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France-Algérie : « héros » de la lutte antiterroriste ?

21/05/2015 - 17:19

PARIS-ALGER (SIWEL) — La presse franco-algérienne fait ses choux gras des « exploits » des armées respectives de la France et de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme islamiste.

A la bonne heure ! Serait-on tenté de se dire… on y croirait presque que la France et l’Algérie luttent réellement contre le terrorisme islamiste. Malheureusement, la réalité des faits est toute autre.


En réalité, cette « opération de comm… » ne vise qu’à « rehausser » l’image écornée de la France et de l’Algérie au vu de leurs relations, pour le moins douteuses, avec l’internationale islamo-djihadiste.

Mais ce tapage médiatique vise surtout, et avant tout, à étouffer les aspirations légitimes de deux peuples qui luttent pour leur liberté, à savoir le peuple kabyle et le peuple azawadien dont les territoires sont les terrains de jeux d’une étrange concentration d’activité terroriste alors-même que leurs terres sont « occupées » par des contingents militaires français et algériens qui y mènent, nous disent-ils, « la guerre contre le terrorisme » …

I) La Kabylie

En effet, hier, la presse française et algérienne faisait état de la mise « hors d’état de nuire » de 25 terroristes à Tuvirett (Bouira)…Et, soit dit en passant, le Figaro a même fait l’énorme bourde de qualifier ces terroristes islamistes de « militants », faisant ainsi preuve d’une étrange déviation sémantique, à moins qu’il ne s’agisse d’un simple lapsus révélateur…

Quoi qu’il en soit, toujours est-il que l’armée algérienne, son ministère de la défense et son président, Abdelaziz Bouteflika, sont glorifiés et mis à l’honneur dans la lutte anti-terroriste afin de les absoudre justement de la manipulation qu’ils font de l’islamisme et de son bras armé, le terrorisme.

L’objectif, par ailleurs évident, est de justifier la pérennité « juteuse » de la gouvernance algérienne et de berner l’opinion publique qui verra alors en elle le « héros » qui combat le terrorisme islamiste quand, dans la réalité, elle est l’usine de fabrication de l’islamisme et du terrorisme ; Une « affaire » très utiles aux intérêts géostratégique de la région, au bénéfice des grandes « démocraties » occidentales, la France en tête, et au détriment des peuples qui ont la mauvaise idée de chercher à s’émanciper du colonialisme.

En Algérie, il faut donc « régler » le problème de cette Kabylie qui combat depuis 50 ans l’idéologie génératrice de l’islamo-terrorisme, et autres djihadsimes, qui est l’arabo-islamisme. C’est donc la Kabylie qui est « élue » pour être le terrain favori du « terrorisme résiduel ».

Ainsi, depuis la loi d’amnistie des terroristes islamistes ,décidée par le président algérien Bouteflika, le terrorisme « résiduel » enregistre une activité « foisonnante » en Kabylie, c'est-à-dire dans le seul et unique territoire qui lui soit résolument et ouvertement hostile.

En voilà une étrange équation ; une équation d’autant plus étrange qu’une autre énigme vient compliquer la compréhension de cette curieuse prolifération de terroristes en Kabylie puisque celle-ci, au nom de la lutte contre le terrorisme justement, est quadrillée par des milliers de checkpoints et que des barrages militaires et policiers sont dressés à chaque coin de rue avec pas moins de 40% des effectifs de l’armée algérienne qui sont stationnées en permanence en Kabylie pour combattre le terrorisme « résiduel ».

Mais alors, comment font-ils ses terroristes pour se réunir à 25, 30 ou 40 ? comment font-ils pour tenir des « conclaves » ? comment font-ils pour préparer des attentats terroristes ? comment font-ils pour enlever et décapiter un touriste français, en faire des vidéos et poster le tout sur le net ?

Mieux encore, selon le journal algérien, El Watan, « des roquettes antichar, un lance-roquettes, 13 pistolets mitrailleurs et des fusils semi-automatiques » auraient même été récupérés par l’armée algérienne…ajoutant que « des chefs de groupe terroriste, qui se seraient déplacés dans la région pour tenir un conclave, compteraient parmi les 25 éléments éliminés »…

Mais comment font-ils ces dizaines et dizaines de terroristes pour passer les checkpoints, les barrages militaires et policiers, en triballant avec eux un arsenal militaire composé de lance-roquette et de roquettes anti-char ?... Très étrange, surtout quand on sait que les services de sécurité algériens arrivent à « débusquer » dans un petit coffre de voiture des tracts en "papier" appelant au lever du drapeau kabyle le 20 avril ?!

