Le Républicanisme corse. Sources, institutions, imaginaire. Par Talamoni Jean-Guy



A l’heure où l’Assemblée de Corse, en ses diverses composantes, a entrepris d’engager avec l’État français des négociations sur le devenir des institutions locales, et sans épiloguer sur leurs chances ou les caractéristiques de leur aboutissement, il paraît intéressant de les replacer dans le contexte historique qui a immédiatement précédé ce que nous nommerons, à tout le moins, l’arrivée des Français en Corse.
Dans une telle perspective l’ouvrage de Jean Guy Talamoni, intitulé « Les innovations du républicanisme paolien » paru en 2018 présente un intérêt évident pour qui désire connaître les spécificités du régime paolien  (1755-1769) par rapport au républicanisme français, né pour sa part de la révolution de 1789.
J.M



https://www.albiana.fr/pasquale-paoli/945-le-republicanisme-corse-pasquale-paoli.html


 
LE RÉPUBLICANISME CORSE. SOURCES, INSTITUTIONS, IMAGINAIRE


TALAMONI Jean Guy

16 x 24 cm - 120 pages
Collection : 
ISBN 9782824109299

 

La formation d’un « républicanisme corse » à l’âge de l’indépendance de la Corse (1755-1769) : une page de l’histoire de l’île souvent dédaignée voire déniée, parfois simplement méconnue des spécialistes ou des Corses eux-mêmes.Haut du formulaireBas du formulaire
 
Description
 
Dans le présent essai, relevant de l’histoire de la culture et des idées, l’auteur propose d’aborder la formation d’un « républicanisme corse » à l’âge de l’indépendance de la Corse (1755-1769). Il s’agit là d’une page de l’histoire de l’île souvent dédaignée voire déniée, parfois simplement méconnue des spécialistes ou des Corses eux-mêmes. 
Pourtant, l’expérience inouïe de la promulgation de la première constitution démocratique de l’âge contemporain (1755) aurait pu, aurait dû éveiller l’intérêt de chacun. En effet, pionnière à l’âge des révolutions (1776 en Amérique, 1789 en France), la mise en oeuvre de principes prônés par les philosophes des Lumières avait de quoi ébranler les consciences. Et justifier la consécration de ses hérauts. Il n’en fut presque rien… 
Droit du peuple à résister et à décider de son destin, institution d’une démocratie (gouvernement établi « pour le bonheur de la nation », chambres de délibérations des lois et de contrôle des politiques, etc.), laïcité (mise à distance du spirituel dans les affaires de la cité et droits des minorités religieuses), confirmation du droit de vote des femmes (lorsqu’elles étaient à la tête de la famille), établissement d’un État de droit (justice publique et ordre social), lutte contre l’ignorance et l’obscurantisme (ouverture d’une université) font notamment partie des innovations remarquables de l’État mis sur pied par Pasquale Paoli et ses compagnons de route. 
Dans l’Europe du XVIIIe siècle, la Révolution corse ne passa pourtant pas inaperçue. Elle fut défendue par les plus éclairés, mais dressa irrémédiablement les absolutistes contre elle. 
Il lui en coûta cher… On finit par oublier qu’un républicanisme corse avait existé avant même que la République ne renaisse ailleurs. Un républicanisme spécifique dont les éléments essentiels demeurent aujourd’hui pleinement d’actualité. 

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Jean-Guy Talamoni est avocat, président de l’assemblée de Corse depuis 2015, enseignant-chercheur à l’université de Corse. Il a publié de nombreux ouvrages dédiés à la culture corse et la politique et, dans le domaine de l’histoire culturelle de son île, Littérature et politique en Corse – Imaginaire national, société et action publique (Albiana, 2013).

 
Table des matières

Introduction 
La première des trois révolutions
Liberté et égalité
Notions abstraites ou pratiques d’équilibre
La place de la tradition
Un républicanisme spécifique
Une modernité étonnante
Une actualité brûlante
Du « roman » à « l’imaginaire historique complexe »
Recherche et action publique
Une contribution au républicanisme du XXIe siècle ?
 
Première partie : Sources 
La pensée politique corse, des théologiens d’Orezza à Napoléon Bonaparte
Aux origines de la tradition politique corse
La consulte des théologiens d’Orezza
L’influence de l’école de Salamanque
Pasquale Paoli et les fondements théoriques du paolisme
Antonio Genovesi : le maître de Paoli 
Giambattista Vico : le maître du maître
La double source de la politique paolienne
La pensée politique corse chez Napoléon Bonaparte
Paoli dans les pas de Machiavel : un perfectionnement du « républicanisme classique »
Les républiques italiennes d’origine médiévale 
L’inspiration machiavélienne de Paoli 
La pratique politique machiavélienne de Paoli 
« Diviser pour régner », une devise ni machiavélienne ni paolienne
Une justice par l’exemple
Un « rédempteur », seul au pouvoir
Un républicanisme corse
 
Deuxième partie : Institutions 
Innovations du constitutionnalisme paolien : le préambule de 1755 
Le préambule de 1755
La liberté
La démocratie
Le concept de nation
La notion de « Constitution » 
Le droit au bonheur 
Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
Sécularisation et laïcité dans la tradition républicaine corse
Séparation de l’ordre ecclésial et de l’ordre politique
Séparation pratique de l’Église et de l’État
L’influence corse dans la politique napoléonienne
Actualité de la conception insulaire de la laïcité 
La question de l’éducation dans la littérature politique corse du XVIIIe siècle 
La Révolution corse et la question de l’éducation 
La question éducative dans la formation de Paoli
Antonio Genovesi
Giambattista Vico
La place de la politique éducative dans l’État
 
Troisième partie : Imaginaire
« Nouvelle Corse » de Napoléon Bonaparte : l’imaginaire national corse sous la plume du futur empereur
LeVir Nemoris de Nobili-Savelli 
Âge d’or et désastre
Le serment 
De Nobili-Savelli à Bonaparte 
Le souvenir de la « tyrannie » génoise 
Annexe : Fac-similé de la Constitution de 1755 
 


Parution    Albiana 2018
Format   16 x 24 cm
Nombre de pages 120




 

 

 
 


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