Remaniement ministériel : De nouvelles têtes, le même jeu ?
Alors que le Comité interministériel de l'Out re-mer s'est tenu hier à peine, après cinq ans d 'inactivité, le remaniement ministériel vient désavouer le début d'effort et de travail qui ont été menés par les ministres.
Alors que le CIOM s'est voulu ambitieux avec pas moins de 72 mesures qui portaient aussi bien sur les chantiers de la vie chère, du logement ou encore de la mobilité, faire valser le Ministre de l'Outre-mer alors que les politiques et stratégies à mener restent nombreuses est particulièrement affligeant. De même, comment peut-on prétendre gérer l'avenir de presque 3 millions d'habitants ultramarins via un Ministre de tutelle et non un Ministre de plein exercice?
Les ministres de l'Outre-mer se succèdent mais les questions restent les mêmes :
Connaît-il nos péiy?
Est-il au fait de nos avantages et de nos problématiques?
A-t-il une sensibilité liée à nos histoires et à nos cultures respectives?
J'espère que le départ du Ministre Pap Ndiaye augurera une oreille toute aussi attentive à nos histoires et nos langues régionales car il s'était montré particulièrement ouvert à l'évolution de la transmission de ce patrimoine culturel. Il ne nous reste plus qu'à espérer que le nouveau Ministre de l'Éducation saura faire preuve d'autant de bienveillance pour l'éducation de notre jeunesse.
Jean-Hugues Ratenon, Perceval Gaillard, députés :
Nouveau faux départ pour le CIOM
Philippe VIGIER, député de Châteaudun, le patron des démocrates à l’Assemblée Nationale, vient d’être nommé ministre délégué aux outre-mer, auprès du ministre de l’intérieur ; il remplace donc Jean-François CARENCO.
Et cela, deux jours à peine après la tenue du CIOM.
Preuve on ne peut plus éclatante du peu d’attention que porte le gouvernement aux territoires d’outre-mer.
Le CIOM – quand bien même il n’a pas proposé un véritable objectif stratégique de développement pour les outre-mer, devait initialement se tenir en avril ; il a sans cesse été repoussé et lorsqu’il est enfin programmé, c’est pour changer le casting ministériel. Combien de ministres présents au CIOM sont-ils encore en poste ?
Ce qui veut dire en clair, que, même si l’on entend bien qu’il y a continuité de l’action publique, dans les ministères, il y aura obligatoirement un délai de latence, histoire de laisser le temps aux ministres nouvellement nommés de prendre contact avec les élus des outre-mer, parlementaires comme exécutifs régionaux.
En outre, c’est le troisième ministre en un an rue Oudinot !
Certes, on peut supposer que le nouveau locataire de la rue Oudinot connait les parlementaires ultramarins. Et réciproquement. Chacun se souvient de la prise de position de Monsieur VIGIER et cela n’est pas fait pour rassurer : Monsieur VIGIER s’était très fortement opposé à la réintégration des personnels médicaux non vaccinés.
Cette prise de position catégorique ne permet pas d’être extrêmement positif quant à la prise en compte par le nouveau ministre délégué, des réalités, des identités des territoires dit d’outre-mer. D’autant plus qu’il a souvent voter « contre » les amendements venant des parlementaires ultramarins.
Cyrille Melchior, président du Conseil départemental de la Réunion
Karine Lebon, députée
Des ajustements à la marge pour un gouvernement bancal
Après des semaines de suspense durant lesquelles les ministres, soucieux, n’étaient plus vraiment à leur tâche, voici venu le temps de l’éjection par le président de la République de certains de ses agents et de l’arrivée de nouveaux pions sur l’échiquier présidentiel. En confortant Elisabeth Borne à son poste de Première ministre, le président de la République a envoyé un message très clair : rien ne changera.
Comme d’habitude, un jeu de chaises musicales qui ne présage en aucun cas un renouvellement des orientations politiques de l’exécutif et du fonctionnement de notre démocratie. Voici le fameux changement qui est proposé aux Français : une montagne qui
accouche d’une souris.
La colère engendrée par les décisions politiques des gouvernements successifs d’Emmanuel Macron n’est plus tenable, et ce n’est pas une modification mineure sur l’organigramme du pouvoir qui fera s’éteindre les braises de la révolte.
Car les “100 jours d’apaisement” se sont transformés en “sans jour d’apaisement”. Après s'être opposé à la volonté du peuple en promulguant sa réforme des retraites, c’est par la force que le président a décidé de nous faire taire. Le traitement sécuritaire des manifestations engendrées par l’homicide d’un jeune de 17 ans par un policier en dit long sur ce qu’Emmanuel Macron, déconnecté du monde du haut de son piédestal, estime bon pour notre République.
