CHANTAL

16/12/2006

Mots à insérer :

MUSIQUE : moment, miel, usure, urgence, silence, sol, infini, icône, qualité, quête, unité, urbain, évident, école
JOKERS : jaune, feu, léger.




JOKERS,

Vous, les « laisser pour compte », les « derniers recours », eh bien figurez-vous que j’ai envie aujourd’hui de vous donner un petit coup de pouce, de vous mettre en évidence et de vous propulser sous les feux de la rampe.
Comment ? Et bien asseyons nous à même le sol, comme au bon vieux temps autour d’un beau feu de camp jaune ambré et mettons nous à rêver ou à délirer en toute liberté sur ce qu’il est ce « feu ».
F-E-U trois petites lettres bien ordinaires, qu’un enfant de l’école maternelle pourrait même réduire à sa plus simple expression : « f »
Pourtant quelle histoire, quelle présence au cœur de l’homme et de ses origines. Les premiers spécimens se sont battus, bec et ongles pour l’obtenir dans une guerre fratricide qui porta par la suite son nom. Des tribus entières se mirent en quête du précieux trésor qui les fît passer de l’état de bêtes à celui d’êtres humains. Entretenu, vénéré tel une icône, puis convoité, caché, il a même voyagé…
Enfant de l’usure et du frottement de silex bien adaptés, il modifia définitivement la vie de la terre et de ses occupants. On peut présumer que la qualité des repas s’en trouva fortement modifiée… Lucy aurait peut-être pu en témoigner… Bon maintenant trêve de plaisanterie, l’affaire est sérieuse.
La symbolique du feu est partout : on peut la décliner à l’infini et sur tous les modes, il inspire force, spontanéité, énergie, beauté, convivialité.
Entretenir la flamme d’un cœur qui s’embrase et goûter avec délice aux feux de l’amour…
Vivre dans le sillage et l’aspiration d’une personne au tempérament de feu pour sortir d’un quotidien morose et terne…
S’autoriser à son tour à être tout feu tout flamme… Attention toute fois de ne pas se précipiter dans l’urgence et veiller à raison gardée pour que ce ne soit pas « feu de paille » ou « feu follet »…
Et comment ne pas parler des personnages publics, musiciens, comédiens ou sportifs (on gardera sous silence les politiques…) qui enflamment le cœur de leurs fans quand « ils mettent le feu » (comme le diraient mes minettes de filles) à la scène qui est la leur.
Chaud, chaud, le feu est là qui nous pousse à faire ce qui doit l’être et que nous avons négligemment mis de côté. Toutefois c’est avec le feu aux fesses que nous nous dépêchons de rédiger ce petit papier du lundi… et rien ne sert justement de crier au feu et de vous agiter dans tous les sens : il faudra bien un jour prendre l’habitude de partir à point… On connaît parfaitement la chanson : le travail, le trafic urbain, les embouteillages et aujourd’hui c’est quoi ?... « Voyage »… Y’a pas le feu une fois, diraient les amis belges auxquels vous venez de rendre visite !
Prenez-en de la graine, prenez le temps de goûter ce qui est beau, simple et tranquille comme ce bonheur d’être réunis autour de ce brasier… Délectez-vous de cette jolie flamme, chaude et douce comme un miel qui vous pénètre et vous fait chanter au coin du feu.
Oubliez par contre ceux qui ont trop pour habitude de se chauffer systématiquement près du feu et qui ne connaissent plus leurs amis pour n’approcher que ceux qui leur permettront de « réussir ».
Ne gardez du feu que sa luminescente couleur, sa vivifiante chaleur et le bonheur complètement archaïque de fixer la vie dans une flamme
Merci donc petits jokers légers de m’avoir pendant ces quelques minutes fait me poser auprès de ce brasier jaune orangé qui m’a complètement revigoré…

CHANTAL pour le 11 décembre 2006.






Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 16/12/2006 à 18:51

CHANTAL

Un très grand merci à Christiane B. (secrétaire bénévole de notre maie Chantal, hi hi) grâce à qui nous pouvons nous régaler !






