Le 8 mai dernier, Dhoihir Dhoulkamal, ministre comorien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mahamoud Fakridine, son collègue de l'Intérieur, de l'Information, de la Décentralisation et de l'Administration territoriale, et Houmed Msaidié, en charge du ministère de l'Agriculture, de la Pêche, de l'Environnement, du Tourisme et de l'Artisanat, et porte-parole du gouvernement, étaient officiellement reçus à Paris par nos ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères.
A l'ordre du jour des discussions, l'épineuse question du refus du gouvernement de Moroni de recevoir sur son sol ses ressortissants expulsés de Mayotte.
Gageons que comme d'habitude s'agissant des Comores, mais ils sont loin d'être les seuls, il a surtout dû être question de gros sous. Ce n'est pas un hasard si Jean-François Carenco, le ministre français délégué aux Outre-mer, s'est mis en colère quelques jours plus tard, n'hésitant pas à évoquer un chantage envers "ma République".
De quel chantage pourrait-il être question si ce n'est des demandes d'argent ? Quand je pense aux nombreux chefs d'entreprises français condamnés pour corruption parce qu'ils ont eu le malheur d'avoir cédé aux demandes de quelques ministres corrompus de Républiques bananières et versé quelques milliers d'euros pour obtenir un marché... Là, les sommes sont bien plus conséquentes et ça se passe au vu et au su de tout le monde ! Mais on ne peut rien dire puisque ce sont des ministres protégés par leur statut.
Il y a d'autant moins de place pour le doute que parmi ces ministres, l'un d'eux est célèbre à La Réunion depuis qu'il a défrayé la chronique en octobre 2020, c'est-à-dire il n'y a pas si longtemps. Un député comorien a-t-il bénéficié de la CMU à la Sécu de La Réunion ?, titrions-nous alors. Alors qu'il percevait un salaire de ministre aux Comores, il n'avait pas hésité à se déclarer sans revenus à La Réunion (Dhoihir Dhoulkamal bénéficie en effet, comme beaucoup de ministres comoriens, de la double nationalité), de façon à toucher le RSA et bénéficier de soins gratuits au travers de la CMU. C'est ce personnage qui a été reçu en grandes pompes à Paris, sans que personne bien sûr n'ose lui demander de rembourser les sommes escroquées à l'Etat français. On ne fait pas ce genre de choses-là dans les milieux diplomatiques...
Je paierais cher pour avoir un inventaire du patrimoine de ces ministres comoriens avant leur entrée au ministère et un autre à leur sortie...
Et dire que tout cela risque de n'avoir servi à rien puisque Jean-François Carenco est à nouveau obligé d'élever la voix et de menacer de couper toute aide aux Comores si la situation ne se débloquait pas...
Interrogé ce matin sur la chaine Public Sénat pour savoir si le gouvernement comorien avait accepté de reprendre ses ressortissants expulsés de Mayotte, il a répondu : "Vous savez en matière de politique étrangère, tout cela est très compliqué"... Une façon d'avouer son impuissance et son pessimisme, contrairement à son ministre de tutelle Gérald Darmanin, beaucoup plus péremptoire.
Le pire est que cette menace de leur couper toute aide ne doit pas les émouvoir tant que cela. D'autres pays, au premier rangs desquels la Russie et la Chine, sont prêts à donner beaucoup plus pour pouvoir mettre la France dehors et prendre sa place dans cet archipel stratégique dans le canal du Mozambique par lequel transite une bonne partie de l'or noir mondial. Sans parler de l'Arabie Saoudite, du Qatar et des Emirats Arabes Unis pour des questions d'expansion religieuse. Il n'y a qu'à voir le nombre de mosquées financées par ces pays aux Comores...
A l'ordre du jour des discussions, l'épineuse question du refus du gouvernement de Moroni de recevoir sur son sol ses ressortissants expulsés de Mayotte.
Gageons que comme d'habitude s'agissant des Comores, mais ils sont loin d'être les seuls, il a surtout dû être question de gros sous. Ce n'est pas un hasard si Jean-François Carenco, le ministre français délégué aux Outre-mer, s'est mis en colère quelques jours plus tard, n'hésitant pas à évoquer un chantage envers "ma République".
De quel chantage pourrait-il être question si ce n'est des demandes d'argent ? Quand je pense aux nombreux chefs d'entreprises français condamnés pour corruption parce qu'ils ont eu le malheur d'avoir cédé aux demandes de quelques ministres corrompus de Républiques bananières et versé quelques milliers d'euros pour obtenir un marché... Là, les sommes sont bien plus conséquentes et ça se passe au vu et au su de tout le monde ! Mais on ne peut rien dire puisque ce sont des ministres protégés par leur statut.
Il y a d'autant moins de place pour le doute que parmi ces ministres, l'un d'eux est célèbre à La Réunion depuis qu'il a défrayé la chronique en octobre 2020, c'est-à-dire il n'y a pas si longtemps. Un député comorien a-t-il bénéficié de la CMU à la Sécu de La Réunion ?, titrions-nous alors. Alors qu'il percevait un salaire de ministre aux Comores, il n'avait pas hésité à se déclarer sans revenus à La Réunion (Dhoihir Dhoulkamal bénéficie en effet, comme beaucoup de ministres comoriens, de la double nationalité), de façon à toucher le RSA et bénéficier de soins gratuits au travers de la CMU. C'est ce personnage qui a été reçu en grandes pompes à Paris, sans que personne bien sûr n'ose lui demander de rembourser les sommes escroquées à l'Etat français. On ne fait pas ce genre de choses-là dans les milieux diplomatiques...
Je paierais cher pour avoir un inventaire du patrimoine de ces ministres comoriens avant leur entrée au ministère et un autre à leur sortie...
Et dire que tout cela risque de n'avoir servi à rien puisque Jean-François Carenco est à nouveau obligé d'élever la voix et de menacer de couper toute aide aux Comores si la situation ne se débloquait pas...
Interrogé ce matin sur la chaine Public Sénat pour savoir si le gouvernement comorien avait accepté de reprendre ses ressortissants expulsés de Mayotte, il a répondu : "Vous savez en matière de politique étrangère, tout cela est très compliqué"... Une façon d'avouer son impuissance et son pessimisme, contrairement à son ministre de tutelle Gérald Darmanin, beaucoup plus péremptoire.
Le pire est que cette menace de leur couper toute aide ne doit pas les émouvoir tant que cela. D'autres pays, au premier rangs desquels la Russie et la Chine, sont prêts à donner beaucoup plus pour pouvoir mettre la France dehors et prendre sa place dans cet archipel stratégique dans le canal du Mozambique par lequel transite une bonne partie de l'or noir mondial. Sans parler de l'Arabie Saoudite, du Qatar et des Emirats Arabes Unis pour des questions d'expansion religieuse. Il n'y a qu'à voir le nombre de mosquées financées par ces pays aux Comores...
L’aide financière aux Comores pourrait être supprimée si l’archipel refuse de reprendre ses ressortissants expulsés de #Mayotte : "Je n’aime pas que l’on fasse chanter ma République", avertit Jean-François Carenco (@lesoutremer) #BonjourChezVous pic.twitter.com/pgNEnYAF19
— Public Sénat (@publicsenat) May 10, 2023
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