13 ans, vous vous rendez compte ?
Ce pauvre gosse n’avait que treize ans et était parmi les bons élèves de son établissement. Il décide de disparaître, lassé des harcèlements divers dont il était la malheureuse victime.
On l’a toujours su, ça ne date pas d’aujourd’hui, les jeunes de l’école primaire ou du secondaire (et même au lycée) sont d’une férocité sans égale envers les plus sensibles. J’ai moi-même été victime de méchancetés diverses, à l’âge de dix ans, à mon entrée en sixième à Leconte-de-Lisle. Parfait yab-patte jaune-youl-maoul pur sucre débarquant de ma Rivière (la première fois que je vis la plaque « rue de Paris », je demandai si cette rue nous conduisait à Paris ! Interdit de rire !), assez enveloppé et peu dégourdi alors, je reçus très vite le surnom de « grosse caisse ». Mais sous ma graisse, y’avait du muscle… Et j’avais bien vu, dans « Shane », Alan Ladd flanquer la pile à Ben Johnson. J’imitai et au bout de quelques nez pétés, on me ficha une paix royale.
Cette méchanceté foncière des jeunes envers les plus faibles a été multipliée par cent milliards avec les réseaux dits sociaux, totalement incontrôlables.
Et nombre de jeunes ne pensent même pas à se défendre alors qu’ils en seraient parfaitement capables. Victimes toutes désignées d’une violence démentielle que même les animaux ignorent, ils se laissent aller parce que personne ne les écoute, personne ne les comprend. Personne ne tente de les comprendre. Et le sinis… pardon, le ministre qui parle de former des ceci et des cela, de créer des cellules (jolie formule non ? dans une cellule, on enferme !) Certains se laissent couler à pic. D’autres choisissent la solution malheureusement la plus radicale.
Aujourd’hui ce gamin ; l’an dernier cette jeune fille à peine plus âgée…
Je vous avoue que ces images me hantent : comment peut-on exaspérer suffisamment un gamin pour qu’il en vienne ainsi à finir avec ce trop grand désespoir ?
Nous sommes tous coupables de cet échec humain. Nous sommes là pour aider, accompagner, aimer les jeunes.
Pas pour les tuer !
Une dictée par jour ?
J’ai été estomaqué en apprenant que le ministre de l’Éducation recommandait « au moins » une dictée par jour en primaire et secondaire. Parce que nos jeunes seraient nuls à chier en français.
Je suis tombé sur le cul.
Parce que quand j’étais en primaire, nous en avions une par jour ; et au lycée, cette dictée par semaine, ben elle était au programme. Avec des règles de notation d’une simplicité biblique : une faute d’orthographe = moins deux points ; une faute de grammaire = moins quatre points, c’était comme ça et pas autrement. Faites le calcul : cinq fautes de grammaire = zéro !
Mais les administrations gouvernementales successives de l’Enseignement ont voulu faire moins de peine à ces petits chéris, « pour ne pas les traumatiser ». Il y a quelques années, une circulaire gouvernementale a enjoint aux correcteurs du Bac de philo de ne tenir aucun compte des fautes d’orthographe, de grammaire, de syntaxe ; le barbarisme avait droit de cité : seule la pensée compte, la façon de le dire et de l’écrire fait chier tout le monde, on sait ça.
Et voici qu’un ministre redécouvre qu’il « serait » important d’apprendre à nos jeunes à écrire correctement. Comme également à faire des exercices de calcul.
Je rappelle que le leitmotive de l’Enseignement fut « d’apprendre aux jeunes à lire, écrire et compter ». Qui s’en souvient ?
Il y avait une gentille émulation entre nous et c’était à qui écrirait mieux que les copains. Une compétition que j’ai poursuivie, à VISU, lorsque, avec Jean-Luc Collongues, Jerry Ayan, nous nous lisions nos plus belles trouvailles avec un plaisir gourmand. Un plaisir renouvelé avec Dominique Maraval, redoutable épistolier, au JIR-Dimanche.
Ceci pour dire à ceux qui ont quelque litige avec la langue française que celle-ci peut se révéler très amusante, même si cette langue est difficile.
Lorsque j’enseignai à La Sakay, j’imposai à mes ouailles franco-malgaches la sinistre dictée de Mérimée. La correction fut une énorme partie de rigolade : allez expliquer qu’un cuisseau de veau ne s’écrit pas comme un cuissot de… de quoi déjà ?
Je ne suis pas un réac, je ne suis pas un nostalgique, je ne suis pas un passéiste ; je ne brûle simplement pas ce que j’ai adoré et que je continue d’adorer.
Notre langue française a longtemps été considérée comme le plus belle du monde. Elle fut « la » langue diplomatique des siècles durant. Aujourd’hui, elle est méprisée et cela me désole. Je ne souhaite aucunement qu’elle redevienne « la plus belle » ; je déteste les superlatifs.
Mais qu’au moins on lui rende son honneur !
Le Livret A à 3%, youpi !
Le Ministre en avait le sourire en tranche papaye en l’annonçant sur la 2. Belle affaire : fut un temps très lointain où il était à plus de 10%. Oups ! Avec 3%, il n’atteint même pas le taux de l’inflation et c’est pas pour demain. Parce que faut quand même garder du fric pour les investisseurs à gros porte-monnaie.
Quand on vous dit que ce gouvernement se fout royalement des classes moyennes ou démunies.
