VALERIE

Ecrire à partir de l’incipit suivant : écrire pour moi c’est . . .

* Valérie a un peu (beaucoup me dit-elle!) retravaillé le texte avant de me le remettre mais ce qui compte c'est d'y prendre plaisir et donc, elle ne sera pas "collée" encore que. . .


Ecrire, pour moi, c’est tout d’abord préparer mes cours et corriger des copies en les annotant le plus clairement et le plus distinctement possibles pour que mes remarques aient un effet pédagogique, lorsqu’elles sont lues, bien sûr… C’est alors une activité contraignante, souvent repoussée jusqu’à la dernière minute… entre 21H et 3H du matin, parfois…Dans ces moments-là, j’envie les profs d’arts plastiques ou de matières techniques dont les corrections peuvent se faire en buvant un café quelques minutes avant d’entrer dans la salle de cours et dont les préparations se résument souvent à quelques lignes –ils me l’ont dit eux-mêmes. . .
Heureusement, écrire est aussi un plaisir.
C’est par exemple tendre la main vers un ami ou un membre de ma famille pour lui faire un petit coucou, lui donner des nouvelles à l’occasion d’un voyage ou des fêtes de fin d’année ; c’est redonner de l’importance à ce petit lien qui nous unit, même si on se voit peu parce qu’on habite loin les uns des autres, même si on a jamais le temps de se téléphoner parce que la vie nous laisse rarement le temps de souffler. . .
Ca peut aussi être pianoter sur les touches de mon portable (téléphone ou ordinateur) pour répondre à un message personnel ou professionnel (Monsieur, L’appartement que vous souhaitez occuper à Biarritz est bien disponible aux dates qui vous intéressent. Dans le document que je vous adresse en pièce jointe, vous trouverez le descriptif détaillé du logement ainsi que les modalités de réservation. Dans l’espoir de vous accueillir prochainement à Biarritz, Je vous prie, Monsieur… ou bien : Catherine, Merci pour la photo que tu m’as transmise. SUPER ! ;)) Quand C qu’on s’fait une bouffe ?)
Ecrire, c’est enfin un acte de création qui s’apparente souvent à la construction de châteaux de sable sur la plage : ça prend du temps, ça sert pas à grand chose mais ça fait plaisir d’avoir réalisé quelque chose qu’on trouve parfois beau ou surprenant ou émouvant. Et ça, c’est une activité nouvelle pour moi : ça fait 3 fois que je me lance vraiment en participant à l’atelier d’écriture animé par Pascale le lundi après-midi. Mais ça me plaît, au point que je passe chaque semaine plusieurs heures chez moi à rédiger en dehors de l’atelier lui-même un texte avec des contraintes à respecter. Parfois, les mots sont difficiles à placer, mais s’ils n’étaient pas là, je bloquerais : ils servent de trame à mon histoire et nourrissent mon imagination. Ca me plaît réellement. D’ailleurs, il m’arrive de retravailler sur des « productions » pour tenter de les améliorer en me disant « Vivement lundi que je puisse partager avec les 7 personnes qui font partie du groupe des émotions souvent fortes. »
Jusqu’à présent mes textes sont souvent sombres. Est-ce dû au thème imposé (« Faire mourir ses personnages ») ?, aux mots à caser (lamentation, tyrannique, soupir, néant…) ? ou plutôt, comme je le crois, au sentiment de profonde tristesse qui m’habite depuis que des évènements douloureux sont venus parsemer ma vie et que je traîne derrière moi sans pouvoir m’en détacher vraiment. C’est vrai que toutes les scènes que j’ai dépeintes se déroulent sur un fond noir. Je veux croire que c’est pour permettre aux différents personnages qui prennent vie dans mes écrits de rebondir pour dire -ou me prouver- que l’on peut repartir de zéro, tout recommencer, même après un échec, même après un accident, même après la mort.
C’est peut-être aussi parce que les livres (ceux de Steinbeck, de Zola ou de Balzac), les films (Johnny Got His Gun, Dogville, Elephant Man ou La 4° Epouse) ainsi que les chansons qui me touchent le plus sont pour le moins infiniment mélancoliques et d’une absolue tristesse. C’est comme ça, les auteurs que je préfère sont ceux qui m’émeuvent le plus et me font pleurer. Il est donc probable que, quelque part, je veuille leur ressembler (de la modeste place à laquelle je me trouve, bien sûr !) et réussir à extorquer des larmes des yeux des gens qui lisent mes textes, à les remuer, à les émouvoir, à faire écho aux fêlures ou aux ébréchures mêmes inconscientes que porte leur cœur. On verra si j’y parviens un jour. . .


