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Libye: les Amazighs retirent leurs membres du Congrès général national et boycottent les élections de l'assemblée constituante

15/07/2013 - 16:42

TRIPOLI (SIWEL) — Parce que le Congrès général national persiste dans sa volonté d’une représentation marginale et formelle des composantes de la Libye, et n’étant pas de tradition à trahir nos serments ou ne pas honorer nos engagements, nous jurons ne pas faillir à notre serment pour notre Pays et d’honorer notre promesse à nos valeureux Martyrs. Et conformément à notre engagement et à notre fidélité à nos principes, la participation à la "Commission des soixante" ainsi que ce qui en découlera ne concerne plus en rien les Amazighs. Par conséquent, le Haut conseil des Amazighs de Libye déclare ce qui suit : 1. Le boycott par les Amazighs des élections de l’Assemblée constituante (ils ne présenteront pas de candidats et n’iront pas aux urnes) ; 2. Le retrait par les Amazighs de leurs représentants, membres au sein du CGN.


Tariq Attouchi lisant la déclaration finale des amazighs de Libye au Forum des droits constitutionnels des Imazighen de Libye, le 12 janvier 2013 à Tripoli (PH/DR)
Tariq Attouchi lisant la déclaration finale des amazighs de Libye au Forum des droits constitutionnels des Imazighen de Libye, le 12 janvier 2013 à Tripoli (PH/DR)
Déclaration du haut conseil des Amazighs en Libye face au refus de leur reconnaissance

Se référant à la Déclaration finale du Forum des droits constitutionnels des Imazighen de Libye du 12 janvier 2013, qui résume les conclusions des Conseils locaux, organisateurs de cette assemblée publique, par laquelle ils affirment, sans ambiguïté aucune, que la Constitution qui sera respectée et acceptée par nous, Amazighs, est la Constitution qui nous reconnait et reconnait tous les Libyens sur une base d’égalité. Une telle Constitution, nous la protégerons comme elle nous protégera ! Et toute Constitution qui ne s’inscrit pas dans cette logique ne sera ni reconnue, ni respectée.Toute institution qui en émanera ne saura nous représenter. Par conséquent, nous, Amazighs de Libye, nous ne nous soumettrons pas à l’autorité de ces institutions.

Conformément aux dispositions l’alinéa 2 de l’article 3 de la Déclaration constitutionnelle stipule que l’assemblée constituante sera élue au suffrage universel direct - excluant les membres du Congrès général national - pour rédiger un projet de constitution pour le pays, à l’image de ce qui a été fait par la "Commission des soixante" qui a élaboré la constitution de l’indépendance en 1951. Le Congrès général national (CGN) sera en charge du code électoral qui respectera les particularités culturelles et linguistiques de la Libye.

Considérant les propositions du Haut Conseil des Amazighs de Libye soumises au Congrès général nationalau sujet d’une réelle représentation des composantes de la société jouissant de spécificités culturelles et linguistiques qui doivent être clairement définies et de manière précise, et que les décisions visant ces spécificités doivent bénéficier de l’accord préalable des populations concernées. Et le principe de majorité ne saurait être admis dans les décisions visant ces questions. Sans ces conditions, la représentativité n’aurait aucun sens.

D’ailleurs, la commission formée en vertu de l’ordonnance n°30 – 2013 du CGN, en charge de l’élaboration du code électoral relatif au référendum constitutionnel, recommande dans son rapport général à ce que la représentation des populations libyennes soit réelle et que le consensus soit le mécanisme de travail de la commission dans ses prises de décision. La commission a d’ailleurs inscrit ce prince dans le projet de loi proposé comme mécanisme de prise de décisions concernant les droits constitutionnels des différentes populations de Libye.

Malgré notre opposition aux recommandations de cette commission dont les propositions sont loin de satisfaire le minimum requis par la Déclaration constitutionnelle précédemment citée et qui, de plus, octroie une représentativité dérisoire aux Amazighs, le refus par le CGN du projet de la Commission, dans sa forme et sur le fond, dévoilant ainsi son hostilité entachée de racisme et de haine à l’égard de l’Amazighité. Cette haine de l’identité et des origines et aux relents racistes et tribaux est indigne et contraire aux principes de la révolution du 17 février, relatifs à la liberté de l’Homme et de la cité fondée sur la pluralité politique, culturelle et linguistique. Cette attitude contrevient à toutes les conventions et le droit international. Et comme nous avons eu à l’affirmer d’une manière récurrente, notre objectif et notre volonté demeure l’élaboration d’une Constitution qui garantit réellement les droits fondamentaux et les obligations à tous les citoyens, avec égalité et justice. La Constitution que nous appelons de nos vœux devra être l’aboutissement d’entente citoyenne fondée sur le respect des droits de l’Homme, la garantie des droits des minorités et des spécificités des communautés ainsi que la liberté d’expression, de conscience et de pluralité politique.

Parce que le Congrès général national persiste dans sa volonté d’une représentation marginale et formelle des composantes de la Libye, et n’étant de tradition à trahir nos serments ou ne pas honorer nos engagements, nous jurons ne pas faillir à notre serment pour notre Pays et d’honorer notre promesse à nos valeureux Martyrs. Et conformément à notre engagement et à notre fidélité à nos principes, la participation à la "Commission des soixante" ainsi que ce qui en découlera ne concerne plus en rien les Amazighs. Par conséquent, le Haut conseil des Amazighs de Libye déclare ce qui suit :

1. Le boycott par les Amazighs des élections de l’Assemblée constituante (ils ne présenteront pas de candidats et n’iront pas aux urnes) ;

2. Le retrait par les Amazighs de leurs représentants, membres au sein du CGN.

Le Haut Conseil des Amazigh de Libye




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