Gelsomino (tome n° 1)



Gelsomino et Yvonne GUISTINATI 10 aout 1946
Gelsomino et Yvonne GUISTINATI 10 aout 1946
PREFACE MEMOIRES Gelsomino Emile GUISTINATI (Giustinati) 1923 - 2005
16 octobre 2004.


Quel est notre temps
Quand l'on vient au monde
Ou quand l'on a cinq ans
Pour un petit tombant
Qu'importe l'argent
Qu'importe le moment
Rien ne compte plus que sa maman

Quand l'on a vingt ans
Pour un petit amour
Qu'importe la maman
Qu'importe ses discours
Rien ne compte plus que son amante

Quand l'on a trente ans
Prisonnier dans un camp
Qu'importe son bel amour
Qu'importe les anciens serments
Rien ne compte plus que le retour

Quand au bout de l'an
Par évasion l'on tente sa liberté
Qu'importent risques et privations
Qu'importent belle étoile et kilomètre
Pour l'évadé
Rien ne compte plus que réussir

Quand repris, au fond d'un cachot,
À méditer dans ce tombeau humide
Qu'importent punition et pensée
Rien ne compte plus qu'à nouveau s'échapper

Quand arrive la fin de la punition
Le ventre creux et ses douleurs
Qu'importe mourir mais pas de faim
Qu'importent pleurs, bonheur
(Horreur ou honneur)
Rien ne compte plus qu'un quignon de pain
Et retrouver les siens.

GG


Tome n° 1, chapître de 1 à 7, page 1 à 44.

Chapitre 1
le 24 février je fis mon apparition sur cette planète, et déjà je pleurais mon destin venait d'être signé par cette vie qui ne faisait que commencer et durant toute mon existence mes larmes restèrent abondantes, chaudes et sentimentales, dans mon coeur le mot sentiment c'est l'univers et ses occupants le soleil, les animaux, les plantes, les fleurs et bien sur les hommes, je dois dire aussi que mes parents avaient choisi une bien mauvaise époque pour me mettre au monde ce fut en Italie un moment très difficile à passer
Mussolini et toute son équipe faisaient la marche sur Rome et comme Attila, partout où ils passaient plus rien ne poussait mon père marqué par le destin lui aussi devait subir les conséquences de cette révolution, né en 1876 de père et de mère inconnus il fut élevé à l'assistance publique jusqu'à l'âge de 2 ans puis remis dans une noble famille qui lui donnèrent une très bonne instruction et éducation, à 16 ans il fut placé dans un séminaire où il porta la soutane jusqu'à 19 ans.
En 1895, l'Italie vivait dans la misère et la famine les journaliers étaient esclaves des gros fermiers et de la haute société alors pris de dégoût pour ces derniers mon père quitta les ordres pour se lancer dans la politique et défendre les opprimés jusqu'en 1913, il se bâtit corps et âmes pour la liberté des pauvres quand à son tour il sombra dans la misère alors il partit avec un convoi pour l'Allemagne de l'ouest où il travailla 1 an pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille qui était alors composée de ma mère et 4 enfants puis vint la grande guerre le retour dans son foyer - pas pour longtemps - il fallut partir au front à contrecœur bien sûr à la maison comme partout dans le royaume il n'y avait plus rien à manger, soldat mon père se privait et plusieurs fois il désertait son poste pour apporter des victuailles à ma mère qui le recevait avec beaucoup de joie, mes frères et soeurs bien souvent ce couchaient sans rien dans le ventre, tout cela n'était pas pour remonter le moral à un soldat, comme mon père, quand il remontait au front pour lui la lutte ne consistait que la défense des siens et non par pour ceux qui les faisaient mourir de faim.
Après quatre années de guerre sans avenir, la paix rétablie, et la pauvreté conservée, Papa se remit en guerre contre la bourgeoisie Italienne, qui de plus belle avait repris le dessus ce fut très dur pour la main d'oeuvre agricole et autre alors de nouveau la lutte repris, et dans notre département (Prescris) mon père pris la tête du socialisme (le vrai), et le film que vous connaissez tous « Don Camillo » se déroula jusqu'en 1924, un jour les chemises noires* rentrèrent dans notre établissement là où papa faisait toutes ces réunions ils le firent prisonnier et sur place devant toute la famille attaché sur une table avec une chemise blanche ils l'obligèrent à cracher sur le drapeau noir le contraire fut fait alors les fascistes lui firent boire un demi litre d'huile de ricin et le bastonnèrent avec un bacala (morue sèche), jusqu'au sang ensuite massage au vinaigre pour une meilleure jouissance, puis ils saccagèrent toute la maison sur place un tribunal de miliciens le condamnèrent à mort, puis avec l'aide de mes grands frères et d'une poignée de partisans mon père réussit à s'évader au mois de mai 1924, il passa la frontière française par les Alpes, à Briançon il prit le train pour l'est où il élu domicile à Pont-à-mousson 6 mois plus tard ma mère et toute la famille l'avons rejoint mon père mourut en 1957 ou depuis 1924 il a travaillé très dur en fonderie comme manoeuvre car en France nous étions étrangers et illettrés.