C’est bien la première fois que je vais avoir à disserter sur l’inspiration suscitée par l’argent chez mes amis de l’atelier d’écriture. Alors inspirés ? Préoccupés peut-être de savoir ce qu’ils vont pouvoir coucher sur le papier…
Christiane d’emblée nous annonce la couleur en nous précisant qu’entre l’argent et elle les rapports sont des plus mauvais. Mais si c’est à l’image de ses écrits, il est inutile de s’attendre au pire : elle aime jouer de l’effet de surprise et à chaque fois nous en réserve une. Alors attendons …
Pour ce qui est de Lucienne et de son optimisme coutumier je la suivrais volontiers pour imaginer un bijou, cadeau qu’elle va probablement nous réserver. Un petit diamant peut-être.
Marie a l’air un peu plus inquiète : elle nous dira probablement qu’elle a manqué d’idées ou qu’elle en avait trop en même temps pour nous servir finalement un petit paquet enjoué bien ficelé.
Silence on tourne, c’est du sérieux, ça chauffe, ça mijote : Annie s’applique sur son grand cahier et tout à l’air de bien couler, à flot comme l’argent au bout de son crayon de papier.
Passe à ton voisin, nous arrivons à René qui sourire aux lèvres, à mon avis est en train de nous préparer un mauvais coup : il serait en train de nous manigancer un hold-up que ça ne m’étonnerait pas …
Nous arrivons à Christiane qui paraît aussi bien inspirée : ça coule, ça roule, ça se relit et hop : une petite gorgée pour soutenir l’effort… et on repart, pas de rature, ah si justement, une petite, une si petite …
Renée non plus n’a pas à raturer et chez elle ça ne coule pas, ça bouillonne, y’a de l’effervescence. Ca chauffe, ça chauffe, au point qu’il faut même qu’elle sorte pour éviter l’embrasement. Les soupapes vont sauter on le sent au milieu de tout ce sérieux autour de « sieur l’argent » Et voilà l’une éternue, l’autre rit aux éclats, les imperturbables que sont René Marie et Lucienne se cramponnent. Renée trouve que nous avons beaucoup d’inspiration mais quand elle s’apercevra que le bout de la table est un repaire d’espions, gare à la répression.


Chantal jeu du 4 décembre 2006.







Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 06/12/2006 à 21:10

CHANTAL

06/12/2006

HONNEUR
(Hirsute, hiver, otage, obstacle, nul, nouveau, nuage, nature, époque, écho, utile, unanime, rare, rivage)
Jokers : le, air, vent




Sa Majesté, le roi Popof


Vous naquîtes par un matin d’hiver glacial, et votre mère, la divine Paddy, reine d’un royaume qui allait très vite, en héritage vous échoir, votre mère disais-je, n’en revint pas d’avoir donné naissance à ces deux superbes nouveaux-nés, tous deux de sexe mâle.
Vous n’étiez pas encore baptisés que tous étaient déjà unanimes pour clamer que la relève était assurée : nul ne pouvait douter, au vu de votre imposante stature et de votre tempérament visiblement bien trempé, que vous alliez vous inscrire dans la grande lignée de tous ces rois de la montagne que furent vos ancêtres couronnés.
Naturellement votre éducation ne fût pas sans nuage et l’on observa même chez vous une certaine inclinaison à la rébellion : les altercations et joutes répétées avec votre frère, le prince consort, vous laissaient hirsute et pantelant. Mais à l’époque, on devinait déjà malgré tout chez vous ce grand souci de veiller à l’intérêt du royaume, de le protéger de l’envahisseur, de faire obstacle à toute intrusion malveillante.
Et il n’était pas rare, même de vous voir prendre en otage des individus n’ayant pas qualité pour entrer dans votre domaine réservé, individus qui du reste, ne jugeaient par la suite, ni bon ni utile de se représenter… Vous aviez la capacité rare de discerner l’ami, et alors de le combler de vos largesses sans jamais compter. Votre voix, puissante et douce à la fois, me revient encore en écho portée par le vent du rivage.
Mais un jour de ce rivage vous ne revîntes pas, vous franchîtes en notre absence cette autre rive, frappé par un mal qu’on ne soupçonna pas. Superbe et dans la force de l’âge vous laissâtes les deux régisseurs de votre royaume complètement désespérés…Oui Votre Honneur, Sire Popof, roi des Montagnes Pyrénées, de votre sceau vous nous avez terriblement marqué et votre mémoire en notre cœur en restera à jamais gravée.

Chantal pour le 4 décembre 2006.









Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 06/12/2006 à 21:09

CHANTAL

il ne s'agit pas d'imaginer (sauf si on en a envie) on fait appel à la mémoire, aux sensations, aux perceptions - de soi, du monde alentour, aux souvenirs.
L’argent : ce qu’il achète -ou pas- (vous me devez…)
Proverbes.. tout est permis...





