ARELACOR



218 av J. -C.

début de la 2ème Guerre Punique

aux épisodes épiques.






Bien sûr il y a le fameux "Carthago delenda est",

bien sûr il y a aussi les inévitables "délices de Capoue"

et encore Trasimène, Cannes etc.

Mais comment ne pas évoquer surtout cette armée

conduite par Hannibal, partie d'Espagne avec ses éléphants

et ce passage dans les Alpes hivernales.

C'est au poète romain (et homme politique) du 1er siècle de notre ère

Silius Italicus que sont empruntés ces brefs passages

Livre lll de son œuvre Punica.

"Hannibal ordonne de quitter le chemin qu'ont ouvert les pas d'Hercule ;

il veut qu'on avance par des lieux inexplorés, et que chacun monte

par la route qu'il se sera frayée.

En même temps il franchit le premier les pics ardus,

et de là il appelle ses cohortes.

Lorsque le mont, couvert d'une glace épaissie par un froid éternel,

lui laisse à peine un endroit où poser le pied sur ses flancs

qu'ont blanchis les frimas,

il fait entamer ces glaces qui résistent en vain.

La neige fondue s'entr'ouvre et engloutit les soldats;

et, se précipitant d'en haut en masse humide,

elle couvre dans sa chute des bataillons entiers.

...

Bientôt la surface de ces lieux change de couleur.

La neige est rougie, infectée par des torrents de sang ;

et la glace qui n'avait point cédé s'affaisse peu à peu, échauffée par ce sang.

La chute n'est pas le seul danger que les animaux aient a redouter :

ils laissent dans la glace des membres qu'elle a coupés;

elle les brise, elle les tranche dans ses âpres saillies.

Après six jours et six nuits terribles, après des blessures sans nombre,

les troupes s'arrêtent enfin sur ces cimes tant désirées,

et suspendent leur camp sur ces rochers à pic qui fendent les nues."





Et pour une vision moins sanglante de la guerre,

voici un Apollon qui, malgré son attirail,

inspire peu de crainte !




Bernard Bouisset Dimanche 4 Février 2018