CHAPITRE 2
Pour moi aussi tout changeait, la douceur de ma mère, les risettes de mes soeurs et les belles promenades il n'y avait plus rien de tout cela les plus grands devaient travailler on ne pouvait plus s'occuper de moi je ne connaissais pas le goût d'une banane ou la saveur d'une sucrerie, si à Noël j'avais droit à quelques oranges et un sachet de bonbons mais les jouets je me contentais de regarder ceux de mes camarades qui étaient plus chanceux que moi.
En revanche je me consolais avec les animaux et la nature malgré mon jeune âge j'aimais beaucoup vagabonder dans les champs je contemplais l'univers, je me souviens très bien qu'un jour j'ai attrapé un vieux corbeau c'était l'hiver toute la colline était blanche de givre et ce pauvre animal avait très froid alors je l'ai pris dans mes mains, je lui parlais il semblait m'écouter je l'ai mis dans mon pull-over et ramené à la maison il mourut un an plus tard Tous les jeudis j'allais dans la forêt ou au bord de la rivière toute la journée je rêvais et parlais aux oiseaux, aux arbres, et même aux cailloux qui se trouvaient au fond de l'eau j'avais peur qu'ils aient froid, dans mon jardin j'avais ce qu'il fallait pour m'amuser, mon père m'avait fabriqué une vieille cabane et j'y avais installé toute une colonie d'êtres vivants. Des oiseaux de toutes sortes, des poissons, des têtards, des couleuvres, crapauds, grenouilles et tout ceci constituait tout mes amis que je fleurissais toujours avec de jolies marguerites et des coquelicots un jour mon petit chien suivit mon père à son travail en traversant la route nationale il fut écrasé par une voiture mon père le ramena à la maison en pleurant, me le confia et reparti au travail, je lui ai fait une jolie tombe, tous les jours je passais une demi heure à coté de lui avec des fleurs, c'est bien pour dire que comme mon père, moi aussi j'étais un grand sentimental que pour moi la devise était aimer tout le monde les plantes, les animaux, et les hommes mais j'appris plus tard qu'il fallait se méfier des hommes.
Tout petit déjà j'avais un coeur très large j'aimais beaucoup ma famille mon père d'abord parce qu'il était notre ange gardien et bien sûr ma mère qui était très juste, courageuse avait le mérite d'élever 7 enfants dont j'étais le plus petit aussi le plus capricieux, je ne pouvais pas la quitter d'une semelle il me semblait que sans elle je ne pouvais vivre dès qu'elle sortait soit pour aller en commissions ou au lavoir* il fallait que je sois derrière elle et quand elle ne voulait pas de moi alors je baillais comme un damné quand le soir arrivait, que mon père travaillait la nuit, je me couchais avec ma mère je ne voulais pas qu'elle passe la nuit toute seule, comme cela jusqu'à l'âge de 13 ans, mon père travaillait dur à cette époque là je l'ai vu très souvent faire sa journée c'est à dire 12 heures très pénibles, rentrer à la maison il soupait et bien souvent il s'endormait sur son assiette, tellement il était épuisé et tout à coup on frappait à la porte je revois toujours dans l'entrebâillement un grand homme en moustache la peau du visage toute ridée recouvert de noir de fonderie avec sa voie rauque et suppliante s'adresser à mon père, « alors vieux tu viens il y a Julo qui est malade et personne sur sa machine il faut qu'elle marche » alors mon père levait la tête regardait autour de lui ses yeux croisaient ceux de ma mère il se levait en secouant la tête sans un mot il réattaquait la deuxième journée dans une c'était en 1930 nous étions très pauvre il fallait encore beaucoup acheter pour nous habiller et meubler en ce temps là l'ouvrier était un esclave il n'y avait pas de loi sociale c'était les patrons qui dirigeaient tout il y avait aussi beaucoup de chômage il fallait faire comme dans la fameuse légion étrangère « marche ou crève » et comme ça jusqu'en 1936 où les grèves amenèrent le front populaire au gouvernement alors pour les ouvriers c'étaient plus qu'un rêve la loi des quarante heures et surtout le mot vacances qui était alors inconnu dans notre vocabulaire.

CHAPITRE 3
En 1930, j'avais sept ans avec une année de retard sur les autres je dus aller à l'école ce fut pour moi un commencement dans la vie extérieure.
avec mes gros croquenots, ma petit culotte taillée dans une vielle culotte de mon père et un tablier noir que ma mère m'avait fait je me suis retrouvé dans une classe, avec un quarantaine de camarades eux aussi étrangers, à cette époque là il y avait des émigrants de toutes races, polonais, italiens, portugais, russes, je crois qu'il y avait aussi cinq français si bien que nous avons tous grandi dans une ambiance cosmopolite dans notre esprit il n'y avait aucune haine, nous étions tous des frères, Pour ma part je n'étais pas très instruit les plus forts étaient les polonais et les russes à coup sûr ils avaient les dix premières places. moi je ne pensais qu'à m'amuser à faire l'imbécile faire rire les autres aussi je n'étais pas l'ami de l'institutrice, je lui en faisais voir de toutes les couleurs un jour je lui ai mis un lézard dans le tiroir de son bureau une autre fois je lui ai apporté un joli bouquet de roses blanches que nous avions dans notre jardin ce geste n'étais pas pour adoucir mes peines car j'avais mis du poivre dessus et quand elle les a trouvé sur son bureau elle s'est précipitée pour sentir leur parfum, ce fut alors une explosion de rires, ça ma valu deux heures dans la cave aux rats*
oui la cave aux rats c'était une époque ou il n'y avait pas de parents d'élève, en classe on vous déculottait pour une fessée à la trique il y avait également l'humiliation du bonnet d'âne qu'il fallait porter dans la cour pendant les récréations et tout cela pour une malheureuse tache d'encre sur le cahier, un jour j'ai été mis au piquet dehors pendant 1 heure avec moins 10° j'ai vu également un père d'élève (un polonais) se faire reconduire à coups de poing jusque dans la rue tout cela je peux le jurer sur mon honneur,
Par contre mon frère Guido qui était toujours le 1er de sa classe a foutu un coup de poing dans la figure de l'institutrice pour une injustice qu'il n'accepta pas il fut mis à la porte de l'école à 8 jours du certificat d'étude.
Mes parents ne pouvaient me suivre en classe car ils ne comprenaient rien à la langue française et moi vicieux comme je l'étais en fin, en fin de mois je m'arrangeais toujours pour leur faire signer mon cahier de compositions mais néanmoins j'étais très brave avec eux je les aimais beaucoup et dans ma petite tête quand je me trouvais seul je me questionnais (pourquoi es-tu si méchant à l'école tu devrais faire attention et bien travailler ne t'occupe pas des autres car eux ne pensent qu'à te faire faire des bêtises et c'est toi qui est toujours puni ils ne se gênent pas à te dénoncer à la maîtresse pour avoir le plaisir de te voir au piquet ou avec un bonnet d'âne, mais j'avais beau me raisonner le lendemain je recommençais et comme cela jusqu'à 11 ans.
Puis un jour en me regardant dans un miroir j'ai vu qui j'étais, j'ai senti mon petit coeur battre sous ma peau, je me suis dis maintenant mon gars tu es un grand garçon peut être aussi un homme ton corps est bien tu as un joli visage et tes yeux sont très grands alors demain tu vas aller en classe et bien travailler et puis tu iras te faire inscrire au stade pour jouer au football, et le lendemain je me suis mis au travail très attentif et sérieux mes camarades pendant longtemps ne me reconnaissaient plus et tous les jeudis j'allais aux sports mon instituteur qui était lui aussi un sportif j'étais devenu son ami. mais en dehors de l'école et des sports j'étais resté un turbulent voyons je ne pouvais pas m'y soustraire je trouvais toujours le moyen de faire une bêtise, nous étions toute une équipe de petits vauriens, un jour que nous étions dans l'église du village les garçons d'un coté et les filles de l'autre nous nous amusions à nous jeter des boules de papiers, aussi nous avions chacun notre bonne amie, le curé, Léon de son nom, m'a surpris et ma fichu une gifle que mes oreilles en sifflent encore, je m'étais promis de prendre ma revanche et huit jours plus tard le soir à 19 H il faisait nuit avec mes camarades nous l'avons insulté en imitant le croassement du corbeau alors sans hésiter il se mit à courir après nous mais on connaissait le secteur mieux que lui il y avait un petit chemin qui descendait vers les champs et un ruisseau à traverser par une passerelle de 40 cm de large qui était pour nous un jeu à franchir plus loin un entourage de fil de fer barbelé qui délimitait un pâturage tout d'abord le curé ne connaissant pas l'existence du ruisseau qui avait 10 m de large, tomba dedans, traversa avec de l'eau jusqu'au ventre et continua sa course vers nous se prit dans les fils de fer en ressortit complètement déchiré et se perdit dans la nuit sans nous avoir trouvés évidemment pour moi c'était une victoire mais le lendemain l'histoire avait fait du bruit le père Léon avait reconnu un de mes copains et par lui le nom de tous c'est une affaire qui a failli me faire aller en maison de correction, nous nous sommes cotisés et par un truchement raffiné nous lui avons payé sa soutane et banni de l'église.
Les maisons de correction étaient de véritables prisons de mineurs quelque soit le forfait comme celui du Père Léon, pouvait nous valoir par décision de la justice de l'époque la correction jusqu'à 18 ans ensuite ils vous envoyaient aux bataillons d'Afrique (Biribi) à la sortie vous n'étiez plus un homme mais une bête toujours traquée ça c'était la justice avant 1936.