La vérité est que pour se donner du crédit et justifier l’occupation militaire de la Kabylie, l’Etat algérien met en scène des opérations fictives de ratissage contre des groupes terroristes islamistes qu’il a lui-même délocalisé en Kabylie, à qui il permet de commettre des rackets, des kidnappings, des prêches incendiaires ; à qui il donne en gestion des centaines de milliers de nouvelles mosquées qu’il fait construire tous les jours en Kabylie pour dénaturer le peuple kabyle, le dépersonnaliser, le rendre perméable à la doctrine fondatrice de sa gouvernance coloniale en Kabylie.

Ce tapage médiatique franco-algérien sur une opération de ratissage militaire fantasmagorique relève de l’absurde et dénote tout le mépris des Etats algériens et français pour l’opinion publique, bernée, trompée par une presse totalement « aux ordres ».

Passons encore pour la presse algérienne entravées par les valeurs « nationales algérienne » imbibées par l’arabo-islamisme raciste et sectaire, mais cette presse française, qui se dit libre et objective faut-il lui rappeler quelques petites vérités ?

Faut-il rappeler que la doctrine arabo-islamique constitue la base idéologique du terrorisme islamiste ?

Faut-il rappeler que cette ’idéologie arabo-islamique constitue le fondement essentiel de l’Etat algérien ?

Faut-il rappeler que l’Etat algérien s’acharne avec persévérance à imposer de force l’idéologie arabo-islamique au peuple kabyle qui subit depuis au moins 50 ans le racisme, le colonialisme, le négationnisme de l’Etat algérien. Que celui-ci s’évertue à opérer une substitution linguistique, culturelle et identitaire en Kabylie à travers l’ensemble de ses institutions qu’il impose de force au peuple kabyle, notamment à travers l’arabisation de l’école, l’islamisation de la justice, l’arabo-islamisation des médias, la salafisation des mosquées, la criminalisation des services de sécurités, gendarmerie, police et armée ?

Faut-il rappeler que la Kabylie est l’unique entité à s’être totalement démarquée de l’Algérie toute entière en étant l’exception qui confirme la règle lors de la "rafle électorale" de l’organisation islamo-terroriste du Front islamique du Salut ?

Faut-il rappeler que l’Etat algérien fait assassiner à l’arme de guerre des manifestants aux mains nues parce qu’ils sont kabyles et qu’il amnistie des criminels notoires parce qu’ils sont conformes à la doctrine arabo-islamique dont ils sont le produit naturel ?

Faut-il rappeler que le chef terroriste de l’Armée islamique du Salut, l’émir Madani Mezrag est une personnalité politique algérienne, un « intouchable » devenu consultant auprès de la présidence de la république algérienne ?

II) L’Azawad

le terroriste islamiste de l'Aqmi dit Abdelkrim "le touareg" alors qu'il a combattu le peuple touareg et qu'il a tourné le dos à sa culture et à sa civilisation d'origine pour adopter celle de l'arabo-islamisme wahabite (PH/DR)
le terroriste islamiste de l'Aqmi dit Abdelkrim "le touareg" alors qu'il a combattu le peuple touareg et qu'il a tourné le dos à sa culture et à sa civilisation d'origine pour adopter celle de l'arabo-islamisme wahabite (PH/DR)
Dans l’Azawad, ou ce que la bien pensance coloniale appelle le « Nord-Mali », voilà que l’armée française aurait, elle aussi, réussi le grand exploit de mettre « hors d’état de nuire » le terroriste islamiste Hamada ag Hamma, dit Abdelkrim el targui (Adbelkrim le touareg). Un nom que les rédactions française orthographient Abdelkrim le Touareg, pour que tout le monde comprenne bien que c’est un touareg…au cas où ça échapperait aux lecteurs.

Ce terroriste islamiste est donc présenté comme un « Touareg au sein d'Aqmi, originaire des Ifoghas, une zone touareg, comme le montre son pseudonyme, de son vrai nom Amada Ag Hama »… ce terroriste, touareg donc comme on l'aura suffisamment répété pour que ce soit intégré, est « soupçonné d'avoir des liens étroits avec Ansar Dine, un autre groupe terroriste très proches des Touaregs, comme en atteste la présence d'un des chefs de l'organisation à ses côtés au moment de sa mort ». On n'y échappe pas, oui encore un Touareg, Ibrahim Ag Inawalen, présenté comme un « cadre » d'Ansar Dine, précise-t-on encore...que dire ?! Selon la presse française, les organisations terroristes ont donc des « militants » et des « cadres  »

Comme on peut le constater, on insiste beaucoup dans la presse française, toute catégories confondue, sur l’origine touareg des terroristes, tandis que du côté officiel, le communiqué du ministère de la défense française, lui, insiste sur le « nouveau coup dur porté aux groupes armés terroristes » en annonçant avoir neutralisé « deux hauts responsables terroristes» de l’AQMI et d’Ansar Dine, à l’origine de « nombreuses attaques terroristes contre les forces internationales, ainsi que d’exactions répétées à l’encontre des populations maliennes ».

