Les parlementaires Marc Le Fur (Les Républicains, Côtes-d'Armor) et Estelle Youssoupha (LIOT, Mayotte) nommés rapporteurs de la mission d'information sur l'autonomie alimentaire des Outre-Mer ont présenté leurs conclusions ce lundi. Ils ont formulé 20 préconisations pour des évolutions culturelles et structures dans les territoires ultra-marins dont La Réunion. L'un d'entre eux concerne particulièrement les départements de l'océan Indien.
Souveraineté alimentaire : Le plan du Département
Un fonds de garantie bancaire pour soutenir le secteur agricole
Les rapporteurs proposent au gouvernement de créer un fonds de garantie bancaire "qui dédommage les établissements bancaires en cas de défaillance de leur client agriculteur". Cette mesure viserait à "favoriser l'investissement agricole à La Réunion et à Mayotte".
Cette préconisation découle d'une observation faite par les rapporteurs. Ils déplorent le manque "de structures coopératives et des banques frileuses".
"Seuls 30% des 2.000 maraîchers s’inscrivent dans une structure coopérative, 70% préférant s’inscrire dans une logique indépendante et vendre leur production sur les marchés", indiquent les rapporteurs. Ils soulignent aussi la difficulté pour les agriculteurs d'obtenir des prêts bancaires. "En outre, les banquiers privilégient les prêts destinés à des cultures sans risque comme la canne à sucre et à se montrer rétifs lorsqu’il s’agit de diversifier la production. Et lorsque les prêts sont obtenus, c’est souvent à des taux élevés", affirment les parlementaires.
Les rapporteurs proposent au gouvernement de créer un fonds de garantie bancaire "qui dédommage les établissements bancaires en cas de défaillance de leur client agriculteur". Cette mesure viserait à "favoriser l'investissement agricole à La Réunion et à Mayotte".
Cette préconisation découle d'une observation faite par les rapporteurs. Ils déplorent le manque "de structures coopératives et des banques frileuses".
"Seuls 30% des 2.000 maraîchers s’inscrivent dans une structure coopérative, 70% préférant s’inscrire dans une logique indépendante et vendre leur production sur les marchés", indiquent les rapporteurs. Ils soulignent aussi la difficulté pour les agriculteurs d'obtenir des prêts bancaires. "En outre, les banquiers privilégient les prêts destinés à des cultures sans risque comme la canne à sucre et à se montrer rétifs lorsqu’il s’agit de diversifier la production. Et lorsque les prêts sont obtenus, c’est souvent à des taux élevés", affirment les parlementaires.
Fruits et légumes : Se diversifier pour survivre
Autonomie alimentaire : Terres agricoles rares et chères à La Réunion
Outre la frilosité des banques, les parlementaires ont aussi noté "le manque de main d'œuvre et de foncier brident l'agriculture". Les rapporteurs détaillent : "La population agricole vieillit et, malgré un taux de chômage élevé (17 % chez les jeunes), le métier d’ouvrier agricole n’attire plus les jeunes."
Les observateurs évoquent aussi un prix particulière élevé des terres agricoles à cause de la superficie limitée des terres arables. Autre problématique, les difficultés pour les jeunes qui sortent des lycées agricoles à pouvoir s'implanter s'ils n'ont pas de soutien familial. "La plupart des jeunes qui suivent une scolarité au lycée agricole y sont par défaut, n’ayant pas réussi à intégrer la filière générale. C’est souvent une impasse pour eux", déplorent-ils.
Outre la frilosité des banques, les parlementaires ont aussi noté "le manque de main d'œuvre et de foncier brident l'agriculture". Les rapporteurs détaillent : "La population agricole vieillit et, malgré un taux de chômage élevé (17 % chez les jeunes), le métier d’ouvrier agricole n’attire plus les jeunes."
Les observateurs évoquent aussi un prix particulière élevé des terres agricoles à cause de la superficie limitée des terres arables. Autre problématique, les difficultés pour les jeunes qui sortent des lycées agricoles à pouvoir s'implanter s'ils n'ont pas de soutien familial. "La plupart des jeunes qui suivent une scolarité au lycée agricole y sont par défaut, n’ayant pas réussi à intégrer la filière générale. C’est souvent une impasse pour eux", déplorent-ils.
Récupérer les terres en friche, une des clés pour la souveraineté alimentaire de La Réunion
Autonomie alimentaire : Concurrence déloyale avec les produits de La Réunion
Les rapporteurs se sont aussi penchés sur la concurrence des produits de dégagement (ailes ou cuisses de poulet, par exemple) importées face à laquelle se retrouvent les productions réunionnaises.
Les vendeurs européens (polonais, belges, néerlandais) se débarrassent de ces produits dont leurs clients traditionnels ne veulent pas et les bradent congelés à des prix bas sur lesquels les producteurs réunionnais ne peuvent pas s'aligner.
