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Mali : Amnesty Internationale et HRW dénoncent les exactions de l’armée malienne et des islamistes. La France est priée d’ouvrir une enquête sur une frappe aérienne.

01/02/2013 - 13:40

PARIS (SIWEL) — Amnesty International et Human Rights Watch accusent l'armée malienne d'avoir procédé à des exécutions sommaires lors de la contre-offensive engagée le 11 janvier par la France contre l’avancée au sud des islamistes, essentiellement conduite par les hommes d’Ansar Dine. Cependant, l’armée malienne n’est pas la seule mise en cause, les islamistes sont également accusé d‘avoir exécuté des soldats maliens blessés et d’avoir enrôlés de force des enfants. L’armée française est ,quant à elle, soupçonné d’avoir commis des tirs à l’aveugle à l’origine de la mort de civils tués au cours d’une frappe aérienne à Kona. Finalement, les seules forces armées exemptes de toute violation des droits humains comme des lois internationales est bien le MNLA.


Amnesty International et Human Rights Watch dénoncent de graves atteintes aux droits de l'homme au Mali. Ici une patrouille de l’armée malienne.( Photo/ Reuters)
Amnesty International et Human Rights Watch dénoncent de graves atteintes aux droits de l'homme au Mali. Ici une patrouille de l’armée malienne.( Photo/ Reuters)
Amnesty International et Human Rights Watch accusent l'armée malienne d'avoir procédé à des exécutions sommaires mais l'armée malienne n'est pas la seule mise en cause, les exactions des islamistes sont également dénoncées et des comptes sont demandés à l'armée française. Il n'y a que les Touaregs laïcs du MNLA à qui rien n’a pu être reproché

L’armée malienne a exécuté des civils et jeté les corps dans des puits

Une mission d'enquête de dix jours a été effectuée au Mali après la reconquête des villes prises par les islamistes. Amnesty s'appuie sur les conclusions de ses enquêtes dans les villes de Diabali, Ségou, Niono, Konna et Sévaré. Les enquêtes ont fait état de témoignages selon lesquels la veille du déclenchement par la France de l'opération Serval, soit le 10 janvier, l'armée malienne a exécuté une vingtaine de civils dont les corps ont été jetés dans des puits, principalement à Sévaré, près de Mopti. Des informations qui confirment les témoignages rapportés par Human Rights Watch (HRW) qui avait fait état d’au moins 13 personnes sommairement exécutées et de cinq personnes disparu entre le 9 et le 18 janvier, notamment à Sévaré, Konna et les villages environnants. Les deux organisations réclament l'ouverture immédiate d'une enquête indépendante et impartiale.

Les forces franco-maliennes aussi

D’autre part, Amnesty International a affirmé avoir réuni les preuves établissant la mort de « cinq civils, dont 1 mère et ses 3 enfants » dans le cadre de l'opération Serval. Selon le rapport d’Amnesty International, les ces cinq civils ont trouvé la mort dans un raid aérien mené par des hélicoptères dans la matinée du 11 janvier à Konna prise quelques jours plus tôt par les islamistes.

Amnesty a relevé la discordance des informations rendues publiques par les forces maliennes et françaises. Ainsi, « Un responsable du ministère français de la Défense a indiqué que les frappes françaises avaient débuté le 11 janvier mais pas avant 16h30 », tandis qu’un « représentant de la mairie de Kona et un colonel de l'armée malienne » avaient déclaré de leur côté que « l'opération franco-malienne avait débuté dans la matinée du 11 janvier ».

Amnesty Internationale a jugé qu’ « il est absolument impératif que la France et le Mali ouvrent une enquête pour savoir qui a mené cette attaque ». Le chargé du Mali au sein d'Amnesty International, Gaëtan Mootoo a déclaré que « Toutes les conclusions devront être rendues publiques de sorte qu'il soit possible de déterminer s'il y a eu ou non violation du droit international ».

Sans surprise : Les islamistes aussi sont coupables d’exécutions sommaires

Dans les deux rapports publiés aujourd’hui, les 2 organisations de défense accusent également les groupes islamistes qui occupaient le Nord-Mali (Azawad) d’avoir « exécuté des soldats blessés » et d’avoir recruté des « enfants soldats ».
HRW affirme que dans la ville de Kona, les islamistes armés ont exécuté au moins sept soldats maliens, dont cinq blessés. De son côté Amnesty International assure également qu’à Diabali, cinq soldats maliens blessés et un civil ont sommairement été exécutés les 14 et 15 janvier. Par ailleurs, HRW affirme que les islamistes ont recrutés de force des enfants pour combattre à leurs côté et qu’au moins trois de ces enfants ont été tués pendant les affrontements.

Tous comptes fait:

Finalement, et cela mérite d’être souligné, les seules forces armées en présence a être absolument exemptes de toute violation des droits humains comme des lois internationales est bien le MNLA. Aucune exaction n’a été commise par les soldats du MNLA, ni sur les civils, ni sur les soldats maliens blessés et encore moins sur les enfants. Rien ne peut être reproché au MNLA, hormis semble-t-il, son refus de sacrifier son peuple martyrisé depuis les indépendances et la création des etats post-coloniaux.

zp,
avec agences, AI et HRW
SIWEL 011340 FEV 13




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