Je pourrais vous raconter comme cela tout un tas d'histoire plus vicieuses les unes que les autres tenez celle ci par exemple. un soir en rentrant de l'étude vers six heures nous étions mes camarades et moi en quête d'une rigolade quand me vint une idée, je savais très bien avec ma langue imiter le sifflet des gendarmes je mis mon projet à exécution en arrêtant une voiture avec succès et tous les soirs nous avions de quoi bien nous amuser jusqu'au jour où nous avons arrêté celle des gendarmes ceux-ci patrouillaient dans le pays il y avait eu des plaintes, et ce fut une course éperdue dans la campagne même coup que le curé, le ruisseau les fils de fer et tout et toutim sans nous attraper, mais il y a toujours des gens qui se figurent tout savoir et une dénonciation fut faite contre moi un matin les représentants de la loi firent leurs apparitions chez moi ma mère ce trouvait dans la cuisine mon frère et moi étions encore couchés au premier étage comme j'entendais parler je me suis levé et par la rampe de l'escalier j'ai tout de suite compris je me suis sauvé par une autre porte et couru chez tous mes camarades en leurs expliquant le tout et ce qu'il fallait dire, puis je suis revenu à la maison avec un air bien étonné de voir les gendarmes, on me posa des questions en répondant que tous les soirs nous jouons à cache-cache et que nous sifflons pour prévenir le piquet et que si les autos sont si bêtes pour s'arrêter que nous y sommes pour rien, ça ma coûté une bonne corrida, j'atteignis bientôt ma 13ème année ma vaillance et mon courage me faisaient croire que j'étais un homme et sans pour cela abandonner mes sentiments que j'avais toujours avec la nature je m'occupais toujours de mes petits animaux que j'avais repeuplé avec deux superbes hiboux dénichés un jour dans un peuplier au bord de la rivière et que je soignais jalousement depuis 2 ans, bientôt il me fallait quitter l'école, rentrer dans un garage comme apprenti mécanicien et six mois plus tard je suis retourné en classe car je n'avais pas eu mon certificat et la loi venait d'être votée pour l'école jusqu'à quatorze ans c'est à ce moment là que j'ai commencé à regretter mon passé en classe, j'aurais voulu y rester jusqu'à 20 ans

CHAPITRE 4
En juillet 1937 mes parents m'achetèrent mon premier pantalon long et désormais je fus m'incorporé dans la vie des hommes et du travail je fis ma première place comme apprenti caviste chez un gros marchand de vin pendant deux ans et demi mon patron était très brave avec moi j'étais tout heureux en fin de semaine quand je remettais à ma mère ma paye qui était alors de 80 francs anciens aussi on me donnait 5 francs pour passer le dimanche et faire le beau avec tous mes pourboires je pouvais me permettre d'aller au bal et aussi sortir avec une jeune fille c'est à cette âge la que ma vie commencé à se compliquer j'avais un frère qui était propriétaire d'un bal, évidemment j'y étais toujours fourré j'aimais beaucoup danser je suis devenu un fin danseur, il y avait un accordéoniste qui venait toujours avec sa fille Irène qui était de mon âge très jolie et toujours souriante, je l'avais vite repérée et quelques semaines plus tard j'en fis ma première conquête ce fut aussi mon apprentissage et le sien le sort en était jeté. Cette transformation subite me fit croire que j'étais un adulte mûr je roulais les épaules qui néanmoins étaient encore celles d'un adolescent mais je me formais très vite un peu plus tard j'étais un vrai gandin il n'y avait plus assez de jupons pour moi dans le pays, je jouais alors tous les dimanches au foot nous faisions des déplacements en autocar ce qui était une joie pour moi surtout que le chauffeur était un copain de travail et au retour quand tout le monde était parti nous allions le chauffeur et moi à Nancy ou à Metz au bal bien sûr, mais en rentrant à la maison ce n'était pas très gai car ma mère m'attendait avec un bâton elle avait bien raison à mon âge les sorties étaient exagérées mais un peu plus tard je fis de mon frère mon meilleur camarade il était de cinq ans mon aîné ce qui me permettait de sortir plus facilement avec l'approbation de mes parents à nous deux on faisait des ravages soit au bal comme dans les bagarres aussi nous n'étions pas manchots comme nous dansions tous les deux à la perfection dans tous les bals ou nous allions les files ne manquaient pas alors ce n'était pas pour plaire aux autres garçons il y avait toujours quelqu'un qui voulait nous corriger et bien croyez moi je me régalais à coups de poing mais bien souvent je rentrais en mauvais état les yeux pochés le nez comme une tomate les vêtements sans boutons, mais que voulez vous pour moi c'était un jeux et aussi de l'aventure puis un jour mon patron qui avait beaucoup d'estime pour moi m'envoya en déplacement dans un dépôt qu'il avait sur la frontière allemande, il fournissait du vin à toute la ligne Maginot et ses garnissons*
la ligne Maginot était une forteresse souterraine qui partait de la Suisse jusqu'à la Belgique, les français ont cru très longtemps que c'était invulnérable et que les allemands ne passeraient jamais c'était ne pas compter sur la droit militaire française qui n'a fourni aucune munition au moment de l'attaque ennemie le 10.06.1940 ils ont passé la ligne les manches retroussées et organisé la grande débandade de la partie nord de la France, je l'ai moi même vécue en dix jours je n'ai vu aucun officier supérieur de notre armée.
Ce fut le rêve pour moi la liberté et aussi vivre à l'hôtel par comble de bonheur j'appris à conduire les camions j'avais alors 16 ans à peine la situation dans le monde n'était pas très nette la France rappelait des hommes sous les drapeaux une loi fut votée autorisant les jeunes gens de 16 ans à passer le permis de conduire mais pour cinq tonnes seulement j'étais le plus heureux du pays à cette époque des chauffeurs c'était rare en province ha! bien sûr quand je roulais dans la ville j'étais fier car j'adorais ce métier, mon patron pour me faire la main me faisait faire des petites distances mon apprentissage a coûté très cher, un jour que je revenais de Metz je suis entré dans un troupeau de vaches deux sont mortes, une autre fois que j'étais parti faire une course avec la voiture de mon patron, je pris à mon bord un camarade dans la campagne j'aperçu mon grand frère qui était entrelacé avec une jeune fille sur le bord du fossé, pour faire le malin j'ai voulu les frôler ils ont eu peur et se sont retrouvés dans le marais jusqu'au cou mais le soir en rentrant à la maison j'en ai pris pour mes quatre sous c'était une bêtise de plus à mettre à mon compte j'avais la certitude que le métier de chauffeur était le mien désormais se le fut pour longtemps avec bien sûr des interruptions j'ai fait aussi d'autres choses telles que charpentier, terrassier, fondeur, métallurgiste, manoeuvre, laitier, contrebandier, passeurs d'hommes, prisons politiques, V.R.P. et P.D.G. de société.

