A la fin du mois dernier, les employés de l'aéroport de Pierrefonds ont menacé de se mettre en grève après avoir été avertis des difficultés de trésorerie et du risque que leurs salaires ne soient pas versés. Ils ont renoncé à débrayer en échange de la promesse de la CASUD de verser 300.000€, somme qui n'était toujours pas arrivée sur les comptes du syndicat mixte hier.
Il faut dire que la situation des finances de la structure se trouve dans un état catastrophique.
La crise COVID est certes passée par là mais elle est loin de tout expliquer. L'aéroport a toujours été déficitaire.
Dans un article du 19 décembre 2014, j'expliquais déjà que deux petits aéroports ne faisaient pas un grand aéroport international. Et qu'au lieu de gaspiller l'argent public pour satisfaire les caprices de quelques élus avides de satisfaire leur égo, on ferait mieux de concentrer tous nos efforts sur un seul aéroport. Comme l'ont fait les Mauriciens. Le résultat sinon, écrivais-je, "c'est qu'on va se retrouver avec deux aéroports "internationaux" totalement dépassés, qui ne correspondent en rien aux besoins réels de la population, plutôt que de tout investir dans celui de Gillot pour l'amener réellement aux normes internationales. Deux petits aéroports ne font pas un grand aéroport...".
Quatre ans plus tard, le 21 mars 2018, j'en rajoutais une couche : "Pendant qu’on dépense inutilement des millions pour tenter de sauver un petit aéroport qui sera de toute façon toujours déficitaire, l’argent manque pour faire de Gillot un vrai aéroport international".
Au final aujourd'hui, le bilan est encore plus catastrophique. Air Mauritius s'est retiré et Air Austral n'est toujours là qu'à la suite d'une décision politique de la Région. S'il avait fallu ne retenir que le critère de la rentabilité, la compagnie régionale aurait elle aussi abandonné.
1,6 million de subventions pour 2023
L'aéroport ne survit donc que grâce aux subventions des collectivités. Plus de 1,6 million pour la partie fonctionnement en 2023 : 700.000€ de la CIVIS, 375.000 de la CASUD, 240.000 de la Région et autant pour le Département et enfin 54.000 pour la commune de Saint-Leu.
Le problème vient du fait que nombre de ces collectivités payent en retard.
Par exemple, les différentes collectivités s'étaient engagées en 2021 à verser une avance de trésorerie de 375.000€ chacune. Tout le monde a payé, sauf... la CASUD dont le président André Thien Ah Koon est pourtant également le président du syndicat mixte.
A l'inverse, tout le monde a payé la contribution exceptionnelle au budget 2021 d'un montant de 125.000€, sauf la CIVIS. Mais la communauté d'agglomération présidée par Michel Fontaine fait par ailleurs plutôt figure de bon élève puisqu'elle est la seule à avoir versé 350.000€ d'acompte sur les 700.000 qu'elle doit pour l'intégralité de sa participation 2023.
Pour l'anecdote, signalons que la commune de Saint-Leu n'a toujours pas versé les 54.251€ qu'elle doit au titre de sa participation 2022...
Côté investissement, c'est encore pire. La CIVIS et le Département doivent encore respectivement 82.754€ et 28.602€ pour des travaux d'aviation générale. Quant aux travaux effectués pour l'accueil du Dash-8 sur le pélicandrome, la CIVIS et la CASUD sont toujours redevables des 100.000€ qu'ils doivent chacun, tout comme le Département pour 490.000€, tandis que la Région a payé une partie de ses 185.000€.
Pour faire les salaires de juin, le président Thien Ah Koon a promis de verser 300.000€, somme qui n'est toujours pas arrivée alors que la fin du mois se rapproche dangereusement.
Les salariés n'en peuvent plus de se demander tous les mois s'ils seront payés. Il serait peut-être temps que les élus assument leurs choix d'avoir absolument "leur" aéroport. A moins qu'ils ne finissent enfin par entendre raison et ne mettent fin à ce gaspillage de fonds publics... Difficile, car ce serait reconnaitre qu'ils se sont trompés pendant toutes ces années et que tout l'argent dépensé l'a été en pure perte.