Valérie *





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 01/03/2006 à 14:26

VALERIE

01/03/2006


Mots à insérer


TENDRESSE : témoin, titre, émotion, écriture, notoire, notaire, domino, dérisoire, richesse, rire, écho, estomac, secret, suave, serpent, superbe, égoïste, engouement.
JOKERS : bleu, ciel, blanc.




- « Apportez tous vos titres de propriété et références de comptes bancaires », nous avait dit le notaire lors de notre dernière entrevue « et nous pourrons de la sorte solder la succession de votre mari et de votre père », avait-il ajouté. Aucune compassion, aucun accent de solidarité dans sa voix, juste une froideur automatique, égoïste.
Pendant deux mois, ma mère avait contacté les banques auprès desquelles mes parents avaient ouvert un compte, elle avait dressé la liste des richesses qu’ils avaient acquises en 40 ans de mariage. Avec émotion, elle réalisa que les choses qui avait le plus de valeur à ses yeux n’étaient pas des choses et il lui sembla entendre l’écho de leurs rires de jeunes mariés, revoir défiler les superbes voyages réalisés ensemble dans des pays lointains, ressentir les suaves moments de tendresse partagés en secret, à l’abri des regards de témoins indésirables… Elle voulut chasser ces pensées devenues pénibles mais ressentit au même moment d’affreuses douleurs à l’estomac. Elle tomba, emportée par le vertige de ces anciens souvenirs se succédant trop vite, l’emportant avec eux -comme la pièce d’un jeu de domino entraînée par l’équilibre précaire d’une construction instable.
Quand j’arrivais, elle était blanche comme un linge. Elle ne voulut rien me dévoiler de son malaise, tournant en dérision cette faiblesse passagère. C’était notoire, les femmes de la famille étaient costaudes, coriaces même et ce n’était pas un léger accès de fièvre qui allait l’empêcher de se remettre au travail… Ses yeux se tournèrent vers la fenêtre et fixèrent le ciel bleu, comme pour lui demander de lui accorder le peu de force qui lui manquait pour reprendre sa tâche. Elle repris avec engouement ses écritures. Elle était auteur de livres pour enfants et dans l’ouvrage qu’elle rédigeait, un serpent se raidissait pour se transformer en canne, soutenir une vieille femme et l’aider à se rendre seule de village en village pour raconter de belles histoires aux enfants qui l’attendaient…

VALERIE POUR LE 30 JANVIER 2006





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 01/03/2006 à 14:24

VALERIE

01/03/2006


Mots à insérer

PHOTOS : printemps, patrie, hasard, hippopotame, ordinaire, origine, texte, tapis, obscur, objet, soudain, sculpture.
JOKERS : gris, eau, aimer




