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Après l’Arabie saoudite et le Qatar, la « coalition anti Daesh» s’élargit à la Turquie…

03/10/2014 - 17:54

ANKARA (SIWEL) — Gouvernée par des islamistes, la Turquie s’est soi-disant résolue à rejoindre la coalition à la suite du vote de son parlement mais elle reste hostile à toute participation directe contre l’État islamique (EI). D’ailleurs, Ankara s’est soigneusement abstenu de nommer l’organisation terroriste de l’EI mais se dit, en revanche, résolue à combattre «tous les terroristes». visiblement, le «deal» passé avec la coalition pour cet « engagement » serait donc «la chute de Kobanê», assiégée depuis 2 semaines par les hordes terroristes de l’EI où les kurdes livrent une bataille acharnée mais totalement disproportionné, étant donné l’armement lourd et sophistiqué dont disposent les djihadistes de l’EI. A partir de sa prison en Turquie, le leader du PKK, Abdullah Ocalan, a d’ores et déjà averti que « la chute de Kobanê signera la fin des négociations de paix avec la Turquie »


Avec l'Arabie saoudite, le Qatar et maintenant la Turquie, les djihadistes de l'EI vont accrocher encore beaucoup de leur drapeau noir ( PH/AFP)
Avec l'Arabie saoudite, le Qatar et maintenant la Turquie, les djihadistes de l'EI vont accrocher encore beaucoup de leur drapeau noir ( PH/AFP)
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La Turquie s’engage « contre tous les terroristes » mais pas « contre l’Etat islamique »

Comme attendu, c’est à contrecœur que la Turquie « s’engage » dans la coalition mais avec une nuance de taille, car elle s’engage « contre tous les terroristes » et non pas « contre le Daesh ». Par ailleurs, sa participation se limite à ouvrir son espace aérien aux avions de la coalition et à permettre l’utilisation de ses bases militaires mais pas à s’engager ses forces armées contre l’Etat islamique.

Le refus de tout engagement d’Ankara contre le Daesh est évidemment liés à la nature islamiste de son gouvernement mais aussi, et surtout, à son refus de venir en aide aux kurdes qui combattent les djihadistes de l’EI depuis maintenant 2 semaines, seuls et avec des armes dérisoires alors que les sanguinaires de Daesh disposent d’un arsenal impressionnant de fabrication américaine, française et allemande, le tout livrées il n’y a pas si longtemps à la « rébellion syrienne » qui a bénéficié du « soutien logistique » de l’occident.

D’autre part, Erdogan insiste lourdement pour la mise en place d’une zone tampon pour se protéger de « toutes les organisations terroristes » parmi lesquelles il met en avant ces mêmes Kurdes qui combattent l’organisation terroriste de l'EI.

L’essentiel pour Ankara, ce n’est pas de combattre les djihadistes dont il partage l’idéologie, mais bel et bien les kurdes qui livrent une bataille désespérée contre les djihadistes. Ankara a poussé son hostilité aux kurdes jusqu’à bloquer le passage de la frontière aux kurdes qui tentent d’aller rejoindre leur compatriotes pour les aider à combattre les sanguinaires de l’EI.

Capture d’écran montre un canon appartenant vraisemblablement à l’EI surplombant les villages pendant les combats près de la ville kurde de Kobane.AFP PHOTO
Capture d’écran montre un canon appartenant vraisemblablement à l’EI surplombant les villages pendant les combats près de la ville kurde de Kobane.AFP PHOTO
Privé de tout soutien, la ville kurde de Kobanê est sur le point de tomber aux mains des djihadistes.

Après dix-sept jours de siège et de bombardements intensifs, les djihadistes de l’Etat islamique ont fini par entrer dans les quartiers périphériques de Kobanê et y ont hissé le drapeau noir de leur organisation terroriste. Avec des armes légères, les combattants kurdes ont vaillamment défendue leur ville contre les tanks des djihadistes au prix de très nombreuses victimes. Mais il est impossible de résister à des tanks avec des fusils mitrailleurs. Les forces en présence sont totalement disproportionnées. Les moyens dérisoires des forces kurdes n’ont rien à voir avec l’armement lourd et sophistiqué des djihadistes de l’EI.

D’ailleurs, très étrangement, ces djihadistes, contrairement aux kurdes, ne manquent pas de munitions alors-même qu’une coalition internationale, comprenant les plus grandes puissances militaires du monde, s’est liguée contre l’Etat islamique… voilà une bien étrange situation qu’on ne peut s’expliquer que par la présence, contre-nature, des plus grands soutiens et sponsors de l’islamo-terrorisme, à savoir l’Arabie saoudite, le Qatar et maintenant la Turquie. Ce qui pose, du coup, la question du sérieux de cette coalition engagée contre le terrorisme, tant il est vrai que si l’on veut éradiquer un fléau, il faut commencer par s’attaquer à ses racines…autrement, les alliés contre-nature de la coalition…

Frappes aérienns des la coalition ( Photo / AFP)
Frappes aérienns des la coalition ( Photo / AFP)
Les frappes aériennes de la coalition n’amènent que « des répits de brève durée »

Selon les informations relayées par la presse occidentale, la coalition a mené des frappes aériennes sur les trois fronts djihadistes qui encerclent Kobanê. Cela auraient semble-t-il permis de ralentir la progression des djihadistes.

Cependant, et ils le reconnaissent eux-mêmes, « les Kurdes n’ont plus les moyens de résister à l’avancée djihadistes », et « les frappes aériennes, ne leur amenant que des répits de brève durée »…mais ce n’est pas pour autant que la coalition livre des armes ou des munitions aux kurdes…cela risquerait de fâcher l’islamiste Erdogan, et non moins « allié » quand même, pour qui la priorité est de nuire aux kurdes et certainement pas aux djihadistes de l’EI.

D’ailleurs, Ankara bloque le passage des kurdes de Turquie vers Kobanê pour les empêcher de prêter main forte à leurs compatriotes qui mènent une lutte acharnée pour défendre leur ville contre les hordes terroristes de l’Etat islamique.

Le leader du PKK, Abdullah Ocalan, averti : « la chute de Kobanê signera la fin des négociations de paix avec la Turquie »

A partir de sa prison en Turquie, le leader du PKK, Abdullah Ocalan, a averti que « les négociations de paix entre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), et l'Etat turc tourneraient court en cas de massacre de la population de Kobanê : « Si cette tentative de massacre parvient à ses fins, cela signera l'arrêt du processus », a déclaré Abdullah Ocalan dans un communiqué rendu public hier, jeudi 2 octobre, par une délégation d'un parti kurde.

Le processus de paix avait été entamé en 2012, entre Erdogan, alors premier ministre et Ocalan. Le but était mettre fin à trente années d'insurrection du PKK qui s’était soldé par près de 40 000 morts, en majorité Kurdes. « Je demande à tous ceux, en Turquie, qui ne veulent pas que le processus de paix et la démocratie échouent, d'assumer leurs responsabilités à Kobané », ajoute le communiqué d’Abdullah Ocalan.

Cette déclaration survient alors que la ville kurde de Kobanê est assiégée depuis 2 semaines par les terroristes de l'Etat islamique (EI) et que l’armée turque empêche des centaines de Kurdes de passer la frontière turque pour rejoindre leurs compatriotes et leur prêter main forte contre les assauts des djihadistes.

avec agences
zp,
SIWEL 031754 OCT 14




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