CHAPITRE 5
Nous voici maintenant en 1939 la situation en Europe se gâtait de plus en plus les allemands commençaient à nous inquiéter l'Autriche fut occupée la Tchécoslovaquie et la Hongrie le furent aussi et l'Angleterre se mit en guerre le 3 septembre la France se mettait à ses cotés et ce fut l'explosion contre l'Allemagne bien sûr nous avons tout de suite cru à la victoire tout le monde se croyait déjà à Berlin c'était une grosse erreur de notre part armés comme nous l'étions l'ennemi se jouait de nous, en France, je n'ai pas peur de le dire nous sommes très forts en gueule et nous devrions le reconnaître il nous a fallu plusieurs mois pour nous apercevoir que la société s'est chargée de nous l'apprendre. J'avais alors 17 ans et je dû quitter ma place chez le marchand de vin là aussi j'ai commis une petite erreur involontaire j'étais en train de remplir des fûts pour l'armée, dans la cour, il y avait beaucoup de camions militaires tout à coup je vis arriver à moi un soldat noir c'était un sénégalais en petit nègre il me demanda de remplir son bidon en me disant qu'il était envoyé par mon patron alors rassuré je m'exécutais ce fut un malheur car un officier le vit il était formellement interdit aux noirs de boire du vin, mon patron me convoqua à son bureau et me réprimanda, aussi il voulu me mettre son pied dans le cul devant l'officier il voulait être le plus fort mais il oublia que je n'était plus un gamin alors je l'invitais à sortir du bureau pour une explication entre homme, il se refusa il a eu de la chance car j'étais innocent et aussi bien décidé à lui mettre une correction pour lui apprendre que je n'étais plus un petit garçon moi je le respectais et je tenais à ce qu'il en fasse autant enfin je suis parti pour toujours de chez lui, bien à son regret plusieurs fois il m'a demander, mais j'ai mon orgueil et reviens jamais sur ma décision.
Comme c'était la guerre je dus aller travailler à l'usine pour faire des engins de mort de l'humanité, tout cela dura 4 mois, un jour je fus brûlé assez sérieusement par une coulé de métal en fusion et suis resté à la maison pendant un mois je n'étais pas encore bien rétabli que déjà les allemands faisaient leurs entré en France. Le 10 juin 1940 ce fut la panique, il était 6H du matin un bruit régulier se faisait entendre dans la rue je me levait et couru voir ce qui se passait c'était cette fameuse débâcle, là ou les hommes avaient trahis les hommes, je me suis renseigné et j'appris que les allemands étaient à 25 KM
Ce fut pour moi un choc si brutal que je me mis à pleurer je venais de me rendre compte du désastre français, aussi pour moi un vie nouvelle qui apparaissait à l'horizon un vie atroce terrible, pleines d'embûches, d'aventures et même parfois aussi de bonheur cette existence devait 5 années durant faire souffrir tous les peuples du monde.

