Un point presse a été donné ce lundi matin à Saint-Denis sous l'égide du CSMF, de MG France et en présence du représentant de l'Ordre des Médecins (quasiment au même moment que la conférence de presse donnée à Saint-Paul par d'autres syndicats de médecins libéraux, à savoir le SML Réunion avec MPD, l’UFML et la FMF).
Dans son propos introductif, Christine Kowalczyk a tout d'abord rappelé que les différentes politiques de santé menées ces 30 dernières années ont conduit à la hausse du nombre de déserts médicaux aussi bien en France hexagonale que dans certaines zones de l'île. À commencer par le maintien, quand ce n'est pas la baisse, du numerus clausus et l'augmentation du temps de formation des médecins, "conduisant à des études de plus en plus longues avec la souffrance des étudiants en prime", explique Christine Kowalczyk, ajoutant que près de 10% de ces étudiants "abandonnent leurs études".
Représentant l'Ordre des médecins, le Dr. Jean-Michel Beral craint également de voir arriver un système de santé "à deux vitesses": "On manque de médecins à cause du numérus clausus et on voudrait que les jeunes médecins s'y installent en les contraignant. La représentation nationale avec un médecin dans chaque commune n'est plus possible. On fait tout pour dégoûter les jeunes de suivre la voie de la médecine générale car moins valorisée et sur laquelle repose toutes les contraintes".
Autres raisons pour expliquer la hausse de ces déserts médicaux pour le CSMF : un manque d'anticipation des gouvernements successifs sur l'évolution du métier avec des médecins libéraux "qui aspirent à des horaires de travail plus adaptés à leur vie privée" ou encore une démographie médicale "en pyramide inversée" avec des départs massifs à la retraite ou des reconversions vers d'autres modes d'exercice. Le syndicat pointe également une hausse du nombre de patients à prendre en charge avec une prise en charge de plus en plus complexe (pathologies multiples, vieillissement de la population) mais aussi la "désorganisation du système hospitalier et un manque de moyens" marqués par la "suppression massive de lits et donc de postes de soignants" et "l'abandon des hôpitaux de proximité dans les territoires".
Des mesures prises au fil des années au détriment des médecins généralistes qui ont su malgré tout, selon le Dr. Christine Kowalczyk, "répondre présents lors des différentes conventions afin de diminuer les dépenses de santé".
Pour autant et malgré leur engagement, les médecins généralistes n'ont été que peu entendus, poursuit le CSMF. Ils tiennent à rappeler que leur pouvoir d'achat n'a que peu progressé ces dernières décennies : de l'ordre de 3% ces 20 dernières années, soit trois fois moins que les salariés du privé. "Les médecins ont des (NDLR : bons) salaires effectivement mais qui ne leur permettent pas actuellement d'engager des salariés, et aussi parce qu'ils travaillent aussi 52 heures par semaine voire 60 heures. Et ça ce n'est plus possible : on est calqué sur un modèle du médecin de famille d'avant qui travaillait même les week-ends et ce modèle a changé", argue Christine Kowalczyk. Même son de cloche pour le Dr. Elodie Huot (MG France), qui s'inquiète du syndrome d'épuisement qui touche pas mal de ses confrères de la profession, "qui connaissent un taux de suicide 2,5 fois supérieur à la population en général".
Et ce n'est pas la loi Rist proposée par le gouvernement qui viendra calmer la colère des généralistes. Pour rappel, cette loi prévoit notamment un transfert des compétences des médecins généralistes aux infirmiers en pratique avancée (IPA) ayant 5 ans de formation, contre 10 ans de formation pour un médecin. Ils/elles pourront diagnostiquer et prescrire sous la responsabilité d'un médecin généraliste sans que celui ci n'ait vu le patient. "Le texte de loi permettra à des IPA de faire le diagnostic à notre place. C'est la compétence d'un médecin", tient à rappeler Christine Kowalczyk.
Son syndicat dit vouloir malgré tout "défendre toutes les spécialités médicales", ce qui passera aussi bien par l'amélioration de l'attractivité du médecin libéral que de l'accès aux soins. À ce titre, le CSMF défend la hiérarchisation des consultations à quatre niveaux, allant selon leur fréquence et leur complexité, de 30, 60, 75 à 105 euros. Cela devrait valoriser l'expertise du médecin contre une moindre fréquence des consultations chez un même patient souffrant d'une pathologie chronique stabilisée et libérera au final du temps au médecin, explique le CSMF qui se veut "force de proposition".
