M-FRANCE *****

10/03/2008

Mots à insérer
Evasion, élégant, escargot, victoire, voyage, amour, anticipation, soie, suave, incorrect, inouï, oser, oriflamme, neige, nul
Jokers
Puisque, ou, gris.




Lorsque j’entends Désirelles chanter « Voyage, voyage » des envies d’évasion me chatouillent, non que je me sente prisonnière de mon environnement, mais mon besoin d’aller voir ailleurs si « l’herbe est plus verte » reste tenace. Faire un tour du monde me tenterait assez, mais ce n’est pas du domaine du possible, pourtant des idées d’expéditions se bousculent dans ma tête. Pour l’instant je dois penser au travail qui m’attend, mais le désir de partir ne me lâche pas. Soudain je perçois comme une voix « au lieu de rêver à des contrées lointaines, regarde autour de toi, tu aimes marcher, prends ton sac à dos, chausse-toi correctement et allonge le pas sur les chemins de Compostelle, ce n’est pas ce qui manque dans la région » Bien sûr ! pourquoi ne pas y avoir pensé avant ? Mais je ne veux pas partir seule. A qui demander de m’accompagner ? Vais-je oser en parler à Annie ? L’idée pourrait lui plaire. Comme moi, elle a l’amour de la nature et de l’aventure. Une question délicate à régler : pour Annie le confort est primordial et dans mon projet, nous ne dormirons pas dans des draps de soie, cela pourrait être un obstacle, mais comme elle est soucieuse de se maintenir en forme elle acceptera peut-être de cheminer en ma compagnie. Je saisis le téléphone et compose son numéro. A la troisième sonnerie, elle décroche. De ma voix la plus suave, je lui présente mon projet bien décidée à argumenter pour la convaincre. C’est inouï, d’emblée elle se montre intéressée. Nous décidons d’un rendez-vous pour préparer notre escapade. L’anticipation de cette odyssée nous excite, et c’est sur un fou-rire quasiment hystérique que nous raccrochons. Moi qui croyais devoir livrer bataille pour obtenir un « oui », je suis presque déçue de cette victoire facile.
Deux jours plus tard nous nous retrouvons pour parler logistique. Nous ne fixons pas définitivement la date du départ, il y a encore de la neige dans les Pyrénées. En nous chipotant, nous préparons virtuellement nos sacs à dos ; nous ne sommes pas toujours d’accord sur l’essentiel à emporter. Annie tient absolument à prendre son élégant jogging gris anthracite, elle ne veut pas admettre qu’il serait déplacé sur les chemins de randonnées. Je lui fais remarquer que même si les risques de chute sont nuls, elle n’est pas à l’abri d’une racine traîtresse qui l’enverra au sol et bonjour le trou au genou. Elle se range à mes raisons et promet de ne se charger que de l’indispensable.
Nous devons prévoir la durée de notre voyage en fonction de la distance que nous couvrirons. Si nous ne nous déplaçons pas à la vitesse des escargots, une dizaine de jours devrait suffire, d’autant que je ne veux pas abuser de la gentillesse de la voisine qui soignera mon chat pendant mon absence ; partir plus longtemps serait incorrect.
Il nous reste à aborder les derniers sujets tels que assurance, gîte et nourriture ; l’accord est parfait, pas de discussion oiseuse. A quelques détails près plus rien ne s’oppose à notre départ. Cependant Annie paraît perturbée, je ne vais pas tarder à savoir ce qui la préoccupe : « nous ne serons pas seules sur le parcours, nous rencontrerons des pèlerins reconnaissables grâce à leur coquille, comment faire pour que nous ne restions pas des anonymes ? » Je m’empresse de rassurer mon amie : « trouvons-nous chacune un drapeau à notre image, ou à la gloire de notre région, accrochons cette oriflamme à notre sac et nous serons reconnues comme des randonneuses ». Ma proposition semble la rasséréner. Après un dernier café nous nous séparons en promettant de nous revoir vite pour régler les derniers points et enfin nous mettre en route.


Marie France pour le 10 mars 2008.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 10/03/2008 à 19:44

M-FRANCE *****

18/02/2008


Mots à insérer
Listes, libellule, livre, intranquillité, intransigeant, susceptible, silence, téméraire, tardif, escadrille,, espoir, sortie, souffle.
Jokers
Vers, déjà, jouer.




