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Mali / Azawad: le MNLA reprend le gouvernorat, la radio et la totalité des check-point de Kidal

19/05/2014 - 17:49

KIDAL (SIWEL) — Au cours de l'été 2013, en guise de bonne foi et en vue d’entamer des négociations sérieuses avec le Mali, le MNLA avait cédé le contrôle de Kidal à la Minusma. Mais suite à la nouvelle agression perpétrée par l’armée malienne contre les civils de Kidal et les attaques commises contre les positions militaires du MNLA, ce dernier a repris, samedi, au terme des combats qui l’ont opposé à l’armée malienne, l'ensemble des check-point de la ville ainsi que la cité administrative où se trouvent le gouvernorat et la radio de Kidal.


Cela fait 50 ans que les Touaregs subissent une armée d'assassins sur leur territoire. Quel ce droit qui permet aux puissances occidentales de leur imposer de subir encore et toujours le crime et l’assassinat comme unique perspective d’avenir ? (PH/DR)
Cela fait 50 ans que les Touaregs subissent une armée d'assassins sur leur territoire. Quel ce droit qui permet aux puissances occidentales de leur imposer de subir encore et toujours le crime et l’assassinat comme unique perspective d’avenir ? (PH/DR)
Samedi 17 mai, le Premier ministre malien, Moussa Mara, entrait dans le bastion du MNLA à Kidal. La visite, non souhaité, ni par le MNLA, ni encore moins par la population de Kidal qui avait déjà empêché deux visites officielles des autorités maliennes à Kidal, a tourné aux affrontements entre l’armée malienne et les soldats du MNLA. Cette visite à Kidal était très appréhendée par toutes les parties en présence car les visites officielles maliennes se sont toutes mal passées en Azawad.

Pour rappel, le prédécesseur de M. Mara avait déjà été empêché d’atterrir à l’aéroport de Kidal par des manifestations de femmes et d’enfants qui avaient occupé le tarmac de l’aéroport de Kidal et la dernière visite officielle malienne avait fini par une violente répression qui avait vu l’armée malienne tirer dans la foule, tuant une manifestante touarègue et faisant plusieurs blessés, dont une autre femmes qui décédera par la suite. Autant dire que les autorités maliennes sont loin d’être les bienvenues à Kidal.

Aussi, dès l’annonce de la visite du premier ministre de l’Etat malien à Kidal, des femmes et des jeunes adolescents sont allés manifester la veille, le vendredi 16 mai, contre la visite annoncé de ce représentant malien pour le lendemain. Comme les fois précédentes, les forces de la Minusma ont tenté de disperser les manifestants à coup de gaz lacrymogène, puis débordés par la volonté tenace des manifestants qui tenaient à exprimer leur refus absolu de voir les autorités maliennes débarquer à Kidal, les soldats de l’armée malienne sont venues en renfort et ont tiré à balle réelles dans la foule des manifestants, faisant ainsi plusieurs blessés parmi les civils et provoquant la colère du MNLA qui n’a pas tardé à réagir en rappelant que c’était la troisième fois que l’armée malienne tirait sur les manifestants de Kidal.

Arrivé par hélicoptère, le Premier ministre malien, malgré l’opposition des habitants de la ville de Kidal, atterrit à Kidal et se rend dans un camp militaire où sont cantonnés les soldats maliens. La visite, forcée, faisant suite à la répression féroce des forces armées maliennes sur des populations civiles, est bien sur contestée par le MNLA. Les violents affrontements qui ont eu lieu entre le MNLA et les soldats maliens sur le parcours emprunté par le premier ministre malien étaient donc prévisibles. Ils n'ont cessé qu’après que les forces françaises se soient interposées entre les deux armées. Entre temps le MNLA avait mis en déroute l’armée malienne et repris la totalité des check-point de la ville, en plus du gouvernorat et de la radio de Kidal.

Manifestation contre la venue du premier ministre malien à Kidal, vendredi 16 ami 2014 (PH/DR)
Manifestation contre la venue du premier ministre malien à Kidal, vendredi 16 ami 2014 (PH/DR)
Bien que le ministère malien de la défense assure dans un communiqué, rendu public aujourd’hui, avoir « repris le contrôle de tous les bâtiments administratifs à l'exception du gouvernorat », le MNLA dément et affirme, quant à lui, toujours détenir le contrôle de la ville dont « les checkpoints d'entrée et la cité administrative ». Le MNLA affirme également détenir « trente prisonniers de guerre dont deux blessés qui ont été remis à la croix rouge » et parmi les prisonniers de guerre, le MNLA mentionne « des militaires et des cadres administratifs maliens, dont le préfet ». D’autre part, contrairement aux allégations malienne, le MNLA dément avoir eu une soixantaine de victimes parmi ses troupes et affirme au contraire n’avoir enregistré qu’un seul blessé parmi ces soldats.

De retour à Bamako, le Premier ministre malien, avait dit que « les terroristes ont déclaré la guerre au Mali, le Mali est donc en guerre contre ces terroristes ». Selon sa propagande habituelle, le Mali tente d’assimiler le MNLA aux terroristes, allant même jusqu’à affirmer que l’arme malienne avait eu à affronter ce samedi « le MNLA appuyé par des éléments des groupes terroristes non-identifiés » alors que trois (3) terroristes parfaitement identifiés ; deux d’Ansar Eddine et un du Mujao, sont des « députés du nord mali », sur les listes RPM du président IBK. Aussi si des liens existent avec les terroristes, il faut plutôt les chercher du côté malien.

Quant à la Minusma, la fameuse mission de l'ONU au Mali, fidèle à ses indignations « sélectives », elle évoque par la voix de son responsable, M. Koenders, « l'assassinat de deux civils et six officiels maliens à Kidal », alors qu’elle n’a jamais condamné les meurtres des centaines d’azawadiens par l’armée malienne " au fur et à mesure de son avancée dans l’Azawad, à la faveur de l’opération française SERVAL.

Pour rappel, c’est sous les yeux des forces de la Minusma que les soldats maliens avaient ouvert le feu sur une manifestation de femmes à kidal, tuant ainsi deux femmes Touarègues et c’est dans le sillage de Serval que les pires exactions ont été commises par les soldats maliens sur les civils azawadiens, comme cela a été confirmé par Human rights watch et Amnesty international.

A quoi jouent donc l'ONU et la France dans l'Azawad ? leur rôle est-il de faire valoir la justice ou d'appuyer des pouvoirs criminels qui font le lit du terrorisme islamiste dont ils favorisent l'expansion et garantissent la réhabilitation à travers les institutions maliennes ?

Des discussions seraient en cours actuellement pour un cessez-le feu entre l'armée malienne et le MNLA et la France serait également en train de préparer la venue de nouveaux effectifs dans l'Azawad...

maa,
SIWEL 191749 MAI 14




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