Nouvelle semaine… nouveau défi ! Je dois aujourd’hui me transformer en animal !
Avec la lettre H, il n’y avait pas énormément de choix, encore que j’aurais pu être un husky aux yeux opalins et au tempérament fougueux, une hirondelle annonçant le printemps et le début des beaux jours, une hyène vivant en meute et crainte de tous, un héron cendré aux pattes longues et fines, un hippocampe, un haddock, un hamster, un hareng, un homard, un hibou, un hérisson, un hanneton, que sais-je… non, il a fallu que ça tombe sur un hippopotame. Merci les copains… je ne sais plus qui l’a proposé celui-là, mais je vous jure de faire une petite enquête et je vous prie de croire que les représailles seront sanglantes !!!
Voilà. Pour couronner le tout, j’aurais pu vivre en Afrique tropicale, entre le Zaïre, le Kenya et le Mozambique, au milieu de paysages magnifiques et entourés de congénères bienveillants qui auraient admiré ma taille et ma force tranquille et n’auraient osé s’approcher de mes petits de peur d’avoir affaire à moi : un regard noir, un sourcil légèrement relevé auraient suffi à les clouer sur place et à les faire ramper devant moi.
Au lieu de cela, je suis né il y a six ans à Thoiry, dans un parc zoologique de la banlieue parisienne et je vis dans un enclos qui ressemble davantage à une prison qu’à un paysage de carte postale. Je passe le plus clair de mon temps dans une piscine artificielle à somnoler pour tenter d’oublier la morosité de mon existence.
Tout se passerait néanmoins relativement bien –je suis placide, coopérant et de bonne composition- si je n’étais sans cesse dérangé par des individus tous plus bêtes les uns que les autres.
Je n’ai par exemple rien contre les photos. C’est vrai, c’est la rançon de la gloire et je me plie volontiers à l’exercice des poses langoureuses dont les visiteurs semblent raffoler si j’en juge par le nombre des crépitements des « clic-clac » attestant qu’ils prennent de nombreux clichés de moi lorsqu’ils me voient bailler ou sortir de l’eau pour y replonger quelques instants plus tard. C’est que si je ne bougeais pas un minimum, ces abrutis passeraient devant moi sans même m’apercevoir… On se demande à quoi leur servent leurs lunettes… Mais, j’apprécierais énormément que quelqu’un leur dise que les flashes, en plein jour, au milieu du mois de juillet, ça n’est pas absolument indispensable et ça constitue un véritable traumatisme pour mes yeux sensibles. On a beau être enrobé (non, pas gros !!), on n’en est pas moins délicat et fragile !
Mais les gens par ici semblent trop cons pour comprendre ces règles de bon sens et de savoir-vivre élémentaires…
Tenez, vous allez rigoler ! Encore que par certains côtés, ça soit triste à en crever…
Hier, un gosse se met à hurler en m’apercevant : « Regarde, maman ! un rhinocéros ! ». Moi qui prends un bain de 5 heures deux fois par jour et me fais des applications d’argile quotidiennes pour avoir la peau douce comme celle d’un bébé, me voir comparer à un animal dont la cuirasse s’apparente à un blindage en acier… ça fait mal ! J’aimerais bien tenir l’abruti qui a dit que la vérité sortait de la bouche des enfants !! Mais il y a encore plus pathétique…
Il y a trois jours, un type m’observe un long moment alors que j’étais tapi dans l’eau, à l’écart de la foule, somnolant béatement. Cet idiot me sort brutalement de ma torpeur en hurlant soudain à sa femme : « Tu vois, chérie, mes problèmes d’embonpoint sont tout relatifs : à côté de ce porc adipeux, je me considère comme très svelte ! » et le voilà parti d’un rire gras qui m’a fait me demander lequel de nous deux descendait du cochon. J’aurais voulu lui dire que j’avais des origines nobles, moi, puisqu’ étymologiquement, je suis le « cheval du fleuve ». Mais je n’en ai rien fait : cet idiot m’avait foutu le moral dans les chaussettes et m’avait gâché mon repas du soir.
En parlant de repas, l’autre jour, un mioche me jette une cacahuète, comme si j’étais un vulgaire chimpanzé, un singe tout ce qu’il y a de plus ordinaire ! Quand le gardien est venu balancer par dessus la rambarde de mon enclos un régime entier de bananes qu’il avait du mal à porter car il devait faire approximativement son poids et que le mioche m’a vu l’engloutir sans même le mâcher, je croyais qu’il allait être pour le moins interloqué. Penses-tu ! Il s’est tourné vers sa mère en lui disant que je puais de la gueule. Quel morpion ! J’te les piquerais tous au formol et sans état d’âme, encore !! sans épargner personne, car les bonnes femmes ne valent pas mieux que les autres.
Hier, j’entends par hasard une pouf -ça devait être une blonde, mais je suis myope et je n’avais pas mes lunettes, donc je n’en mettrais pas ma tête à couper- une pétasse, donc, qui critique en gloussant comme une poule la taille de mes oreilles et celle de ma queue, les jugeant ridicules par rapport au reste de mon corps. Est-ce que je lui ai dit, moi, qu’elle avait à la place de la poitrine deux pis de vache alors qu’elle pèse 5 fois moins qu’un bovin et que la proportion de ses seins par rapport au reste de sa silhouette n’était pas très heureuse ? Est-ce que je lui ai dit qu’elle avait la cervelle d’un serein et qu’un petit pois dans une boîte crânienne comme la sienne, c’était un vrai gâchis ? Mais je peux te montrer la taille de mes dents pour te calmer grosse tâche, à moins que tu ne préfères un coup de pied où je pense, car j’ai les orteils plutôt bien développés, par rapport au reste de mon anatomie, tu vois ?
Y’a des jours, je partirai bien suivre un stage pour booster ma confiance en moi. Ca me permettrait de m’affirmer plus efficacement et de leur apprendre à la fermer quand on n’a rien de gentil à dire.


