andrefazi
Politologue périphérique

Le grand retour de la question méridionale : le Gouvernement italien à l’épreuve du Movimento per le Autonomie



En Sicile, la dernière mandature régionale (2008-2012) a été marquée par l'émergence d'un homme, Raffaele Lombardo, élu à la présidence de la Région, et de son parti, le Movimento per le Autonomie. Ce document de travail retrace l'émergence et la pratique de ce nouvel acteur politique. Après le rejet de sa publication, j'ai conçu un article avec une problématique plus large et une approche moins descriptive, publié dans Critique internationale (« L’émergence d’un néo-méridionalisme politique en Italie : vers l’accroissement de la fracture territoriale ? », n°50, janvier-mars 2011, pp. 111-128).

Cela dit, je crois que ce document aborde des questions et propose des éléments toujours dignes d'intérêt, en ce qui concerne la vie politique italienne en général et sicilienne en particulier, la fracture Nord/Sud qui pèse toujours aussi lourdement sur le pays, et la territorialisation du politique, notamment en milieu insulaire. Je le propose donc à la lecture.

Après la démission de Raffaele Lombardo, les Siciliens voteront le 28 octobre prochain. Si ce dernier ne se présentera pas, il y a fort à parier qu'il jouera un rôle capital dans l'élection, et que les questions posées dans cette recherche resteront d'actualité



Résumé en français

Depuis l’unification, et malgré des décennies d’investissements massifs, l’écart de développement entre le Sud et le reste de l’Italie demeure considérable. Cette question a été récemment replacée au cœur de l’agenda politique, notamment du fait de l’action du Movimento per le Autonomie. Fondé sur la défense des intérêts économiques du Mezzogiorno, ce parti, créé en Sicile en 2005, est l’un des rares alliés de Silvio Berlusconi. Ceci a permis l’accession de son leader à la présidence de la Sicile, et son intégration au sein du gouvernement national. Mais surtout, son comportement d’allié indocile, inspiré de la Lega Nord, met à nouveau en lumière les fragilités du système politique italien, voire de la nation italienne.

Abstract

Since the unification, despite decades of massive investments, the development gap between southern and northern Italy remains significant. Recently, this issue has become a central political question again, notably because of the action of the Movimento per le Autonomie. This party was founded in Sicily in 2005 for the defence of the economic interests of the Mezzogiorno. It is one of the few allies of Silvio Berlusconi. This led its leader to Sicilian presidency, and its integration inside the national government. Most of all, his indocile ally behaviour, inspired by the Lega Nord, pinpoints the weaknesses of the Italian political system, not to say the weaknesses of the Italian nation.