L’argent…ouah ! Grande question. Il parait que notre rapport à l’argent nous renvoie à un stade de notre plus tendre enfance, à une époque où on n’avait pas encore tout à fait accès à
la » lunette » (dite de Pascal) …
Enfin bref, je ne vais pas tourner autour du pot, c’est bien là qu’il parait pourtant que ça s’est passé…
Alors, l’apprentissage, réussi ou raté ?
En ce qui me concerne, je pense que mes parents ont dû à un moment se relâcher ou s’absenter pour faire que je sois aussi peu douée pour jouer avec les espèces sonnantes et trébuchantes ou les gros billets ! …
Pas de mauvaise volonté, non et pas non plus de caractère dépensier mais une espèce de sentiment d’incapacité à « jouer » ou à composer avec cet élément nécessaire pourtant, mais qui m’étonne toujours par sa fluidité.
Non je n’arrive pas à le caresser, à l’amadouer : on vit ensemble, on se côtoie et on s’emploie à se faire des amabilités mais ce ne sera jamais, j’en suis navrée, une grande amitié.
Le problème c’est qu’il veut tout faire, être partout. Même ici on a cru qu’on allait pouvoir s’en passer et qu’à l’atelier d’écriture jamais il n’aurait droit de cité. Que nenni ! Il a réussi, le bougre, à se faire inviter. Alors on peut rager, on peut pester, il n’y a qu’une solution : c’est de s’en accommoder et le prendre pour ce qu’il est : un mal nécessaire qui, chaque jour va trouver place, là où on voudra bien le mettre.


Chantal pour le 4 décembre 2006. (à la maison)



Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 04/12/2006 à 18:50

CHANTAL

28/11/2006

Mots à insérer :
LUNETTE: Loisir, libre, unique, uni, nourriture, nœud, élégant, estimer, turpitude, théâtre, tulipe, tampon, esthétique, envie.
Jokers : beaux, dans, bleu


LUNETTES ...


LUNETTE VAGABONDE

« Longue » vue, « libre » lunette,
Pour voir toujours plus loin
Que le p’tit bout de la lorgnette.
Ah comme j’aimerais
Comm’ j’aimerais bien,
Un de ces jours la dénicher
Cette merveille imaginaire
Pour, à loisir en disposer
Et m’échapper du « terre à terre »…
Pour voir plus loin, plus grand, plus haut,
Pour me servir d’échelle ou d’escabeau
Et « m’agrandir » ce qui est « rikiki »
Ce qui n’est qu’détail ou tout petit
Et sur lequel j’me fais des nœuds
Où, trop longuement, je m’appesantis.

Voir donc plus grand ou voir l’ensemble
Et apprécier la vraie valeur
De ce théâtre dans sa splendeur
Qu’est notre vie, la tienne, la mienne
Et que parfois je traite de « chienne ».
Mettre donc l’œil dans la lunette
Et estimer à bonne distance
Une nature pleine d’élégance
Qui offre toute une palette
Sans faute de goût ni d’esthétique,
Une vue d’ensemble en somme magique.

Ainsi munie de ma lorgnette
Je verrais à peine dans la fenêtre
Les turpitudes ou les rancoeurs
Je n’garderais que la couleur
D’un bel ensemble doux comme un cœur
Qui nous nourrit et nous remplit
De c’qu’on nommera de l’énergie

Cette lunette chez la marchande
J’imagine bien n’est pas à vendre
Elle est donc à imaginer.
Il va falloir se l’inventer.
Forme de tulipe ou d’orchidée ?
C’est ainsi que je la verrais,
D’un bleu intense je la peindrais
Couleur du ciel je l’aimerais
Et d’œil en œil elle passerait,
La vie légère elle nous ferait.
A notre nombril trop regarder,
Tout devient alors compliqué.
Vite un petit coup dans la lorgnette,
Le monde vit, rien ne l’arrête
Et il est si beau, on nous le prête.

Chantal pour le 27 novembre 2006.



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Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 28/11/2006 à 17:35

CHANTAL

13/11/2006

Mots à insérer:

Taquin, torrent, tentation, autre, aspirer, quatre, qualité, union, urgent, inique, irrité, nausée, naturel,
Joker : facile, bien, ciel




Taquin … taquinez le goujon peut-être ?
Je suis en train comme vous le voyez
De me chercher une p’tite idée
Qui me permette de commencer …

Seulement voilà la pêche et moi
C’est un souci car je ne sais pas
Ce qui de la ligne ou de l’appât
Fera venir dans mon assiette
Soit le goujon ou bien l’ablette.

