Une semaine après l’attaque de son refuge pour animaux, Tyler Biasini Rossi, le président et gestionnaire du refuge Gueules d’Amour Protection Animale Mayotte, en vient à cette conclusion : il a été victime d’une vengeance.
Un jour, il découvre qu’un mineur organise des combats de chiens et les diffuse sur les réseaux sociaux. Après avoir dénoncé le phénomène sur ces réseaux sociaux, il reçoit une première salve de menaces de la part de jeunes.
Quelques temps plus tard, il est averti par la gendarmerie que deux chiens sont attachés. Il se rend sur les lieux pour les récupérer et tombe nez à nez avec le jeune en question. Celui-ci le menace et va le poursuivre avec ses amis jusqu’au refuge où les jets de pierre vont se poursuivre. Malgré les menaces et agressions devant témoin, notamment des gendarmes, la justice ne fera rien contre ces jeunes. "Ils ont un sentiment d’impunité, ils se sentent intouchables" regrette le gérant du refuge.
Gérer un refuge animal à Mayotte, le parcours du combattant
C’est en 2015 que Tyler Biasini Rossi reprend le refuge qui avait été laissé à l’abandon. Il acquiert un immense site de 7 500 m2 qui comprend 25 box. Pour gérer le lieu, il a revendu son restaurant et va s’investir corps et âme dans sa nouvelle activité. Durant deux ans, il ne s'octroie qu’un salaire de 700€ par mois. Actuellement, il travaille bénévolement et vit grâce aux deux entreprises qu’il a montées parallèlement.
Le refuge emploie actuellement 4 personnes, 3 le jour et un gardien de nuit. Les fonds viennent principalement d’aides venues de particuliers et d’entreprises, même si cela ne suffit pas. Il a dû lancer une cagnotte de 40 000€ afin de pouvoir rembourser des dettes auprès des vétérinaires. Une partie de cette cagnotte doit maintenant servir aux réparations suite au cambriolage.
Malgré les difficultés financières, l’association revendique 200 adoptions de chiens et chats envoyés en métropole, Belgique et Suisse. Ce dernier pays refusant toutefois les chiens dont les oreilles ont été cruellement coupées. Cependant, tous les animaux récupérés ne vont pas être proposés à l’adoption. "Je capture essentiellement les chiens en danger, mais certains sont trop marqués par les violences et ne peuvent pas être adoptés", souligne-t-il. Ces chiens à risques sont donc euthanasiés.
La torture animale, symbole d’une violence grandissante
Selon Tyler Biasini Rossi, la violence envers les animaux, et notamment des chiens, a atteint un stade inquiétant. Il affirme recevoir souvent des coups de téléphone de riverains qui entendent des animaux se faire torturer dès la nuit tombée. Une situation alarmante, selon lui.
"Ces enfants commencent sur des animaux. Or, toutes les études prouvent que les psychopathes commencent par la torture sur les animaux. Il y a une désensibilisation de la vie pour ces enfants. C’est très dangereux, car cela va créer une île peuplée de psychopathes" craint-il. Selon lui, les jeunes qui pratiquent la violence "sont des rois", très souvent couverts par leurs parents.
Cette violence se répercute sur l’ensemble de la société où de violents affrontements entre jeunes dégénèrent en conflits inter villages où même les gendarmes sont pris pour cibles.
Pour le gérant du refuge, ce ne sont pas les Mahorais qui sont en cause dans ces violences, mais les clandestins comoriens ou anjouanais qui abondent sur l’île. "La départementalisation a créé un appel d’air. Ils savent que Mayotte est une passoire" explique-t-il.
Errance animale et absence politique
L’errance animale est un vrai problème dans l’île, que dénoncent les Mahorais. Les éleveurs se font attaquer leur cheptel. Il y 2 ans, une fillette a été attaquée par deux chiens en état de divagation. Cette errance ne concerne pas que les chiens, mais également les chats et les animaux d’élevage que les agriculteurs laissent vagabonder. Tyler Biasini Rossi se rappelle le douloureux souvenir d’un de ses amis décédé après un accident de moto causé par un zébu en liberté.
Même si l’enjeu semble de taille sur l’île aux parfums, la question de l’errance animale n’intéresse aucunement les pouvoirs politiques. "Malgré les promesses durant la campagne, aujourd’hui les sénateurs et députés ne répondent même pas. J’ai envoyé 5 courriers, en attente de réponse" dénonce-t-il.
Un désintérêt qui se retrouve à tous les niveaux politiques. "Les communes disent qu’elles ne peuvent pas régler le problème. C’est faux, elles ne veulent pas régler le problème. Pourquoi? Parce qu’une fourrière, ça se paye et elles ne veulent pas payer pour des chiens. Ils préfèrent laisser la population en détresse" affirme-t-il.
À présent, il pense que l’action politique doit venir d’en haut. "Il faut que l’État donne plus de moyens à la DAAF afin qu’ils nous subventionnent", estime-t-il. Car selon lui, cette question est d’intérêt public. "Nous faisons de la prévention de la délinquance en stoppant cette violence sur les animaux. Pour cela, nous mettons parfois nos vies en danger pour que les villages puissent dormir tranquillement", conclut-il.
