avec les autres. Et une relation distante avec soi-même. Être dépendant affectivement symbolise un refus de grandir. Ce lien entre dépendance et refus d’être soi rappelle le livre Guérir de nos dépendances, précédemment chroniqué dans La Cause Littéraire (2018) : les addictions sont souvent le refus de quitter le cocon maternel. La dépendance humaine repose sur un curieux paradoxe : « Je dépends d’un autre pour devenir moi-même…, mon autonomie dépend de son état mental » (Guérir de nos dépendances, Pascale Senk et Frédérique de Gravelaine). Dépendre pour être libre, telle est la situation de départ d’un enfant. On ne naît pas indépendant.
D’ailleurs, comme le souligne Anne-Laure Buffet, plus on est confronté à la tyrannie d’un moi idéal, plus on cherche de l’aide dans des remèdes extérieurs. Or ces « colmatages », ces petites dépendances, accentuent la perte de l’estime de soi et conduisent à un cercle vicieux.
Aimer, une manière de combler ses manques réciproques ?
Le vécu de la première séparation est assez déterminant… La première séparation avec sa mère détermine notre capacité à accepter les suivantes. Le schéma des répétitions amoureuses est souvent une conséquence d’un lien primaire mal enclenché. Une rencontre, ce sont deux inconscients qui se reconnaissent. On se choisit pour combler ses manques réciproques. Nous prenons alors des risques limités. Nous cherchons parfois à réparer le couple de nos parents que nous cherchons paradoxalement à fuir.
Nous refusons souvent les séparations car nous sommes sous l’emprise de la société, du regard de notre famille. Il est nécessaire de prendre de la distance avec la stigmatisation de certains comportements et développer son esprit critique.
Pour aimer de façon authentique sans reproduire nos liens primaires, il faut accepter l’imperfection. Le wabi-sabi, art japonais, consiste à célébrer la beauté des choses imparfaites. Oui, on peut être content, en se « contentant » de ce que l’on a. Savoir « se contenter » est une vertu, n’en déplaisent aux ambitieux égotiques. C’est une forme de bienveillance envers soi-même et envers les autres, du narcissisme « altruiste » (petit clin d’œil à Auguste Comte qui a inventé cette notion).
En acceptant les séparations et notre « moi » encore inachevé et en devenir, il nous est alors possible de devenir ce que l’on est et de se préparer à des amours qui nous grandissent.
La séparation semblable à l’angoisse de la mort
« Tout notre mal vient de ne pouvoir rester seuls » (Labruyère)
La vie est construction de liens et lorsqu’ils se dénouent, l’angoisse de se retrouver seul nous confronte à l’idée de mort. Or comme le rappelle pertinemment l’auteur, il faut discerner la peur, de l’angoisse et de l’anxiété. Selon Heidegger, l’angoisse n’a pas d’objet. Elle se raccroche au non sens de l’existence, au vide. Il s’agit d’une perte de repère qui nous aliène. La peur est au contraire précise et a un objet, à la différence de l’angoisse qui est indéterminée. « L’angoisse nous rend étranger à nous même ». Ce vide existentiel peut s’exprimer de différentes façons : une quête de sens ou s’affirmer dans des formes très primaires comme la recherche du pouvoir, avec sa version la moins subtile qui est celle de gagner beaucoup d’argent. Se séparer revient alors à savoir gérer cette angoisse de la mort. Trouver du sens, ne pas céder à la satisfaction facile d’un désir éphémère, peuvent aussi nous mener vers la joie profonde que prône Spinoza. Eprouver la joie d’être soi affaiblit nos angoisses.
Comme nous le conseille Anne-Laure Buffet, pour affronter les séparations et mieux les accepter, rien de tel qu’aiguiser son esprit critique pour ne pas subir d’aliénations avec son vrai « moi ».
L’aliénation reste la pire forme des séparations…
Ces séparations qui nous font grandir, Anne-Laure Buffet, 2020, 170 pages, 18 €
« Je vais me séparer de toi. Toi qui n’as rien connu d’autre que l’intérieur de mon ventre, tu vas affronter l’air et l’espace. Tu vas sortir de moi ce sera le traumatisme initial ».