Dès la mi-juillet, à peine la sortie des classes effectuée, le matériel scolaire, indispensable à tout bon élève, supplante ballons, seaux, pelles dans les rayons des grandes surfaces, et les parents, liste de fournitures à la main, se précipitent pour préparer la rentrée studieuse de leur chère tête blonde ou brune. Il serait téméraire d’attendre le retour des vacances. Des achats tardifs priveraient leur chérubin d’un choix de marques sans lesquelles de bons résultats seraient aléatoires. Et quelle intranquillité pour des parents de ne pas savoir si un mois plus tard, il restera de quoi remplir le cartable du petit !
J’observe une maman qui hésite entre deux rames de papier de qualité différente : faut-il acheter la plus coûteuse ? Sait-elle cette maman, que ces feuilles sont susceptibles de se transformer en avions qui constitueront une escadrille pour bombarder les copains quand le professeur aura le dos tourné ? Non bien sûr, elle a l’espoir que le beau matériel incitera son enfant à plus d’efforts.
En attendant, c’est l’été, les vacances ; il est temps pour des parents si consciencieux de penser aussi à leur bien-être. Tous ne fréquenteront pas des plages surpeuplées ou des lieux envahis par les touristes. J’en connais qui apprécient la solitude et le silence. Ainsi, pour une de mes amies, l’ultime bonheur est de s’asseoir au bord de la rivière, un livre ouvert sur les genoux, le regard rivé sur la danse d’une libellule. Emerveillée, elle retient son souffle pour ne pas inquiéter l’insecte. C’est ainsi qu’elle décompresse d’une « année de servitude ». Ne la dérangeons pas, respectons sa retraite, aujourd’hui elle « recharge les batteries » pour affronter les difficultés de demain.


Marie France pour le 18 février 2008




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 18/02/2008 à 20:18

M-FRANCE *****


En ouvrant votre imaginaire en toute liberté, comme le fait un acteur, vous pouvez changer de vie, de sexe, d’époque, de lieu, de caractère et oser ce que jamais vous n’oseriez dans le monde réel.
Vous êtes et vous faites…
Vous êtes et il vous arrive…
Vous fûtes et êtes devenu(e)…
Bref, imaginez…



Le sourire

Vraiment, je peux ouvrir mon imaginaire et délirer ? Pourquoi pas ! Lorsque la morosité ambiante devient trop pesante j’imagine être entourée de sourires et je suis l’un d’eux.
Après avoir poussé ses premiers cris, bébé sourit, n’est-ce pas merveilleux ! Je suis ce sourire innocent qui attendrit l’entourage. « Bébé sourit aux anges » dit-on, mais bientôt ce sourire sera conscient et offert à quelqu’un ou à quelque chose.
C’est si beau, si chaud un vrai sourire. S’il est sincère, celui qui le reçoit ne peut qui répondre quel que soit son état d’esprit. En réunion avec mes frères nous mettons au point un plan d’attaque ; nous repérons les situations désespérées et comme un essaim d’abeilles nous faisons corps et volons au secours de ses malheureux. Pour un instant nous illuminons leur horizon. Ce pauvre homme, là, ne comprend pas pourquoi je suis là ; il s’interroge, regarde autour de lui. Ce sourire est-il vraiment pour lui ? Je m’attarde un peu pour le convaincre et je vois ses lèvres s’entrouvrir, ses yeux s’éclairer et un vrai sourire détendre ses traits. Il redresse les épaules et repart d’un pas plus assuré. Puisse ce sourire lui redonner confiance !
Il me reste d’autres lieux à visiter. Si je rentrais dans ce super marché ? je pense y être utile. Effectivement, à la caisse l’ambiance n’est pas folichonne ; la caissière l’air austère enregistre mécaniquement les codes-barre, pas un regard pour la clientèle. La queue est importante. Quelle animosité ! C’est à qui passera avant l’autre. Je hèle mes frères qui vagabondaient dans le coin : « à l’assaut les amis, bombardez et chassez cette humeur maussade ». Miracle ! la température du magasin, elle-même, semble se réchauffer, et les visages rayonnent ; les clients ne se voient plus en ennemis. Ils prennent le temps de se parler, d’échanger des sourires. La caissière se montre enjouée et plaisante avec les consommateurs.
Quel plaisir d’apporter un bonheur, même fugace, à ceux qui en ont besoin ! Mais il y a toujours un fâcheux quelque part, en voilà un pour me rappeler qu’un sourire peut s’éteindre et me ramener au réel.
Malgré tout, saurai-je me souvenir qu’un sourire ne coûte rien et produit beaucoup, qu’il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne, et, que s’il ne dure qu’un instant, son souvenir est éternel.


