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Des troupes éthiopiennes auraient pénétré en territoire somalien

20/11/2011 - 00:16

NAIROBI, KENYA (SIWEL) — Des témoins ont déclaré que les troupes éthiopiennes ont traversé samedi la frontière avec la Somalie à bord de véhicules blindés, quelques semaines seulement après que les forces kenyanes soient entrées, elles aussi, dans le pays pour poursuivre les terroristes islamistes des Chabab.


Les troupes éthiopiennes étaient déjà entrées dans Mogadiscio en 2006 et 2009. (Photo : AFP)
Les troupes éthiopiennes étaient déjà entrées dans Mogadiscio en 2006 et 2009. (Photo : AFP)
Un vieil homme du village de Gurel (à 80 km de la frontière) dit avoir compté 28 camions et de « très gros fourgons » militaires.

Le gouvernement éthiopien a refusé de confirmer cette incursion, mais à Addis Abeba, un officiel ayant souhaité garder l'anonymat, a déclaré qu'il y avait une « forte possibilité » que l'armée de son pays soutienne bientôt l'opération kényane Linda Nchi (« protéger le pays » en swahili) contre les Chabab.

L'Union africaine a également déclaré que les forces éthiopiennes peuvent se joindre à ses casques bleus luttant contre Chabab.

L'Ethiopie est déjà intervenue militairement en Somalie, entre 2006 et 2009, avec le soutien tacite des Etats-Unis. Son armée avait rapidement mis en déroute les tribunaux islamiques mais cette présence étrangère avait été très mal vue par les Somaliens. Selon certains observateurs, elle aurait même favorisé l'émergence de nouveaux groupes rebelles.

Les responsables éthiopiens ont précisé qu'aucune décision définitive n'a été prise quant à leur adhésion à une campagne militaire coordonnée visant à éradiquer les Chabab. Mais la porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères, Dina Mufti, a déclaré que l'Ethiopie sera partie prenante dans le processus.

Dina Mufti a indiqué qu'une décision sur la participation de l'Ethiopie serait probablement annoncée vendredi prochain, après une réunion des six pays régionaux de la Corne de l'Afrique regroupés au sein de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) (le Kenya, l'Ouganda, le Soudan, Djibouti, l'Éthiopie, l'Érythrée et le gouvernement de transition de Somalie).

Lors de la réunion prévue la semaine prochaine, les dirigeants africains discuteront des moyens d'aider le fragile gouvernement de transition de la Somalie pour reprendre une grande partie du centre et du sud de la Somalie encore sous le contrôle des Chabab.

Le gouvernement somalien, avec l'appui des troupes de paix de l'Union africaine, a éconduit les extrémistes islamistes de la capitale, Mogadiscio, cette année.

En octobre 2011, l'armée kényane a traversé la frontière sud de la Somalie après avoir accusé les Chabab d'enlèvements d'étrangers sur le sol kenyan.

Les victoires récentes ont suscité de l'espoir que les insurgés somaliens soient mis hors d'état de nuire, et que la Somalie puisse retrouver la stabilité.

Les Chabab (« jeunesse » en arabe) sont un groupe islamiste issu de la fraction la plus dure de l'Union des tribunaux islamiques, ils militent pour l'instauration de la charia, leur objectif étant la création d'un État islamique en Somalie.

La Somalie endure 20 ans de conflit et d'anarchie depuis la chute du dernier gouvernement stable en 1991, celui incarné par le régime du président dictateur, le général Mohamed Siyaad Barre. C'est l'un des pays les plus pauvres et les plus instables au monde. Depuis 2008, la Somalie est classée pays le plus défaillant au monde -sur 177 pays analysés-, selon les dernières éditions annuelles de l'Index des États défaillants réalisé par l'organisme Fund for Peace.

wbw
SIWEL 200016 NOV 11




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