RENE

14/05/2007


Mots à insérer

Libres : livre, lièvre, irriter, inquiet, béat, beurre, ravi, rare, extase, étonner, sourire, surprise.
Jokers : deux, air, oui.







Les oubliées de Juarez.

Ce film, suivi d’un débat avec Amnesty international, a été présenté récemment dans la salle de cinéma du chef-lieu du département. L’on ne sort pas de la séance avec le sourire béat du croqueur de pop corn. Aussi, le fait est rare, je vous livre mes commentaires bruts.

L’action se déroule à Juarez, ville frontière du Nord du Mexique de plus d’un million d’habitants, faisant face à la ville d’El Paso au Texas. A la faveur des traités de libre échange et autres zones exemptées de taxes, sont implantées plusieurs centaines d’usines d’assemblage à la chaîne, dans des domaines comme l’informatique, l’électroménager, l’automobile, toutes dépendant de sociétés que nous connaissons plutôt honorablement et qui font là leur beurre. L’on appelle ces usines les « maquiladoras », (ou « maquilas » dans d’autres pays de l’Amérique du sud). Une main-d’œuvre sous payée composée majoritairement des jeunes femmes et vivant dans des conditions difficiles en particulier dans des bidonvilles, y est recrutée et exploitée sans scrupules.
C’est dans ce contexte de misère et d’asservissement que des dizaines de jeunes femmes disparaissent chaque année, victimes de viols, de violences, de tortures. La découverte macabre de leur dépouille émergeant du sable du désert environnant, émaille l’actualité locale. L’ impunité des coupables est avérée compte tenu de l’influence des cartels de la drogue et de la corruption.
Le plus étonnant, c’est l’impuissance de l’Etat fédéral mexicain central face au pouvoir local de l’Etat du Chihuaha… Pourtant , au plan international comme pour les organisations humanitaires, le lièvre a été levé depuis longtemps. Mais, les impératifs économiques de la mondialisation sont manifestement prépondérants. Les affaires et la consommation continuent, libre à vous de vous inquiéter ou de vous irriter.
Dans le film, Jennifer Lopez incarne une journaliste américaine ambitieuse, qui, avec un collègue mexicain campé par Antonio Bandéras, enquête afin de découvrir et de dénoncer le ou les coupables des derniers meurtres. Après avoir exploré avec extase mais non sans surprise les milieux fortunés du pouvoir, notre journaliste se mue en vraie travailleuse à la chaîne et nous partageons ses affres lorsque elle est enlevée à son tour. Soyez ravis, elle réchappera de l’horreur, mais pas son collègue victime des balles des tueurs…

Fin.

René pour le 14 mai 2007.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/05/2007 à 22:58