Valérie pour le 27 février 2006.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 01/03/2006 à 14:12

VALERIE



chose promise, chose due! Super soirée, supers souvenirs!

Mots à insérer :

PHOTOS :printemps, patrie, hasard, hippopotame, ordinaire, origine, texte, tapis, obscur, objet, soudain, sculpture.
JOKERS : gris, eau, aimer



Chose promise, chose due !

Un gros hippopotame
Devant un échassier
Au son de quelques gammes
Voulut de supplicier.
Lui d’ordinaire si lourd
Pour des raisons obscures
Soudain se sentit court
Devant si grand fémurs !
C’était une sculpture
Que sa divine hôtesse
Un être tellement pur
Et tant de gentillesse.
Objet de tant de rêves
L’élégance, la finesse
Et à lui qui sans trêve
Voyait gonfler ses fesses
Cela apparaissait
Comme un défi forcé !
Il releva la tête
Planta ses yeux bien haut
Et quitta son air bête
Et ses kilos de trop.
De son plus beau sourire
Il invita l’oiseau
Et puis sans plus rien dire
Entama un salto.
Un petit pas de danse
Un petit pas de trop
Pour l’animal en transe
Comptant méli-mélo.
Et de ses origines
De l’eau de son berceau
Il faisait des racines
Pour un printemps nouveau
L’échassier emballé
Suivait bien le tempo
Et quand l’hippo fautait
N’hurlait pas au fiasco !
Aussi bien la patrie
Niera être en danger
Pour peu qu’un étourdi
Se « mélange » dans les pieds !
Et au pire des hasard
C’est un tapis épais
Qui comme un nénuphar
Amortit les plongées !
La salsa de l’hippo
D’ici à Bornéo
C’est le gris qui s’enfuit
C’est la vie qui sourit
C’est j’aime et j’aimerai
Même toute courbaturée !
C’est qu’il n’a plus 20 ans
Mais l’échassier content
Rira moins au lever
Les skis entre les dents…
Dans une orgie de mots
Ostracisme ambulant
L’hippo offre à l’oiseau
Ce texte clopin-clopant !

Pascale pour Valérie après un stage de salsa qui fut un vrai régal !

Le27/02/06









Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 27/02/2006 à 12:55

VALERIE

nous entamons un texte devant un ours en peluche et à mon signal, chacun passe sa feuille au voisin qui continue l'histoire : tout est permis comme d'habitude. . .


