Thomas Coutrot, économiste, responsable du département conditions de travail et relations professionnelles (DARES) et membre du Conseil scientifique d’Attac, prononce une conférence à l'invitation d'Utopia le 18 novembre 2008 sur le thème "Peut-on envisager concrètement une sortie du capitalisme ?"
Comment sortir du capitalisme ?
(...)
* socialiser le système bancaire : l’entrée à reculons de l’État dans le capital des banques vise à redresser le système pour le rendre aux actionnaires privés. Il faut au contraire que les pouvoirs publics – au niveau régional, national ou européen selon les cas - assument la propriété des banques et associent à leur gestion les salariés, les organisations syndicales, les associations d’usagers, de défense de l’environnement, etc. Il doit s’agir non pas d’une étatisation mais d’une appropriation sociale, je préfère dire d’une « socialisation ». (Le même principe devra être appliqué à l’ensemble des services publics, et aux grands groupes en faillite). La monnaie et le crédit doivent être désormais considérés comme des biens publics, trop importants pour être laissés entre les mains irresponsables de leurs actionnaires. Les Banques centrales doivent revenir sous contrôle politique et pouvoir prêter aux pouvoirs publics pour financer les investissements publics.
* réorienter les investissements publics et privés, notamment par une politique du crédit : les taux d’intérêt doivent être modulés en fonction de l’utilité sociale et écologique des productions
* redistribuer les richesses : réformer la fiscalité, frapper les hauts revenus et patrimoines, instaurer un revenu garanti de haut niveau, décréter un revenu maximum (Roosevelt avait augmenté le taux marginal d’imposition jusqu’à 94% en 1945)
* définanciariser les entreprises : réduire la liquidité des marchés financiers (réglementation, taxes globales sur les transactions financières), réserver le droit de vote aux actionnaires stables, réduire le financement sur les marchés, voire fermer les Bourses, facteur majeur d’instabilité, qui prélèvent plus de ressources qu’elles n’en apportent aux entreprises
* démocratiser le pouvoir dans l’entreprise : instaurer un droit de veto des comités d’entreprises sur les décisions en matière d’emploi et d’investissement, élargir les CE aux sous-traitants et aux autres parties prenantes, favoriser la reprise des entreprises par leurs salariés
* développer des services publics démocratiques et décentralisés, dans le domaine du logement, des transports, de la dépendance, ..., pour étendre l’accès aux droits sociaux et la sphère de la gratuité
* réduire la précarité de l’emploi par une sécurité sociale professionnelle
* favoriser la consommation responsable : développer un système public d’information sur la qualité sociale et environnementale des productions, avec obligation de transparence de la part des entreprises, sous contrôle des comités d’entreprise élargis
* refonder la construction européenne, pour une harmonisation dans le progrès des conditions sociales et environnementales, pour une fiscalité européenne sur le capital et les émissions de GES, un réel budget de l’Union et un programme européen d’investissements dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables, à hauteur de 5% du PIB
* refonder le commerce international, pour un système d’échanges solidaires, une taxe kilométrique mondiale favorisant la relocalisation des productions
* refonder le système monétaire international, négocier un nouveau Bretton Woods dans la lignée des propositions de Keynes et de la Charte de la Havane votée par l’ONU en 1948 (qui créait une monnaie mondiale et interdisait les déséquilibres commerciaux)
Source : http://www.france.attac.org/spip.php?article9274
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* socialiser le système bancaire : l’entrée à reculons de l’État dans le capital des banques vise à redresser le système pour le rendre aux actionnaires privés. Il faut au contraire que les pouvoirs publics – au niveau régional, national ou européen selon les cas - assument la propriété des banques et associent à leur gestion les salariés, les organisations syndicales, les associations d’usagers, de défense de l’environnement, etc. Il doit s’agir non pas d’une étatisation mais d’une appropriation sociale, je préfère dire d’une « socialisation ». (Le même principe devra être appliqué à l’ensemble des services publics, et aux grands groupes en faillite). La monnaie et le crédit doivent être désormais considérés comme des biens publics, trop importants pour être laissés entre les mains irresponsables de leurs actionnaires. Les Banques centrales doivent revenir sous contrôle politique et pouvoir prêter aux pouvoirs publics pour financer les investissements publics.
* réorienter les investissements publics et privés, notamment par une politique du crédit : les taux d’intérêt doivent être modulés en fonction de l’utilité sociale et écologique des productions
* redistribuer les richesses : réformer la fiscalité, frapper les hauts revenus et patrimoines, instaurer un revenu garanti de haut niveau, décréter un revenu maximum (Roosevelt avait augmenté le taux marginal d’imposition jusqu’à 94% en 1945)
* définanciariser les entreprises : réduire la liquidité des marchés financiers (réglementation, taxes globales sur les transactions financières), réserver le droit de vote aux actionnaires stables, réduire le financement sur les marchés, voire fermer les Bourses, facteur majeur d’instabilité, qui prélèvent plus de ressources qu’elles n’en apportent aux entreprises
* démocratiser le pouvoir dans l’entreprise : instaurer un droit de veto des comités d’entreprises sur les décisions en matière d’emploi et d’investissement, élargir les CE aux sous-traitants et aux autres parties prenantes, favoriser la reprise des entreprises par leurs salariés
* développer des services publics démocratiques et décentralisés, dans le domaine du logement, des transports, de la dépendance, ..., pour étendre l’accès aux droits sociaux et la sphère de la gratuité
* réduire la précarité de l’emploi par une sécurité sociale professionnelle
* favoriser la consommation responsable : développer un système public d’information sur la qualité sociale et environnementale des productions, avec obligation de transparence de la part des entreprises, sous contrôle des comités d’entreprise élargis
* refonder la construction européenne, pour une harmonisation dans le progrès des conditions sociales et environnementales, pour une fiscalité européenne sur le capital et les émissions de GES, un réel budget de l’Union et un programme européen d’investissements dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables, à hauteur de 5% du PIB
* refonder le commerce international, pour un système d’échanges solidaires, une taxe kilométrique mondiale favorisant la relocalisation des productions
* refonder le système monétaire international, négocier un nouveau Bretton Woods dans la lignée des propositions de Keynes et de la Charte de la Havane votée par l’ONU en 1948 (qui créait une monnaie mondiale et interdisait les déséquilibres commerciaux)
Source : http://www.france.attac.org/spip.php?article9274
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