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Algérie : décès du médecin et résistant anticolonialiste Pierre Chaulet

05/10/2012 - 11:42

ALGER (SIWEL) — Le professeur Pierre Chaulet, militant anti-colonialiste ayant lutté pour l'indépendance algérienne et principal artisan de l'éradication de la tuberculose en Algérie, est décédé vendredi à l'âge de 82 ans à Alger des suites d'un cancer, a-t-on appris de source familiale.


Pierre et Claudine Chaulet  chez eux à Alger en 2012. PH/DR
Pierre et Claudine Chaulet chez eux à Alger en 2012. PH/DR
Né en 1930 à Alger, de parents eux-mêmes nés en Algérie.
En 1961, il est l'un des membres fondateurs de l’Agence presse service (APS), à Tunis.
En 1963, il acquiert la nationalité algérienne.
Il a été professeur de médecine aux CHU de Mustapha Pacha puis de Beni Messous de 1967 à 1994. Chargé de mission pour la santé auprès du chef du gouvernement (1992-94) et vice-président de l'Observatoire national des droits de l'homme (1992-96), il est également expert de la tuberculose auprès de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) depuis 1981.

Après le déclenchement de la guerre de libération en 1954, il a été mandaté par Abane Ramdane, le stratège kabyle de la révolution algérienne, artisan du Congrès de la Soummam, pour incorporer le psychiatre Frantz Fanon au réseau sanitaire du FLN afin de prendre en charge des militants fragilisés par la répression qui risquaient de « flancher » en cas de nouvelle arrestation et de torture.

Il a effectué des opérations secrètes avec les combattants du Front de libération nationale (FLN) sous les ordres du révolutionnaire indépendantiste Abane Ramdane. Emprisonné à Barberousse en 1957, Pierre Chaulet se rappelle la leçon de Abane Ramdane : « A l'isolement, le plus dur est de ne pas laisser l'esprit divaguer. »

Avec sa femme Claudine, qui avait également épousé la cause algérienne et qui a été professeur de sociologie à l'université d'Alger, il avaient contribué à la préparation de dossiers qui ont été proposés aux membres de la délégation algérienne qui allaient négocier à Evian.

Après le cessez-le-feu de mars 1962, le couple Chaulet est en Tunisie. Il accueille, comme des milliers d'Algériens exilés en Tunisie, Ahmed Ben Bella venu à Al Aouina depuis le Maroc. « Au lieu des remerciements et des congratulations réciproques, nous avons eu droit au fameux “Nahnou'arab !” répété trois fois. L'enthousiasme de la foule (et le nôtre) est un peu douché, parce que nous ignorions encore les dessous de la course au pouvoir déjà engagée. Mais nous continuions à espérer que l'Algérie ne sera pas le nouveau Congo », peut-on lire dans ses mémoires "Le choix de l'Algérie : deux voix, une mémoire", qu'il a publiées en 2012 aux éditions Barzakh, livre co-écrit avec sa femme Claudine.

wbw
SIWEL 051442 OCT 12




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