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Tiens ! Voilà du Bou(r)din ! petit aperçu la faillite alarmante de l’élite française.

26/09/2014 - 19:10

PARIS (SIWEL) — Suite à la déferlante médiatique qui s’abat sur la Kabylie après l'assassinat suspect d'Hervé Gourdel, rares sont les médias qui n’entrent pas dans le jeu de cette ignoble cabale destinée à stigmatisent la Kabylie pour en faire le « fief historique » du terrorisme islamique, selon les termes de RFI (Radio France International) que d’aucuns surnomment, et à juste titre, la PRAVDA du Quai d’Orsay. C’est pour cela que nous reproduisons cet article de Médiapart qui reflète la faillite alarmante de l’élite française.


25 SEPTEMBRE 2014 | PAR ROBERT CHAUDENSON

Avec J.J. Bourdin, on n’est jamais déçu !

J'ai écouté ce matin avec intérêt, vers 8 heures 30, l'interview de Gilles Keppel, spécialiste du monde arabe, par Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Très intéressant bien sûr, mais Jean-Jacques Bourdin qui manifestement ne comprend pas grand-chose à tout ça (Que n’est-il resté à l’Équipe !), ne pose pas les bonnes questions.

Je reviens ensuite vers 9h15 sur RMC pour voir si les propos de Gilles Kepppel soulèvent des questions d’auditeurs maghrébins, nombreux sur cette chaîne.

Une auditrice, parfaite francophone d'ailleurs et fort intelligente dans ses propos, revient sur la question de l'égorgement de l'otage français. Elle se présente comme originaire de la Grande Kabylie, où a eu lieu l'assassinat de l'otage français ; elle témoigne de son étonnement en alléguant particulier les traditions locales : il y avait là un simple touriste venu en visite et l'hospitalité est l’une des traditions majeures de la Kabylie. Elle doute manifestement du fait que le meurtre, quoique perpétré en Kabylie, ait été commis par des Kabyles.


Voulant en savoir plus, elle est allée regarder la vidéo de l’égorgement sur Al-Jazira ; sans voir la vidéo jusqu’au bout (on la comprend !), elle a constaté que les bourreaux parlaient arabe entre eux. Elle n’en dit pas davantage, jugeant son point de vue et sa conclusion assez clairs.

Même en terre d’Islam, un ange passe ! Silence des deux protagonistes à ce moment de l'interview ; l’auditrice juge son propos asses net et Bourdin qui marche, manifestement sur des œufs, sans voir où elle veut en venir, se hasarde à finir par dire, de façon totalement inepte en pareil cas, sachant tout de même vaguement qu’il y a plusieurs « arabes » ! : « Quel arabe ? ».

La question est évidemment idiote pour plusieurs raisons dont la principale est qu'il est clair que cette auditrice ne connaît sans doute que l'arabe dialectal algérien et serait bien incapable d'identifier un Libanais ou même un Marocain à son dialecte. Il est surtout parfaitement clair qu’aux yeux de cette auditrice le fait essentiel est que les bourreaux s'expriment en arabe et non en berbère ! Ils ne sont donc pas kabyles ce que Bourdin ne perçoit pas, ne sachant sans doute pas que les Arabes ont été des envahisseurs et des colonisateurs et que la langue première de cette zone était pas l'arabe mais des variétés de l’amazigh qu’on nomme plus couramment berbère et dont le kabyle est une variété.

L'auditrice répond donc à la question stupide qui lui pose Bourdin : « L’arabe dialectal mais je n'ai pas écouté longtemps ». Ce n’est évidemment pas l’arabe classique et l est clair qu'elle n'a pas compris la question de Bourdin tant elle est sotte ; elle ne peut imaginer un instant qu'un « journaliste » si distingué et un esprit si éminent peut ne pas connaître quoi que ce soit de la réalité linguistique de l'Algérie et plus globalement de l'Afrique du Nord.

Une fois de plus à l’entendre, on est tenté de murmurer le refrain de la marche de nos légionnaires : « « Tiens ! Voilà du Bourdin, voilà du Bourdin, voilà du Bourdin! »

MédiaPart

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SIWEL 261910 SEP14




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