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Anavad : La France socialiste se comporte en ennemi des peuples berbères

30/04/2013 - 12:51

PARIS (SIWEL) — Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, le Gouvernement provisoire kabyle en exil, dont les ministres se sont réunis le 28/04/2013, a déclaré que les trois grandes marches de Kabylie, soutenues par des rassemblements réussis dans la diaspora, ont démontré, une fois de plus, au moins deux choses : « l’attachement du peuple kabyle à sa mémoire » et sa détermination à exercer « son droit à l’autodétermination ». Au niveau international, l’Anavad « considère que la France socialiste se comporte en ennemi des peuples berbères, notamment de l’Azawad et de la Kabylie » indique la déclaration signée de son porte-parole, Makhlouf IDRI.


Rassemblement du Réseau Anavad, le 20 avril 2013 au Trocadéro, Paris (Photo Siwel)
Rassemblement du Réseau Anavad, le 20 avril 2013 au Trocadéro, Paris (Photo Siwel)
Saluant la formidable mobilisation citoyenne kabyle à l’occasion du double printemps, amazigh et du printemps noir de Kabylie, la déclaration de l’Anavad a tenu à réitérer ses «félicitations aux citoyens de Tuvirett qui ont tenté de déboulonner la statue de l’Emir Abdelkader», considérée comme une «insulte à la Kabylie».

Pour rappel, alors qu’il était questionné par Siwel, le 20 avril dernier au Trocadéro, le président de l’Anavad avait déclaré à ce propos : « une médaille d'honneur revient aux militants kabyles de Tuvirett qui ont essayé de déboulonner la statue de l'Emir Abdelkader érigée par le pouvoir dans cette ville ».

« La Kabylie est fière de leur action qui en rappelle une autre du même type à Oran en 1949 où la statue de l'Emir Abdelkader, alors érigée par la France coloniale à celui qui s'était rendu à l'ennemi, fut plastiquée par les nationalistes algériens ».

« L'Emir Abdelkader auquel les officiels algériens attribuent à tort la paternité de leur Etat était hier le symbole de la soumission de l'Algérie, et, de nos jours, celui de l'oppression de la Kabylie. »

L’Anavad a salué la fraternité kabyle dont la symbolique de l’unité dans la diversité a été réussie entre le MAK et le RCD ; C’est « un fait historique inédit et d’une portée politique indéniable » précise le porte-parole de l’Anavad, avant de poursuivre plus loin que l’omerta et la désinformation orchestrés par les médias algériens sur cet évènement en sont le meilleur indicateurs.

L’Anavad a également salué la solidarité des peuples amazighs qui se manifeste tous les 20 avril, depuis 33 ans. Pour le Gouvernement provisoire kabyle, faisant référence au printemps Noir, le 20 avril est devenu la « journée nationale de la Kabylie » et, faisant référence au printemps amazigh de 1980, la « journée internationale de la solidarité entre les peuples amazighs »

Abordant la question de l’officialisation de tamazight, dépeinte par l’opposition classique kabyle comme un objectif à atteindre, l’Anavad a considéré que la « « cause linguistique » portée pendant plus de 30 ans par la Kabylie a constitué une « étape historique » mais aujourd’hui dépassée, dont le Printemps Noir a définitivement tourné la page en ouvrant celle du « droit de la Kabylie à son autodétermination ».

En effet, l’officialisation de tamazight n’aura de sens que si elle est portée par un Etat qui fait de sa réhabilitation et de son prestige son point d’honneur…on voit mal l’Etat Algérien, raciste, arabiste, islamiste, tel qu’il est concrètement dans ses pratiques , faire à Tamazight une place égale à celle qu’occupe la langue arabe, qui jouit en plus de la sacralisée de son essence divine. Les politiques successives d’arabisation forcenée et de radicalisation religieuse ont été menées tous azimut depuis 50 ans, pourvu que l’identité arabo-islamique règne sans partage et que l’identité amazighe soit reléguée au rang de vestige méprisé, à l’instar d’Aksil (Koceila) ou de (Dihya (Kahena), pendant que les conquérants sont glorifié, à l’instar du conquérant Oqba ibn Nafaa . Une langue ne peut avoir de réelle existence qu’à la condition sine qua non de disposer d’un Etat, sinon, elle est vouée à disparaitre.

