Et si les revenus n’étaient pas condamnés à creuser les inégalités ? Et si le scandale de ces patrons de multinationales ou de ces traders de plus en plus riches, contre partie de la misère des précaires et de salaires en berne n’était pas une fatalité ? De toute évidence, la machine néo-libérale est grippée. Après s’être imposé durant plusieurs décennies, le diktat du plus riche n’a plus la côte.
L’offensive menée contre les rémunérations exubérantes est un signe de l’époque. Un dossier du Monde Diplomatique du mois de février titré « Plafonner les revenus » en souligne la dimension historique. L’appropriation du revenu issu du travail a toujours été l’objet d’une lutte acharnée, plus ou moins favorable aux salariés. La redistribution par l’impôt y a joué un rôle fondamental.
L’histoire de l’impôt aux Etats-Unis, expliquée par Sam Pizzigati, met en évidence l’impact des rapports de force sociaux dans la redistribution.
Le taux supérieur d’imposition sur les revenus dépassant le million de dollars passe de 7% en 1914 à 77% en 1918.
En 1935, Franklin D. Roosevelt crée une taxe de 79% sur les revenus supérieurs à 5 millions de dollars (environ 78 millions de dollars en 2010).
En 1944, le Congrès fixe le taux d’imposition des revenus supérieurs à 200 000 dollars à un niveau inégalé de 94%.
Au cours des décennies suivantes, une période de grande prospérité pour la classe moyenne américaine, le taux d’imposition supérieur tourne autour de 90%, avant de tomber à moins de 70% pendant la présidence de Lyndon Johnson (1963-1969). Sous Ronald Reagan ce taux fond pour atteindre 50% en 1981, puis 28% en 1988. Aujourd’hui il s élève à 35%.
En quelques chiffres et dates historiques, Sam Pizzigati résume le rôle déterminant du contexte historique et des rapports de force dans la société pour expliquer une répartition plus ou moins inégalitaire de la richesse dans une société.
Le chercheur associé à l’Institue for Policy Studies de Washington souligne dans son article un autre phénomène. « Le débat sur la répartition de la richesse, indique-t-il, s’est, aujourd’hui, déplacé des individus aux entreprises. Désormais, certains secteurs progressistes aux Etats-Unis pose la question d’un vrai salaire maximum, indexé sur le salaire minimum. Le maximum serait défini comme un multiple du minimum et tout revenu supérieur à dix ou vingt fois ce minimum serait frappé d’un impôt à 100%. Cette disposition, estime Sam Pizzigati, encouragerait et nourrirait presque immédiatement une forme d’économie solidaire : pour la première fois, les plus riches auraient un intérêt personnel et direct au bien être des moins riches ».
Ainsi, « le salaire porterait bien un enjeu qui dépasse la feuille de paie, comme le note, dans ce dossier, Bernard Friot, sociologue. Car, estime-t-il, le salaire représente un outil de transformation sociale et d’émancipation.
Une analyse qui nous porte à nous interroger sur le rôle que pourrait jouer l’économie sociale et solidaire à travers la politique salariale qu’elle met en œuvre. Une récente enquête de l’INSEE souligne, que dans l’économie sociale, l’échelle des salaires est plus resserrée que dans le secteur capitaliste. Par une plus juste répartition des revenus, l’économie sociale semble bien indiquer la voie d’une meilleure répartition des richesses.
Jean-Paul BIOLLUZ, 5 mars 2012
L’histoire de l’impôt aux Etats-Unis, expliquée par Sam Pizzigati, met en évidence l’impact des rapports de force sociaux dans la redistribution.
Le taux supérieur d’imposition sur les revenus dépassant le million de dollars passe de 7% en 1914 à 77% en 1918.
En 1935, Franklin D. Roosevelt crée une taxe de 79% sur les revenus supérieurs à 5 millions de dollars (environ 78 millions de dollars en 2010).
En 1944, le Congrès fixe le taux d’imposition des revenus supérieurs à 200 000 dollars à un niveau inégalé de 94%.
Au cours des décennies suivantes, une période de grande prospérité pour la classe moyenne américaine, le taux d’imposition supérieur tourne autour de 90%, avant de tomber à moins de 70% pendant la présidence de Lyndon Johnson (1963-1969). Sous Ronald Reagan ce taux fond pour atteindre 50% en 1981, puis 28% en 1988. Aujourd’hui il s élève à 35%.
En quelques chiffres et dates historiques, Sam Pizzigati résume le rôle déterminant du contexte historique et des rapports de force dans la société pour expliquer une répartition plus ou moins inégalitaire de la richesse dans une société.
Le chercheur associé à l’Institue for Policy Studies de Washington souligne dans son article un autre phénomène. « Le débat sur la répartition de la richesse, indique-t-il, s’est, aujourd’hui, déplacé des individus aux entreprises. Désormais, certains secteurs progressistes aux Etats-Unis pose la question d’un vrai salaire maximum, indexé sur le salaire minimum. Le maximum serait défini comme un multiple du minimum et tout revenu supérieur à dix ou vingt fois ce minimum serait frappé d’un impôt à 100%. Cette disposition, estime Sam Pizzigati, encouragerait et nourrirait presque immédiatement une forme d’économie solidaire : pour la première fois, les plus riches auraient un intérêt personnel et direct au bien être des moins riches ».
Ainsi, « le salaire porterait bien un enjeu qui dépasse la feuille de paie, comme le note, dans ce dossier, Bernard Friot, sociologue. Car, estime-t-il, le salaire représente un outil de transformation sociale et d’émancipation.
Une analyse qui nous porte à nous interroger sur le rôle que pourrait jouer l’économie sociale et solidaire à travers la politique salariale qu’elle met en œuvre. Une récente enquête de l’INSEE souligne, que dans l’économie sociale, l’échelle des salaires est plus resserrée que dans le secteur capitaliste. Par une plus juste répartition des revenus, l’économie sociale semble bien indiquer la voie d’une meilleure répartition des richesses.
Jean-Paul BIOLLUZ, 5 mars 2012
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