Les parlementaires évoquent une "forme de concurrence déloyale" suite aux accords européens avec des pays africains ou plus lointains (Canada, Nouvelle-Zélande, Brésil) qui vendent leurs produits moins chers à cause d'un niveau de vie plus bas mais qui utilisent aussi des produits phytosanitaires qui sont pourtant interdits à La Réunion.
Les députés demandent à ce que le gouvernement français consulte en amont les agriculteurs ultramarins avant la signature des traités internationaux sur les produits alimentaires et la pêche.
Les rapporteurs se sont aussi penchés sur la concurrence des produits de dégagement (ailes ou cuisses de poulet, par exemple) importées face à laquelle se retrouvent les productions réunionnaises.
Les vendeurs européens (polonais, belges, néerlandais) se débarrassent de ces produits dont leurs clients traditionnels ne veulent pas et les bradent congelés à des prix bas sur lesquels les producteurs réunionnais ne peuvent pas s'aligner.
Les parlementaires évoquent une "forme de concurrence déloyale" suite aux accords européens avec des pays africains ou plus lointains (Canada, Nouvelle-Zélande, Brésil) qui vendent leurs produits moins chers à cause d'un niveau de vie plus bas mais qui utilisent aussi des produits phytosanitaires qui sont pourtant interdits à La Réunion.
Les députés demandent à ce que le gouvernement français consulte en amont les agriculteurs ultramarins avant la signature des traités internationaux sur les produits alimentaires et la pêche.
Autonomie alimentaire : Difficultés d'accès aux produits phytosanitaire
Les rapporteurs expliquent que les producteurs d'herbicides, insecticides ou fongicides n'adaptent pas leurs produits aux climats tropicaux des Outre-Mer. Ils demandent donc la création d'une direction des Outre-Mer au sein de l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) chargée notamment de suivre la mise sur le marché des produits phytosanitaires.
Les députés souhaitent aussi que le plan Ecophyto 2030 déployé par le gouvernement soit adapté aux Outre-Mer et même avancé à 2025. Les agriculteurs seraient alors rapidement soutenus financièrement pour changer leurs pratiques et abandonner les produits interdits.
Les rapporteurs expliquent que les producteurs d'herbicides, insecticides ou fongicides n'adaptent pas leurs produits aux climats tropicaux des Outre-Mer. Ils demandent donc la création d'une direction des Outre-Mer au sein de l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) chargée notamment de suivre la mise sur le marché des produits phytosanitaires.
Les députés souhaitent aussi que le plan Ecophyto 2030 déployé par le gouvernement soit adapté aux Outre-Mer et même avancé à 2025. Les agriculteurs seraient alors rapidement soutenus financièrement pour changer leurs pratiques et abandonner les produits interdits.
Autonomie alimentaire : Protéger le pouvoir d'achat à La Réunion
Les rapporteurs soulignent l'importance du Bouclier Qualité Prix qui est "reconnu comme efficace". Ils rappellent que le panier a comme objectif d'intégrer les produits locaux. C'est le cas pour la moitié du panier, précisent-ils.
L'autre sujet économique évoqué par les députés est l'octroi de mer. Celui-ci n'est pas appliqué au riz, aliment de base de la cuisine réunionnaise, mais pourtant massivement importé. Les députés s'interrogent sur cette situation et soulèvent d'autres questions sur le sujet.
L'octroi de mer est une source de revenus pour les collectivités, ce qui pousse les rapporteurs à se demander si cela n'incite pas les autorités locales à ne pas plus développer la production agro-alimentaire locale.
Par ailleurs, les parlementaires remarquent que la TVA est le plus souvent fixé à 20% dans l'Hexagone, mais les produits importés à La Réunion ne sont taxés qu'à hauteur de 15% en moyenne (TVA et octroi de mer). Ils préconisent donc une refonte de l'octroi de mer.
Les rapporteurs soulignent l'importance du Bouclier Qualité Prix qui est "reconnu comme efficace". Ils rappellent que le panier a comme objectif d'intégrer les produits locaux. C'est le cas pour la moitié du panier, précisent-ils.
L'autre sujet économique évoqué par les députés est l'octroi de mer. Celui-ci n'est pas appliqué au riz, aliment de base de la cuisine réunionnaise, mais pourtant massivement importé. Les députés s'interrogent sur cette situation et soulèvent d'autres questions sur le sujet.
L'octroi de mer est une source de revenus pour les collectivités, ce qui pousse les rapporteurs à se demander si cela n'incite pas les autorités locales à ne pas plus développer la production agro-alimentaire locale.
Par ailleurs, les parlementaires remarquent que la TVA est le plus souvent fixé à 20% dans l'Hexagone, mais les produits importés à La Réunion ne sont taxés qu'à hauteur de 15% en moyenne (TVA et octroi de mer). Ils préconisent donc une refonte de l'octroi de mer.
