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CONTRIBUTION/ La culture, le tapis, l'histoire, Halloween! Tout remettre à jour.

02/11/2013 - 16:39

PARIS (SIWEL) — Dans une contribution à Siwel, Gana Mammeri, chercheur a traité du sujet de Halloween. Selon les études qu'il a mené dans le domaine, il a décelé des origines amazighe de cette pratique.


Carte géographique de Tamazgha. PH/DR
Carte géographique de Tamazgha. PH/DR
En novembre 2003, j'écrivais à des compatriotes berbères en Amérique:

Ayuz, bravo à vous qui faites connaître notre culture.
Étant aux Amériques, vous devez à mon sens donner la place qui lui revient à une tradition dont nous serions peut-être à l'origine à travers le monde ceci, non dans un esprit de vouloir tout berbériser mais de recherche de la vérité, les preuves historiques étant présentes.
Il s'agit de Halloween!

Mme Jedjiga OURAD-DOUILLARD avait dans un article du Monde publié il y a quelques années, signalé la chose.
Ce que je voudrais ajouter, ce sont les preuves historiques, non de simples vues de l'esprit.
Dans le calendrier berbère, comme beaucoup le savent, qui est agraire, (peuple de pasteurs et d'agriculteurs) il existe des périodes que l'on désigne par SMAYEM, dans le sens de paroxysme:

Ṣmayem u nebdu, Ṣmayem n t kerza, allant du 12 juillet au 11 novembre

Si on se réfère aux Secrets et Mystères de Halloween; Ed Jacques Grancher, il est dit à propos de Halloween:

-En cette nuit du 31 octobre au 1er novembre, commençait le SAMAIN.
Au cours de cette première nuit de la nouvelle année (pour les celtes et Gaulois), on exécutait tout un cérémonial rigoureux afin de s'assurer une bonne année à venir.

Nous y voilà: Ṣmayem berbère; Samain celte!

Si on se rappelle que Septime Sévère est un berbère né à Leptis Magna en Libye, qu'il a été Gouverneur de la Gaule romaine (il résidait à Lyon), devenu ensuite Empereur à Rome, qu'il a étendu l'Empire romain jusqu'en Écosse, Pays de Galles, qu'il est mort à York, nous voici en plein pays de Halloween!
D'ailleurs, il reste des vestiges de cette époque glorieuse:
Le mur Hadrien (Hadrian's Wall,ouvrage de défense entre l'Angleterre et l’Écosse,signé par des légionnaires berbères nombreux, plus de 60% dans la III ème légion romaine : Numeri memorum; voir : Notre Place au Soleil: Jean Dumouriez Nat Iraten ),Pays de Galles, la ville de Tarbaatt- c'est le même mot que nous utilisons de nos jours encore en berbère pour désigner une compagnie quand Agricola, natif de Fréjus, formé par un Berbère Suetonus PAULINUS réclamait un contingent en renfort,-Aberdeen qui ouvrait les portes vers le Nord (Abrid - Iberdan ), Halloween serait une tradition d'émigrants Celtes vers l'Amérique, nous voici encore avec une route avérée!,
On pourrait ajouter qu'en plus de la cornemuse: Lɣiḍa n t culliṭ qui subsiste chez les Celtes et Berbères, bien sûr avec des modifications, les yeux bleus, les rouquins...nous avons la preuve de l'interpénétration entre les deux peuples, les légions romaines étant formées de berbères, nous l'avons vu, les vétérans britanniques venant se reposer à Veteranorum ou Diana, villes à côté de Tazult en pays Cawi (Lambèze) où ils parlaient un dialecte gallois: le Gawri.
Septime Sévère n'aimait pas la routine pour les soldats. Il faisait faire des mutations.