Marie France le 28 janvier 2008.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 15/02/2008 à 08:17

M-FRANCE *****


Voeux à un ogre, et réponse.



Cher Babouchka,

Depuis que je vous connais, je n'ai eu qu’à louer votre courage, votre loyauté, votre opiniâtreté. Et au seuil de cette nouvelle année, je vous souhaite de prolonger vos efforts en ce sens. De persévérer dans cette voie. La seule capable de vous absoudre de vos anciens péchés.
Cher Babouchka ! Si vous pouviez mesurer à quel point je vous admire ! Comment vous, gourmand comme vous êtes, avez-vous pu résister pendant les fêtes à de jolies gambettes en résille ? Comment avez-vous pu contenir les pulsions qui furent si longtemps vôtres alors que défilèrent probablement devant vous, tant d’excitantes créatures, lors du traditionnel repas des géants.
Je me souviens encore de vos efforts inouïs, langue de deux mètres pendante vers le sol, le front constellé de gouttes de sueur, lorsque passaient les orphelines de l'école du Goulaff... Je me rappelle de vos mots d’alors : « mais, personne ne se soucie d’elles... Ça ferait des bouches de moins à nourrir... La société s’y retrouverait » et le mal que j’ai eu pour vous convaincre de vous contenter d'un champ entier de maïs non transgénique... Alors ça, un ogre végétarien, on aura tout vu ! clamaient vos congénères... qu’ils se moquent...
Reconnaissez que vous êtes plus heureux depuis que vous vivez aux côtés et au service de celles dont autrefois vous eussiez si volontiers goûté. Et les mécréants, bandits de grands ou de petits chemins n’ont plus qu’à bien se tenir : « un gardien d’école de cette taille, c’est gigantesquement effrayant... »

Les enfants vous adorent... Votre légèreté maladroite vous honore. Et si au début, j’ai pu craindre pour eux la lourdeur de vos membres, de vos mains, plus épaisses que des battoirs, aujourd'hui, associé à la beauté poétique de votre âme, ces mains sont devenues caresses de papillon effleurant l’innocence comme on effleure un pétale de rose.
Je vous admire, cher Babouchka. Mais ai-je besoin de dire aussi combien je vous aime. Mon affection est sincère. Dénuée d’intérêts. Il est vrai que deux mondes nous séparent... Mais imaginez un instant que nous puissions... que nous puissions... Non, je n’ose…
Que l’'énergie de saint Goulaff vous donne la force. Que la foi de saint Goinfre vous anime. Que sainte Gourmandise vous permette de tenir vos résolutions... Et que Dieu vous protège, des excès vous gardant bien. Car vous êtes quelqu’un de BIEN.

Affectueusement

Sainte Nitouchy...

Réponse


Ma petite Nitouchy

Merci pour tes bons vœux que je crois sincères. Effectivement j’ai fait beaucoup d’efforts pour arriver à être tel que tu me vois aujourd’hui et j’espère. que l’année 2008 me permettra de m’améliorer d’avantage. J’ai encore des pulsions, mais maintenant je sais les contrôler. Rassure toi, je ne vise pas à la sainteté, ogre je suis, homme je reste, d’autant plus qu’il semblerait que tu éprouves quelque sentiment pour moi. Si je ne me trompe pas, peut-être 2008 verra quelque chose se concrétiser entre nous. Je souhaite que les saints que tu évoques nous accompagnent tout au long de l’année.
A ton tour ma petite fille, reçois mes vœux pour 2008, sois comblée dans tes désirs et, si tel est ton souhait, mes grands bras d’ogre te serviront d’abri, ma carcasse immense de muraille, et mon cœur débordant d’amour ne dictera à ma bouche que des mots tendres louant ta pureté et ta beauté.
Jeune et belle Nitouchy, bonne année.
Un ogre qui n’a plus d’appétit que pour toi.