En guise de taquineries
J’aurais plutôt la tentation
En ces temps de chamailleries
D’imaginer ces polissons
Que sont nos hommes politiques
Qui partent en guerre contre l’inique

Du beau, du bien ou du facile
Des bonnes recettes ils en ont mille.
Dans un torrent de bons propos,
Et toujours frais et bien dispos
Ils prétendent avoir qualité
Pour exaucer tous nos souhaits.
Tantôt prophète, tantôt médecin,
Ils guériront, ça c’est certain
Nos p’tites nausées et autres maux
Qui nous irritent ou font bobo.

Une vraie cour de récréation …
Trois, quatre leaders vont se faire front
Pour, grâce à vous, être le champion,
Le chef de file de la nation.
Des p’tites moqueries aux grandes insultes,
Des taquineries aux catapultes
C’est en bataille déguisée
Qu’ils essaient de nous aspirer.
De vrais gamins face au destin
De milliers de gens qui gagnent leur pain.
Pourquoi devant tant de compétence
Ne pourrait-on faire qu’en France
Chacun apporte dans une union,
Ces qualités de grand champion.

Mais là je me prends à rêver,
Restons dans la cour de récré,
Où se trame les petites alliances
Pour tuer l’autre dans l’urgence.
Prions le ciel que cette bataille
Ne nous tue pas, nous pauvres ouailles.


Chantal pour le 13 novembre 2006.


Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 13/11/2006 à 12:34

CHANTAL

08/11/2006


Mots à insérer :

CAGES : cascade, casser, acrobate, amical, géant, gare, ennemi, enlever, souvenir, sonore
JOKERS : joie, brillant, rose, solitude







GARE AUX SOUVENIRS


Où « Comment le temps peut vous transformer un éden en enfer exotique »