Autonomie alimentaire : Une pêche trop artisanale à La réunion
La mission parlementaire conclut que La Réunion importe autant qu'elle produit en pêche locale. Elle observe une chute du nombre de pêcheurs artisanaux, une flotte vieillissante. Les députés préconisent des investissements massifs pour une modernisation des outils mais mettent aussi en avant un manque de formations et l'absence de structuration de la filière.
Ils rappellent cependant que la pêche est le deuxième secteur exportateur de La Réunion, principalement vers la Chine (50%), les Etats-Unis (33%) et le reste de l'Asie (9%).
La mission parlementaire conclut que La Réunion importe autant qu'elle produit en pêche locale. Elle observe une chute du nombre de pêcheurs artisanaux, une flotte vieillissante. Les députés préconisent des investissements massifs pour une modernisation des outils mais mettent aussi en avant un manque de formations et l'absence de structuration de la filière.
Ils rappellent cependant que la pêche est le deuxième secteur exportateur de La Réunion, principalement vers la Chine (50%), les Etats-Unis (33%) et le reste de l'Asie (9%).
Les autres préconisations (qui pourraient concerner La Réunion)
- Mettre en avant les plats locaux grâce à la restauration collective, notamment à l’école, afin d’orienter les habitudes alimentaires vers des produits locaux, ce qui permettrait à la fois de diminuer les importations et de reprendre des habitudes alimentaires plus saines.
- Augmenter la surface agricole utilisée dans tous les territoires ultramarins notamment en réduisant les friches, en limitant l’urbanisation des terres agricoles et en facilitant l’identification des propriétaires, s’agissant en particulier des terres coutumières.
- Le gouvernement français veille à consulter le plus en amont possible les représentants des agriculteurs ultramarins lorsque des traités internationaux portant sur les produits alimentaires et la pêche sont négociés entre l’Union européenne et des pays tiers.
- Le plan national « Ecophyto 2030 » est décliné en une variante ultramarine « Ecophyto 2025 » dont l’objectif est d’anticiper d’ici deux ans le remplacement des produits phytosanitaires les plus utilisés, déjà retirés ou dont le retrait doit intervenir dans l’intervalle.
- L’ANSES crée en son sein une direction des outre-mer destinée à sensibiliser l’ensemble de l’agence sur les spécificités ultramarines.
- Développer des labels afin d’informer le consommateur d’une part de la qualité et d’autre part du caractère local des produits alimentaires proposés.
- Renforcer les contrôles pour interdire la mise en vente des produits agricoles qui sont cultivés en utilisant des produits phytosanitaires (herbicides, insecticides, etc.) prohibés.
- La Direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture (DGAMPA) devra consacrer les moyens nécessaires pour fournir à l’Union européenne les données en matière de ressource halieutique nécessaires au déblocage des fonds destinés au renouvellement des flottilles de pêche ultramarines.
- Interdire l’accès au marché de l’Union européenne (ou au moins au marché français) aux poissons et fruits de mer pêchés de manière illégale dans les eaux des ZEE ultramarines.
- Mettre en avant les plats locaux grâce à la restauration collective, notamment à l’école, afin d’orienter les habitudes alimentaires vers des produits locaux, ce qui permettrait à la fois de diminuer les importations et de reprendre des habitudes alimentaires plus saines.
- Augmenter la surface agricole utilisée dans tous les territoires ultramarins notamment en réduisant les friches, en limitant l’urbanisation des terres agricoles et en facilitant l’identification des propriétaires, s’agissant en particulier des terres coutumières.
- Le gouvernement français veille à consulter le plus en amont possible les représentants des agriculteurs ultramarins lorsque des traités internationaux portant sur les produits alimentaires et la pêche sont négociés entre l’Union européenne et des pays tiers.
- Le plan national « Ecophyto 2030 » est décliné en une variante ultramarine « Ecophyto 2025 » dont l’objectif est d’anticiper d’ici deux ans le remplacement des produits phytosanitaires les plus utilisés, déjà retirés ou dont le retrait doit intervenir dans l’intervalle.
- L’ANSES crée en son sein une direction des outre-mer destinée à sensibiliser l’ensemble de l’agence sur les spécificités ultramarines.
- Développer des labels afin d’informer le consommateur d’une part de la qualité et d’autre part du caractère local des produits alimentaires proposés.
- Renforcer les contrôles pour interdire la mise en vente des produits agricoles qui sont cultivés en utilisant des produits phytosanitaires (herbicides, insecticides, etc.) prohibés.
- La Direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture (DGAMPA) devra consacrer les moyens nécessaires pour fournir à l’Union européenne les données en matière de ressource halieutique nécessaires au déblocage des fonds destinés au renouvellement des flottilles de pêche ultramarines.
- Interdire l’accès au marché de l’Union européenne (ou au moins au marché français) aux poissons et fruits de mer pêchés de manière illégale dans les eaux des ZEE ultramarines.