Réponse de Marie France (normal) à Pascale (italique) jeu du 21 janvier 2008.











Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 05/02/2008 à 00:05

M-FRANCE *****

29/01/2008

Mots à insérer pour le lundi 28 janvier
Monde, misère, matin, ordre, oreille, naître, nénuphar, désir, doute, espérer, enjeu.
Jokers
Doux, plus, bientôt.



MONDE...

« Le monde entier, est un cactus » chantait Jacques Dutronc dans les années 70, qu’en est-il aujourd’hui ? Est-ce utopique d’envisager que le cactus, plante agressive aux épines acérées, se transforme, par magie, en une fleur aux contours doux, tel le nénuphar qui enchante la surface des plans d’eau ? Oui cela relève du rêve ! Pendant ces années rien n’a changé, de quelque côté que l’on se tourne, on s’égratigne. Chaque aube nouvelle espère un jour faste, mais au fil des heures, la grisaille des ennuis tempère le bel optimisme du matin, et quand le soir arrive, c’est le désir de l’oubli dans un sommeil réparateur qui prédomine.
Oserait-on murmurer à l’oreille du tout petit qui vient de naître, qu’un jour il quittera le doux cocon familial et qu’il devra lutter pour se faire une place au soleil ? Non, laissons le grandir en toute quiétude. Il connaîtra assez tôt le doute quant à la validité des règles de vie qui auront prévalu à son éducation. Sera t-il du côté de l’ordre ou de l’anarchie ?
Pourquoi tant de morosité ? Peut-être parce que les médias ne cessent de rappeler, qu’aujourd’hui est le jour anniversaire de la mort de l’abbé Pierre, homme généreux s’il en fut qui voulait tant soulager la misère de ses semblables. Il aura su ouvrir des cœurs et des portes, mais en nombre insuffisant. Malgré les actions engagées, les pauvres sont de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux.
Le père des chiffonniers d’Emmaüs aurait tellement aimé voir ce fléau éradiqué avant de partir, mais la mort, pourtant patiente, sachant l’inanité de ces efforts et ne voulant pas d’un second Mathusalem, a jugé sage de l’emmener se reposer auprès des justes et des gentils : repos bien mérité après des années d’efforts et de souffrance.
Toutes les époques ont eu leurs indigents et toutes les époques ont eu leur bienfaiteur, pourquoi ne pas donner comme enjeu, à notre société nouvelle, un monde sans miséreux ; les droits et les devoirs seraient les mêmes pour tous. Monde monotone peut-être, mais tellement plus reposant.

Marie France pour le 28 janvier 2008.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 29/01/2008 à 08:03

M-FRANCE *****

voeux à un patron ignoble...


Vœux à un patron ignoble

Puisque c’est la coutume, Monsieur, je m’y plie et vous présente mes vœux pour cette nouvelle année. Vous êtes mon patron, un patron ignoble et c’est pourquoi je ne vous souhaiterai pas de bonnes choses. Je ne vous veux aucun mal en ce qui concerne votre santé, donc je n’en parlerai pas. Je ne désire pas non plus la faillite de votre entreprise, par sympathie pour mes collègues, qui comme moi, ; ont souffert de votre harcèlement ; ils n’ont pas mérité de se retrouver au chômage. Pour ce qui est de votre famille, elle ne m’a fait aucun mal, elle, mes vœux de non bonne année ne la concerne donc pas. Finalement j’adresserai ces souhaits à votre personnel et à moi même : que vous soyez plus humain, plus généreux et plus respectueux, principalement envers la gent féminine. Les résultats pour 2008,évolueront en fonction de votre attitude de patron.
Cette présentation des vœux vous choquera sans doute, Monsieur, mais la servilité n’est plus de mise, et à l’aube de cette année qui vient d’arriver je nous souhaite, la naissance d’un nouveau patron juste et bon. En 2007 je ne vous aimais pas, qu’en sera t-il en 2008 ?

