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CRIMEE versus KOSOVO ou le droit international à géométrie variable !

18/03/2014 - 17:09

SIMFEROPOL (SIWEL) — Selon les intérêts de ses principaux « actionnaires », le droit international reconnait ou non le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Le 17 février 2008, les parlementaires kosovars votaient une déclaration d'indépendance du Kosovo qui était alors la province autonome d’un État souverain qui était la Serbie, elle-même issu du démembrement d’un autre Etat souverain. L’indépendance du Kosovo, décidée tout aussi unilatéralement que celle de la Crimée, fut pourtant approuvée par la France et les Etats-Unis. Mais, pour la Crimée, La France a décrété que le droit du peuple de Crimée à disposer de lui-même est « illégal ».


Dépouillement des bulletins de vote du référendum et scène de liesse le 16-mars2014 à Simferopol (PH/DR)
Dépouillement des bulletins de vote du référendum et scène de liesse le 16-mars2014 à Simferopol (PH/DR)
En 2008, il y a à peine six ans de cela, le Kosovo déclarait unilatéralement son indépendance sans que ceux qui crient aujourd’hui à la violation de l’intangibilité des frontières n’y trouvent rien à redire. En 2014, la Crimée, province méridionale autonome de l'Ukraine, proclame son indépendance à l'issue d'un référendum, exactement comme le Kosovo d'avec la Serbie, mais le peuple de Crimée n’a pas les mêmes droits que le peuple du Kosovo.

Pourtant La Crimée et le Kosovo ont beaucoup en commun : autonomie, présence de bases étrangères sur leur sol, volonté d’indépendance d’une majorité de leurs citoyens et origine diverse de leurs populations. Il n’y a dans la réalité que dans leurs « protecteurs » qu’il y a une différence.

C’est pour cela que la France et les Etats-Unis, les mêmes qui avaient acceptés les yeux fermés l’indépendance du Kosovo, ont décidé que le peuple de Crimée n’avait pas le droit de disposer de lui-même. Les raisons n’ont évidemment strictement rien à voir avec le droit international et encore moins avec la souveraineté des peuples, mais plutôt avec des conflits d’intérêts qui les opposent à la Fédération de Russie qui refuse de les laisser piétiner sur ses plates-bandes.

Les Etats-Unis décident de prendre des mesures contre les ressortissants de la fédération de Russie en gelant les avoirs de certains de ses citoyens et une restriction des visa, pendant que de son côté la France, en éternelle donneuse de leçon, décrète, par la voix de Laurent Fabius que le référendum de la Crimée est « illégal ». Il est curieux que la France et les Etats-Unis fassent valoir « l’inviolabilité » du principe de « l’intangibilité des frontières » alors que ce même principe n’a jamais été invoqué en 2008, ni en 1991, 1992 avec la Croatie, la Bosnie, ni avec la création de toute une série de républiques, toutes issues de l’effondrement de l’empire soviétique.

Dans la réalité, les puissances occidentales, à leur tête la France, et ici les Etats-Unis, le principe de l’intangibilité des frontières n’a de pertinence que lorsqu’il sert, stricto-sensu, les intérêts de l’Occident ! Pour rappel, la France et les Etats-Unis ont été les premiers pays à reconnaître le Kosovo comme un nouvel État dès février 2008, sitôt sa déclaration d’indépendance proclamée !

Le « Deux poids deux mesure » est tout compte fait, le seul principe qui soit « intangible » dans ce qui est appelé, à très mauvais escient, le droit international ! Mais cette fois, l’occident a un adversaire bien plus coriace que les Touaregs à qui il a fermé toutes les portes de « survie » depuis 50 ans. Quant à l’ONU, qui ne sert que de caisse enregistreuse, il n’est même pas utile de l’évoquer.

maa,
SIWEL 181709 MARS 14




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