Il est là, allongé sur le trottoir, la barbe en bataille et le pantalon limé tombant sur les hanches, on le devine nu. La chemise ouverte laisse deviner un souffle régulier, il dort ivre d’alcool à en tomber et à perdre la raison. Il se saoule peut-être pour oublier sa vie faite d’errance, de mendicité et d’humiliation.
Face à lui, les portes d’un grand supermarché ne cessent de s’ouvrir, engloutissant les clients venus faire leurs achats et ceux qui peinent à porter leurs sacs lourds. Les regards se détournent de lui pour certains, les yeux ont mal de cette déchéance, d’autres ne le voient plus, habitués à ces scènes devenues régulières à la sortie des magasins.
Peut-être qu’à son réveil trouvera-t-il une brique de lait, quelques aliments ou du pain laissés près de lui par ceux qui voudront lui tendre la main ou se donner bonne conscience. Plus tard, à la tombée de la nuit, avec ses compagnons de beuverie, il fera les poubelles et se moquera des regards courroucés… Demain c’est un autre jour, il tendra la main pour quelques pièces pour acheter les piles de rhum puis, de nouveau contre le mur du même supermarché, il se sentira ailleurs, le crâne brumeux, les yeux lavés…
A l’école on nous apprend que tout homme, quel que soit son sexe, son âge ou sa situation, a droit à la dignité dans notre République. Pourtant, La vie retentit plus tard de cris qui restent dans la gorge, de hurlements étranglés, de larmes ravalées face à cet effrayant sentiment d’impuissance. Les associations ne cessent d’écrire que la précarité grandit dans notre société et touche de plus en plus les vulnérables, mais également ceux qu’on appelle les « nouveaux pauvres » comme les étudiants qui doivent se nourrir avec moins de 8 euros par jour.
Quoi penser d’une société dite puissante qui marginalise ses laissés pour compte, qui donne des leçons aux autres pays dits moins avancés alors qu’elle vit une crise économique et sociale sans précédent, qu’elle se vante de dernières technologies et tourne le dos aux révoltés réduits au silence, qu’elle serre les mains de dictateurs pour quelques milliards de contrats pendant que la colère grogne dans ses rues ?
René CHAR, poète et résistant français décédé en 1988, n’a-t-il pas écrit ses quelques mots :
« - de quoi souffres-tu ?
De l’irréel intact dans un réel dévasté »
Non je ne suis pas à la poursuite de coupable et de déculpabilisation d’une société qui m’a matrixée, sous ma plume je suis un être de souffrance…
Face à lui, les portes d’un grand supermarché ne cessent de s’ouvrir, engloutissant les clients venus faire leurs achats et ceux qui peinent à porter leurs sacs lourds. Les regards se détournent de lui pour certains, les yeux ont mal de cette déchéance, d’autres ne le voient plus, habitués à ces scènes devenues régulières à la sortie des magasins.
Peut-être qu’à son réveil trouvera-t-il une brique de lait, quelques aliments ou du pain laissés près de lui par ceux qui voudront lui tendre la main ou se donner bonne conscience. Plus tard, à la tombée de la nuit, avec ses compagnons de beuverie, il fera les poubelles et se moquera des regards courroucés… Demain c’est un autre jour, il tendra la main pour quelques pièces pour acheter les piles de rhum puis, de nouveau contre le mur du même supermarché, il se sentira ailleurs, le crâne brumeux, les yeux lavés…
A l’école on nous apprend que tout homme, quel que soit son sexe, son âge ou sa situation, a droit à la dignité dans notre République. Pourtant, La vie retentit plus tard de cris qui restent dans la gorge, de hurlements étranglés, de larmes ravalées face à cet effrayant sentiment d’impuissance. Les associations ne cessent d’écrire que la précarité grandit dans notre société et touche de plus en plus les vulnérables, mais également ceux qu’on appelle les « nouveaux pauvres » comme les étudiants qui doivent se nourrir avec moins de 8 euros par jour.
Quoi penser d’une société dite puissante qui marginalise ses laissés pour compte, qui donne des leçons aux autres pays dits moins avancés alors qu’elle vit une crise économique et sociale sans précédent, qu’elle se vante de dernières technologies et tourne le dos aux révoltés réduits au silence, qu’elle serre les mains de dictateurs pour quelques milliards de contrats pendant que la colère grogne dans ses rues ?
René CHAR, poète et résistant français décédé en 1988, n’a-t-il pas écrit ses quelques mots :
« - de quoi souffres-tu ?
De l’irréel intact dans un réel dévasté »
Non je ne suis pas à la poursuite de coupable et de déculpabilisation d’une société qui m’a matrixée, sous ma plume je suis un être de souffrance…