C’est peu de le dire, j’aime la littérature africaine : j’en raffole. Senghor, Kamara Laye, et tant d’autres que je manquerais de place pour les citer. Ce coup-ci, il s’agit d’un premier roman, éblouissant à tous points de vue, que je ne saurais trop vous recommander. La trame n’est guère glorieuse mais le propos est pétillant. Perso, je l’ai dévoré en une matinée.
Nos amis africains et malgaches pratiquent une langue française parfois très académique, mais qui a l’immense mérite de nous rappeler un vocabulaire « présentement » oublié.
Idi Nouhou se met à la place de son triste sire de héros et, tout au long des chapitres, très courts et soigneusement agencés, pratique l’art consommé de se plaindre en se foutant merveilleusement de sa propre connerie. Un régal !
Et pour être con, il l’est, le bougre.
La trame est simple. Depuis l’école primaire, il est amoureux d’une copine qui « l’aime bien ». Vers ses dix-huit balais, selon la coutume dans ce centre-Sud du Niger, ses parents décident de le marier à une femme qu’il n’a jamais connue… « ni des lèvres ni des dents », comme aurait dit Béru.
Ne pouvant ni voulant s’insurger contre une coutume ancestrale débile, il accepte et, du même coup, perd sa copine de coeur sans jamais se rendre compte que son épouse « légale » est mille fois plus belle. Mariage non consommé dans un premier temps, alors qu’il joue les amoureux transis sous les fenêtres de la belle de son coeur, laquelle ne lui pardonne pas d’avoir cédé aux instances familiales. Et compte bien lui faire cher payer sa trahison. Les quiproquos, coups du sort et drames vont se succéder jusqu’à ce que le triste héros se retrouve le bec dans l’eau en reconnaissant, ayant tout perdu, qu’il est vraiment le roi des cons.
Sans avoir l’air d’y toucher, ce roman est un réquisitoire tout en finesse contre les us et coutumes mettant garçons et filles sous le joug d’une pratique familiale d’un autre temps. On apprécie.
Je ne vous en dit pas plus : à vous de vous régaler comme cela fut mon cas. Mais rappelez-vous ce nom : Idi Nouhou.
Je gage que nous en entendions re-parler sous peu.
« Le roi des cons »
Idi Nouhou, 118 pages
Continents noirs
En librairie
Nos amis africains et malgaches pratiquent une langue française parfois très académique, mais qui a l’immense mérite de nous rappeler un vocabulaire « présentement » oublié.
Idi Nouhou se met à la place de son triste sire de héros et, tout au long des chapitres, très courts et soigneusement agencés, pratique l’art consommé de se plaindre en se foutant merveilleusement de sa propre connerie. Un régal !
Et pour être con, il l’est, le bougre.
La trame est simple. Depuis l’école primaire, il est amoureux d’une copine qui « l’aime bien ». Vers ses dix-huit balais, selon la coutume dans ce centre-Sud du Niger, ses parents décident de le marier à une femme qu’il n’a jamais connue… « ni des lèvres ni des dents », comme aurait dit Béru.
Ne pouvant ni voulant s’insurger contre une coutume ancestrale débile, il accepte et, du même coup, perd sa copine de coeur sans jamais se rendre compte que son épouse « légale » est mille fois plus belle. Mariage non consommé dans un premier temps, alors qu’il joue les amoureux transis sous les fenêtres de la belle de son coeur, laquelle ne lui pardonne pas d’avoir cédé aux instances familiales. Et compte bien lui faire cher payer sa trahison. Les quiproquos, coups du sort et drames vont se succéder jusqu’à ce que le triste héros se retrouve le bec dans l’eau en reconnaissant, ayant tout perdu, qu’il est vraiment le roi des cons.
Sans avoir l’air d’y toucher, ce roman est un réquisitoire tout en finesse contre les us et coutumes mettant garçons et filles sous le joug d’une pratique familiale d’un autre temps. On apprécie.
Je ne vous en dit pas plus : à vous de vous régaler comme cela fut mon cas. Mais rappelez-vous ce nom : Idi Nouhou.
Je gage que nous en entendions re-parler sous peu.
« Le roi des cons »
Idi Nouhou, 118 pages
Continents noirs
En librairie