LILY *

Ecrire dans les pas de l’autre…
Ecriture à plusieurs mains, temps limité

1/Lorsque j’étais enfant…
2/J’étais une grand-mère comblée :

Démarrer puis au signal, passer le texte à la voisine qui continuera…





Lorsque j’étais enfant, j’étais une petite fille « pot de colle » parce que je pense trop gâtée. L’amour de mes parents était immense, leur salaire très moyen, mais je n’avais besoin que de leur tendresse, de leur façon de m’apprendre la vie en douceur, la joie de faire la fête à chaque occasion : communion, anniversaire, cousinades, mariages ou tout simplement les réunions de tous les voisins avec Louis et son piano. Il nous faisait chanter, danser.
A l’école j’étais sérieuse, j’avais envie d’apprendre. Ma plus grande joie : gagner les bons points qui permettraient d’obtenir une image dès qu’on en avait dix. Tous les soirs, maman me faisait réciter les leçons, les tables de multiplication dans l’ordre, en ordre inverse, en désordre. Grand-mère m’assurait qu’on ne les oublie plus jamais ensuite ; je pouvais en effet la questionner même en mélangeant la table de 5 si facile, celles de 8 et 9 plus compliquées et celle de 7 si difficile ; elle savait la réponse sans une hésitation. Pour elle je n’étais jamais « pot de colle ». C’était pourtant le surnom que mes frères m’avaient donné parce que je ne supportais pas de rester seule. Maman et grand- mère m’envoyaient jouer après s’être longuement occupé de moi et je cherchais à attirer dans mes jeux au moins un de mes deux frères ou à jouer avec eux. J’étais devenue experte en passe de football, supportais que le ballon me coupe le souffle s’ils me décrétaient goal et je savais monter aux arbres aussi vite qu’eux.
Pourtant c’est Louis qui avait le plus de patience avec moi.
De pot de colle, j’étais devenue espiègle et on me traitait de garçon manqué ; avec mes frères et leurs jeux c’était presque normal et puis ils m’avaient tellement « charriée » d’être la chouchou de la famille ! Je finissais par faire de la peine à maman qui ne reconnaissait plus sa petite fille si sage. A l ‘école j’étais moins attentive, je récoltais quelques mauvaises notes, ce qu’elle n’appréciait pas du tout. Alors elle grondait mes frères comme si c’était de leur faute. Louis se défendait comme il me défendait quand on me disputait. Il essayait de me raisonner.
Louis…Je repense souvent à lui. Lorsque j’écoute du piano, mes yeux s’embuent parfois de tendresse. De celle dont son cœur débordait pour moi. Il m’aimait gratuitement. Je le savais et lui en étais reconnaissante. Bizarrement, parce que je savais qu’il m’aimait, lui, je ne le « collais » pas. Ce n’était pas nécessaire puisque j’avais déjà son attention…
Il m’en aura fallu du temps pour comprendre que plus je mendierais l’affection d’un être et moins il m’en offrirait, car l’âme humaine est ainsi faite bien souvent. Parce que je manquais de confiance en moi, parce que je ne me croyais pas « AIMABLE », j’ai cru que j’étais ENCOMBRANTE, POT DE COLLE. Mais c’était faux. Je suis sensible, pleine de générosité, amoureuse de la nature et j’ai le cœur si grand qu’en vous y lovant, vous vous y noieriez.




Lily : normal

Françoise : en italique

Christiane L : stabylo jaune

Pascale : bleu






Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/03/2008 à 23:56