Cela s’est passé samedi dernier, Cité des Arts, à l’initiative de Christian Ducap, fiston du guitariste Narmine et très grand instrumentiste séga-jazz-fusion.
On craignait, devant l’influence ramanisumesque, que la manie de l’imitation de la goyave de Maurice n’en vienne à rayer de la carte notre excellent séga réunionnais.
Youpi ! Il n’en est rien.
Samedi dernier, Cité des Arts, alors que le spectacle ne devait débuter qu’à vingt heures, les fauteuils étaient bourrés à craquer dès dix-neuf heures. Personne ne voulait louper l’événement et tous ont eu bien raison car ce fut une ode musicale de très haut niveau, avec des intervenants qui se posent un peu là.
Jugez un peu du niveau des interprètes : Harry Pitou, le guitariste qui joue plus vite que son ombre ; François Legros, le batteur qui suit les pas de Brian Bennett comme son ombre ; Sully Damour, génial accompagnateur ; Michou, la très douce Michou, qu’on ne présente plus, pour laquelle son papa a composé quelques-unes de ses plus belles chansons ; Max Dormeuil, Chat plus Noir et plus véloce que jamais…
Harry, garçon Pitou, a eu l’honneur d’ouvrir le bal avec « Tout doux » et toute la soirée s’est ainsi déroulée sur des reprises de Narmine, Christian interprétant l’essentiel des succès de son papa. Mais, et c’est là que la musique prouve encore son universalité, chaque soliste a repris les grands airs de Narmine sans les trahir d’une noire ni d’une triple croche, mais sans non plus, laisser de côté sa propre personnalité.
Narmine a tant composé, tant joué ! Chacun a ses préférences, moi comme les autres. Tout ce que je peux dire, c’est qu’à ses côtés, on se sent petit garçon.
Je me souviens qu’une fois, chez Harry Pitou, un dimanche à Montvert-les-Bas, nous avions invité Narmine à déjeuner. J’avais fait la cuisine pour prouver au grand guitariste que face à lui, même si je jouais mille fois moins bien, j’avais aussi quelques qualités. Son coup de fourchette a été aussi puissant que son coup de médiator.
A la fin du repas, après moult libations (akoz gramoune té i suce pas glaçons !), nous avions enfourché nos Stratocasters pour exécuter quelques Shadows. Je l’ai accompagné sur « Peace pipe » et « Sleepwalk » et quand il m’a dit que « j’avais un bon style »… j’étais plus heureux qu’un pou sur les couilles du pape.
La salle des Arts, ce samedi, abritait de très bons guitaristes locaux qui, comme vous et moi, ont commencé la six-cordes dans les années soixante en s’escrimant avec un plaisir non-dissimulé sur Hank Marvin, Los Indios Tabajaras, Claude Ciari, les Jumping Jewels… Éric Banor, tiens, très fin exécutant et ami au pensionnat de notre vieux LLL (lycée Leconte-de-Lisle rue Jean-Chatel).
« La soirée fut très émotionnelle », avoue Harry Pitou. Il y en eut beaucoup pour écraser furtivement une larme ».
Ma seule déconvenue fut l’absence de Guillaume Legras, un des tout grands guitaristes réunionnais. Je l’ai mille fois entendu jouer du Narmine ; il tient plus que la distance, le bonhomme.
Il faut saluer ce type de prestation tendant à rendre hommage à nos gloires musicales. Nos radios, nos télévisions, nos journaux, omettant régulièrement d’en faire mention. C’est bien de rendre hommage à Elvis, mon favori, à Mickaël Jackson, à Trenet, à Tchaikovsky, à Marley, je suis pour… Mais Donat, Vinh San, Vauzelle, Taquet, Legros, Amaury, Renaud Lacaille, j’en passe, ils comptent pour du beurre ?
Gag ! Il y a quelques jours, c’était le dixième anniversaire du décès de Loulou. J'ai posé la question à Harry, qui ne s’est pas défilé : « Je sais mais… pour organiser un événement comme un hommage à papa, qui m’a tout appris, il faut des sous. Que je n’ai pas ! »
Il est vrai : les instances locales préfèrent glorifier la goyave mauricienne sinon martiniquaise.