« Ta naissance sera une rupture ».
« De cette distance naîtra notre rencontre ».
C’est cette distance, cette rupture du cordon, qui permet à une mère de découvrir le visage de son bébé. Pas de rencontre sans séparation, telle est la vérité que nous avons du mal à accepter et que les poètes nous aident à surmonter. Comme l’écrit Laurence bouvet, « Être vivant c’est être séparé ».
Anne-Laure Buffet souhaite démontrer dans cet essai résolument optimiste et au ton spinoziste que toutes les séparations, de quelque nature que ce soit, rupture amoureuse, déménagement, changement d’emploi etc., sont autant de renaissances. La séparation, bien que vécue comme une amputation de soi et une condamnation, ouvre la voie vers une plus grande liberté, celle d’être soi. L’auteur rend d’ailleurs un hommage aux poètes qui ont le talent et la lucidité pour transmettre ce qu’il y a de plus indicible dans une séparation.
La rupture, la voie de la transformation
Refuser les séparations, cela revient à entretenir des relations de dépendance avec les autres. Et une relation distante avec soi-même. Être dépendant affectivement symbolise un refus de grandir. Ce lien entre dépendance et refus d’être soi rappelle le livre Guérir de nos dépendances, précédemment chroniqué dans La Cause Littéraire (2018) : les addictions sont souvent le refus de quitter le cocon maternel. La dépendance humaine repose sur un curieux paradoxe : « Je dépends d’un autre pour devenir moi-même…, mon autonomie dépend de son état mental » (Guérir de nos dépendances, Pascale Senk et Frédérique de Gravelaine). Dépendre pour être libre, telle est la situation de départ d’un enfant. On ne naît pas indépendant.
D’ailleurs, comme le souligne Anne-Laure Buffet, plus on est confronté à la tyrannie d’un moi idéal, plus on cherche de l’aide dans des remèdes extérieurs. Or ces « colmatages », ces petites dépendances, accentuent la perte de l’estime de soi et conduisent à un cercle vicieux.
Aimer, une manière de combler ses manques réciproques ?
Le vécu de la première séparation est assez déterminant… La première séparation avec sa mère détermine notre capacité à accepter les suivantes. Le schéma des répétitions amoureuses est souvent une conséquence d’un lien primaire mal enclenché. Une rencontre, ce sont deux inconscients qui se reconnaissent. On se choisit pour combler ses manques réciproques. Nous prenons alors des risques limités. Nous cherchons parfois à réparer le couple de nos parents que nous cherchons paradoxalement à fuir.
Nous refusons souvent les séparations car nous sommes sous l’emprise de la société, du regard de notre famille. Il est nécessaire de prendre de la distance avec la stigmatisation de certains comportements et développer son esprit critique.
Pour aimer de façon authentique sans reproduire nos liens primaires, il faut accepter l’imperfection. Le wabi-sabi, art japonais, consiste à célébrer la beauté des choses imparfaites. Oui, on peut être content, en se « contentant » de ce que l’on a. Savoir « se contenter » est une vertu, n’en déplaisent aux ambitieux égotiques. C’est une forme de bienveillance envers soi-même et envers les autres, du narcissisme « altruiste » (petit clin d’œil à Auguste Comte qui a inventé cette notion).
En acceptant les séparations et notre « moi » encore inachevé et en devenir, il nous est alors possible de devenir ce que l’on est et de se préparer à des amours qui nous grandissent.
La séparation semblable à l’angoisse de la mort
« Tout notre mal vient de ne pouvoir rester seuls » (Labruyère)
La vie est construction de liens et lorsqu’ils se dénouent, l’angoisse de se retrouver seul nous confronte à l’idée de mort. Or comme le rappelle pertinemment l’auteur, il faut discerner la peur, de l’angoisse et de l’anxiété. Selon Heidegger, l’angoisse n’a pas d’objet. Elle se raccroche au non sens de l’existence, au vide. Il s’agit d’une perte de repère qui nous aliène. La peur est au contraire précise et a un objet, à la différence de l’angoisse qui est indéterminée. « L’angoisse nous rend étranger à nous même ». Ce vide existentiel peut s’exprimer de différentes façons : une quête de sens ou s’affirmer dans des formes très primaires comme la recherche du pouvoir, avec sa version la moins subtile qui est celle de gagner beaucoup d’argent. Se séparer revient alors à savoir gérer cette angoisse de la mort. Trouver du sens, ne pas céder à la satisfaction facile d’un désir éphémère, peuvent aussi nous mener vers la joie profonde que prône Spinoza. Eprouver la joie d’être soi affaiblit nos angoisses.