Ce pauvre gosse n’avait que treize ans et était parmi les bons élèves de son établissement. Il décide de disparaître, lassé des harcèlements divers dont il était la malheureuse victime.
On l’a toujours su, ça ne date pas d’aujourd’hui, les jeunes de l’école primaire ou du secondaire (et même au lycée) sont d’une férocité sans égale envers les plus sensibles. J’ai moi-même été victime de méchancetés diverses, à l’âge de dix ans, à mon entrée en sixième à Leconte-de-Lisle. Parfait yab-patte jaune-youl-maoul pur sucre débarquant de ma Rivière (la première fois que je vis la plaque « rue de Paris », je demandai si cette rue nous conduisait à Paris ! Interdit de rire !), assez enveloppé et peu dégourdi alors, je reçus très vite le surnom de « grosse caisse ». Mais sous ma graisse, y’avait du muscle… Et j’avais bien vu, dans « Shane », Alan Ladd flanquer la pile à Ben Johnson. J’imitai et au bout de quelques nez pétés, on me ficha une paix royale.
Cette méchanceté foncière des jeunes envers les plus faibles a été multipliée par cent milliards avec les réseaux dits sociaux, totalement incontrôlables.
Et nombre de jeunes ne pensent même pas à se défendre alors qu’ils en seraient parfaitement capables. Victimes toutes désignées d’une violence démentielle que même les animaux ignorent, ils se laissent aller parce que personne ne les écoute, personne ne les comprend. Personne ne tente de les comprendre. Et le sinis… pardon, le ministre qui parle de former des ceci et des cela, de créer des cellules (jolie formule non ? dans une cellule, on enferme !) Certains se laissent couler à pic. D’autres choisissent la solution malheureusement la plus radicale.
Aujourd’hui ce gamin ; l’an dernier cette jeune fille à peine plus âgée…
Je vous avoue que ces images me hantent : comment peut-on exaspérer suffisamment un gamin pour qu’il en vienne ainsi à finir avec ce trop grand désespoir ?
Nous sommes tous coupables de cet échec humain. Nous sommes là pour aider, accompagner, aimer les jeunes.
Pas pour les tuer !
Une dictée par jour ?
J’ai été estomaqué en apprenant que le ministre de l’Éducation recommandait « au moins » une dictée par jour en primaire et secondaire. Parce que nos jeunes seraient nuls à chier en français.
Je suis tombé sur le cul.
Parce que quand j’étais en primaire, nous en avions une par jour ; et au lycée, cette dictée par semaine, ben elle était au programme. Avec des règles de notation d’une simplicité biblique : une faute d’orthographe = moins deux points ; une faute de grammaire = moins quatre points, c’était comme ça et pas autrement. Faites le calcul : cinq fautes de grammaire = zéro !
Mais les administrations gouvernementales successives de l’Enseignement ont voulu faire moins de peine à ces petits chéris, « pour ne pas les traumatiser ». Il y a quelques années, une circulaire gouvernementale a enjoint aux correcteurs du Bac de philo de ne tenir aucun compte des fautes d’orthographe, de grammaire, de syntaxe ; le barbarisme avait droit de cité : seule la pensée compte, la façon de le dire et de l’écrire fait chier tout le monde, on sait ça.
Et voici qu’un ministre redécouvre qu’il « serait » important d’apprendre à nos jeunes à écrire correctement. Comme également à faire des exercices de calcul.
Je rappelle que le leitmotive de l’Enseignement fut « d’apprendre aux jeunes à lire, écrire et compter ». Qui s’en souvient ?
Il y avait une gentille émulation entre nous et c’était à qui écrirait mieux que les copains. Une compétition que j’ai poursuivie, à VISU, lorsque, avec Jean-Luc Collongues, Jerry Ayan, nous nous lisions nos plus belles trouvailles avec un plaisir gourmand. Un plaisir renouvelé avec Dominique Maraval, redoutable épistolier, au JIR-Dimanche.
Ceci pour dire à ceux qui ont quelque litige avec la langue française que celle-ci peut se révéler très amusante, même si cette langue est difficile.
Lorsque j’enseignai à La Sakay, j’imposai à mes ouailles franco-malgaches la sinistre dictée de Mérimée. La correction fut une énorme partie de rigolade : allez expliquer qu’un cuisseau de veau ne s’écrit pas comme un cuissot de… de quoi déjà ?
Je ne suis pas un réac, je ne suis pas un nostalgique, je ne suis pas un passéiste ; je ne brûle simplement pas ce que j’ai adoré et que je continue d’adorer.
Notre langue française a longtemps été considérée comme le plus belle du monde. Elle fut « la » langue diplomatique des siècles durant. Aujourd’hui, elle est méprisée et cela me désole. Je ne souhaite aucunement qu’elle redevienne « la plus belle » ; je déteste les superlatifs.
Mais qu’au moins on lui rende son honneur !
Le Livret A à 3%, youpi !
Le Ministre en avait le sourire en tranche papaye en l’annonçant sur la 2. Belle affaire : fut un temps très lointain où il était à plus de 10%. Oups ! Avec 3%, il n’atteint même pas le taux de l’inflation et c’est pas pour demain. Parce que faut quand même garder du fric pour les investisseurs à gros porte-monnaie.
Quand on vous dit que ce gouvernement se fout royalement des classes moyennes ou démunies.