Réponse

i[Madame, je n’attendais pas de vœux de votre part pour 2008, étant donné nos relations !
Je suis ignoble, dites-vous, le mot est bien impertinent et affligeant.
Votre volonté à vouloir un autre patron implique qu’il vous faut un patron paternaliste, et, je ne le serai jamais, donc il faudrait que je démissionne pour vous rendre heureuse Hé bien, vous allez être déçue, car il ne suffit pas de faire un vœu pour être exaucé. Je ne vous ferai pas ce plaisir. De plus ma santé est bonne, très bonne, merci de vous en soucier !
Vous ne m’aimez pas, c’est votre droit ; aussi je ne vous retiendrai pas dans mon entreprise. Je vous propose de vous recevoir en toute loyauté, accompagnée des responsables syndicaux ; voyez que je ne suis pas si ignoble.
Soyez certaine ,Madame, que je ne vous présente aucun de mes vœux en ce début d’année


Marie France (normal) et réponse de Lily (italique) jeu du 21 janvier 2008.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 25/01/2008 à 18:48

M-FRANCE *****

21/01/2008


Mots à insérer
Pierre, poussiére, parfait, ironie, intense, erreur, énervé, rive, rêve, requin, rare, œuf, éclat.
Jokers
Rouge, mais, toujours.



La complainte de la statue

Ecoutez, braves gens, la triste histoire de celle qui se croyait pour toujours indestructible. Pleurez avec elle son rêve évanoui. Oyez, oyez…
Après des années de gloire, je me retrouve aujourd’hui, minable statue de pierre, abandonnée au fond d’un jardin. Le temps et les éléments se complaisent à me détruire, et bientôt je finirai comme les humains, poussière, alors que j’étais faite pour briller longtemps. Qui se souviendra de moi après cette génération ? Superbe œuvre d’art, d’une structure parfaite, je régnais sur la rive droite du lac. Mon socle, installé au milieu d’un parterre de roses rouges me permettait d’être le point de mire, on me voyait de loin et les touristes, les promeneurs du dimanche ne se lassaient pas de venir m’admirer, caresser mon grain de peau…Ma silhouette ne laissait personne indifférent, les hommes s’extasiaient sur la forme de mon buste, sur la fermeté de mes fesses, les femmes, elles m’enviaient. Je vivais des jours heureux. Vous souriez, incapables de concevoir qu’une sculpture puisse éprouver des sentiments, et pourtant….
Mais la vie n’est qu’ironie et mon créateur commit une grave erreur. Lui, si intelligent, si pur, si propre ne sut.résister à l’offre d’un de ces requins de la finance sans foi ni loi. Un homme riche à qui rien ne manquait, sauf moi, fut à l’origine de ma déchéance. Pour mon maître j’étais une œuvre d’art, rare mais sans valeur marchande, il n’avait nullement l’intention de se séparer de moi, quel que soit le prix offert. J’assistais à l’affrontement des deux antagonistes, les scènes se passaient en ma présence, sans aucun égard pour moi. Mon ami l’artiste savait bien, pourtant, que l’amour qui avait contribué à ma naissance m’avait donné une âme. Les excès de colère, les éclats de voix m’impressionnaient. Pourquoi se gêner pour moi, après tout, je n’étais qu’un objet inanimé. Après une dernière colère, énervé mais riche, mon sculpteur céda. On me déménagea et je me retrouvai reine d’un somptueux jardin. Le temps passa ; l’homme d’affaires, poursuivi pour des malversations se retrouva en prison. Je n’avais plus de visiteurs, je restais seule, brûlée par le soleil, égrainée par le vent et la pluie. Je perdais ma superbe. De nouveaux propriétaires achetèrent le domaine, je n’eus pas l’heur de leur plaire, Ils me cachèrent au fond du jardin et m’oublièrent.
Pauvre déesse délaissée, que me reste-t-il aujourd’hui ? Les oiseaux facétieux m’inondent de leurs fientes, ils creusent mes orbites avec leur bec pointu ; en automne les feuilles pourries me font un manteau de misère ; ma décrépitude s’accélère de saison en saison.
Si ce témoignage a éveillé votre curiosité et peut-être votre sympathie, rendez-moi une ultime visite et lorsque le moment de ma destruction, qui ne saurait tarder, sera venu, je m’écroulerai, digne, sans un cri.