Comme nous le conseille Anne-Laure Buffet, pour affronter les séparations et mieux les accepter, rien de tel qu’aiguiser son esprit critique pour ne pas subir d’aliénations avec son vrai « moi ».
L’aliénation reste la pire forme des séparations…
Ces séparations qui nous font grandir, Anne-Laure Buffet, 2020, 170 pages, 18 €
FLASH-INFO pour ne pas perdre le PHIL
Dimanche 9 Août 2020
Hasard de rencontres, fin juin en sortant de chez le médecin, je fais la connaissance d’Ambre Bartok, qui vient de collaborer avec le professeur Perronne sur la pandémie Covid 19 en France. Il s’agit de l’ouvrage Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ? de Christian Perronne paru chez Albin Michel en juin 2020. J’ai été rassurée de constater que toutes les incohérences relevées pendant le confinement ont été consignées dans ce livre très factuel… On se sent bien moins seul. Les faits, rien que les faits. Sans compter le nombre de mots prononcés, si souvent contradictoires, pour ne pas les oublier.

Notre Président l’avait pourtant annoncé : nous étions en mars dernier en « guerre » sanitaire ». Le mot « guerre » martelé à plusieurs reprises nous a fait froid dans le dos, comme si la réminiscence des 2 précédentes guerres mondiales re-flottait à la surface sous une autre forme. Comme le dénonce Christian Perronne, nous n’avons pas eu pour autant une médecine de guerre. Le dogmatisme français l’a remporté sur le pragmatisme. Et c’est là où on réalise que l’excès de procédures administratives et la langue de bois sont une forme de dictature, et qu’ils dérivent tout deux de la même idéologie, celle de nous endormir.
Des phrases vides de sens comme celle de Jean-François Delfraissy ont pullulé : « Il faut être intelligent, garder une forme d’isolement mais ne pas non plus les isoler » (propos prononcé pour protéger les personnes âgées)… Comment faire confiance au Gouvernement et aux institutions lorsque de telles phrases alambiquées et indécises sont déclamées dans les médias ?
Le plus inquiétant reste que dès que l’on essaie d’analyser cette novlangue et d’avoir un semblant d’esprit critique, on est taxé de « complotiste », suspecté de divulguer des « fake news »… Ce livre reprend « littéralement » toutes les incohérences dites ou décisions prises par le gouvernement ou autre institution médicale, loin du pragmatisme. Des insultes à notre intelligence.
L’ascension de l’incohérence ayant été atteinte par la publication de deux décrets quasi simultanée : le 1er interdisant la chloroquine en 1ère instance (seuls les « mourants » peuvent se le voir prescrire) et le 2ème autorisant le Rivotril dans les EHPADS. Le Rivotril, qui est une sorte d’euthanasie. Or d’après les experts, la chloroquine n’est plus efficace lorsqu’elle est prescrite tardivement sur les états sévères. Il faut la prescrire avant la dégradation de l’état des malades atteints par le virus. Comment comprendre cette double décision favorisant la mortalité ? Ne consacrons-nous pas une partie significative de notre PIB à la santé de notre pays ? Qu’ont fait les Français pour mériter une telle politique sanitaire, à la limite du suicide ?
Frank Chauvin, Président du HCSP, réserve l’hydroxychloroquine aux mourants, tout en reconnaissant dans la presse (Canard enchaîné) que ce médicament n’est d’aucune utilité s’il est prescrit tardivement… « Mieux qu’un traitement sans preuves vaut une bonne autopsie ».
