Certains habitent depuis des dizaines d'années le petit quartier informel de Majikavo à Mayotte, et ils n’ont aucune intention d’en partir. Ce lundi, le juge des référés a annulé l'arrêté préfectoral qui condamnait à la destruction les maisons de quelque 500 personnes. En effet, c'est bien l'absence de proposition de relogement qui a convaincu le magistrat de demander à l'Etat de revoir sa copie. Avec la loi Elan, la préfecture a l’obligation de proposer "des logements adaptés" à ceux dont les maisons ont été détruites.
Bien que la préfecture mette en avant l’insalubrité des habitations, l’insécurité et la dangerosité du site, les habitants s’opposent fermement à sa destruction, rapporte Mayotte Première. Par le biais d’un avocat, ils dénoncent ce qu’ils qualifient de « manœuvres systématiques visant à détruire à tout prix au mépris de la loi".
Un quartier de toute façon condamné ?
Habité depuis 30 ans, le quartier a déjà fait l'objet de tentatives de régularisation de la part de ses occupants. Mais c'est clairement l'absence totale de proposition pérenne de la part de la préfecture qui a fait pencher la balance en faveur des occupants.
Ce jugement est tombé la veille de la visite d'Olivier Klein, ministre du Logement. "La loi, c'est la loi et il faut proposer des solutions de relogement", a affirmé ce dernier face à la presse. Pourtant, les opérations de décasage risquent de se poursuivre dans les prochaines années. "C'est triste de donner de faux espoirs aux habitants alors que leurs cases seront de toute façon détruites", souffle anonymement un membre local de la délégation, rapporte l'AFP.
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