Un jour, il découvre qu’un mineur organise des combats de chiens et les diffuse sur les réseaux sociaux. Après avoir dénoncé le phénomène sur ces réseaux sociaux, il reçoit une première salve de menaces de la part de jeunes.
Quelques temps plus tard, il est averti par la gendarmerie que deux chiens sont attachés. Il se rend sur les lieux pour les récupérer et tombe nez à nez avec le jeune en question. Celui-ci le menace et va le poursuivre avec ses amis jusqu’au refuge où les jets de pierre vont se poursuivre. Malgré les menaces et agressions devant témoin, notamment des gendarmes, la justice ne fera rien contre ces jeunes. "Ils ont un sentiment d’impunité, ils se sentent intouchables" regrette le gérant du refuge.
Gérer un refuge animal à Mayotte, le parcours du combattant
C’est en 2015 que Tyler Biasini Rossi reprend le refuge qui avait été laissé à l’abandon. Il acquiert un immense site de 7 500 m2 qui comprend 25 box. Pour gérer le lieu, il a revendu son restaurant et va s’investir corps et âme dans sa nouvelle activité. Durant deux ans, il ne s'octroie qu’un salaire de 700€ par mois. Actuellement, il travaille bénévolement et vit grâce aux deux entreprises qu’il a montées parallèlement.
Le refuge emploie actuellement 4 personnes, 3 le jour et un gardien de nuit. Les fonds viennent principalement d’aides venues de particuliers et d’entreprises, même si cela ne suffit pas. Il a dû lancer une cagnotte de 40 000€ afin de pouvoir rembourser des dettes auprès des vétérinaires. Une partie de cette cagnotte doit maintenant servir aux réparations suite au cambriolage.
Malgré les difficultés financières, l’association revendique 200 adoptions de chiens et chats envoyés en métropole, Belgique et Suisse. Ce dernier pays refusant toutefois les chiens dont les oreilles ont été cruellement coupées. Cependant, tous les animaux récupérés ne vont pas être proposés à l’adoption. "Je capture essentiellement les chiens en danger, mais certains sont trop marqués par les violences et ne peuvent pas être adoptés", souligne-t-il. Ces chiens à risques sont donc euthanasiés.
La torture animale, symbole d’une violence grandissante
Selon Tyler Biasini Rossi, la violence envers les animaux, et notamment des chiens, a atteint un stade inquiétant. Il affirme recevoir souvent des coups de téléphone de riverains qui entendent des animaux se faire torturer dès la nuit tombée. Une situation alarmante, selon lui.
"Ces enfants commencent sur des animaux. Or, toutes les études prouvent que les psychopathes commencent par la torture sur les animaux. Il y a une désensibilisation de la vie pour ces enfants. C’est très dangereux, car cela va créer une île peuplée de psychopathes" craint-il. Selon lui, les jeunes qui pratiquent la violence "sont des rois", très souvent couverts par leurs parents.
Cette violence se répercute sur l’ensemble de la société où de violents affrontements entre jeunes dégénèrent en conflits inter villages où même les gendarmes sont pris pour cibles.
Pour le gérant du refuge, ce ne sont pas les Mahorais qui sont en cause dans ces violences, mais les clandestins comoriens ou anjouanais qui abondent sur l’île. "La départementalisation a créé un appel d’air. Ils savent que Mayotte est une passoire" explique-t-il.
Errance animale et absence politique
L’errance animale est un vrai problème dans l’île, que dénoncent les Mahorais. Les éleveurs se font attaquer leur cheptel. Il y 2 ans, une fillette a été attaquée par deux chiens en état de divagation. Cette errance ne concerne pas que les chiens, mais également les chats et les animaux d’élevage que les agriculteurs laissent vagabonder. Tyler Biasini Rossi se rappelle le douloureux souvenir d’un de ses amis décédé après un accident de moto causé par un zébu en liberté.
Même si l’enjeu semble de taille sur l’île aux parfums, la question de l’errance animale n’intéresse aucunement les pouvoirs politiques. "Malgré les promesses durant la campagne, aujourd’hui les sénateurs et députés ne répondent même pas. J’ai envoyé 5 courriers, en attente de réponse" dénonce-t-il.
Un désintérêt qui se retrouve à tous les niveaux politiques. "Les communes disent qu’elles ne peuvent pas régler le problème. C’est faux, elles ne veulent pas régler le problème. Pourquoi? Parce qu’une fourrière, ça se paye et elles ne veulent pas payer pour des chiens. Ils préfèrent laisser la population en détresse" affirme-t-il.
À présent, il pense que l’action politique doit venir d’en haut. "Il faut que l’État donne plus de moyens à la DAAF afin qu’ils nous subventionnent", estime-t-il. Car selon lui, cette question est d’intérêt public. "Nous faisons de la prévention de la délinquance en stoppant cette violence sur les animaux. Pour cela, nous mettons parfois nos vies en danger pour que les villages puissent dormir tranquillement", conclut-il.