Marie France pour le 21 janvier 2008.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 21/01/2008 à 20:32

M-FRANCE *****

14/01/2008

Mots à insérer

RAYON, roman, racine absolu attente, yeux, y, oublieux, onde, nubile, nymphe.
Jokers : un, fidèle, jeune.




Quelle chance d’être invitée dans ce club de lecture pour une dédicace du dernier auteur en vogue. Je trépigne d’impatience jusqu’à ce que la présidente nous introduise dans un grand salon, où de sympathiques fauteuils à l’air confortable, nous attendent. Je regarde furtivement autour de moi et mes yeux s’attardent sur la bibliothèque. Les rayons regorgent de livres. Certains, richement reliés, me fascinent. Tant pis si c’est impoli, je m’approche du meuble, ma curiosité est plus forte que ma bonne éducation. Une onde de plaisir me submerge à la vue de cette concentration de belles lettres. Une édition, très ancienne, consacrée aux auteurs dramatiques du XVII e siècle fait la part belle à l’œuvre de Racine. Face à moi, j’ai la littérature que j’aime, je retrouve ces auteurs qui m’ont privé de sommeil au temps de mes études. Si j’osais, j’ouvrirais la vitrine pour renifler de près l’odeur de ces romans qui me chavire la tête. Mais on m’appelle, je reprends mes esprits et reviens au moment présent.
Notre écrivain se fait désirer. L’attente devient longue. Je sais qu’il est étourdi, c’est un rêveur, mais serait-il oublieux à ce point ? Des commentaires désagréables commencent à fuser. Notre hôtesse tente de tranquilliser les participants : « j’ai une confiance absolue en sa venue » dit-elle, « il sera fidèle à sa promesse.
Pour nous faire patienter, une jeune fille de l’assemblée, blonde nymphe nubile, s’essaie à la lecture d’un passage de l’ouvrage que nous aimons tant. Quelle bonne idée !Par cette initiative, la jeune personne généreusement ouvre le chemin à l’auteur et quand il arrivera, il n’aura qu’à s’y faufiler, l’attention du public lui sera acquise.


Marie France pour le 14 janvier 2008.








Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/01/2008 à 19:20

M-FRANCE *****

09/01/2008

Imaginez que le pied du caméscope soit en réalité un poteau de bois mangé par le temps. Imaginez que le petit siège qui lui fait face soit un autre poteau, plus petit, plus vermoulu encore.
De l’un à l’autre part un fil sur lequel reposent ou parfois pendouillent des tas d’objets, de souvenirs dont la provenance vous échappe (ou pas).
Laissez-vous emporter par votre imagination et en ce début d’année, encore plus que d’ordinaire, vous avez … tous les droits …


Jeu du jour...
Oh, ces migraines ! J’ai constamment la tête douloureuse. Je parle de cet état névralgique répétitif à une amie . « Ne t’inquiète pas » me dit-elle, « je connais un remède. A côté de Saint-Gor, il y a une source. dont l’eau soigne les migraines ; Vas-y, il faut se traiter sur place. N’oublie pas, après t’être aspergé la tête plusieurs fois, d’attacher un linge sur la ficelle tendue entre les poteaux, Saint-Georges t’en sera reconnaissant et tu verras, tu seras guérie.
Forte de son conseil, je me rends sur le lieu indiqué. Au fond d’une clairière, la source n’est qu’un filet d’eau qui coule entre deux piquets de bois. Le poteau de gauche, vermoulu, semble tenir par la grâce du temps, celui qui lui fait face, lui aussi en mauvais état, est plus petit, il paraît d’une fragilité extrême et semble vouloir s’écrouler au prochain coup de vent. Une corde est tendue entre les deux, et, sur cette corde flottent des lambeaux de tissu plus ou moins propres qui attestent les nombreux passages de « pèlerins »venus se soigner à la source. Je reconnais même une chaussette, remerciement d’un visiteur qui n’avait sans doute que cela à offrir.
Malgré cet étalage d’oboles, je suis un peu sceptique ; je me sens ridicule. Je regarde autour de moi…personne. Je vais me mouiller la tête avec cette eau, si ça ne me fait pas de bien, ça ne pourra pas me faire de mal. Comme cette eau est rafraîchissante ! Les mains mouillées, je prends plaisir à me masser les tempes, la douleur s’estompe, les tambours de mon crâne se taisent. Et si c’était vrai !
J’entends une voiture, je ne veux pas que l’on me voit dans cette situation qui peut paraître ridicule. Vite j’attache mon chiffon au milieu des autres, il jure par sa blancheur, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que la source a fait une nouvelle adepte. Des pas se rapprochent, vite je m’éloigne de cet endroit compromettant et prends un air de promeneuse tranquille. Je souris au couple qui arrive près de moi ; je peux sourire sans grimacer, je n’ai plus mal à la tête.


