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Roué de coups en 2001 par les gendarmes de Tichy : Samir Taroudjit meurt 12 ans après

12/07/2013 - 12:59

AT MELLUL (SIWEL) —Douze ans après les événements tragiques du Printemps noir, les victimes du pouvoir algérien et de ses forces de répression ne cessent de tomber. C’est ainsi que le jeune Samir Taroudjit du village Turkine, commune de Tichy, aârch d’Aït-Melloul, né le 6 septembre 1981 est décédé le 30 mai 2013 des suites d’une tripotée qu’il a reçue en avril 2001 dans les locaux de la gendarmerie de Tichy lors de la révolte de la jeunesse kabyle connue sous l’appellation du Printemps Noir.


Les parents de Samir devant sa tombe, hier à Turkine (Tichy). PH/tamurt
Les parents de Samir devant sa tombe, hier à Turkine (Tichy). PH/tamurt
Alors âgé de 20 ans, le jeune Samir a subi un sérieux passage à tabac de la part des gendarmes. Ce passage à tabac a causé une hémorragie interne au jeune émeutier. Les rapports médicaux d’alors ont indiqué que l’hémorragie interne dont souffrait le jeune Samir était causée par des coups de poing, de pied et de crosse donnés avec violence sur toute la partie corporelle notamment abdominale. A l’hôpital d’Aokas où la victime a été évacuée par des secouristes, les médecins ont reconnu leur incompétence à prendre en charge un tel cas tant c’était grave. C’est pourquoi, une équipe médicale de cet établissement hospitalier d’Aokas évacua à nouveau le jeune Samir vers l’hôpital Amriou de Béjaïa qui jouissait de plus de moyens tant humains que matériels. Les médecins ont effectivement pris en charge médicalement le jeune homme. Médecins et autre personnel médical ont même réussi des prouesses. En effet, leur savoir médico-scientifique et la rapidité de leur intervention ont permis de sauver le jeune Samir de la mort à cette époque.

Cependant, en dépit de toute leur science, les médecins n’ont jamais fait retrouver au jeune Samir sa santé de jadis. Et si ces médecins n’avaient rien soufflé aux parents sur l’avenir de leur enfant, c’est sans doute par respect à la déontologie médicale. Car, ces médecins n’ont fait que rallonger de quelques années la vie de leur patient. En effet, le jeune Samir vivra encore douze années. Il mourra le 30 mai 2013. Ses parents ont révélé au président du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK) et aux membres de la délégation qui l’a accompagné à Turkine que « depuis cette année 2001, et plus exactement depuis que les gendarmes l’eurent « massacré », l’état de santé de notre fils ne cessait de dépérir ». Dans leur récit, père et mère avaient les yeux embués de larmes. « Samir était mon aîné, il avait 32 ans », a réussi à articuler le père tant sa gorge était nouée. C’est justement pour soutenir les parents de Samir Taroudjit en cette pénible circonstance que Bouaziz Aït-Chebib, accompagné à partir de Tizi-Ouzou par Kamel Chetti et Djamel Ben-Zib, et de Béjaia par une multitude d’autres militants dont le président du Conseil National du MAK, Mouloud Mébarki, s’était rendu hier jeudi 11 juillet 2013 au village de Turkine, plus exactement au domicile parental de feu Samir.

A l’occasion de cette pénible circonstance, Bouaziz Aït-Chebib, a rassuré les parents du soutien indéfectible du MAK. Le premier responsable du MAK réussira même à atténuer un tant soit peu la douleur des parents en les informant que le MAK « considère dorénavant Samir comme un Martyr du Printemps Noir puisqu’il est prouvé scientifiquement que sa mort a une corrélation directe avec les coups qu’il a reçus dans la brigade de la gendarmerie de Tichy lors des événements sanglants de 2001 ». Sur ce même registre, Bouaziz Aït-Chebib déclarera que « Samir Taroudjit est considéré comme le 127e martyr de la Kabylie ». Par ailleurs, Le président du MAK a rassuré la famille du Martyr qu’elle peut compter sur le MAK en toute circonstance pour une aide quelconque. Une fois cette visite au domicile terminée, parents du défunt et cadres et militants du MAK prirent la direction du cimetière du village où repose à jamais Samir Taroudjit.

La cérémonie de recueillement s’est traduite comme de coutume par le dépôt d’une gerbe de fleur sur la tombe du Martyr, l’observation d’une minute de silence en sa mémoire et un petit discours pour la circonstance. Au cimetière, Mouloud Mébarki a aussi pris la parole pour rappeler aux parents la disponibilité du MAK à faire face à certaines obligations. Le père a informé ses interlocuteurs du tombeau qu’il a commandé lequel sera placé à l’occasion du quarantième jour. C’est ainsi que Bouaziz Aït-Chebib et Mouloud Mébarki ont déclaré au père du défunt que les pierres tombales seront en marbre et comporteront comme épitaphe un dixit ou tout simplement une de ces célèbres citations de feu Lounès Matoub puisque le Rebelle était l’idole du défunt Samir. C’est sur ce que la cérémonie prit fin.

aai/st/tamurt
SIWEL 12 1259 JUIL 13





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