Dans un rapport récent, la Cour des Comptes relevait que la France comptait trop de petits aéroports dont la plupart ne survivent que grâce aux subventions publiques et elle recommandait leur fermeture. Le message est transmis aux élus du sud...
Il faut dire que la situation des finances de la structure se trouve dans un état catastrophique.
La crise COVID est certes passée par là mais elle est loin de tout expliquer. L'aéroport a toujours été déficitaire.
Dans un article du 19 décembre 2014, j'expliquais déjà que deux petits aéroports ne faisaient pas un grand aéroport international. Et qu'au lieu de gaspiller l'argent public pour satisfaire les caprices de quelques élus avides de satisfaire leur égo, on ferait mieux de concentrer tous nos efforts sur un seul aéroport. Comme l'ont fait les Mauriciens. Le résultat sinon, écrivais-je, "c'est qu'on va se retrouver avec deux aéroports "internationaux" totalement dépassés, qui ne correspondent en rien aux besoins réels de la population, plutôt que de tout investir dans celui de Gillot pour l'amener réellement aux normes internationales. Deux petits aéroports ne font pas un grand aéroport...".
Quatre ans plus tard, le 21 mars 2018, j'en rajoutais une couche : "Pendant qu’on dépense inutilement des millions pour tenter de sauver un petit aéroport qui sera de toute façon toujours déficitaire, l’argent manque pour faire de Gillot un vrai aéroport international".
Au final aujourd'hui, le bilan est encore plus catastrophique. Air Mauritius s'est retiré et Air Austral n'est toujours là qu'à la suite d'une décision politique de la Région. S'il avait fallu ne retenir que le critère de la rentabilité, la compagnie régionale aurait elle aussi abandonné.
1,6 million de subventions pour 2023
L'aéroport ne survit donc que grâce aux subventions des collectivités. Plus de 1,6 million pour la partie fonctionnement en 2023 : 700.000€ de la CIVIS, 375.000 de la CASUD, 240.000 de la Région et autant pour le Département et enfin 54.000 pour la commune de Saint-Leu.
Le problème vient du fait que nombre de ces collectivités payent en retard.
Par exemple, les différentes collectivités s'étaient engagées en 2021 à verser une avance de trésorerie de 375.000€ chacune. Tout le monde a payé, sauf... la CASUD dont le président André Thien Ah Koon est pourtant également le président du syndicat mixte.
A l'inverse, tout le monde a payé la contribution exceptionnelle au budget 2021 d'un montant de 125.000€, sauf la CIVIS. Mais la communauté d'agglomération présidée par Michel Fontaine fait par ailleurs plutôt figure de bon élève puisqu'elle est la seule à avoir versé 350.000€ d'acompte sur les 700.000 qu'elle doit pour l'intégralité de sa participation 2023.
Pour l'anecdote, signalons que la commune de Saint-Leu n'a toujours pas versé les 54.251€ qu'elle doit au titre de sa participation 2022...
Côté investissement, c'est encore pire. La CIVIS et le Département doivent encore respectivement 82.754€ et 28.602€ pour des travaux d'aviation générale. Quant aux travaux effectués pour l'accueil du Dash-8 sur le pélicandrome, la CIVIS et la CASUD sont toujours redevables des 100.000€ qu'ils doivent chacun, tout comme le Département pour 490.000€, tandis que la Région a payé une partie de ses 185.000€.
Pour faire les salaires de juin, le président Thien Ah Koon a promis de verser 300.000€, somme qui n'est toujours pas arrivée alors que la fin du mois se rapproche dangereusement.
Les salariés n'en peuvent plus de se demander tous les mois s'ils seront payés. Il serait peut-être temps que les élus assument leurs choix d'avoir absolument "leur" aéroport. A moins qu'ils ne finissent enfin par entendre raison et ne mettent fin à ce gaspillage de fonds publics... Difficile, car ce serait reconnaitre qu'ils se sont trompés pendant toutes ces années et que tout l'argent dépensé l'a été en pure perte.
Dans un rapport récent, la Cour des Comptes relevait que la France comptait trop de petits aéroports dont la plupart ne survivent que grâce aux subventions publiques et elle recommandait leur fermeture. Le message est transmis aux élus du sud...