On nous dit que cette auteure a commencé à écrire dès l’âge de huit ans ; nous le croyons sans peine. Appuyée par une culture historique époustouflante et une pratique de la langue débarrassée de tout artifice oiseux, elle nous prend par la main dès les premières lignes et ne nous lâche plus. Sa phrase est simple, dépouillée, très belle, et ses chapitres courts et très « vivants ».
Cela commence avec les tracas infligés aux Albigeois, qui avaient le malheur de pratiquer une croyance ne plaisant pas, mais alors là pas du tout, à la sacro-sainte Eglise catholique. Laquelle, tout comme le judaïsme et l’islam, possède seule le don d’interpréter la Parole divine : on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Les « tracas » évoqués ci-dessus vont vite se transformer en monstruosités, massacres, tortures et en la sinistre Inquisition, tous décidés par la papauté au nom du Tout-Puissant. Parce que, chacun le sait, Dieu a ordonné de tuer, si possible de façon violente et cruelle, tous ceux qui pensent différemment.
Cela commence avec les tracas infligés aux Albigeois, qui avaient le malheur de pratiquer une croyance ne plaisant pas, mais alors là pas du tout, à la sacro-sainte Eglise catholique. Laquelle, tout comme le judaïsme et l’islam, possède seule le don d’interpréter la Parole divine : on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Les « tracas » évoqués ci-dessus vont vite se transformer en monstruosités, massacres, tortures et en la sinistre Inquisition, tous décidés par la papauté au nom du Tout-Puissant. Parce que, chacun le sait, Dieu a ordonné de tuer, si possible de façon violente et cruelle, tous ceux qui pensent différemment.
Navré d’être con mais ayant soigneusement cherché dans la Bible, le Coran et la Torah, je n’y ai trouvé nulle part l’ordre divin de massacrer en Son Nom ! Le grand mérite de Mireille Calmel est aussi de restituer cette grande incompréhension, même si tous ses intervenants s’y conforment sans sourciller.
Ce livre est le second tome de l’histoire d’amour interdite entre Louis IX (futur saint ???) et une jeune vierge cathare.
Il y a là-dedans des combines monstrueuses, des alliances et des trahisons, des meurtres, des assassinats, des combinaisons improbables qui, sous la plume habile de Calmel, deviennent plus que probables.
Pour les amoureux de l’Histoire, dont nous sommes vous et moi, Calmel a un tel don d’évocation que nous sommes persuadés, au fil des pages, d’assister en direct à ce qui nous a précédés, qu’il s’agisse des gens, des faits, des lieux de France qu’elle sait faire vivre à merveille.
On voit passer le roi Saint-Louis. Pourquoi « saint » ? Seule Rome peut répondre à cette angoissante question : comment un massacreur de femmes, d’enfants, de vieillards peut-il être saint ? Parce qu’il est allé délivrer le tombeau du Christ, pardi ! Du moins pour la version officielle.
Parce qu’en réalité, les Croisades n’avaient pour but inavoué que le pillage et l’enrichissement, comme toutes les guerres. Relisez donc « les Croisades vues par les Arabes », chef-d’œuvre de plus de ce génie qu’est Amin Maalouf. Et vous admettrez peut-être que l’Histoire qu’on nous a entortillée dans les neurones à l’école primaire n’est peut-être pas vraiment la vérité.
On voit s’agiter Blanche de Castille, la maman du saint en question : ses étreintes furtives et inavouées la rendent bien moins immaculée que son nom ne nous le laisse croire.
Mireille Calmel, s’appuyant sur une documentation sans faille, se mue en météorologue et journaliste événementielle pour nous faire revivre, comme si nous y étions, les épouvantables tempêtes balayant le sud-ouest français en ces époques lointaines. Tout y est.
On voit vivre un Comte de Toulouse (Raymond VII) encore plus odieux qu’au réel, des cardinaux plus empressés de trousser leurs servantes que de prêcher la bonne Parole, une Louve de Cathare qui a bel et bien existé.
Il y a des poignards transperçant des gosiers, des épées tranchant le fil de vies honorables, des poisons infligeant les pires souffrances à des victimes que l’on est heureux de voir se tortiller de douleur…
Bref, Mireille Calmel est une auteure de polars historiques qui sait de quoi elle parle et sait mieux que quiconque nous faire partager sa passion. Un roman à lire d’urgence !
J.B
La louve cathare
Par Mireille Calmel
Editions Pocket, 9,54 euro
Ce livre est le second tome de l’histoire d’amour interdite entre Louis IX (futur saint ???) et une jeune vierge cathare.
Il y a là-dedans des combines monstrueuses, des alliances et des trahisons, des meurtres, des assassinats, des combinaisons improbables qui, sous la plume habile de Calmel, deviennent plus que probables.
Pour les amoureux de l’Histoire, dont nous sommes vous et moi, Calmel a un tel don d’évocation que nous sommes persuadés, au fil des pages, d’assister en direct à ce qui nous a précédés, qu’il s’agisse des gens, des faits, des lieux de France qu’elle sait faire vivre à merveille.
On voit passer le roi Saint-Louis. Pourquoi « saint » ? Seule Rome peut répondre à cette angoissante question : comment un massacreur de femmes, d’enfants, de vieillards peut-il être saint ? Parce qu’il est allé délivrer le tombeau du Christ, pardi ! Du moins pour la version officielle.
Parce qu’en réalité, les Croisades n’avaient pour but inavoué que le pillage et l’enrichissement, comme toutes les guerres. Relisez donc « les Croisades vues par les Arabes », chef-d’œuvre de plus de ce génie qu’est Amin Maalouf. Et vous admettrez peut-être que l’Histoire qu’on nous a entortillée dans les neurones à l’école primaire n’est peut-être pas vraiment la vérité.
On voit s’agiter Blanche de Castille, la maman du saint en question : ses étreintes furtives et inavouées la rendent bien moins immaculée que son nom ne nous le laisse croire.
Mireille Calmel, s’appuyant sur une documentation sans faille, se mue en météorologue et journaliste événementielle pour nous faire revivre, comme si nous y étions, les épouvantables tempêtes balayant le sud-ouest français en ces époques lointaines. Tout y est.
On voit vivre un Comte de Toulouse (Raymond VII) encore plus odieux qu’au réel, des cardinaux plus empressés de trousser leurs servantes que de prêcher la bonne Parole, une Louve de Cathare qui a bel et bien existé.
Il y a des poignards transperçant des gosiers, des épées tranchant le fil de vies honorables, des poisons infligeant les pires souffrances à des victimes que l’on est heureux de voir se tortiller de douleur…
Bref, Mireille Calmel est une auteure de polars historiques qui sait de quoi elle parle et sait mieux que quiconque nous faire partager sa passion. Un roman à lire d’urgence !
J.B
La louve cathare
Par Mireille Calmel
Editions Pocket, 9,54 euro