CHAPITRE 6
Ce fut ce jour une véritable panique l'usine ou je travaillai donna l'ordre d'évacuer tous son personnel nous devions nous rendre dans le sud de la France à Furnel (lot et Garonne) alors avec mon frère Guido et quelques autres camarades nous décidions de partir en bicyclette nos parents ne voulaient pas partir et ils disaient que nous étions fous je dû l'admettre plus tard, eux avaient de l'expérience enfin que voulez vous nous étions jeunes et buté nous sommes quand même parti mais pas en vélo car ce jour là j'ai fait une rencontre heureuse c'était un directeur d'usine qui voulais évacuer tous ces meubles et argenterie avec un camion il n'avait pas de chauffeur alors c'est moi qu'il à choisi ainsi j'arrivais le soir vers 17 heures devant la maison avec cet engin qui était je doit bien le dire un vieux tacot c'était une joie pour tous, je pris la direction de cette expédition je donnais des ordres à mon frère qui devais mettre de l'eau dans le radiateur et le départ fut pris nous sommes tout de suite tombé en panne à la sortie du village, mon frère au leu de mettre de l'eau dans le radiateur et le départ fut pris nous sommes tout de suite tombé en panne à la sortie du village, mon frère au leu de mettre de l'eau dans le radiateur il la mis dans l'essence, sur ce vieux camion les deux bouchons étaient cote à cote il a fallu vider toute l'essence par terre et en remettre d'autre au bout d'une heure nous repartions pratiquement inconscients de ce que nous faisions enfin avec bien du mal nous arrivâmes à Nancy je dit avec bien du mal car ce camion je ne le connaissais pas et je ne trouvais que deux vitesses il n'y avait pas de freins, pas de lumière, ni de klaxon, c'était un véritable camion fantôme il fallait vraiment s'appeler Gelsomino et aimer l'aventure pour partir avec un engin pareil à la sortie de Nancy je me dirigeais vers le sud en voulant passer par Epinal et Belfort pour pouvoir atteindre Lyon mais il a fallu renoncer à cette route car il y avait une cote de 10 Km que le camion se refusait de monter et tant bien que mal je réussi à faire demi tous au milieu d'une foule de gens civils et de militaires qui encombraient la route ils y en avaient de toutes sortes avec tout les moyens de locomotions des vélos des brouettes, des charrettes à bras et à cheval des pauvres soldats en loques, sans fusils enfin c'était la débandade générale sans aucune discipline, ont pouvaient y rencontrer des gens de toute sorte des hommes des femmes des enfants dans des voitures qui pleuraient, des vieillards qui ce traînaient et des soldats qui ce repliaient sans officiers pur leurs donner des ordres car ces messieurs avaient fuis les premiers ils y avaient aussi des convoies d'artillerie, de camions militaires enfin tous ce monde dans une direction presque inconnu, du reste toute cette foule n'arriva jamais à destination, beaucoup sont morts sur les bords de la route soit par la fatigue par la faim ou par les bombes ennemies.
moi je me trouvais toujours au volant de mon engin passant et bravant tout les barrages et les dangers, je me souvient que le 12 juin au matin après une nuit assez dur, nous arrivâmes au environ de Vittel le soleil commençait à pointer à l'horizon il faisait déjà très chaud quand tout à coup un grondement sourd se fit entendre, puis dans un fracas indescriptible, les bombes ennemies tombaient sur nous nous étions en train de descendre une très grande cote et nous ne pouvions par arrêter étant donné qu'il n'y avait pas de frein, tout le monde criait devant derrière et sur les cotés, tout sautait il y avait des morts de partout devant nous à 20 mètres peut être il y avait un camion citerne d'essence qui venait d'exploser et moi je continuai toujours je dois avouer que j'étais très courageux que je ne croyais pas à la mort mon frère et mes camarades me suppliait de me jeter dans le fossé mais rien ne m'arrêtait ce fut pour tout le monde un passage terrible les morts ne ce comptaient plus les blessés restaient sans soins enfin le camion s'immobilisa dans le bas de la cote et le calme était revenu je descendis de mon siège pour voir la situation qui n'était vraiment pas jolie des maisons brûlaient des arbres arraché et surtout des soldats ensanglanté qui continuaient leurs marches vers on ne sais quoi, je m'aperçu soudain qu'il y avait une roue qui était crevé heureusement il y en avait une de secours, nous avons perdu en ce lieu trois heures notre aventure s'avérait très mal car depuis 24 heures que nous étions parti nous n'avions fait que 100 Km ils nous en restaient soit disant encore 400 à faire et l'aventure ne faisait que commencer.
Enfin vers midi nous arrivâmes en Haute Saône dans un village je décidais de m'arrêter pour trouver du ravitaillement nous commencions à avoir faim et soif, nous avons fait la rencontre de camarades de notre pays dans un état aussi minable que nous. depuis 5 minutes que nous étions ensemble que déjà les bombes recommençaient à tomber en plein sur nous il y avait un viaduc et les avions cherchaient à faire sauter la ligne de chemin de fer là ce fut presque une rigolade mon voisin qui tenait sa musette par la bretelle fut coupé par un éclat alors mutuellement nous plongeâmes dans le fossé mais quel horreur il y avait un mètre de marrais et bien sur il fallait y rester cela dura un petit quart d'heure, nous nous sommes tous regroupé sain et sauf mon frère avait réussi à se cacher dans une cave qui fut du reste notre malheur, il y avait des fûts de vin après une courte discussion nous décidâmes d'en prendre un pour le voyage, s'il n'y avait rien à manger il y aurait toujours à boire soudain des cris se firent entendre c'était les paysans du village qui arrivaient en trombe en nous prenant pour des voleurs et des pilleurs d'autres nous traitaient d'espions et ce fut notre arrestation sur le champ ont nous fit marcher jusque sur la place là les gendarmes et le maire nous questionnaient les gens surexcités par les évènements criaient à mort, à mort ce qui était dangereux pour nous car nous n'avions aucun papier sur nous.