Dans son propos introductif, Christine Kowalczyk a tout d'abord rappelé que les différentes politiques de santé menées ces 30 dernières années ont conduit à la hausse du nombre de déserts médicaux aussi bien en France hexagonale que dans certaines zones de l'île. À commencer par le maintien, quand ce n'est pas la baisse, du numerus clausus et l'augmentation du temps de formation des médecins, "conduisant à des études de plus en plus longues avec la souffrance des étudiants en prime", explique Christine Kowalczyk, ajoutant que près de 10% de ces étudiants "abandonnent leurs études".
Représentant l'Ordre des médecins, le Dr. Jean-Michel Beral craint également de voir arriver un système de santé "à deux vitesses": "On manque de médecins à cause du numérus clausus et on voudrait que les jeunes médecins s'y installent en les contraignant. La représentation nationale avec un médecin dans chaque commune n'est plus possible. On fait tout pour dégoûter les jeunes de suivre la voie de la médecine générale car moins valorisée et sur laquelle repose toutes les contraintes".
Autres raisons pour expliquer la hausse de ces déserts médicaux pour le CSMF : un manque d'anticipation des gouvernements successifs sur l'évolution du métier avec des médecins libéraux "qui aspirent à des horaires de travail plus adaptés à leur vie privée" ou encore une démographie médicale "en pyramide inversée" avec des départs massifs à la retraite ou des reconversions vers d'autres modes d'exercice. Le syndicat pointe également une hausse du nombre de patients à prendre en charge avec une prise en charge de plus en plus complexe (pathologies multiples, vieillissement de la population) mais aussi la "désorganisation du système hospitalier et un manque de moyens" marqués par la "suppression massive de lits et donc de postes de soignants" et "l'abandon des hôpitaux de proximité dans les territoires".
Des mesures prises au fil des années au détriment des médecins généralistes qui ont su malgré tout, selon le Dr. Christine Kowalczyk, "répondre présents lors des différentes conventions afin de diminuer les dépenses de santé".
Pour autant et malgré leur engagement, les médecins généralistes n'ont été que peu entendus, poursuit le CSMF. Ils tiennent à rappeler que leur pouvoir d'achat n'a que peu progressé ces dernières décennies : de l'ordre de 3% ces 20 dernières années, soit trois fois moins que les salariés du privé. "Les médecins ont des (NDLR : bons) salaires effectivement mais qui ne leur permettent pas actuellement d'engager des salariés, et aussi parce qu'ils travaillent aussi 52 heures par semaine voire 60 heures. Et ça ce n'est plus possible : on est calqué sur un modèle du médecin de famille d'avant qui travaillait même les week-ends et ce modèle a changé", argue Christine Kowalczyk. Même son de cloche pour le Dr. Elodie Huot (MG France), qui s'inquiète du syndrome d'épuisement qui touche pas mal de ses confrères de la profession, "qui connaissent un taux de suicide 2,5 fois supérieur à la population en général".
Et ce n'est pas la loi Rist proposée par le gouvernement qui viendra calmer la colère des généralistes. Pour rappel, cette loi prévoit notamment un transfert des compétences des médecins généralistes aux infirmiers en pratique avancée (IPA) ayant 5 ans de formation, contre 10 ans de formation pour un médecin. Ils/elles pourront diagnostiquer et prescrire sous la responsabilité d'un médecin généraliste sans que celui ci n'ait vu le patient. "Le texte de loi permettra à des IPA de faire le diagnostic à notre place. C'est la compétence d'un médecin", tient à rappeler Christine Kowalczyk.
Son syndicat dit vouloir malgré tout "défendre toutes les spécialités médicales", ce qui passera aussi bien par l'amélioration de l'attractivité du médecin libéral que de l'accès aux soins. À ce titre, le CSMF défend la hiérarchisation des consultations à quatre niveaux, allant selon leur fréquence et leur complexité, de 30, 60, 75 à 105 euros. Cela devrait valoriser l'expertise du médecin contre une moindre fréquence des consultations chez un même patient souffrant d'une pathologie chronique stabilisée et libérera au final du temps au médecin, explique le CSMF qui se veut "force de proposition".