Marie France le 7 janvier 2008, en atelier...



Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 09/01/2008 à 19:04

M-FRANCE *****

09/01/2008

Mots à insérer
PARTAGE : papier pourquoi, ardoise, allumer, rire rose, tressaillir, tempête, agir, accélérer, gage, goûter, être émotion.
Jokers : quand, et, si.




Je quitte la réunion dont le thème était « retraite et solidarité » pleine d’enthousiasme à l’idée d’aider mon prochain, et rejoins le groupe de l’atelier d’écriture. Là, Pascale me tend un papier : c’est la liste des termes qui doivent émailler notre prochaine production. Stupeur ! Devinez quel est le mot support ? Je n’en reviens pas, quelle coïncidence ! c’est le mot autour duquel nous avons réfléchi pendant deux heures, le mot PARTAGE. …Quelle définition en donne le Larousse ? Il y en a plusieurs, mais celle qui me convient le mieux, c’est l’idée de don.
En ces périodes de fêtes, on se sent tous une âme de père noël prêt à faire preuve de générosité autour de soi. Ces bons sentiments ne durent pas et bientôt chacun rentrera dans sa coquille pour ne plus penser qu’à son propre bien être. Cependant, si un cataclysme, genre tsunami, survient, l’émotion naît à la vue des images révélant les ravages et la misère des populations touchées, les consciences se réveillent. Là, il faut agir, les bourses se délient, les philanthropes volent au secours des sinistrés …On se congratule, on se trouve bon…Un peu plus tard le calme revient, l’individualisme aussi ; on oublie vite ce désastre lointain.
Il semblerait pourtant, qu’une force au-delà de nous, de temps en temps nous rappelle à nos devoirs d’humanité. Il pourrait s’agir d’un gage pour avoir triché et ne pas avoir respecté les règles du jeu « une vie décente pour tous ». La tempête de fin décembre 1999, qui a frappé bon nombre de départements français, ne serait-elle pas une semonce prouvant que si les richesses ne sont pas partagées, les catastrophes, elles peuvent l’être .Qui n’a pas tressailli lorsque la violence des éléments déshabillait les toits de tuile ou d’ardoise. La chute des arbres accélérait les pannes de courant, les câbles électriques cassaient les uns après les autres, la panique s’installait partout et ceux qui pouvaient encore allumer leur radio, parce qu’elle fonctionnait avec des piles, n’entendaient que des informations alarmantes. Plus personne n’avait envie de rire, chacun ressentait un goût amer d’impuissance, la nature était la plus forte.
Hier c’était Noël, dans les familles à l’aise les parents se gavaient de foie gras en buvant du champagne tandis que les enfants, les joues roses de plaisir découvraient leurs cadeaux. Au chaud, le ventre plein, on évite de penser à ceux qui n’ont rien, mais aujourd’hui, qu’on soit riche ou pauvre, c’est la même peur, tout le monde redoute la fin du monde. Demain le soleil sera de retour, après une nuit de terreur, chacun évaluera ses propres dégâts, les comparera à ceux du voisin ; attention que les assurances ne favorisent personne ! Si jamais on était lésé ! … Pendant quelques temps on aura une pensée pour les moins chanceux que nous, puis la vie reprendra son cours, aimable pour les uns, sans pitié pour les autres et on attendra une nouvelle tragédie pour à cette occasion, ranimer notre sens du partage.



Marie France pour le 7 janvier 2008.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 09/01/2008 à 19:02