je me mis à faire travailler mon cerveau il fallait sortir de cette impasse coûte que coûte et bien doucement je donnais des ordres à mon frère et mes camarades nous étions alignés devant les gendarmes , à ces derniers je leurs expliquais que nous ne voulions pas prendre le vin pour voler mais que c'était pour le voyage vu les évènements il fallait bien ce débrouiller que sur le camion il y avait des meubles de l'argenterie qui m'avait été confié par leur propriétaire que si nous devions être emprisonné dans le village il valait mieux décharger le tout dans une grange et faire un papier détaillé de la marchandise et signé par le maire et des témoins car je ne voulais pas être responsable de tout le chargement ainsi tout fut fait j'avais le double dans ma poche mais tout cela était pour gagner du temps pour approcher du camion le moteur tournait toujours qui se trouvait à une cinquantaine de mètres, et à un moment d'inattention de la part des autorités mon signal fut donné comme une envolé de moineaux nous sautâmes sur le camion derrière nous tout le monde courait les gendarmes tiraient du revolver sans nous atteindre. Cette aventure se termina au nez et à la barbe des gens du pays. Notre odyssée continuaient vers le sud nous roulâmes toute la nuit sans phares nous étions sales comme des cochons avec une barbe de 3 jours toujours rien dans l'estomac quand nous arrivâmes au petit jour dans la descente de « baume les dames » dans la vallée ont pouvaient voir la rivière qui serpentait innocemment à travers ce beau pays qui était transformé malheureusement par la guerre en champs de bataille, dans le camion nous étions toujours au complet plus une vingtaine de soldats que nous avions pris en cours de route tous le monde dormait entassés les uns sur les autres mon frère toujours à coté de moi lui était chargé de ma tenir éveillé pour ne pas perdre de temps les Allemands n'étaient pas très loin derrière nous, nous n'avions pas de chance, dans un virage il y avait une voiture de gendarmes, arrêté l'accident était inévitable, à droite il y avait le ravin à gauche les rochers, je n'avais pas de choix il fallait choisir les rochers et ce fut un choc brutal, derrière moi j'entendis les râles de tout ces pauvres gens réveillé en sursauts, le devant du camion était bien abîmé les roues se croisaient les bras enfin nous pûmes repartir une heure plus tard sans trop de dégâts en arrivant dans la ville il y avait un embouteillage monstre c'était là, une jonction de toute les routes je réussis à trouver de l'essence et de l'huile et tant bien que mal à traverser le pont du Doubs bien heureusement derrière nous l'armée le faisait sauté il y eu un nuage de poussière, et de fumé, quand tout fut dissipé ont pouvaient apercevoir les chars allemands nous laissâmes derrière nous un carnage sauvage il y avait là un régiment de spahis algérien et des troupes polonaises qui attaquaient les allemands à l'arme blanche à la grenade, j'appris plus tard qu'il ne restait aucun survivants, tous sont morts hélas pour un pays comme la France qui venait d'être vendu jusqu'au dernier carat « quel honte quand ont y pense encore ».
Enfin que voulez vous de tout temps les hommes ne s'appartiennent pas, nous faisons parti de cette race d'animaux soit disant civilisé qui défend son beefsteak en venant au monde et rien ni changera tant que comme dans les légende il existera des ogres. Enfin je termine ce petit interlude pour poursuivre notre voyage dans le Néant maintenant il n'y a plus beaucoup d'espoir l'ennemi est derrière nous la Suisse est encore à plus de 100 Km aussi le bouchon se resserre, les bombardements se multiplient et le matériel souffre, en montant une côte j'ai coulé une bielle du moteur ont roule toujours les épaves et les cadavres ne se compte plus sur le bord de la route, dans des instants pareils ont n'a plus de coeur ont seraient aveugle que l'effet serait le même ce qui faut c'est arriver. Mon frère est assis sur le capot et continuellement met de l'eau cette fois dans le radiateur moi à mon volant je le regarde je suis obligé de rire car il est méconnaissable noir comme une cheminée et complètement déchiré avec une clé à molette dans sa pochette il ressemble à un clochard déguisé en mécanicien.
Enfin devant moi se présente un panneau indiquant que nous arrivons à Pontarlier et le Hasard me fait apercevoir une dizaine de camarades d'école qui était pour moi comme des frères mon courage revint subitement nous nous sommes embrassés tellement nous étions content là se termine ce voyage (aller) en entrant dans la ville ce fut la grande bataille qui dura 4 ou 5 heures j'étais à peine descendu du camion qu'un obus traversa le pare brise et explosa ce fut un sauf qui peu
il y avait à ma gauche un chasse neige dirigé vers la ville ce fut mon salut d'un plongeon je me trouvais dedans et les balles de mitrailleuses me sifflaient aux oreilles et ricochaient sur le métal je dois avouer que j'avais les genoux qui tremblaient ce n'était peut être pas la peur mais les nerfs aussi j'étais resté seul je ne savais plus ou était mon frère je restais comme cela pendant 2 heures sous cet enfer de feu et de fer je ne sais pas si vous vous rendez compte de ce que c'est, mais quand on à 17 ans c'est très dur à passer enfin il y eu une accalmie de quelques minutes.
J'hasardais un oeil à droite et à gauche je pus apercevoir le soupirail d'une cave je décidais d'y aller et d'un bond je me retrouvais dans la rue mais les allemands étaient à 50 m au milieu de la rue se mirent à faire cracher leurs mitrailleuses sur moi sans m'atteindre je vois toujours les balles ricocher à mes pieds, et sans savoir comment j'ai fait je me suit retrouvé dans une grande cave, par miracle auprès de mon frère et mes copains sain et sauf, il y avait aussi beaucoup de soldats en armes et puis pour la 1ère fois de ma vie en risquant un oeil par le soupirail je vis un tank allemands puis deux puis une moto s'arrêta devant, un soldat fit irruption dans la cave une mitraillette à la main et nous fument tous prisonnier, là encore j'ai eu des larmes aux yeux de voir des soldats en haillons le fusils à la main sans pouvoir se défendre et ce rendre à un seul homme qui les tenaient en respect ainsi pour tous le premier épisode de la guerre était terminé, mais si la guerre était partiellement terminée il restait un problème , celui de la réorganisation et de la faim il n'y avait plus rien dans l'alimentation tout était saccagé tout le monde parti c'était au plus malin et au plus fort je crois avoir fait parti des deux solutions, d'abord parce que j'avais un bon moral, ensuite parce que je ne voulais pas crever pour ces messieurs de la société qui eux ne se souciaient pas de notre sort, je n'ai pas peur de la dire, je suis allé voler dans les clapiers et les poulaillers en abandons c'était un cas de force majeur je ne regrette rien de tout cela mais il fallait déjà penser au retour au foyer comment faire une petite chance se présenta à nous , nous réussîmes à trouver chacun un vélo par Besançon, Vesoul, Belfort et Nancy en 3 jours nous avons pu réintégrer notre domicile parental ce n'était pas ans joie depuis quinze jours que nous étions parti nos parents se faisaient du mauvais sang surtout que certains imbéciles avaient trouvé le moyen de dire dans le pays que nous étions morts*
Plusieurs fois pendant la guerre mes parents ont été avisé de ma mort soit en France ou en Allemagne en 1962 un jour que je me trouvais dans le nord de la France pour mon travail, j'ai rencontré un homme qui était de mon village et qui me racontait comment j'avais été tué pendant la guerre il fut très surpris quand je lui ai dit qui j'étais.