Hé, Harry ! Demande à TAK. Lui, au moins, aime la production pays.
Ni artrouve, camarades.
On craignait, devant l’influence ramanisumesque, que la manie de l’imitation de la goyave de Maurice n’en vienne à rayer de la carte notre excellent séga réunionnais.
Youpi ! Il n’en est rien.
Samedi dernier, Cité des Arts, alors que le spectacle ne devait débuter qu’à vingt heures, les fauteuils étaient bourrés à craquer dès dix-neuf heures. Personne ne voulait louper l’événement et tous ont eu bien raison car ce fut une ode musicale de très haut niveau, avec des intervenants qui se posent un peu là.
Jugez un peu du niveau des interprètes : Harry Pitou, le guitariste qui joue plus vite que son ombre ; François Legros, le batteur qui suit les pas de Brian Bennett comme son ombre ; Sully Damour, génial accompagnateur ; Michou, la très douce Michou, qu’on ne présente plus, pour laquelle son papa a composé quelques-unes de ses plus belles chansons ; Max Dormeuil, Chat plus Noir et plus véloce que jamais…
Harry, garçon Pitou, a eu l’honneur d’ouvrir le bal avec « Tout doux » et toute la soirée s’est ainsi déroulée sur des reprises de Narmine, Christian interprétant l’essentiel des succès de son papa. Mais, et c’est là que la musique prouve encore son universalité, chaque soliste a repris les grands airs de Narmine sans les trahir d’une noire ni d’une triple croche, mais sans non plus, laisser de côté sa propre personnalité.
Narmine a tant composé, tant joué ! Chacun a ses préférences, moi comme les autres. Tout ce que je peux dire, c’est qu’à ses côtés, on se sent petit garçon.
Je me souviens qu’une fois, chez Harry Pitou, un dimanche à Montvert-les-Bas, nous avions invité Narmine à déjeuner. J’avais fait la cuisine pour prouver au grand guitariste que face à lui, même si je jouais mille fois moins bien, j’avais aussi quelques qualités. Son coup de fourchette a été aussi puissant que son coup de médiator.
A la fin du repas, après moult libations (akoz gramoune té i suce pas glaçons !), nous avions enfourché nos Stratocasters pour exécuter quelques Shadows. Je l’ai accompagné sur « Peace pipe » et « Sleepwalk » et quand il m’a dit que « j’avais un bon style »… j’étais plus heureux qu’un pou sur les couilles du pape.
La salle des Arts, ce samedi, abritait de très bons guitaristes locaux qui, comme vous et moi, ont commencé la six-cordes dans les années soixante en s’escrimant avec un plaisir non-dissimulé sur Hank Marvin, Los Indios Tabajaras, Claude Ciari, les Jumping Jewels… Éric Banor, tiens, très fin exécutant et ami au pensionnat de notre vieux LLL (lycée Leconte-de-Lisle rue Jean-Chatel).
« La soirée fut très émotionnelle », avoue Harry Pitou. Il y en eut beaucoup pour écraser furtivement une larme ».
Ma seule déconvenue fut l’absence de Guillaume Legras, un des tout grands guitaristes réunionnais. Je l’ai mille fois entendu jouer du Narmine ; il tient plus que la distance, le bonhomme.
Il faut saluer ce type de prestation tendant à rendre hommage à nos gloires musicales. Nos radios, nos télévisions, nos journaux, omettant régulièrement d’en faire mention. C’est bien de rendre hommage à Elvis, mon favori, à Mickaël Jackson, à Trenet, à Tchaikovsky, à Marley, je suis pour… Mais Donat, Vinh San, Vauzelle, Taquet, Legros, Amaury, Renaud Lacaille, j’en passe, ils comptent pour du beurre ?
Gag ! Il y a quelques jours, c’était le dixième anniversaire du décès de Loulou. J'ai posé la question à Harry, qui ne s’est pas défilé : « Je sais mais… pour organiser un événement comme un hommage à papa, qui m’a tout appris, il faut des sous. Que je n’ai pas ! »
Il est vrai : les instances locales préfèrent glorifier la goyave mauricienne sinon martiniquaise.
Hé, Harry ! Demande à TAK. Lui, au moins, aime la production pays.
Ni artrouve, camarades.