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A paris, le MNLA oppose une fin de non recevoir aux exigences françaises : « Le désarmement du MNLA, il n’en est pas question »

25/04/2013 - 16:39

PARIS (SIWEL) — Hier mercredi, lors d’une conférence de presse à Paris, Mahamadou Djéri Maiga, Vice président du MNLA, a déclaré qu’il n’était « pas question de désarmer » et que le MNLA « ne veut pas entendre parler des élections tant que de véritables négociations n’auront pas été engagées avec Bamako ». « La France connaît notre position. Nous n'accepterons pas le désarmement sans un consensus entre le gouvernement malien et nous. Nous devons voir ce que nous allons obtenir demain et qui va garantir cela. La France dirige le Mali. Il faut mettre la pression sur Bamako » a encore précisé M. Maiga. Il a par ailleurs déclaré que « si le Mali accepte un Etat Fédérale pour l’Azawad, c’est une bonne solution ».


Mahamadou Djéri Maiga, Vice président du MNLA, lors d'un Débat sur France24 (PH/DR)
Mahamadou Djéri Maiga, Vice président du MNLA, lors d'un Débat sur France24 (PH/DR)
Pas question de désarmer

« Le désarmement du MNLA, il n’en est pas question. Est-ce qu’on a déjà vu un groupe armé désarmer tant qu’il n’y a pas eu négociations ? » a déclaré Mahamadou Djeri Maïga lors de la conférence de presse qu’il a donné, hier mercredi, à Paris. « Si l’armée malienne monte à Kidal, nous n’aurons pas d’autre choix que nous défendre. On n’a pas déposé les armes », averti Mahamadou Djeri Maïga.

Opposant une fin de non recevoir aux exigences françaises quant au désarmement du MNLA avant les élections théoriquement prévues pour juillet, le Vice-président du MNLA précise : « Alors que l'armée malienne menace de monter à Kidal, c’est une guerre qui est imminente, pas des élections ». Rappelons que dans une très longue mise au point rendu publique mardi par le MNLA, le mouvement révolutionnaire avait déjà prévenu que ses combattants se battraient jusqu’à la mort si les troupes maliennes venaient à pénétrer dans les zones sous leur contrôle.

Pas d’élections avant les négociations

Abordant la question des élections présidentielle et législatives, que la France voudrait faire organiser en juillet pour redonner une légitimité institutionnelle au Mali, « il n’en est pas question dans les conditions actuelles », précise M. Maïga, plaçant ainsi la France dans une position pour le moins inconfortable à cause du gênant statut de « putschiste » qui colle au gouvernement intérimaire de Bamako privé de toute légitimité après le coup d’Etat fomenté par le capitaine Sanogo en mars 2012.

« Tant qu’on ne se sera pas mis autour d’une table avec les représentants du gouvernement de Bamako et la communauté internationale pour nous apporter des garanties, tant que les réfugiés ne seront pas rentrés chez eux, on ne parlera pas d’élections”, a encore avancé M. Maïga.

Négociations et compromis : Un Etat fédéral pour lAzawad est une bonne solution

Le vice-président du MNLA a par ailleurs déclaré que « si le Mali accepte un Etat Fédérale pour l’Azawad, c’est une bonne solution ». « Les Français et les Tchadiens ne vont pas rester éternellement, c’est à nous de nous sécuriser. Les forces armées, les gendarmes et la police doivent être issues de la population de l’Azawad. Nous voulons nous autogérer », a-t-il insisté. Il a par ailleurs affirmé : «Nous acceptons l’intégrité territoriale du Mali mais dans le cadre d’une fédération. Tant qu’il n’y aura pas cela, la guerre continue».

Au cours de cette conférence de presse, Mahamadou Djéri Maïga a par ailleurs déclaré que « Paris a un devoir moral de forcer le gouvernement malien intérimaire à venir à la table des négociations pour forger un accord dans le nord (…) assorti de garanties internationales ».

La France se trouve en effet dans une situation très inconfortable. Elle est à l’origine du découpage colonial, tracé à la règle, au moment des indépendances en Afrique ; un découpage arbitraire qui n’a tenu compte ni des peuples en présence, ni de leurs Histoires respectives. La France, qui apporte aujourd’hui son soutien à un gouvernement putschiste est finalement rattrapée par sa propre histoire coloniale et devra trouver le difficile compromis entre deux peuples qu’elle a forcé à être ensemble et qui, de toute évidence, sont dans l’impossibilité de cohabiter. Les récurrents soulèvements touaregs et les féroces répressions maliennes dirigées contre les civils ne peuvent plus êtres ni tues, ni éternellement « admises ».

Enfin, le vice-président du MNLA a affirmé que «Si la France veut régler le problème du Mali, il faut une solution politique. Les élections ne régleront pas le problème.». « La France connaît notre position. Nous n'accepterons pas le désarmement sans un consensus entre le gouvernement malien et nous. Nous devons voir ce que nous allons obtenir demain et qui va garantir cela. La France dirige le Mali. Il faut mettre la pression sur Bamako ».

Les Etats voisins : L’Algérie, le Niger et les frontières

Présente à la conférence de presse donnée par M. Maiga, la correspondante du journal algérien «El Watan » a eu le malheur de demander au vice-président du MNLA « comment il expliquait que le monde entier n’était pas réceptif à la revendication d’indépendance de l’Azawad ». Mahamadou Djéri Maiga lui a alors assené cette cinglante réponse : «L’Algérie est hostile à l’indépendance de l’Azawad, alors qu’elle a fait la guerre à la France pour sa propre indépendance, le Niger également. Or, les terroristes traversent ses frontières pour venir nous attaquer ».

Moussa Ag Assarid, l’ancien porte-parole du MNLA, a aussitôt tenté de rattraper l’accusation à peine voilée de M. Maiga : «le MNLA n’accuse pas l’Algérie» (…) « l’Algérie a reçu des représentants d’Ansar Dine avant qu’il ne verse dans le terrorisme » (…) «Le soutien de l’Algérie à Ansar Dine a été politique». Cependant, l'ancien porte-parole du MNLA a été bien mal inspiré de contredire ainsi le vice-président du MNLA car Mahamadou Djéri Maiga a aussitôt réitéré son accusation en la clarifiant davantage : «L’Algérie a pris les armes pour se décoloniser. Nous aussi. L’Algérie a fait trop de mal, elle joue un double jeu » avant d'enfoncer le clou en déclarant : «Si l’armée française se retourne contre nous, ce serait une erreur monumentale. Nous ne sommes pas des terroristes. Nous faisons une guerre propre. Les terroristes bénéficient de la complicité de certains Etats pour franchir la frontière ».



Avec agences
zp,
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