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Le Maroc défend l’autodétermination des Kabyles à l'ONU, acte 2

03/11/2015 - 17:02

NEW YORK (SIWEL) — Pour la deuxième fois, le Maroc défend à l’ONU les droits des Kabyles à l’autodétermination. Ce soutien se traduira-t-il par une reconnaissance du gouvernement provisoire kabyle ?


Le Maroc souhaite visiblement aller au delà du "soutien discret aux Kabyles" (NDLR: un soutien qui ne s'est pour l'instant manifesté qu'à travers les déclaration du Royaume à l'ONU en faveur de l'autodétermination de la Kabylie).

En effet, après les propos Abderrazzak Laassel à l’occasion de la commémoration du 70ème anniversaire de la création des Nations Unies, voilà le tour d'un autre membre de la mission permanente du royaume à New York de prendre le relais.

« La communauté internationale doit faire émerger les voix de plus de huit millions de Kabyles trop longtemps maintenus dans le silence et dans l’invisibilité. C’est ainsi que s’effondrera le mur de l’intolérance à leur égard et du déni de leurs aspirations légitimes », a souligné le diplomate Omar Rabi à l’occasion des travaux de la 3ème commission de l’ONU. Une instance qui traite justement des questions relatives à la protection des populations autochtones et au droit à l'autodétermination.

Rabat réplique ainsi aux interventions algériennes lors de la 4ème commission sur la colonisation, totalement en faveur du Polisario.

« Le devoir de la communauté internationale »

« Le peuple Kabyle doit être entendu et écouté pour la reconnaissance de ses besoins et de ses attentes (…) La communauté internationale a le devoir de l’accompagner pour qu’il puisse jouir de ses droits légitimes à l’autodétermination et à l’autonomie », a-t-il ajouté.

En phase avec les déclarations de la semaine dernière du n°2 de la représentation du Maroc à l’ONU, Rabi a expliqué que les Kabyles sont soumis à un « blocus généralisé et à une punition collective » alors que « ses leaders sont arrêtés et pourchassés, même lorsqu’ils subissent déjà les affres de l’exil forcé. Même les membres de leurs familles ne sont pas épargnés. Ils sont également violemment persécutés », a-t-il poursuivi. « Le peuple Kabyle a le droit de jouir de son droit à l’autodétermination et de la reconnaissance de son identité culturelle et linguistique », a-t-il conclu.

Le Maroc reconnaitra-t-il le gouvernement provisoire kabyle ?

Ces deux interventions de deux diplomates en l’espace d’une semaine, dûment relayées par la MAP, indiquent clairement un changement dans la politique étrangère du royaume vis-à-vis de l’Algérie. Il s'avère que Rabat entend jouer la carte kabyle mais jusqu’à quel niveau ? Les autorités marocaines oseront-elles franchir le cap de la rupture totale avec Alger et reconnaitre le gouvernement provisoire kabyle, un « exécutif » en exil lancé le 1er juin 2010 à Paris ? Ou d’accorder à son président, Ferhat Mehenni, l’asile politique ? Les prochains mois devraient répondre à ces questions.

En attendant un engagement officiel des plus hautes autorités du royaume, Mehenni s’est déjà félicité de la position exprimée la semaine dernière par le diplomate Abderrazzak Laassel, la qualifiant de « déclaration pleine de sagesse et de lucidité. La solidarité que vient de témoigner le Maroc à l’égard du peuple kabyle est d’une grande profondeur et d’un poids historique inégalable pour l’avenir de la Kabylie ».

Source Yabiladi.com

SIWEL 031702 NOV 15




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