Alors pensez dans la joie de ma mère et de mon père en nous voyants arriver sans dégâts, cette débâcle il faut l'avoir vécu pour savoir ce que ça pouvait être, ainsi la contradiction de mon père avant notre départ fût justifié mais malheureusement je n'avais compris qu'à moitié à partir de cette époque une autre aventure commença.

CHAPITRE 7

Nous étions le 25 juin 1940 les allemands essayaient de passer en Angleterre e qui leurs coûta très chers en vies humaines le France était coupé en deux parties une ligne de démarcation était tracé entre le nord et le sud le maréchal Pétain prenait la direction du gouvernement soit disant libre un million et demi de militaires se trouvaient prisonniers en Allemagne parmi lesquels se trouvaient mon grand frère et mon beau frère un autre frère était en zone libre toujours militaire il ne restait à la maison que mon père déjà âgé mon frère Guido et moi même toujours avec mes 17 as, sans travail, sans nourriture cependant il fallait faire quelques choses ce jour là il y eu une affiche d'apposer sur les murs du pays cette dernière demandait ide la main d'oeuvre aux services des autorités occupantes le travail consistait à dégager la Moselle de tout ces ponts effondrés moyennant le salaire de 3 marks (60 F) par jours payable tous les soirs après une courte réflexion nous y sommes allés, il fallait travailler se labeur dura jusqu'au 13 Octobre c'était pénible mais avantageux cela permettait de manger un peu et le 14 octobre 1940 ce fut la surprise le service du travail de la localité nous convoqua tous sur la place (nous étions 30 hommes) parmi nous il y avait des italiens comme moi, des français , des polonais et des espagnols ont nous demanda à tous nos papiers j'aime mieux vous dire tout de suit que les miens et ceux de mon frère ils n'en ont pas vu la couleur car nous risquions d'être envoyé dans l'armée Italienne c'était un pressentiment bien valable ont nous as mis dans un autocar il était 3 heures de l'après midi et soit disant qu'ils nous emmenaient sur la ligne Maginot pour démonter les fils de fer barbelés donc à 50 Km de Pont à Mousson ou nous habitions et que l'ont nous ramèneraient tous les >8 jours, avec une légère méfiance nous avons pris le départ.
L'autocar pris la bonne direction de Ste Avolt puis Sarguemine et la nuit tomba nous roulions toujours le silence commençait à ce faire parmi nous, nous traversions une ville inconnue tout à coup j'aperçois des poteaux indicateur avec plusieurs directions tel que Francfort, Munich, Berlin, le silence fut immédiatement rompu et des protestations s'élevaient mais un ordre sec et autoritaire nous invitait au calme.
Il fallait se mettre à l'évidence nous étions en terre Allemande nous étions déporté mieux valait attendre avant de s'affoler, nous roulâmes encore environs 2 heures puis ce fut l'arrêt il faisait noir nuit ont n'y voyaient absolument rien , un silence de mort régnait ont ne pouvaient rien distinguer, une voix en mauvais français se fit entendre nous invitant à sortir du véhicule de se tenir par la main et de suivre le sifflet qui allait nous guider, nous avions marché pendant quelques minutes et nous fument introduit dans une immense baraque joliment agencée en salle de spectacle, des tables étaient dressés et 30 couverts fumant nous attendaient un discours nous fut fait par un jeune officier supérieur allemand relatant ceci.
Messieurs,
Comme vous devez bien vous imaginer vous êtes ici en territoire du grand reis exactement en fort noir, aussi vous êtes les bien venu car beaucoup de travail vous attend des consignes vous seront donner, vous serez traité comme des hommes libres mais néanmoins la discipline est de rigueur, les plus sages auront une permission à Noël (comme je me connais)
Un bon repas nous est maintenant servi et dans une heure ont vous donnera vos chambres, nous vous reposer jusqu'à demain matin 8 heures ensuite on vous mènera à votre travail en comptant sur vote bonne volonté, Messieurs bonne nuit.
Puis il se mit dans un garde à vous impeccable en levant la main et criant « Heil Hitler », ainsi pour la première fois de ma vie je me trouvais en Allemagne, j'appris plus tard que le destin m'avait amené là, dans le même secteur que mon père 36 ans plus tôt en 1913 et 14, effectivement beaucoup de choses similaires entre mon père, moi et mon fils arriveront durant notre vie.

