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Débaptisation de la place Matoub Lounes à Tizi-Wezu : Une énième offense au peuple kabyle

07/05/2013 - 07:00

TIZI-OUZOU (SIWEL) — Comme si la Kabylie avait des leçons de nationalisme à recevoir, sur instigation de l’ONM de Tizi-Wezu, une soi-disant organisation des moudjahidines, la wilaya de Tizi-Ouzou a décidé d’aller à l’encontre de la volonté populaire en débaptisant la place « Matoub Lounes » pour en faire un pseudo sanctuaire à la mémoire des martyrs de la révolution de 1954. Pour la mère du rebelle « aucun pouvoir ne peut aller à l’encontre de la volonté de la Kabylie et porter atteinte à l’un des symboles de la grande NATION AMAZIGHE, MATOUB LOUNES. Le peuple pour lequel il s’est voué toute sa vie et pour lequel il s’est sacrifié, ne laissera aucun pouvoir bafouer sa mémoire et nous ne laisserons pas faire. »


Matoub Lounes, adulé par les siens, ne sera pas effacé de si tôt. C'est ce que doit bien comprendre le régime algérien. (PH/DR)
Matoub Lounes, adulé par les siens, ne sera pas effacé de si tôt. C'est ce que doit bien comprendre le régime algérien. (PH/DR)
C'est durant les évènements du tragique printemps noir de Kabylie que le peuple kabyle avait décidé de rendre lui-même hommage au rebelle assassiné en baptisant de son illustre nom une place de Tizi-Ouzou pour faire honneur du combat qu’il avait mené jusqu’à son dernier souffle.

Située à la sortie de Tizi-Wezu, sur la route d'Alger, la place « Matoub Lounes » avait été imposée par la mobilisation et la pression populaire en 2001. A la suite du printemps noir, le régime raciste d'Alger n'avait pas immédiatement réagit mais n'avait pas pour autant renoncé à effacer le nom du rebelle de cette place. En effet, il a attendu le soi-disant cinquantenaire de l’indépendance algérienne, qui n'aurait jamais vu le jour sans le lourd sacrifice auquel a consenti le peuple kabyle, pour choisir précisément cette place afin d'y mettre, prétendent-ils, un sanctuaire à la mémoire des martyrs de la révolution de 1954 pour rendre hommage à ces martyrs qu'ils ont trahi et cette révolution qu'ils ont usurpé.

Pour la mère de Lounes Matoub « aucun pouvoir ne peut aller à l’encontre de la volonté de la kabylie et porter atteinte à l’un des symboles de la grande nation Amazighe, MATOUB LOUNES. Le peuple pour lequel il s’est voué toute sa vie et pour lequel il s’est sacrifié, ne laissera aucun pouvoir bafouer sa mémoire et nous ne laisserons pas faire. »

Contacté par Siwel, Bouaziz Ait Chebib, président du MAK , a déclaré :
"Cette mesure infâme qui consiste à opposer des martyrs à d'autres relève de la provocation de la part du pouvoir notamment au moment où la guerre de succession à Bouteflika fait ravage. C'est une façon de tuer une seconde fois Matoub Lounes sur l'autel des luttes des clans au sommet de l'Etat dit Algérien comme en 1998. Le régime raciste d'Alger continue de bafouer, au nom d'une légitimité dite historique mais en réalité usurpée, la mémoire collective de la Kabylie et de Tamazgha en portant atteinte à l'un de ses symboles, Matoub Lounes, en l’occurrence. Il est à rappeler, que le rebelle avait dénoncé de son vivant l'assassinat des véritables artisans de Novembre par le régime Algérien dans l'indifférence et le silence complice de l'ONM. Le peuple kabyle ne se laissera pas faire et n'acceptera jamais de cautionner ce crime contre la mémoire de Matoub Lounes et la dignité de la Kabylie".

cdb,
SIWEL 070700 MAI 13




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