Il est 6 heures du matin sous le soleil des tropiques et déjà celui-ci brille généreusement, gratifiant les Antilles d’une douce chaleur.
Alice ne tient plus en place dans sa petite chambre d’hôtel : elle a déjà passé plusieurs fois en revue son équipement de randonneuse, que dis-je, d’aventurière, et se remémore avec bonheur cette ballade faite quelques années plus tôt avec son petit mari. Le souvenir en est resté intact et aujourd’hui elle va donc retrouver ce monde merveilleusement coloré et sauvage de la forêt tropicale avec, cette fois son amie Marie qui a gagné ce voyage au cours d’un loto de village. Alors bien sûr les conditions ne seront pas aussi idylliques mais la beauté du site suffira à les combler de joie.
Alice le sait et a longuement parlé à Marie de cette émotion toute particulière que l’on ressent dès l’entrée dans la forêt : elle avait eu, elle s’en rappelle, le sentiment de pénétrer le monde de Robinson Crusoé, tant cet espace gigantesque lui avait paru « hors des hommes et hors du temps ». Elle se souvenait qu’avec son mari et sans rencontrer âme qui vive, ils avaient d’abord marché longuement sur des sentes caillouteuses, étroites et pentues puis s’étaient enfoncés dans une forêt à nulle autre pareille. C’était « Alice au pays des merveilles » : elle ne savait plus ou regarder tant tout était beau, c’était « Lilliput » au pays des ficus géants, des fougères arborescentes, des flamboyants en fleur et de toutes ces essences, à qui les plus belles et les plus odorantes, le tout dans un concert de pépiements, de sifflements d’oiseaux et d’animaux de toutes espèces qui la ravissait avec malgré tout de temps en temps quelques petits frissons.
Quand son mari avait commencé à fabriquer une passerelle de fortune pour prolonger un chemin éboulé alors là Alice ne s’était plus sentie d’aise : c’était tout simplement Daktari. Le milieu n’était pas vraiment hostile elle le savait, mais la seule chute au sol d’une branche cassée, la mettait en transe : de suite lui revenaient en mémoire ses jeux d’enfant avec ses frères où son imagination de petite squaw allait bon train face au danger imminent de grands prédateurs ou d’ennemis surgissant des profondeurs de la forêt.
C’est alors que son Tarzan de mari l’avait rappelée à l’ordre et à un peu plus de vigilance : ils allaient devoir jouer les acrobates dans une gorge rocheuse très glissante. Ca n’était pas tout à fait l’Annapurna, mais enfin…. ! Et puis la fraîcheur des lieux, le murmure de l’eau et enfin cette découverte de la chute fracassante d’une cascade au beau milieu d’un cirque, juste perforé par l’azur du ciel, tout y était pour la ravir encore. Cette fois-ci elle ne savait plus si elle était « Jeanne » ou « Alice » mais en tout cas elle était aux anges d’avoir été enlevée par un prince qui lui faisait vivre de telles aventures. Elle en était rose de plaisir et eût bien du mal à se laisser convaincre de reprendre le chemin du retour.
Et c’est donc encore imprégnée de ce bonheur qu’elle va tente de rouvrir la porte de cette grande cage luxuriante pour partager avec son amie ces moments intenses, hors du temps, de la pollution et de la folie des hommes.
Comme convenu à 6h30, voilà nos deux amies qui se retrouvent dans le hall de l’hôtel, sourire aux lèvres, sac à dos bien arrimé, carte d’état major en main, chaussures de marche aux pieds, l’œil enjoué mais néanmoins déterminé à ne laisser passer aucune curiosité.
Pour rallier le dernier village situé au pied de ce morne fantastique il leur faudra dans un premier temps se faire transporter : nos deux Tarzanes bien que bonnes marcheuses hésitent tout de même à parcourir à pied les 30 kms qui les séparent de cet « Eldorado » .Il leur faut garder des forces pour leur pérégrination dans la foret. Elles optent donc toutes « guillerettes » pour le stop (un petit retour à leur tendre jeunesse n’est pas pour leur déplaire).
D’un petit signe amical, la standardiste de l’hôtel leur souhaite une bonne journée et les voilà qui d’un bon pas s’engagent sur la place de la Savane, à cette heure encore déserte. Enfin… pas tout à fait. Un groupe de junkies, bien « allumés » les interpelle et fixe leur regard de façon plus qu’insistante sur le paquetage de ces dames, à grand renfort de commentaires, en créole, sur ce qui pourrait bien faire leur affaire. « L’aventure c’est l’aventure » mais celle-là elles ne l’avaient pas prévue. Demi-tour toute, accélération du pas sans toutefois vouloir donner l’impression de fuir, elles rejoignent dans la panique la 1ère rue à l’angle de la place. Elles abordent alors au plus vite un Papy gominé, à l’air débonnaire qui, après avoir compris le pourquoi de leur détresse, explique à nos pauvres « doudous » que cette place est maintenant un véritable coupe-gorge pour touristes depuis que… < les Américains, ces salauds ont débarqué sur l’île avec leurs paquebots et leurs dollars > Et voilà notre Papy remonté, grâce à quelques ti-punch visiblement éclusés, qui part dans un délire contre le drapeau étoilé et ses effets diaboliques sur l’avenir de son île.
Après cet intermède, quelque peu inquiétant, nos deux doudous remercient ce piéton bienveillant et partent en quête du meilleur itinéraire pour gagner en stop et au plus vite le morne de la falaise, joyau tant convoité.
Il est maintenant 7 heures et la ville est toujours ensommeillée, juste un peu malmenée par le cri des éboueurs qui les interpellent à grand renfort de rires et de commentaires…
7h30 – Toujours personne pour les prendre en charge.
8h – ça commence à être longuet, elles s’impatientent, deviennent fébriles…
8h15 - enfin le premier automobiliste s’arrête et d’un coup de klaxon tonitruant, accompagné d’un petit dérapage contrôlé, leur fait comprendre qu’il les invite à prendre place dans sa BMW rutilante. Petit moment d’hésitation. Elles ont à peine le temps de fermer les portières que la voiture vrombit et que le conducteur, pied au plancher, leur fait état de ses qualités de pilote de rallye sur un circuit parisien bien connu. Elles pourraient bien rallier très vite leur point de chute, à condition d’y arriver en vie… ! C’est alors tout aussi vite qu’elles implorent, blêmes et complètement effrayées, l’arrêt au prochain village.
Et c’est pour se remettre de leurs émotions avant de repartir qu’elles décident de s’accorder un petit bain bien mérité sur cette plage au bord de laquelle Fangio les a laissées. Elles vont pouvoir jouer les sirènes des Caraïbes dans cette eau d’un bleu inégalé où une quantité de poissons multicolores doit cohabiter… Elles plongent tour à tour et au royaume de la découverte la surprise est de mise : à y regarder de plus près, les fonds marins du lieu ont pour locataires : Saupiquet, William Saurin ainsi que quelques anonymes dont Elf ou Total pourraient revendiquer la paternité !!!
Nos deux aventurières ressortent donc en hâte, littéralement écoeurées de ce bain de déchets et c’est complètement décontenancé qu’elles repartent vers le but de leur périple.
Je vous passe les détails tant elles ont du mal à rallier ce petit paradis, voyant défiler, chargés à bloc d’Américains fraîchement débarqués, une cohorte de taxis, qui visiblement prend la même direction qu’elles. Pour Robinson Crusoé , faudra probablement repasser …
Et c’est sous un soleil accablant qu’elles arrivent enfin : seulement voilà ... rançon du tourisme et du progrès oblige, depuis le dernier passage d’Alice, tout a été clôturé, balisé et ne subsiste qu’une seule et unique entrée pour pénétrer ce territoire tant convoité. Entrée qui plus est, chèrement monnayée mais en échange de quoi vous sont alloués les services d’un guide avec, s’il vous plait, location de sandales plastiques antiglissades et de gants antidérapants. Prière de prendre sa place dans la queue, Messieurs, Mesdames, Ladies and Gentlemen !!!
Ne manque plus que le MC DO à la sortie mais sûrement que le petit marchand de glaces et de coca du parking va y pourvoir très bientôt …
D’abord dépitées puis finalement amusées nos deux amies se disent alors que cette aventure ne sera pas la leur mais qu’il se trouvera sûrement d’autres opportunités pour profiter au mieux de cette île et de ses curiosités. Et c’est à l’abri de la foule et du bruit qu’elles vont y réfléchir sans chercher à retrouver de vieux souvenirs.