Il semblerait que des conflits d’intérêts avec les labos Gilead et Abbivie aient pu influencer certaines décisions… Mais ne soyons pas paranos. Non, non, aucune intention de gérer les hôpitaux publics comme des pots de yaourts n’a été à l’œuvre non plus…
Au bout du compte, tout cet ensemble de faits m’incite à regretter toujours ce manque cruel de moyens en matière de justice. La justice est qu’une autorité en France, et non pas un pouvoir. Cela n’a jamais été aussi criant. Nous manquons cruellement de justice, de jugement « impartial ». D’ailleurs, le professeur Perronne nous rappelle qu’en 2018, Emmanuel Macron aurait souhaité supprimer la Cour de justice de la République. Certainement pas une bonne idée de supprimer un telle cour…
Mais ne soyons pas paranos… Tout se passe bien également dans les hôpitaux psychiatriques...
Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ?, de Christian Perronne, Albin Michel, Juin 2020.
Des phrases vides de sens comme celle de Jean-François Delfraissy ont pullulé : « Il faut être intelligent, garder une forme d’isolement mais ne pas non plus les isoler » (propos prononcé pour protéger les personnes âgées)… Comment faire confiance au Gouvernement et aux institutions lorsque de telles phrases alambiquées et indécises sont déclamées dans les médias ?
Le plus inquiétant reste que dès que l’on essaie d’analyser cette novlangue et d’avoir un semblant d’esprit critique, on est taxé de « complotiste », suspecté de divulguer des « fake news »… Ce livre reprend « littéralement » toutes les incohérences dites ou décisions prises par le gouvernement ou autre institution médicale, loin du pragmatisme. Des insultes à notre intelligence.
L’ascension de l’incohérence ayant été atteinte par la publication de deux décrets quasi simultanée : le 1er interdisant la chloroquine en 1ère instance (seuls les « mourants » peuvent se le voir prescrire) et le 2ème autorisant le Rivotril dans les EHPADS. Le Rivotril, qui est une sorte d’euthanasie. Or d’après les experts, la chloroquine n’est plus efficace lorsqu’elle est prescrite tardivement sur les états sévères. Il faut la prescrire avant la dégradation de l’état des malades atteints par le virus. Comment comprendre cette double décision favorisant la mortalité ? Ne consacrons-nous pas une partie significative de notre PIB à la santé de notre pays ? Qu’ont fait les Français pour mériter une telle politique sanitaire, à la limite du suicide ?
Frank Chauvin, Président du HCSP, réserve l’hydroxychloroquine aux mourants, tout en reconnaissant dans la presse (Canard enchaîné) que ce médicament n’est d’aucune utilité s’il est prescrit tardivement… « Mieux qu’un traitement sans preuves vaut une bonne autopsie ».
Il semblerait que des conflits d’intérêts avec les labos Gilead et Abbivie aient pu influencer certaines décisions… Mais ne soyons pas paranos. Non, non, aucune intention de gérer les hôpitaux publics comme des pots de yaourts n’a été à l’œuvre non plus…
Au bout du compte, tout cet ensemble de faits m’incite à regretter toujours ce manque cruel de moyens en matière de justice. La justice est qu’une autorité en France, et non pas un pouvoir. Cela n’a jamais été aussi criant. Nous manquons cruellement de justice, de jugement « impartial ». D’ailleurs, le professeur Perronne nous rappelle qu’en 2018, Emmanuel Macron aurait souhaité supprimer la Cour de justice de la République. Certainement pas une bonne idée de supprimer un telle cour…
Mais ne soyons pas paranos… Tout se passe bien également dans les hôpitaux psychiatriques...
Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ?, de Christian Perronne, Albin Michel, Juin 2020.
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Marjorie Rafécas

Passionnée de philosophie et des sciences humaines, je publie régulièrement des articles sur mon blog Philing Good, l'anti-burnout des idées (http://www.wmaker.net/philobalade), ainsi que sur La Cause Littéraire (https://www.lacauselitteraire.fr). Je suis également l'auteur de La revanche du cerveau droit co-écrit avec Ferial Furon (Editions du Dauphin, 2022), ainsi que d'un ouvrage très décalé Descartes n'était pas Vierge (2011), qui décrit les philosophes par leur signe astrologique.
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