A trois ans j’ai reçu un ours en peluche jaune. Il était grand doux et portait un petit rond autour du cou. Il est tout de suite devenu mon meilleur ami, moi qui était fille unique, qui ne possédait pas d’animal domestique et qui ne voyait jamais personne. Quand on vit à l’hôpital on ne rencontre pas grand monde, juste des docteurs et des infirmières et un nounours, ça peut faire toute la différence. Doudou , c’est comme ça que je l’ai appelé, je lui confiais toutes mes misères. . .
Et puis j’ai grandi et pour ne pas rester comme un bébé, j’ai caché mon Doudou au fond d’une vieille armoire qui ne servait plus à personne. Le soir lorsque j’avais du chagrin ou que j’avais été grondée par mes parents pour quelque bêtise, je pensais très fort à mon « Doudou » et je me demandais quand j’aurais le courage de le récupérer. La vieille armoire était dans une grange très noire tout encombrée de matériel agricole rouillé et il était difficile d’escalader tout ce bazar. Et puis le temps a passé.

- Je suis décidé, je ne peux plus résister, à mon âge, on n’a plus à avoir honte, je vais aller rechercher mon « doudou » et en faire le compagnon actif de ma vie. J’en ferai pourquoi pas profiter aussi ma petite fille quand elle viendra, en lui racontant son histoire, les journées de mon enfance avec mes frères, mes sœurs, mes parents, ses grands parents…
Mais une angoisse me saisit : dans quel état vais-je le retrouver, si je le retrouve, N‘aura-t-il pas été dévoré par les souris, ou mutilé par quelque outil tranchant entreposé là sans égard pour mon petit compagnon. J’entre donc dans cette grange et cherche du regard l’armoire derrière ces grandes machines rouillées d’où remontent les odeurs mêlées d’huile et de d’herbe séchée.
C’est une véritable odyssée d’atteindre ce meuble humilié, dévalorisé, poussiéreux à souhait, tapissé de toiles épaisses d’araignées qui ont désertées leur piège depuis fort longtemps.

- Où es-tu mon compagnon ? Fais-moi un signe ! As-tu encore tous tes membres ?

Courageusement ayant réussi à ouvrir le meuble, je fouille, déplace les cartons, les vieux objets, certains sont encore beaux et puis sur le côté, bien coincé entre deux boîtes, j’aperçois une oreille ronde d’un jaune un peu noirâtre. Tintin ! Je tire et il vient. Quelle bonheur !
Je le touche, je l’époussette, je le caresse. Il est juste sale, me dis-je. Allons, nous nous retrouvons enfin mon biquet ! Comment ai-je pu t’oublier si longtemps ! Tout me revient en mémoire : l’hôpital, maman en pleurs. . . Les larmes me viennent. OULA ! Je serre très fort mon ours contre moi. Je n’ai pas 50 ans mais 3 ans ! Je chantonne. . .
Soudain j’entends : « ben, maman, tu fais quoi ? Tu deviens gâteuse ou quoi ! »

RETOUR A LA REALITE . . .



Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 07/02/2006 à 00:38

Faire mourir ses personnages est une activité sans risque. Vous pouvez choisir d’assassiner votre percepteur, un agent de la circulation trop zélé, peu importe.
Ecrivez une « belle » mort que votre personnage commettra par cupidité, passion …
Ecrivez ce texte à la première personne afin de bien vous mettre dans la peau du personnage.
L’écriture à la première personne peut aider à passer de l’autobiographie à la fiction.
Bon courage, affutez vos couteaux hi hi hi. Et surtout, lâchez-vous! Pascale