Rien ne changera donc. Ni la protection du pouvoir d’achat des Français, avec une nouvelle hausse des tarifs de l’électricité au 1er juillet, ni la préservation de notre modèle social de solidarité semblent être à l'ordre du jour.
Quid du ministère des Outre-Mer ?
Ne parlons même pas des Outre-mer ! Au début de ce quinquennat, notre ministère a été rétrogradé au rang de ministère délégué. Comment justifier une telle décision alors que nous représentons plus de deux millions de citoyens français. Ce que les parlementaires et élus locaux de tous les territoires ultramarins demandent depuis, c’est le retour légitime d’un ministère de plein exercice. Nous n’avons une nouvelle fois pas été entendus.
La Première ministre a présenté mardi matin les conclusions du Comité interministériel des outre-mer avec près de 70 mesures pour nos territoires, travaux auxquels nous n’avons d’ailleurs pas été conviés. Qui suivra désormais ce dossier ? Monsieur Philippe Vigier, député Modem, membre de la délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale sous l’ancienne législature qui n’a pourtant pas souhaité s’impliquer à nouveau au sein de cette délégation en 2022. L’arrivée de ce nouveau ministre interroge sur le risque que nos problématiques restent confinées dans un tiroir. Quelle est son expertise ? S’agit-il simplement d’une récompense pour sa loyauté comme cela avait été le cas pour Mme. Braun-Pivet qui est restée à peine 35 jours ?
Nous souhaitons un ministre d’action, combatif, qui porte au plus haut les valeurs de nos territoires et qui sache faire entendre notre voix auprès des autres membres du gouvernement et de l’administration. Nous ne voulons pas d’un ministre invisible, terré derrière son bureau et qui organise de temps en temps des réunions pour justifier son indemnité.
Les conclusions du CIOM, en partie décevantes par manque de perspectives claires, doivent faire l’objet d’une mise en oeuvre qui sera suivie de près par nos concitoyens. Le ministre des outre-mer doit être en mesure de s'assurer au quotidien que cette mise en
oeuvre est effective et doit savoir être ferme dans ses négociations afin de faire évoluer la situation de nos territoires.
M. Vigier est désormais à l’épreuve et nous saurons rester vigilants sur sa capacité d’action.
André Rougé, délégué national à l’Outre-mer du RN
Macron n’a toujours rien compris à l’Outre-mer ! La remaniement ministériel, sensé impulser un renouveau et un élargissement pour davantage de consensus, se révèle être un rétrécissement.
Les 100 jours d’apaisement ne sont rien d’autre que 100 jours de désordre et de mépris !
L’outre-mer, depuis des décennies, souffre d’un manque de considération politique et d’incompréhension de leurs problématiques pourtant nombreuses : coût de la vie chère, immigration, insécurité, chômage.
La nomination de Philippe VIGIER, ministre fantoche toujours dépendant de celui de la police, apparaît davantage comme un lot de consolation à apporter au MODEM que d’un signe de considération à l’égard de nos compatriotes ultramarins.
Par respect pour les ultramarins et la France d’outre-mer, et par soucis de l’intérêt général, André Rougé souhaite bonne chance au nouveau titulaire du portefeuille de la rue Oudinot.
Sharif BEMAT, Candidat en 2022 de la Majorité Présidentielle dans la 4ème circonscription
Sharif BEMAT félicite Monsieur Philippe VIGIER, nouveau Ministre des Outre-mer, et salue les mesures gouvernementales pour les Outre-mer.
Je tiens à féliciter Monsieur Philippe VIGIER pour sa nomination en tant que Ministre des Outre-mer. Fort de son expérience d'élu de terrain, ayant gagné la confiance de ses électeurs à travers des mandats successifs, il représente un atout précieux pour prendre en compte les spécificités, la culture et les préoccupations des territoires ultramarins.
Par ailleurs, j’exprime ma satisfaction face aux 72 nouvelles mesures annoncées par le Gouvernement lors du comité interministériel des Outre-mer du 18 juillet dernier. Ces mesures démontrent que les voix et les préoccupations des ultramarins sont entendues et prises en compte au niveau national.
Je me réjouis particulièrement des propositions qui auront un impact positif pour La Réunion. En effet, ces mesures visent à combattre la vie chère, à améliorer le quotidien de tous et à offrir des perspectives prometteuses à la jeunesse, répondant aux défis auxquels nous sommes confrontés.
Je suis convaincu que la mise en œuvre de ces mesures gouvernementales contribuera de manière significative à améliorer les conditions de vie de tous et ouvrira de nouvelles opportunités pour l'ensemble du territoire.