On peut lire dans Wikipédia:

Si le mot Halloween a perdu sa signification littérale en Amérique, Halloween (usage québécois) est une fête originaire des îles Anglo-Celtes célébrée dans la soirée du 31 octobre, veille de la Toussaint.
Son nom est une contraction de l'anglais All Hallows Eve qui signifie the Eve of All Saints' Day en anglais contemporain et peut se traduire comme « la veillée de la Toussaint ».
En dépit de son nom d'origine chrétienne et anglaise, la grande majorité des sources présentent Halloween comme un héritage de la fête païenne de Samain qui était célébrée à la même date par les celtes et constituait pour eux une sorte de fête du nouvel an. Halloween est ainsi connue jusqu'à nos jours sous le nom de Oíche Shamhna en gaélique. Elle est une fête très populaire en Irlande, Écosse et au Pays de Galles où l'on trouve de nombreux témoignages historiques de son existence. Jack-o'-lantern, la lanterne emblématique d'Halloween, est elle-même issue d'une légende irlandaise.

Nous voyons toutes les contorsions pour trouver une racine. Chez nous, en Kabylie tout au moins, le mot a gardé tout son sens. Par contre le rite avec le symbole d'abondance, n'a pas résisté à la guerre d'Algérie et le 1er novembre célébré aujourd'hui, surtout à l'uniformisation d'après l'indépendance, l’arabo- islamisme qui s'en est suivi.
Je me rappelle que dans mon enfance, il y avait une tradition qui consistait à faire Aheddour, feuilles de pâte très fine.
On trouait la place pour les yeux, un trou pour le nez, un autre pour la bouche d'où on sortait la langue sensée faire peur .On avait là un masque hideux!
Avec une flûte; ajewwaq, amendayer; tambourin, on allait de maison en maison, de village en village ; AD NELWI.
AD LWIN=Récolter beaucoup! N'est-ce pas ce que font les petits enfants d'Europe où d'Amérique à la quête de friandises!
Dans le conte du chacal,il disait; Taneqqelt n Blaajut tbbwa, telwi, et quand on doit faire tomber tous les fruits de l'olivier ou figuier on dit: Ad Lwin.
Lors de notre procession nous, on nous donnait ce qu'avaient les pauvres paysans: figues, sucre, beignets, œufs...avec les symboles de sucré; non d'amertume, de ce qui contient de la levure; année à venir qui lève, abondante, surtout que les provisions se terminent avec le début de l'hiver et la fertilité, la multiplication à travers l’œuf.
Les Berbères avaient un grand respect pour leurs morts. Comme de nombreux peuples de l'antiquité, ils craignaient qu'un abandon ou un mauvais traitement ne favorise leur retour sous forme de fantômes ou de mauvais esprits. En les traitants bien, au contraire, ils s'assuraient leur protection et bénéficiaient de leur connaissance de l'au-delà.
Le mort pour eux continue toujours à vivre pour l'éternité, aussi survenait-on à ses besoins en déposant dans la sépulture des armes, des poteries…)

(M. A. HADDADOU, dans Guide de la Culture et de la Langue Berbères, professeur de berbère à l'Université Mouloud Mammeri Tizi Ouzou).
Nous voyons là un rite qui à travers Halloween, fait appel au monde des fantômes, des esprits
D'ailleurs, le lendemain de la mort, on se rend au cimetière
A nseddeq f rruh; distribuer des repas et on ne les oublie pas lors de lfetra, le jour de l'Aïd en distribuant leur part aux pauvres.
En Libye, Neffousa, Zewara (Berbères). Au mois d'août on célébrait Awessu, qui consistait à aller au bord de la mer, chasser les esprits par le sel aspergeant même les animaux. Avec l'islamisation, cette pratique a été déclarée Daɛa d'où Daɛwessu; qu'on décrète à bout de champs: (malédiction), pratique d'ailleurs interdite par El Gadafi.

Il est temps que nos enfants reprennent le chemin de cette tradition, de cette fête comme Yennayer, Anzar, la fête des labours, l'Anesla (feux de la St Jean) où la fumigation détruit les parasites...
Les peuples qui ne sont pas eux-mêmes, disparaissent.

GM
SIWEL 02 1639 NOV 13








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