Le lendemain en rang par 3 nous nous rendîmes à notre travail il y avait 5 Km de marche dans un site merveilleux car la forêt noir est très jolies nous avions un petit village à traverser construit dans un style vraiment pittoresque et d'une propreté exemplaire en France. Seulement une inquiétude nous poursuivait nous étions les premiers civils étranger en Allemagne les gens nous regardaient comme des bêtes curieuses, les enfant nous tiraient la langue et nous jetaient des cailloux sur notre passage, croyez moi ceci est bien la vérité car je l'ai vécu moi même ce n'est pas une légende, je dois vous dire que moi personnellement je leurs pardonnais ils étaient innocents la politique Nazi leurs avaient mis dans la tête que les français étaient des hommes sauvages et rapaces du reste j'ai eu l'occasion plus tard d'avoir sous mes yeux des illustrés allemands datant d'avant la guerre et relatant des photographies ignobles à notre sujet. Dans l'avenir ils ont vite fait de nous connaître et de nous apprécier durant les cinq années que j'ai passé en Allemagne je doit avouer que les français étaient les mieux considérés par les civils et les militaires, bien sur il y eu aussi des exceptions.
Enfin je vais vous parler de notre travail qui consistait à démonter la ligne Siegfried, nous n'étions pas bien malheureux( de n'était pas su ), la nourriture était assez bonne, nous étions 10 hommes par baraque tous des jeunes. Moi j'étais toujours le cadet avec mes 17 ans, malgré mon jeune age mes camarades et mon frère me faisaient confiance j'avais toutes les ruses dans la tête et aux bouts des doigts, j'avais après 3 jours formé un groupe d'élite ne reculant devant rien j'en prenais la direction je sentais en moi une puissance irrésistible et raffiné, tenez par exemple tous les soirs après le travail l'officier nous faisaient mettre en rang devant lui il fallait répéter ces paroles « Hitler nous donne du travail il faut le remercier et en levant la main il fallait crier « Heil Hitler » sur les 30 que nous étions 4 ou 5 seulement le firent mais mon groupe resta silencieux et immobile un soir l'officier S.S. se trouva devant moi je le fixais dans les yeux il devint rouge comme une tomate, il explosa de colère en me demandant pourquoi je ne remerciais pas Hitler toujours en le fixant je répondis que j'étais Français que je n'avais pas à faire de remerciement à ceux qui m'avaient déporté il m'a traité de sale chien puis il est reparti, les jours suivants il n'a plus recommencé son manège il avait compris., moi je ne voulais pas rester sur cette position, je n'étais pas uns ale chien et je mettais juré de lui jouer un tour.
Je commençais à deviner dur et cruel ma bonté de jadis fit place à la haine un jour notre colonne fut dirigé sur un autre lieu de travail c'était le matin de très bonne heure il faisait encore nuit nous marchâmes pendant une heure et au lever du jour nous nous trouvions sur un plateau assez élevé un spectacle hallucinant se présenta devant nos yeux c'était un champs de bataille que les troupes française et allemandes avaient vaillamment défendues ont y voyaient que des trous d'obus, des arbres coupés en deux et des croix parsemées par-ci par là je m'aperçu en approchant que c'était tout des soldats français qui étaient encore là leur bracelets étaient sur chaque croix et notre travail consistait à aplanir le terrain il m'arrivait de trouver des cartouches françaises et allemandes ce qui prouvaient bien qu'il y eu un carnage en ce lieu il y avait seulement que quelques mois. Le soir en rentrant nous eûmes la surprise de passer devant un camp de prisonniers français c'était la première fois que l'on en voyaient ils étaient tous derrière les barbelés, alors malgré les protestations de nos gardes, la colonne s'arrêta et d'un commun accord la marseillaise se fit entendre.
Les prisonniers étaient eux plusieurs centaines dans un état lamentables vêtements déchirés, des capotes de toutes les couleurs, une barbe de plusieurs semaines qui cachait leurs joues creuses, visiblement ils souffraient de la faim, pour mon compte c'était la première fois que j'en voyais tout de suite je pensais qu'il fallait faire quelques chose pour eux nous nous avions encore des possibilités pour la nourriture le lendemain je trouvais la bonne combine.
Nous avions tous une carte de cantine avec des cases pour chaque repas et pour la semaine, comme notre camp s'était repeuplé de quelques centaines d'hommes après notre arrivé ma solution était bonne, tous les matins l'un après l'autre dans notre baraque nous allions chercher notre portion et au guichet de la cantine il y avait un hercule qui barrait d'un coup de crayon notre carte, c'était pour nous un jeux d'enfants de l'effacer bien délicatement en frottent très doucement avec un coin du mouchoir un quart d'heure plus tard nous y retournions ce qui nous faisait double portion ainsi pendant 1 mois deux fois par jour et le soir, deux de nous et à tour de rôle nous allions ravitailler les prisonniers qui étaient à 2 Km de la en pleine foret mais commet tout il y a une fin car les allemands se dont aperçus qu'il manquait des portions dans leurs comptes ils n'y comprenaient rien alors ils ont fait une surveillance un jour ils ont reconnu un de nous pour la deuxième fois au guichet ils ont vérifié la carte de très près et le pot aux roses fut découvert c'était mon voisin de lit le pauvre il nous l'ont rendu une demi heure après dans un état méconnaissable il trouva le moyen de nous expliquer que tout était découvert et qu'on lui avait fait un massage à coup de casseroles et de rouleau à pattes.
Donc il fallait changer l'arme d'épaule, en ce moment là la forêt noir était pleine de gibier le soir nous allions tendre des collets et le lendemain il y avait toujours quelques lièvres ou lapins un jour je m'aperçu qu'il manquait des casse croûtes une surveillance fut faite j'ai vu que c'était le chat de l'officier qui venait nous les volés, une décision fut vite prise entre mes camarades et moi, nous décidâmes de le manger lui aussi, ce qui fut dit fut fait.
Mon camarade Roger et moi qui étions inséparables, pour tous les coups à faire avons préparé un guet à pend avec un collet le soir en rentrant du travail le chat était pris, mais il n'était pas mort de toute manière il fallait en finir avec lui donc un bon coup de hache fit le reste du travail et la peau passa dans le poile à charbon, certain copain de notre baraque étaient sortis pour ne pas assister à ce genre d'opération qui je l'avoue à l'heure actuelle était bien cruel, enfin à la nuit tombante nous l'avons cloué après un arbre pour qu'il subisse le froid de la nuit et le lendemain dimanche nous l'avons rôti à la cocotte bien piqué à l'ail et bien arrosé de beurre de nos rations ce lapin sans tête et domestique remplissait la baraque d'un parfum appétissant , connu dans les meilleurs rôtisseries quand tout à coup la porte s'ouvrit et fit passage au chef de camp qui était le maître de l'animal s'arrêta dans le milieu de la pièce se mit à humer et à dire « das Schurech gut hier » ça sent bon ici, comme je parlais un peu l'allemand je lui expliquais que nous avions attrapé un lapin et que nous le cuisons à la mode française que s'il voulait en goûter un peu que ça nous ferait bien plaisir, il alla chercher du pain blanc se mit à table avec nous en nous félicitant qu'il n'avait jamais mangé de lapin aussi bon et si bien préparé.
à ces paroles toute la chambré s'est vidé mes camarades ne pouvaient plus tenir de rire si bien que nous sommes restés à 3 avec lui il fallait tenir le coup voyez d'ici le culot qu'il fallait avoir tuer le chat d'un officier allemand et l'inviter à le manger, je crois que c'était le comble d'un français en Allemagne, mais ce n'était pas tout, quelques jours plus tard notre lascar cherchait son chat partout et par une langue indiscrète il appris que ça devait être nous qui l'avions tué alors un soir que nous étions tranquillement en train de jouer aux cartes il fit irruption dans la baraque, revolver aux poings et d'un ton sec il appela Guistinati et Roger « allez drei » tous les trois car il avait aussi mon frère « comme nuit » venez avec moi, ont se levait sans savoir ce qu'il voulait et nous voilà tous les trois dans son bureau, lui assis toujours avec ces revolvers et derrière nous son garde du corps une espèce de brute avec des grandes moustaches que l'on avait surnommé le gaulois saxon, avec un dégoût qui se lisait sur ses lèvres il nous demanda, si c'était nous qui avions tué son chat n'ayant aucune réponse il continua ne nié pas je le sais, ou l'avez vous jeté, s'avez vous que je suis en droit de vous tuer aussi, mais ça serait trop beau pour des sauvages comme vous, demain je ferais venir la police et vous irez en prison à Dachau (camp de concentration), maintenant retourner à votre baraque, et bien croyez moi quand nous sommes sortis nous en menions pas large, moi je proposais de prendre la fuite mon camarade était d'accord mais mon frère ne voulait pas car il y avait plus de 20 Km de forêt à traverser sans la connaître et puis il fallait atteindre la frontière qui était à plus de 100 km tout cela faisait peur à mon frère mais moi je tenais a mon projet à 11 heures du soir Roger et moi prenions la fuite c'était ma première évasion et j'en étais fiers



Les Garibaldiens

Mercredi 31 Mai 2006
PG

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