Chantal pour le 06 novembre 2006.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 08/11/2006 à 23:39

CHANTAL

un langage cru au lieu d'un langage châtié ... sourires garantis. Osons...

(en italique Pascale : pardonnez les gros mots hi hi)


C'est un grand jour pour Mlle de la Pince des Ormeaux de Boisredon. Elle trépigne, ne tient plus en place. Sa vie touche à l'aventure... Rendez-vous compte, elle est invitée ce soir à la cité 9000 par le fils de son valet Hector qui habite là, dans une studette. Quelle mouche l’a piquée, me direz-vous, de se rendre dans un lieu aussi peu fréquentable ?
Eh bien figurez-vous que Julien, fils d’Hector, l’a sauvée de la noyade alors qu'elle tentait de traverser à cheval le gué situé dans l’ormeraie du château. Fichtre, elle a eu une peur bleue, et elle n'en finit pas de remercier ce brave Julien qui passait par là prendre son père à la fin de son service... Au point que l'on peut se demander si cette visite impromptue n'est pas impulsée par une passion naissante... En effet, depuis deux jours, à la grande surprise des domestiques, Mlle de la Pince des Ormes de Boisredon, Adélaïde-Hélène-Marie pour les intimes, a stupéfié son petit monde : monter et descendre des marches, dans un blouson de cuir à franges, en invectivant les personnes rencontrées pour juger de l'effet produit. Dérapages contrôlés en santiags cirés. Bref elle se mettait en condition, essayant de se rapprocher ou mieux de ce qu'elle sentait devenir le grand Amour... Alors je ne vous dis pas l'effet produit par cette volée de bois vert :

-- tu te la pousses ta meule ou je t’en colle une, commença-t-elle en s'adressant au facteur.



Le facteur, abasourdi, n'en croyait pas ses oreilles !

-- et ben quoi ? Tu veux ma photo ou quoi ?

Le pauvre homme fila sans demander son reste.