Au plan international, le Gouvernement Provisoire Kabyle a déclaré qu’il « considère que la France socialiste se comporte en ennemi des peuples berbères, notamment de l’Azawad et de la Kabylie»:

Dans l'Azawad, « elle soutient une armée malienne putschiste et criminelle qui massacre des populations civiles touarègues » […] « après avoir anéanti, avec la complicité de l’Algérie et par AQMI interposée, l’indépendance de l’Azawad proclamée en avril 2012 », l’Anavad reproche à la France de « manœuvrer en coulisse pour compromettre le MNLA dans des négociations avec des organisations islamistes et n’ayant aucun ancrage réel dans leur société ».

A ce propos justement, un membre du bureau politique du MNLA avait effectivement fait savoir que certaines personnalités du monde amazighe se sont proposées pour organiser une médiation entre le MNLA et ces groupes islamistes ou arabo-islamistes, notamment le MIA, une prétendue scission d'Ansar Dine ainsi que le MAA, un obscur groupe se définissant arabe et ayant par ailleurs revendiqué des attaques menées par le Mujao contre le MNLA. L’accueil glacial que le MNLA a réservé à cette proposition jugée indécente a de suite refroidit les émissaires qui se sont très vite rétractés avant de nier toute implication dans ces tentatives subversives de médiation avec des organisations islamistes.

En Kabylie, l’Anavad reproche à la France le soutien qu’elle apporte au « pouvoir raciste et criminel d’Alger », comme elle l'a fait avec la visite-caution du président Hollande à Bouteflika début mars dernier et en accédant à ses doléances, y compris les plus « insignifiantes », précise l’Anavad, comme celui d’entraver la libre circulation du président de l’Anavad en « allongeant inconsidérément les délais nécessaires à sa reconnaissance du statut de « réfugié politique » ».

zp,
SIWEL 301251 AVR13

Ci-dessous la déclaration du conseil des ministres de l'Anavad dans son intégralité

Anavad, Gouvernement provisoire kabyle
Anavad, Gouvernement provisoire kabyle
ANAVAḌ AQVAYLI UΣḌIL

GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE

PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA

Conseil des Ministres du 28/04/2013

Le Conseil des Ministres de l’Anavad qui s’est tenu le 28/04/2013 a examiné en profondeur la commémoration du 20 avril 2013, évalué l’avancement du projet du drapeau kabyle et des points de l’actualité internationale.
Le 20 avril.

La commémoration le 20 avril 2013 des printemps 80 et 2001, a été éclatante par la mobilisation populaire lors des marches qui ont eu lieu dans les trois capitales de la Kabylie, soutenues par des actions à Paris, Montréal, Munich, Philadelphie … Elle a démontré, une fois de plus, au moins deux choses :

1) L’attachement du peuple kabyle à sa mémoire. Cette date du 20 avril qui célèbre les révolte de la Kabylie (de 1980 et de 2001) contre le pouvoir algérien qu’il considère comme celui d’un oppresseur étranger, est devenue la journée nationale de la Kabylie, et la journée de la solidarité internationale entre les Amazighs.

2) La Kabylie garde, chevillé au corps, son idéal de liberté et son aspiration à l’exercice de son droit à l’autodétermination. Quoi que fasse le pouvoir colonial algérien pour dissoudre le Kabyle dans une chimérique nation algérienne est voué à l’échec. La Kabylie échappe désormais totalement à son champ de gravitation. L’idéal serait qu’il cesse de prolonger les souffrances du peuple kabyle en accédant au plus vite à la demande d’un référendum sur le désir de la Kabylie à se doter de son propre Etat souverain.

L’Anavad remercie toutes celles et tous ceux qui ont répondu à l’appel du devoir en allant marcher ou se rassembler en faveur du combat national kabyle. Il réitère ses félicitations aux citoyens de Tuvirett qui ont tenté d’arracher la statue de l’Emir Abdelkader qui est une insulte à la Kabylie.

Sur un autre plan, l’Anavad considère que la cause linguistique amazighe portée pendant plus de 30 ans par la Kabylie, était la cause d’une étape historique qui est révolue depuis 2001. Jusque-là, elle entretenait la mobilisation du peuple kabyle, juste en attendant d’accéder à des revendications plus politiques pour sa souveraineté. Le Printemps Noir a définitivement tourné la page de cette étape et ouvert celle du droit de la Kabylie à son autodétermination.