Tu m'avais promis du bonheur, que du bonheur. D'ailleurs, on s'était uni pour le meilleur et pour le meilleur. C'est vrai qu'au début, j'ai eu droit à des bouquets de fleurs, des petits mots d'amour et des bisous tendres tous les jours.
Puis, ils sont devenus plus rares et ont été remplacés par des cris, des crises de jalousie, des insultes, de l'indifférence aussi.
Alors, aujourd'hui, tu vas payer pour toutes ces remarques perfides, tous ces coups que mon ego a du encaisser sans rien dire, en pleurant, sans le montrer.
D'abord, tu vas te rendre à une soirée entre copains, rire, boire, bien t'amuser puis aller danser avec eux et monter dans ta voiture pour rentrer chez toi avec une minette levée dans cette discothèque. Une fille quelconque, pas jolie, pas élégante ni franchement très futée, mais pour ce que tu envisageais de faire avec elle, son QI n'avait certes pas beaucoup d'importance. . .
Ensuite, grisé par la vitesse, tu vas accélérer, encore, plus vite, bien trop vite et quand tu verras le pot d'échappement qu'un autre véhicule aura perdu sur la chaussée, tu n'auras pas le temps de l'éviter. Tu perdras le contrôle de ton véhicule et tu seras éjecté de la voiture. Ton doux visage d'ange heurtera la chaussée, rebondira sur le macadam, se tordra de douleur. Ta tête pleurera des larmes de sang, par derrière et par-devant aussi. Tes yeux bleus ensorceleurs se fermeront juste après avoir eu le temps d'apercevoir la jeune femme qui t'accompagnait, le torse encastré dans la boîte à gants, les jambes fracturées et les lèvres baignées de sang.
Peut-être croiras-tu voir dans un des nuages éclairés par la lune mon visage resplendissant, heureux de pouvoir exprimer sa vengeance et toute la haine que j'aurai emmagasinée pendant ces longues années durant lesquelles j'étais ta victime, la chose sur laquelle tu avais tout pouvoir.
Je ne regretterai pas. Pourtant, je ferai appeler une ambulance pour que tu sois soigné le plus vite et le mieux qui soit. Et parce que ta fille a encore besoin de toi, salaud, tu auras cette fois-ci la vie sauve.

Valérie le 16/01/06


Voici un exemple parfait de ce qu'il ne faut pas faire (hi hi) sur le fond mais qu'il faut espèrer atteindre sur la forme : pas d'auto censure, pas de tabous, pas de peur du regard de l'autre : place à l'imagination débridée. Ce test était indispensable : il permet de cerner les difficultés de chacun par rapport à l'écrit et ... l'oral (affirmation de soi)

Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 19/01/2006 à 14:03

VALERIE

FLOTS : facile, femme, lamentation, l , onde, orgueil, tamaris, tyran, silence, soupir.

JOKERS : sourire, pluie.


Elle était là, seule, face à cette foule hostile qui lui hurlait sa haine, face à ce flot d'insultes et de crachats qui lui atteignait les yeux et la bouche. Elle, si jeune et si jolie avait commis le crime de s'éprendre quelques mois plus tôt d'un homme dont le pays et l'armée étaient aujourd'hui en déroute.
Avec Karl, elle avait connu l'amour pour la première fois, un amour pur, entier, fusionnel. Et voilà qu'aujourd'hui, on l'accusait d'avoir été une femme facile, pleine d'orgueil avec ses bas neufs, ses ongles faits et son air hautain, dédaignant celles qui, jalouses, la regardaient s'engouffrer dans de grosses voitures noires pour assister à un banquet, un spectacle, aller danser ou boire du champagne à la louange du Führer.
Non, elle n'avait pas pensé à ces pauvres créatures qui devaient faire la queue pour obtenir quelques morceaux de sucres, un peu de café ou de tabac, elle n'avait pas prêté attention aux lamentations des mères qui voyaient leurs enfants maigrir et souffrir de cette occupation injuste, pas plus qu'elle n'avait pensé à la responsabilité de l'armée tyrannique qui déferlait dans les rues de la capitale et dont Karl portait l'uniforme.
Elle avait simplement été éblouie par son regard et bercée par les mots tendres qu'il lui avait susurrés à l'oreille sous les tamaris, un soir sous la pluie et dans le silence, il l'avait embrassée sans qu'elle n'offre aucune résistance.
Une onde de choc traversa son corps lorsqu'elle sentit la lame du rasoir sur son crâne. Ses beaux cheveux étaient là, devant elle. Elle entendait les rires moqueurs et quand la première pierre l'atteignit sur la joue, un sourire se dessina sur son visage. Non, elle ne pouvait oublier les joies qu'elle avait découvertes dans les bras de Karl. Et c'est à ce bonheur fugace qu'elle repensa en rendant son dernier soupir.

Valérie novembre 2005 (journée de présentation)



Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 19/01/2006 à 13:59