Bon, c'est pas l’tout d’ça se dit Adélaïde-Hélène-Marie qui, dans ce quartier populaire, ce ferait appeler Achème, (A-H-M), faut que j’trouve mon Juju maintenant.
Julien lui, est enchanté de cette transformation. Même si tous les copains de la cité se moquent de lui à chaque rencontre.
-- alors, comment va Môssieur? Bon Môssieur a-t-il nettoyé son carrosse pour trimballer sa princesse ?
Et ils partaient en s'esclaffant.
Juju, lui, serrait les dents et briquait les pares chocs de sa vieille deudeuche comme s'il s'agissait d'une question de vie ou de mort.
Elle était si belle ! Adélaïde. Trop belle pour lui peut-être ?
-- oh, putain, c'est de la balle, j’te jure confie-t-il à son meilleur ami.
-- tu lui as fait sa fête ?
-- ça va pas la tête ! Un bijou comme ça, faut y aller doucement. Ça mérite mieux.
Achème, elle, pendant ce temps, garait la décapotable de papa sous un platane. Puis elle attendit le prochain bus, histoire ne pas affoler le quartier.
Elle s’était attifée de triste manière. Le ventre à l’air, jean moulant, boucles créoles tintinabulantes et voyantes mais même ainsi vêtue, ne paraissait pas vulgaire.
Par contre, les hommes dans le car n’en perdait pas une miette. Ils la lorgnaient du coin de l'oeil et certains regards lubriques en disaient long...
En descendant du bus, elle chercha aussitôt Julien. Il lui avait promis d'être là. A l’heure. Elle repéra la deux chevaux stationnée un peu plus loin.

-- allez, je t'emmène à la plage. T’es partante ?
-- bah ouais. Ça baigne... Mais j'ai pas mon maillot.
-- Pôs grâve. On fera sans.

Sur le chemin, le coeur battant déjà la chamade, Julien suivait distraitement les courbes de la route. Il en imaginait déjà d'autres, sculpturale créature dont jamais il n’avait espéré faire la connaissance d’aussi près !
Quelle chance il y avait eu : s'il n'avait pas ce jour-là, décidé de rejoindre le château pour s'y livrer à de menus larcins, jamais il aurait pu sauver cette gonzesse et jamais elle n’aurait « baissé » les yeux sur lui..

-- ouais, il avait bien joué, putain !

Pascale

Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 25/10/2006 à 19:55

CHANTAL


écrire à un juge pour le convaincre de son innocence et demander une remise de peine...

(en italique écrit par Pascale)




Mont-de-Marsan le 23 octobre 2006

Mme Sophie Fonfec

A.

Madame le juge du tribunal de Pau.

Madame,

j'ai l'honneur de vous demander de bien vouloir réviser mon dossier et ce, en vue d'alléger, voire, de commuer ma peine en travaux d'intérêts généraux, sursis sans condition ou non-lieu.
Je vous écris sur les conseils de mon avocat, Me Gredin qui est convaincu de mon innocence, comme la plupart des gens qui m’entourent.
En effet, il se trouve que le calice en argent, objet du soi-disant crime de ma part, appartient à ma famille depuis plus de cinq siècles.
Cette famille, protestante de confession, l'avait caché dans une grange qui, au moment des persécutions du XVIe siècle, servait à l'occasion de temple.
Cette grange, isolée dans les collines béarnaises, fut pillée puis brûlée. Les quelques pauvres protestants réunis alors, massacrés sans pitié jusqu'au dernier...
Je n'ai guère de preuve à vous offrir sauf peut-être, ce psautier miniature que mes ancêtres cachaient entre leurs seins afin d'échapper au contrôle des sbires du royaume, qui jamais, à cette époque, n'auraient eu l'audace d’effleurer, ne serait-ce qu'un jupon…
Ce calice, je ne l'ai pas volé. Mais récupéré. De droit ! Car jusqu'à quand les protestants seront-ils poursuivis comme hérétiques ! Je suis étonnée de constater, cinq siècles plus tard, que des relents de haine subsistent encore. Et cette famille qui me poursuit me semble avoir le bras bien long ! Sinon, comment expliquer le verdict et mon incarcération ?
Je suis anéantie, stupéfaite. Et je compte sur votre lucidité pour mettre fin à mon sort injuste.

Sincères salutations.


[iMadame Fonfec. (par Pascale)]i




Pau, le 24 octobre 2006.

Madame Balancelle
Juge au tribunal de Pau

A.

Mme Sophie Fonfec.

Madame, je prends acte de votre courrier en date du 23 octobre 2006 me demandant de commuer votre peine en travaux d'intérêts généraux.
Je vous remercie de ce tracé historique qui m'a fort intéressée. L'affaire est effectivement peu ordinaire et je veux bien convenir que ce calice d'argent, arrivé entre vos mains, n'est qu'un juste retour à sa famille originelle. Mais il me semble, chère Madame, qu’il est un détail d’importance que vous semblez oublier : c'est l'utilisation de ce calice qui a amené votre incarcération. Que penserait à la lecture de cette lettre, s’il avait encore tous ses sens, le pauvre homme que vous avez gratifié de plusieurs dizaines de coups de calice ? L'argent est un métal malléable, certes, mais sa boîte crânienne n'y a pas résisté. Et depuis lors, j'ai l'occasion de le voir tourner sous mes fenêtres sur une petite trottinette... Imaginez à quel point je suis tentée de vous accorder quelque indulgence quand je sais que cet homme, votre mari, n'avait d'autre défaut que celui d'être un catholique fervent ! Oui, Madame, la bataille fait encore rage mais votre amnésie ne vous permet plus de parler de ce jour d’hérésie...