Mais, aujourd’hui, le pouvoir algérien qui s’était toujours dressé contre cette revendication, manœuvre pour que les Kabyles renoncent au Gouvernement Provisoire Kabyle en échange d’une hypothétique reconnaissance officielle de « la langue » amazighe. C’est peine perdue. La liberté du peuple kabyle ne se monnaie pas et ne se négocie pas.

Toujours, sur le 20 avril, les marches auxquelles avaient appelé le MAK et l’Anavad ont été l’occasion d’une action unitaire avec le RCD. Le geste, symbolique en lui-même, est un fait historique inédit et d’une portée politique indéniable. Il montre que, désormais, d’autres politiques entre forces vives de la Kabylie sont possibles. Au lieu de s’opposer entre elles, elles ont d’autres attitudes plus conciliantes et plus fraternelles.

Cette action n’a pas été le fait d’une alliance mais d’un rapprochement. Une alliance suppose des rencontres au sommet et un document de travail qui en définit les objectifs, les échéances et les degrés d’implications, de partage des responsabilités etc... Cela n’est pas le cas. L’Anavad qui salue cette initiative et ses acteurs reste disposé à en renouveler l’expérience autant de fois qu’il est nécessaire et, cela, avec l’ensemble des forces vives de la Kabylie dans l’objectif de la construction d’un Etat kabyle souverain.

L’Anavad s’est aussi penché sur le traitement de l’information de cette action du 20 avril 2013 par les médias algériens. Le Gouvernement Provisoire Kabyle savait à l’avance que la presse, sous pression du DRS (Sécurité Militaire algérienne), avait pour obligation de taire le nom de l’Anavad et de minimiser le poids du MAK dans la mobilisation de la Kabylie. Que les nationalistes kabyles se rassurent. L’Etat-Major algérien qui est le vrai pouvoir sait, lui, qui est son véritable adversaire et la réalité de notre ancrage et de notre force en Kabylie. Par ailleurs, le Réseau-Anavad vient de réussir sa première sortie sur le terrain avec le rassemblement au Trocadéro qui a drainé beaucoup de monde en faveur du combat national kabyle.

Au lendemain de cet immense succès des nationalistes kabyles, le pouvoir raciste d’Alger va redoubler de manœuvres pour nous contrer. Déjà, pour cacher l’agonie de son président victime d’un AVC et évacué à Paris, le pouvoir a tenté une diversion en faisant courir une rumeur en Kabylie selon laquelle c’est le président de l’Anavad qui est décédé. Toutefois, ni l’armada médiatique dont dispose l’Algérie, ni sa force financière et corruptrice ne parviendront à arrêter la marche du peuple kabyle vers sa liberté.
D’ailleurs, le Conseil des Ministres kabyle a procédé à une évaluation d’étape du chantier du drapeau de la Kabylie. L’Anavad remercie tous ceux qui ont soumis des propositions qui sont toutes dignes d’intérêt. Il félicite les membres de la Commission du Drapeau Kabyle qu’il va réunir dans un délai raisonnable pour faire le point sur leur mission.

Au plan international, le Gouvernement Provisoire Kabyle considère que la France socialiste se comporte en ennemi des peuples berbères, notamment de l’Azawad et de la Kabylie.

D’abord, en Azawad, elle soutient une armée malienne putschiste et criminelle qui massacre des populations civiles touarègues. Ensuite, après avoir anéanti, avec la complicité de l’Algérie et par AQMI interposée, l’indépendance de l’Azawad proclamée en avril 2012, elle manœuvre en coulisses pour compromettre le MNLA dans des négociations avec des organisations islamistes et n’ayant aucun ancrage réel dans leur société.

En Kabylie, elle soutient le pouvoir raciste et criminel d’Alger en accédant à ses doléances même les plus insignifiantes comme le fait d’allonger inconsidérément les délais nécessaires à la reconnaissance du statut de « réfugié politique » au président de l’Anavad, M. Ferhat Mehenni. En empêchant ce dernier de voyager, M. Hollande fait le jeu de l’Algérie.

France, le 29/04/2013

Makhlouf Idri,
Porte-parole du Gouvernement Provisoire Kabyle





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