Ainsi, et tout le monde l’aura bien compris, les terroristes sont donc des Touaregs tandis que les victimes de ses terroristes sont « des populations maliennes » alors que ce sont les populations azawadiennes et uniquement azawadiennes qui ont subi les « exaction répétées » de ces organisations terroristes au moment où la France, l’ONU, et l’ensemble du monde dit libre n’a pas bougé le petit doigt pour venir en aide au MNLA, organisation majoritairement touarègue, qui était alors en plein combat contre une coalition d’organisations terroristes auxquelles il faut rajouter le Mujao, une organisation arabe et islamiste qui gère le narco-trafic pour le compte des gros bonnets du Mali et qui avaient leurs entrées au palais présidentiel de Koulouba.

Quant à l’Aqmi et Ansar Dine, personne n’ignore que l’Aqmi est une organisation 100%100 algérienne découlant directement de la suite logique, et parfaitement organisée, de l’évolution de l’islamisme politique mis en place par l’Etat algérien, en passant graduellement du Front islamique du salut (FIS) à l’armée islamique du salut (AIS), puis au GIA (Groupe islamique armée), puis au GSPC (groupe salafiste pour la prédication et le combat) pour aboutir à l’AQMI ( Al qaeda au Maghreb islamique) et à ses innombrables organisations satellites, crées un peu partout au grès des besoins du moment.

Et Ansar Dine a justement été créé à cet effet, par Alger, qui a tenté d’abord de l’imposer comme un « interlocuteur incontournable » pour la résolution de la « crise malienne » avant de le retourner contre le MNLA pour le combattre sur le terrain, avec ses alliés de l’Aqmi et du Mujao, après l’échec de la fusion entre le MNLA et Ansar Dine, accepté par Bilal Ag Acherif mais refusé par l’Etat-major du MNLA, les cadres, les femmes, les jeunes…

Après l’échec de la fusion, téléguidée par Alger, et les combats que le MNLA a dû affronter seul et sans moyens, voilà que Ansar Dine et son chef Iyad Ag Ghaly, décident subitement d’aller guerroyer dans la ville malienne de Konna, ouvrant ainsi la voie au déploiement des forces armées françaises, venues « combattre le terrorisme ».

Mais quelle ne fut pas la surprise de voir par la suite que les autres chefs d’Ansar Dine, recyclés en Mouvement islamique de l’Azawad avant de prendre le Nom de haut conseil à l’unité de l’Azawad, revienne encore une fois à la table des négociations où ils sont encore une fois imposés au MNLA, cette fois par Alger, Paris, l’ONU, et cela, encore une fois, au nom de la « résolution de la crise malienne »

Puis ce fut les législatives maliennes, non prévues par l’accord de Ouagadougou, qui donnèrent une nouvelle légitimité à trois membre des organisations terroristes du Mujao et d’Ansar Dine, élus tous les trois sur les listes électorales du parti présidentiel d’Ibrahim Bouabacar Keita. Entre-temps, le MNLA et seulement le MNLA fait encore et toujours l’objet de tirs croisés de la part des résidus du Mujao et de nouvelles milices ethniques dans lesquelles opèrent un général de l’armée malienne, le touareg Ag Gamou. Celui-ci reçoit par la suite le renfort du terroriste arabe Ould Yoro, arrêté puis libéré pour être délocalisé auprès du général Gamou et chef de milice ethnique.

Il y eut aussi la libération des quatre otages d’Areva. L’affaire est traitée directement avec le chef terroriste Iyad Ag Gahly, lui-même ayant traité l’affaire avec Hamada ag Hamma, alias Abdelkrim el targui, celui-là même que l’armée française aurait donc abattu après avoir, via Iyad Ag Ghamy, négocié la libération des otages d’Aréva. Selon certaines sources locales, bien informés de la question de la prolifération du terrorisme pour avoir eu à les subir, c’est la mauvaise redistribution de la rançon française qui serait à l’origine de l’exécution sommaire des deux journalistes français de RFI.

Et entre-temps, Iyad Ag Ghay, coursé par un mandat d’arrêt international pour cause de « terrorisme », se promène toujours au nez et à la barbe de Barkhane, et avant cela de Serval…alors question lutte contre le terrorisme, la France doit revoir sa copie pour pouvoir prétendre à un minimum de crédibilité en la matière ; une crédibilité déjà lourdement entachée par ses liens étroits avec les généreux pourvoyeurs qatari et saoudiens du terrorisme islamistes...car " On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l'ont engendré.", Et, c'est précisément là que réside toute la problématique de la lutte internationale contre le terrorisme islamiste et de ses échecs annoncés par avance.

zp,
SIWEL 211719 MAI 15




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