(Chantal jeu du 23 octobre 2006.)

Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 25/10/2006 à 19:53

CHANTAL

23/10/2006


1. Choisis une image qui t'attire
2. Avant d'écrire, explore la carte avec tout ce qui éveille ton intérêt : les formes, les couleurs, la lumière, les personnages, l'ambiance... Observe ce qui est là, imagine ce qui est caché... Des émotions naissent et grandissent en toi. Des souvenirs reviennent. Ton imagination se met en route.
3. Laisse-toi entraîner dans l'écriture à partir de ce que tu ressens. Si c'est juste une idée d'intrigue ou de récit, entame-le…




BEBE CADUM

Une amie fantaisiste vient me souhaiter mon anniversaire par une carte tout aussi fantaisiste et suggestive : photo d’un beau bébé (que j’étais probablement …) avec l’inscription : « Toi à 9 mois »
Au verso un petit miroir déformant avec cette fois-ci « Toi aujourd’hui, que s’est-il passé ? Bon anniversaire «
Gloups, gloups, avale-toi ça… ! Est-ce l’effet contrariant du miroir (…) je me glisse illico dans la peau veloutée du joli bébé qui découvre agacé le monde qui l’entoure et nous livre tout de go sa révolte .« Oh qu’il est beau le lolo » « Quelle jolie petite souris, areuh, areuh » Et puis quoi encore… ! Ah oui « la jolie petite menotte à Mamie, la risette à Papy et tutti quanti ! Non mais, ils n’ont pas bientôt fini toutes leurs singeries. C’est qu’en plus ils se croient drôles et beaux tous ces géants. Je n’ose pas les contrarier mais au rayon des horreurs, j’ai eu le droit à tout le catalogue gratuit, moi je vous le dis. Et de très très près. Ils s’imaginent que je suis « miro » ou quoi ?
Pourquoi est-ce qu’ils s’approchent toujours plus près de mon berceau ? Sans doute pour vérifier qu’ils n’ont rien oublié …qu’ils ont bien reconnu la fossette coquine de ma maman, l’œil charmeur de mon papa, le nez en trompette de tante Julie. Tu parles … Et est- ce qu’au moins ils ont imaginé un peu ce que je pouvais en penser, moi, le bébé, de tout ce défilé commenté.
Parce que après les grands traits on passe au poids et la fête continue, ça reprend de plus belle
« Qu’est ce qu’il a bien profité ce bébé »’ et Tantine alors d’ajouter sa petite note à la chanson : « Fais bien attention à ce qu’il ne devienne pas obèse quand même, à quoi tu le nourris ? Tu devrais lui donner des légumes verts » Et ça continue… Pourquoi pas des épinards et des choux de Bruxelles pendant que vous y êtes … Enfin il parait que la situation n’est pas trop catastrophique puisque « ça lui passera quand il marchera, pas vrai Léon que ça s’est passé comme ça pour le nôtre »
Enfin bref, on suppute, on anticipe sur ce que j’ai ou que je n’ai pas…Mais bon sang, laissez-moi respirer, fichez-moi la paix sur ce que je deviendrais, à qui je ressemblerais. Si seulement
je pouvais, je leur tendrais un miroir, ça leur couperait le sifflet. Et oui le beau bébé qu’ils ont sans doute été, sur lequel on s’est abondamment penché, c’est maintenant ce grand machin pas vraiment « Jojo » Bon ils ne sont pas méchants, mais c’est parfois épuisant de faire « gentiment » le pantin qui rit et gesticule alors qu’on n’a qu’une envie, c’est d’être tranquille au fond de son petit lit.
Alors au prochain bébé que vous croiserez, pensez-y et laissez-moi s’il vous plait, le petit miroir de la carte, cette fois-ci les commentaires c’est moi qui les ferai


Chantal jeu du 16 octobre 2006.







Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 23/10/2006 à 11:28